En mai 2022 une nouvelle Convention INAMI 2022-2023 a été approuvée. Cette convention fixe, entre autres, les tarifs officiels des prestations logopédiques. Les mutuelles remboursent sur base de ces tarifs. Une augmentation des honoraires de plus ou moins 5 Euros pour une séance de logopédie de minimum 30 minutes avait été négociée au sein de l’INAMI (L’Institut national d’assurance maladie-invalidité, qui est l’Assurance soins de santé et indemnités) avec l’ensemble des différents partenaires en commission de convention. Cependant, cette hausse des tarifs n’a pas été reprise dans la convention 2022-23 (Message de l’UPLF à ses membres du 5.8.2022[1]). De plus, la nouvelle convention prévoit une indexation non proportionnelle à l’inflation. En conséquence, les associations professionnelles des logopèdes n’ont pu se décider à la signer, et la signature a été soumise aux logopèdes individuellement. Seulement 40% d’eux ont accepté la nouvelle convention, alors qu’auparavant 99% des logopèdes étaient conventionnés.
Les logopèdes qui suivent la convention acceptent un tarif de 29,28 Euros la séance de 30 minutes. La quote-part du patient est de 5,50 Euros. Les 23,78 Euros restants sont remboursés par l’assurance soins de santé obligatoire (tableau tarifs UPLF 2023[2]). Les logopèdes qui ne sont pas conventionnés sont libres à fixer leurs propres tarifs et peuvent facturer un supplément à la charge du patient.
Par conséquence, le cout de la logopédie a augmenté pour de nombreuses familles. C’est problématique à une époque où le budget familial est souvent serré en raison de l’augmentation massive du coût de la vie. Les familles précarisées en sont particulièrement touchées (même si les patients à bas revenus bénéficiaires de l’intervention majorée ne sont pas concernés par l‘augmentation des coûts de la logopédie). De nombreux parents risquent de ne plus consulter de logopèdes avec leurs enfants par manque des moyens (Le Floch, 2023[3]). Cela pose encore plus de problème dans les endroits où certaines logopèdes indépendantes facturent des suppléments disproportionnés.
Tout en comprenant la situation souvent très difficile des familles concernées, il faut aussi voir ce qui est difficile du côté des logopèdes. Il est bien sûr dans l’intérêt de tous les enfants que les logopèdes se portent bien et qu’ils puissent exercer leur profession dans des conditions dignes. Sans leur engagement professionnel, les troubles du langage, de la parole, de la communication, de l’alimentation, du calcul, de l’écriture et de la lecture, de nombreux enfants ne seraient pas traités, avec les conséquences dramatiques que cela impliquerait pour leur participation à la vie dans notre société, pour leur parcours scolaire et pour les possibilités de formation et d’exercice d’une profession plus tard dans leurs vies.
Il y a de plus en plus de logopèdes indépendantes qui rencontrent des difficultés financières. « On constate que nombre de logopèdes arrêtent leur pratique professionnelle, ne parvenant plus à en vivre. Par conséquent, les patients ne trouvent plus forcément de prestataires de soins pour leur traitement » (A. Duval, représentante de l’UPLF, dans un article dans La Libre en mai 2022[4]).
Cependant, le problème va bien au-delà de la « simple » question du niveau des tarifs pour les séances de thérapie individuelles. Il y a de nombreux soins pratiqués par les logopèdes justifiés dans la littérature scientifique, qui jusqu’à présent ne sont pas remboursés par les mutuelles. La nomenclature (= liste de tous les actes remboursés en logopédie) a été établie à la fin des années 1990. Depuis, elle n’a plus été revue. Toute une série de pathologies ne se retrouvent pas dedans, et les frais de traitement ne sont donc pas pris en charge par les mutuelles. Il s’agit par exemple des troubles du langage chez des personnes ayant de l’autisme, des troubles du langage chez des personnes ayant un QI inférieur à 86, des troubles de communication chez des enfants avec des handicaps lourds, des troubles en lien avec une démence ou encore des troubles alimentaires pédiatriques (Duval, 2022[5]). Les logopèdes demandent depuis des années que la nomenclature soit enfin révisée et que les frais de traitement de ces troubles soient également pris en charge par les mutuelles. Elles veulent mettre de la pression au politique pour faire bouger aussi ceci en refusant de se conventionner.
