La Ligue des Droits de l’Enfant recrute une coordinatrice ou un coordinateur

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute une coordinatrice ou un coordinateur

Un.e Coordinateur/trice (F/H/X)

Lieux de travail

Ligue des Droits de l’Enfant, Hunderenveld 705 à 1082 Berchem Sainte-Agathe

Comment postuler ?

Les candidatures sont à adresser exclusivement par mail au Président de la Ligue des Droits de l’Enfant : Monsieur Jean-Pierre Coenen : contact@liguedroitsenfant.be

Poste à pourvoir

Contrat : Temps plein – CDI, répondant aux conditions ACS (Agent Contractuel Subsidié)

Poste de permanent·e polyvalent·e

Contrat à temps plein à durée indéterminée.

CP 337, Barème de la Fonction publique de la Région de Bruxelles Capitale avec ancienneté ACS

Habiter Bruxelles et être dans les conditions d’un emploi ACS (Il est impératif de nous communiquer votre ancienneté ACS en postulant).

Profil

Avoir un bachelier, soit en lien avec l’animation socioculturelle et éducation permanente, soit en sciences sociale ou dans le monde de l’éducation avec une bonne connaissance du domaine de l’école, ou en lien avec les personnes en situation de handicap et l’intégration ou encore sur la lutte contre les inégalités de genres.

Adhérer à toutes les positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté, après une formation en interne, de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/

Missions principales

La LDE (voir site https://www.liguedroitsenfant.be/ pour détails) poursuit depuis 1993 un combat permanent pour combattre l’injustice et toute atteinte aux droits de l’enfant.

La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera plurielle.

Dans une petite ASBL, un.e coordonateur.trice gère l’association en coordination avec le Conseil d’Administration. Ensemble, il s’agira de :

  • Co-coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant ;
  • Co-coordonner les activités des plateformes (plateforme « Pour une école inclusive », plateforme de « Lutte contre l’échec scolaire », plateforme « LGBTQIA+ », plateforme « Droit aux loisirs, repos et culture ») et participer à différents collectifs ;
  • Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;

Sur le plan administratif et communication, un.e coordinatrice.teur

  • Assure la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité simple (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;
  • Recherche des subsides et coordonner des appels à projets
  • Assure la parution d’une newsletter bimestrielle (rédaction et parution) ;
  • Met à jour le site Internet de l’ASBL en lien avec la Webmasteresse et les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;

Enfin, Ligue est une association tournée vers les adultes et a pour objectif prioritaires de les informer et/ou de les former à la défense des Droits de l’Enfant, en

  • Donnant des (in)formations à des associations en demande (5-6/an) ;
  • Rédigeant des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;
  • Accueillant, conseillant, orientant les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent au niveau de l’intégration scolaire et/ou de l’orientation vers l’enseignement spécialisé ;
  • Participant à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation).

A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité soit en soirée (en moyenne 1 à 4 par mois) soit le samedi (1 à 2 fois par an). Ces prestations seront évidemment récupérables.

Compétences attendues

  • Avoir une très bonne connaissance de la langue française et être capable de rédiger des analyses et des études à destination des adultes, sur un domaine en lien avec la défense des Droits de l’Enfant.
  • Etre autonome, savoir travailler en équipe mais également parfois seul·e, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ainsi qu’avec des familles ;
  • Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;
  • Etre capable de gérer une réunion ou s’engager à s’y entraîner avec de l’aide ;
  • Avoir envie de se former dans les domaines scolaire, de l’inclusion et du handicap, ainsi que dans le domaine LGBTQIA+.
  • Etre capable d’utiliser les diverses fonctionnalités liées à un site Web ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci avec le soutien de notre webmasteresse.

Une expérience professionnelle ou bénévole dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e devra s’approprier progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une compréhension de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées viendra progressivement.