Le non-remboursement des frais logopédiques pour le traitement des troubles qui ne sont pas listés dans la nomenclature pose souvent de gros problèmes aux familles concernées. Elles doivent assumer l’ensemble des coûts (et non seulement le quote-part du patient), ce qui représente rapidement plusieurs centaines d’euros par mois. Cependant, les problèmes ne concernent pas seulement les familles, qui doivent payer le traitement de leur poche. Lorsqu’un-e logopède traite un patient hors convention, cela signifie aussi qu’elle/il subit des inconvénients majeurs : Si elle/il prend en charge un enfant hors convention, cela ne sera pas non plus pris en compte pour son statut social INAMI, elle ne profitera donc pas d’un avantage social en vue de la constitution contractuelle d’une rente, d’une pension ou d’un capital en cas d’invalidité, de retraite et/ou de décès. Il en résulte chez beaucoup de logopèdes un manque de motivation de prendre en charge ces patients et de se former pour pouvoir leur proposer un suivi logopédique optimal. Il est donc encore plus difficile de trouver une logopède indépendante qui travaille avec des enfants ayant par exemple de l’autisme, une déficience intellectuelle ou des troubles de l’alimentation, et qui dispose de la formation nécessaire.
Les logopèdes investissent beaucoup au niveau du temps et de l’argent dans la préparation individuelle des séances de thérapie, dans les déplacements lors des visites à domicile ainsi que dans la formation continue. Tout cela n’est pas couvert par les tarifs fixés par l’INAMI. De plus, les associations professionnelles demandent depuis longtemps des simplifications administratives afin de pouvoir exercer leur profession dans des conditions dignes.
En se déconventionnant, les logopèdes s’opposent donc d’une part à trop d’insécurité financière et d’administration, et à un dénigrement de leur profession. De plus, elles montrent dans quelle mesure des groupes entiers de patients sont discriminés n’ayant pas accès à la thérapie dont ils ont besoin, en demandant une nomenclature révisée (UPLF 2022). La résistance n’est donc de loin pas seulement dans l’intérêt des logopèdes eux-mêmes, mais aussi dans celui de tous les patients touchés par des troubles de langage, de communication, d’alimentation etc. Une grande partie de ces patients sont effectivement des enfants. Il faut apporter des corrections importantes à un système de santé qui n’a pas été revu depuis trop longtemps et qui ne répond pas aux besoins de tous les citoyens. L’association professionnelle des orthophonistes francophone UPLF n’apprécie pas qu’en fin de compte, tant qu’il n’y a pas de nouvelle convention acceptable que les logopèdes sont prêts à signer, ce soient les patients qui doivent supporter le coût des tarifs plus élevés. Ils espèrent, par leur déconventionnement massif, exercer une pression suffisante sur le monde politique pour que de nouvelles négociations soient entamées et que les améliorations souhaitées puissent être obtenues dans l’intérêt de tous (article dans la Libre du 2.5.2022).
Nous recherchons un.e candidat.e au poste de coordinatrice.teur dans le cadre d’un contrat ACS de remplacement pour cause de maladie de longue durée.
Temps plein 38 heures/semaine
Description de la fonction :
La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera de :
– Coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant avec l’aide du CA
– Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;
– Tenir à jour le dossier de reconnaissance en éducation permanente ;
– Assurer la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;
– Mettre à jour les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;
– Rédiger des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;
– Accueillir, conseiller, orienter les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent ;
– Participer à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation). A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité pour des réunions en soirée.