14 mai 2024 Colloque sur l’Ecole inclusive

14 mai 2024 Colloque sur l’Ecole inclusive

Le concept d’école inclusive est encore trop mal compris. Que ce soit dans les écoles, mais également dans la société et, surtout, au niveau politique. Le Pacte pour un enseignement d’excellence confond encore et toujours intégration et inclusion. Celui-ci définit l’école inclusive comme « permettant à un élève à besoins spécifiques de poursuivre sa scolarité dans l’enseignement ordinaire moyennant la mise en place d’aménagements raisonnables d’ordre matériel, pédagogique et/ou organisationnel ». La définition de l’inclusion scolaire ne date pourtant pas d’hier. C’est l’Unesco qui l’a définie en 2005 ainsi : « L’inclusion est considérée comme un processus visant à tenir compte de la diversité des besoins de tous les apprenants et à y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à réduire l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation.Elle suppose la transformation et la modification des contenus, des approches, des structures et des stratégies, avec une vision commune qui englobe tous les enfants de la tranche d’âge concernée, et la conviction qu’il est de la responsabilité du système éducatif général d’éduquer tous les enfants (…) » (Principes directeurs pour l’inclusion : Assurer l’accès à « l’Education Pour Tous  », Unesco 2005)

Nous, militants des Droits de l’Enfant – de TOUS les enfants – reprenons la position de l’Unesco et précisons notre point de vue sur l’école inclusive dans un mémorandum affirmant que « L’École inclusive concerne tous les élèves avec leurs diversités, qu’elles soient intellectuelles, physiques, culturelles, sociales, de genre, de langue, d’orientation sexuelle, … tout au long de leur scolarité et non uniquement les élèves en situation de handicap, qualifiés actuellement « à besoins spécifiques ». Cette diversité fait la richesse de nos classes, de nos écoles et de notre société. Elle accueille tous les enfants quelles que soient la multiplicité des besoins et/ou la sévérité d’un handicap ou d’une maladie. C’est aussi l’école de la proximité, des communautés d’apprentissage où les familles participent activement à la vie de l’institution scolaire. C’est une école où chacun a sa place, avec ses pairs, sans redoubler, du préscolaire à la fin du secondaire, sans être freiné ou orienté, relégué, abandonné, oublié, exclu, détruit. Chaque enfant est unique, qu’il soit ou non en situation de handicap. »

Malheureusement, la FWB ne permet pas aux professionnels de l’école, aux associations et familles concernées de donner leur avis sur la manière de construire une Ecole inclusive.  L’objectif du colloque de mai 2024 L’objectif du colloque est donc de formuler des recommandations à l’attention des décideurs politiques pour améliorer l’école inclusive, en s’appuyant sur les idées générées par les participants dans des ateliers, guidées par les préoccupations soulevées dans le « Mémorandum pour une école inclusive » et les réponses fournies par nos partenaires du projet « Ecole de Tous » (https://ecoledetous.be/) :

– Interpeller les pouvoirs politiques : L’objectif est d’attirer l’attention des décideurs politiques, c’est-à-dire des personnes ou des institutions qui ont le pouvoir de prendre des décisions législatives ou politiques. L’idée est de les amener à considérer et, espérons-le, à agir sur les suggestions qui seront présentées.

– Sur base des propositions qui seront faites par les participants lors des ateliers. Ceux-ci permettront aux participants (éducateurs, experts en éducation inclusive, personnes concernées par l’éducation inclusive, etc.) de discuter et de proposer des idées ou des solutions pour améliorer l’école inclusive. Ces propositions serviront de base pour interpeller les pouvoirs politiques.

– La réflexion sera basée sur des questions issues du mémorandum : La discussion et l’élaboration des propositions seront guidées par des questions ou des points soulevés dans le mémorandum.

8h15 – 9h00: Accueil

Introduction

Présentation du mémorandum
Rappel des grandes lignes (y compris la pédagogie de l’inclusion et comment le
mémorandum la définit) + enjeux (Présentation de l’inclusion dans le projet « Ecole de Tous »)

Présentation de la journée
Explication du déroulement des ateliers (voir ci-dessous).

Premier atelier
Travail en petit groupe

Pause

Feedback : Présentations en plénière

Lunch

Deuxième atelier
Travail en petit groupe

Feedback : Présentations en plénière

bilan de la journée


Déroulement des ateliers
Principes généraux :

Division des participants en 5 ateliers (30 personnes max/atelier), mêmes groupes le matin et l’après-midi.

Les ateliers sont organisés autour de 5 questions, directement liées aux volets du Mémorandum pour ancrer et nourrir les réflexions. Les mêmes 5 questions sont abordées le matin et l’après-midi, par différents groupes, ce qui permet de focaliser et d’approfondir le dialogue :

Chaque participant choisira une question/groupe le matin et une question/groupe différente l’après -midi. Les participants seront encouragés à se diviser dans les groupes plus ou moins équitables au niveau du nombre de personnes, avec 30 personnes max/atelier.

Les ateliers dureront 1 heure 30 (discussion, échange de pratique, construction collective d’une proposition « Si j’étais Ministre, je… »), suivi par un rassemblement des 5 ateliers pour partager les propositions et les questions / réponses à l’issue de chaque présentation.

L’objectif est d’arriver en fin de journée, avec 10 propositions d’interpellation pour les Politiques.

Chaque atelier va traiter une des questions basée sur les thèmes du Mémorandum et les
idées générées en réunions :

  • L’évaluation et la certification externes :
    Comment faire en sorte que les épreuves externes certificatives ne soient plus des leviers de ségrégation?
  • La disparition d’un système scolaire ségrégatif : Comment fusionner enseignement ordinaire et spécialisé au sein d’une structure administrative commune ?
    ➔ Comment éviter que les professeur.e.s n’orientent plus vers le spécialisé ? Et comment ramener les élèves en ES au sein de l’EO ?
  • Le soutien à l’élève :
    Comment s’assurer que tous les élèves aient le sentiment d’appartenir à la classe ?
  • La formation des enseignants :
    Comment faire en sorte que l’enseignant de l’ordinaire se sente « compétent » face à des élèves ayant des troubles importants ? L’école inclusive est un changement de paradigme
    ➔ Comment changer la doxa qui mine les représentations des professeur.e.s ?
  • Partenariat avec les parents et la communauté locale :
    Comment assurer / mettre en place un réel partenariat avec les parents et les associations (école parents-admis) et sensibiliser les parents à l’inclusion scolaire ?

Le mardi 14 mai 2024

Campus du Ceria – Av. Emile Gryson 1, 1070 Anderlecht, bâtiment 4C, locaux 606 et 607

Envoyer un mail à l’adresse suivante (remplacer le ‘at’ par @, sans espaces) :

formations ‘at’ liguedroitsenfant.be

Pour toute question complémentaire : téléphoner au 0477 545 907 (de 9h30 à 18h)

20 €/personne

15 € pour les étudiant.e.s, pour les institutions de la Cocof et les parents d’enfants à besoins spécifiques

Pause, repas et documents compris

A verser sur le compte BE76 9795 8553 0195 de la Ligue des Droits de l’Enfant

avec la mention « colloque 14 mai 2024 + Nom.s et prénom.s du/des participant.e.s »

La/les inscriptions seront confirmées par mail une fois la participation aux frais perçue.

Les institutions peuvent nous demander une facture et payer après le colloque

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

Nous recherchons un.e candidat.e au poste de coordinatrice.teur dans le cadre d’un contrat ACS de remplacement pour cause de maladie de longue durée.

Temps plein 38 heures/semaine

Description de la fonction :

La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera de :

–    Coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant avec l’aide du CA

–    Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;

–    Tenir à jour le dossier de reconnaissance en éducation permanente ;

–    Assurer la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;

–    Mettre à jour les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;

–    Rédiger des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;

–    Accueillir, conseiller, orienter les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent ;

–    Participer à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation). A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité pour des réunions en soirée.

Description du profil recherché :

Bénéficier d’un statut ACS (indispensable)

Avoir un bachelor en lien avec les sciences sociales ou les sciences de l’éducation, ou juridique

Avoir de l’intérêt pour l’Ecole inclusive, de même que pour la personne en situation de handicap et de son inclusion à l’école et dans la société.

Adhérer à l’intégralité des positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/

Compétences

–    Etre capable, si nécessaire, d’être autonome, de savoir travailler seul·e par moments, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ;

–    Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;

–    Etre capable d’utiliser Internet ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci.Une expérience de bénévolat dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e s’appropriera progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une connaissance générale de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées sera nécessaire.

Compétences linguistiques :

Nos activités se déroulent dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut donc avoir une excellente maîtrise de la langue française écrite et une bonne capacité de rédaction.

Envoyer sa candidature par mail à contact@liguedroitsenfant.be (en précisant son ancienneté ACS)

Mémorandum pour une École inclusive : Introduction

Mémorandum pour une École inclusive : Introduction

Ligue des Droits de l’Enfant – Plate-forme pour une École inclusive

Ce mémorandum est avant tout un outil pédagogique qui explique dans les détails ce qu’est une École inclusive

et comment faire pour que chaque école qui le souhaite devienne plus inclusive.

Il est aussi un outil politique pour que le monde politique adapte l’ensemble du Pacte à l’Inclusion. Ce qui n’est nullement le cas.

Table des matières

Introduction

Le Droit international impose aux États à la fois un enseignement basé sur l’égalité des chances[1] et une École inclusive[2]. Ces deux exigences sont d’ailleurs indissociables. En effet, donner des chances égales d’émancipation sociale à tous les élèves ne peut se faire que dans une École qui accueille tout le monde, sans distinction d’origines, de genres, de capacités intellectuelles, physiques, sensorielles, etc.

Pourtant, nous sommes encore loin du compte. Notre système scolaire demeure profondément discriminant : il reproduit les inégalités sociales, mais en plus, il les amplifie ! Le taux d’échecs assorti des redoublements et des orientations reste trop important en Fédération Wallonie-Bruxelles. De surcroît, l’échec concerne prioritairement les élèves issus des milieux les plus défavorisés ou qui sont en situation de handicap, avec ou sans ‘Dys’. Nombre d’entre eux sont dirigés vers l’enseignement spécialisé : un enseignement ségrégué. L’égalité des chances à laquelle ils ont pleinement droit leur est confisquée. Leurs possibilités de choix sont réduites de manière drastique. Leur avenir professionnel est compromis.

Ces combats, les militants de la Ligue des Droits de l’Enfant et ses partenaires associatifs, les portent depuis plus de 20 ans[3] et déplorent le manque d’ambition du Pacte pour un enseignement d’excellence.

Si l’on se réfère à l’Avis N°3 du Pacte, l’Objectif stratégique 4.3 intitulé : « Répondre aux besoins spécifiques des élèves dans l’enseignement ordinaire », précise la vision de ce que sera à l’avenir une École inclusive en Fédération Wallonie-Bruxelles ; à savoir : L’École inclusive est définie comme « permettant à un élève à besoins spécifiques de poursuivre sa scolarité dans l’enseignement ordinaire, moyennant la mise en place d’aménagements raisonnables d’ordre matériel, pédagogique et/ou organisationnel ». Pour nous, cette vision est étriquée, incomplète et réductrice, quand l’on se réfère aux textes internationaux. En effet, l’Unesco, dans la Charte de Luxembourg (1996) a défini ce que doit être une École inclusive. C’est « L’École pour Tous et pour Chacun ». C’est d’abord une École qui comprend tout le monde, sans exception. Dans laquelle enseignement spécifique et enseignement ordinaire ont une structure administrative commune et où les ressources spécialisées ont leur place sans être pour autant une structure ségréguée. Les enseignants y sont formés en vue de l’enseignement inclusif. La flexibilité et l’adaptation des cursus tiennent compte des besoins de tous les élèves. Et contrairement à l’École exclusive, l’École inclusive travaille en partenariat avec les familles.

Si le Pacte met en œuvre différents chantiers pour améliorer la qualité de notre système scolaire, les objectifs annoncés sont régulièrement rabotés par des compromis réalisés systématiquement dans l’intérêt des institutions et trop rarement dans celui des élèves et des familles.

La législation scolaire d’aujourd’hui ne permet pas la création d’écoles inclusives ; des enfants, des jeunes ne peuvent pas bénéficier d’un enseignement inclusif en raison de leurs troubles ou de leurs déficiences. Des classes prétendument « à visée inclusive » accueillent des élèves avec un handicap intellectuel et/ou de l’autisme sans leur permettre d’être pleinement inclus aux côtés de leurs pairs au sein d’une classe ordinaire. De plus les certifications inadaptées empêchent les élèves avec déficience intellectuelle de rester dans l’enseignement ordinaire pour poursuivre leurs études. Dès lors, ils sont orientés vers l’enseignement spécialisé : un système scolaire qui pratique la ségrégation ne sera jamais inclusif !

La formation des enseignants qui devait passer à cinq ans n’en comptera finalement que quatre. Non dans l’intérêt des futurs professeurs, ni dans celui des élèves, mais uniquement pour raisons budgétaires. Le module de formation des enseignants qui aurait été consacré à l’orthopédagogie s’en trouvera donc réduit. Cette formation pourra être effectuée dans le cadre d’une formation continuée, sur base volontaire : Une École qui ne forme pas initialement ses enseignants à l’accueil de tous ne sera jamais inclusive !

Après un tronc commun jusqu’à 15 ans, durant lequel on peut espérer voir le redoublement interdit, combien d’élèves d’origines sociales moins favorisées et combien d’élèves ayant des déficiences pourront-ils continuer dans l’enseignement de transition ?  Les écoles profiteront-elles encore de ce moment charnière pour les orienter vers l’enseignement spécialisé ou professionnel parce qu’ils « n’auraient pas acquis toutes les compétences » ? Une École inclusive doit l’être, par définition, jusqu’à la fin du parcours scolaire, sans induire un sentiment d’échec, sans orientation forcée, autrement, elle n’est pas inclusive !

Ce mémorandum, fruit de 21 années de lutte pour que l’École accueille tous les élèves quelles que soient leurs particularités, a pour objectif de définir clairement ce que doit être l’École inclusive, non seulement pour les enfants et les familles d’enfants à besoins spécifiques, mais également pour tous les élèves, quelles que soient leurs réalités. Une École inclusive est, par définition, une École des Droits de l’Enfant, une École Pour Tous !


[1]                  Convention internationale des Droits de l’Enfant, 1989, Article 28, 1 : « Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances (…)

[2]                  Convention internationale des Droits des Personnes handicapées, 2006, Article 24 § 2 b : « Les États Parties veillent à ce que les personnes handicapées puissent, sur la base de l’égalité avec les autres, avoir accès, dans les communautés où elles vivent, à un enseignement primaire inclusif, de qualité et gratuit, et à l’enseignement secondaire » (version originale : Persons with disabilities can access an inclusive, quality and free primary education and secondary education on an equal basis with others in the communities in which they live. » )

[3]                  La Plate-forme pour une École inclusive a été lancée en 2001 et la Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire, le 1er septembre 2003. Elles font partie de la Ligue des Droits de l’Enfant et, au vu des « avancées » en matière de Droit de l’Enfant à l’Ecole, elles sont loin de mettre la clef sous le paillasson !

Mémorandum pour une École inclusive : Table des matières

Mémorandum pour une École inclusive : Table des matières

Ligue des Droits de l’Enfant – Plate-forme pour une École inclusive

Table des matières

La plate-forme pour une école inclusive s’est attelée à rassembler les revendications et à établir un cadre incontournable pour que l’École soit vraiment inclusive. L’école inclusive est bien le socle d’une société qui tient compte de tout individu quelles que soient ses différences, depuis son arrivée dans la famille, dans les institutions d’accueil, tout au long du parcours scolaire de l’élève dans l’enseignement obligatoire, dans les structures de loisirs, de services, de commerce, dans sa formation et dans les milieux du travail.

Il est grand temps que la Fédération Wallonie-Bruxelles soit en accord avec les textes internationaux qu’elle a ratifiés. Elle a été condamnée à plusieurs reprises pour ses manquements concernant l’enseignement obligatoire inclusif. Le respect des droits de l’Enfant et de la Personne handicapée, est une priorité.

Le mémorandum que vous tenez entre vos mains a l’ambition pour toutes et tous, de donner à tous les acteurs de l’enseignement à tous les niveaux, les moyens pour que l’École soit un moment de vie, d’apprentissage et de vivre ensemble, où il est exclu d’exclure, en s’appuyant sur ce qui se fait déjà, en n’ayant pas peur d’innover tant que chaque élève se sent bien et garde l’envie d’avancer…. 

Le texte s’articule autour de trois axes :

Nous invitons le lecteur à choisir la porte d’entrée qui lui convient le mieux : les trois approches se complètent et éclairent la même nécessité : faire de notre école un lieu d’apprentissage et de vivre ensemble accessible à tous les élèves. 

Dans ce mémorandum, l’emploi du masculin sert avant tout à la lisibilité du texte, Il s’adresse donc à tou·te·s.,Le terme « parent » englobe toute personne investie de l’autorité parentale.

Mémorandum pour une École inclusive : définition

Mémorandum pour une École inclusive : définition

L’École inclusive concerne tous les élèves avec leurs diversités, qu’elles soient intellectuelles, physiques, culturelles, sociales, de genre, de langue, d’orientation sexuelle, … tout au long de leur scolarité et non uniquement les élèves en situation de handicap, qualifiés actuellement « à besoins spécifiques ». Cette diversité fait la richesse de nos classes, de nos écoles et de notre société.

Elle accueille tous les enfants quelles que soient la multiplicité des besoins et/ou la sévérité d’un handicap ou d’une maladie. C’est aussi l’école de la proximité, des communautés d’apprentissage où les familles participent activement à la vie de l’institution scolaire. C’est une école où chacun a sa place, avec ses pairs, sans redoubler, du préscolaire à la fin du secondaire, sans être freiné ou orienté, relégué, abandonné, oublié, exclu, détruit. Chaque enfant est unique, qu’il soit ou non en situation de handicap.

L’École inclusive change le paradigme et se spécialise pour rencontrer les besoins de tous les élèves. Par conséquent, les équipes éducatives et d’encadrement changent leur conception du métier : les écoles de l’enseignement ordinaire et spécialisé fusionnent au sein d’une même institution. Les professionnels travaillent ensemble. L’intervision, la flexibilité, la formation continuée, la remise en question permanente, et la bienveillance éducative constituent les fondements d’une école résolument respectueuse des Droits de l’enfant.

Les pédagogies agissent au bénéfice de tous les élèves, dans le respect de leurs besoins et des communautés d’apprentissage, avec un ajustement systémique des contenus, des programmes et des méthodes d’évaluation. Chaque élève est acteur de ses apprentissages et bénéficie de processus pédagogiques différenciés, coopératifs et solidaires.

L’École inclusive est celle qui va au-delà de la normalisation. Elle se donne comme mission d’assurer le plein développement du potentiel de chacun de ses élèves. Pour ce faire, l’école mise sur chacun des acteurs proximaux qui gravitent entre ses murs et sur les acteurs distaux qui y sont les bienvenus. Dans cette école, l’expression « plein potentiel » ne se limite pas au potentiel scolaire, mais comprend aussi toutes les formes d’expressions de l’intellect. Ainsi, elle se caractérise par la capacité d’innover, de se remettre en question et par l’utilisation d’une panoplie de stratégies qui ne visent pas à faire disparaître la différence, mais bien à l’apprivoiser. Elle est dynamique et mise sur l’expertise de chacun de ses acteurs. L’école inclusive est tout le contraire d’une école statique où toutes les règles de fonctionnement, les rôles et les registres de réussite sont immuables. L’École inclusive est aussi l’antithèse d’une école où l’on tente de faire d’une personne ayant des défis particuliers une personne comme les autres. (Rousseau et Preudhomme)
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