Description du profil recherché :
Bénéficier d’un statut ACS (indispensable)
Avoir un bachelor en lien avec les sciences sociales ou les sciences de l’éducation, ou juridique
Avoir de l’intérêt pour l’Ecole inclusive, de même que pour la personne en situation de handicap et de son inclusion à l’école et dans la société.
– Etre capable, si nécessaire, d’être autonome, de savoir travailler seul·e par moments, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ;
– Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;
– Etre capable d’utiliser Internet ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci.Une expérience de bénévolat dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e s’appropriera progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une connaissance générale de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées sera nécessaire.
Compétences linguistiques :
Nos activités se déroulent dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut donc avoir une excellente maîtrise de la langue française écrite et une bonne capacité de rédaction.
Envoyer sa candidature par mail à contact@liguedroitsenfant.be (en précisant son ancienneté ACS)
1. Comment permettre à un élève avec une dysphasie d’être inclus dans son école ?
1.1. Pourquoi parler de dysphasie ?
Parmi les parents, mais aussi les professionnels qui nous ont rejoints sur le combat pour une Ecole inclusive, plusieurs d’entre eux se battent pour que leur enfant soit accompagné à l’école en tenant compte de leur spécificité très particulière, qui est la dysphasie. Les enseignant.e.s ne sont pas formé.e.s à ce trouble qui, dans le milieu scolaire, peut être très handicapant. Nous vous proposons de vous pencher avec nous sur cette réalité. En effet, il n’y a pas qu’à l’école qu’elle se rencontre. Dans le milieu extrascolaire, il en va de même. Certains enfants qui fréquentent une école de devoirs, une maison de quartier, un club de sport, une académie, … sont porteurs de ce trouble. Il vaut mieux le connaître afin de ne pas discriminer un.e enfant, sans même s’en rendre compte. L’Ecole inclusive est un Droit de tous ces enfants.
Lors des précédentes années, nous avions abordé d’autres « dys ». La dernière concernait la dyspraxie. La demande qui a été faite par les membres de la Plate-forme pour une Ecole inclusive a été de n’oublier aucun « dys », même les plus rares. L’analyse suivante a déjà été décidée. Elle concernera un trouble moins connu, les déficiences mnésiques.
1.2. Comprendre la dysphasie ?
La dysphasie se situe au niveau du langage oral. C’est un trouble « structurel » sévère, spécifique et durable de l’apprentissage et du développement du langage oral. Il entraîne un déficit sévère et malheureusement durable de la production de la parole, donc du langage, mais également de la compréhension. La dysphasie peut se présenter sous différentes formes plus ou moins sévères.
Environ sept pourcents des enfants de 3 ans et demi présentent un trouble du langage oral, mais la majorité se corrige avant l’âge de 6 ans. Un pourcent des enfants gardent des troubles importants du langage oral. On considère alors que le trouble est durable.
La différence entre retard et trouble du langage oral est synthétisé dans le tableau suivant[1] :
Retard de langage
Dysphasie·s
Décalage chronologique des acquisitions langagières
Trouble primaire et durable
Simplifications de parole : parapluie = papui
Déviances phonologiques : cancagne ou panpagne pour campagne
Compréhension normale
Compréhension difficile
Lexique réduit (peu de vocabulaire)
Troubles de l’évocation : cherche ses mots, forme des périphrases (p.ex. : dire en beaucoup de mots ce que l’on peut dire en peu de mots)
Syntaxe maladroite (manière incorrecte de combiner les mots pour former des phrases ou des énoncés dans une langue)
Dyssyntaxie[2] (substitution de mots) / agrammatisme[3] (« style télégraphique », ou omission de mots)
Intonation normale
Dysprosodie (dysfonctionnement de la communication)
Atteinte Homogène Phonologie/lexique/syntaxe
Ecarts de performance
Peu de conscience du trouble
Conscience aigüe du trouble
Amélioration avant 6 ans
Déficit durable
Il ne s’agit pas d’un simple retard de l’apprentissage du langage. Ces enfants ne sont pas malentendants et n’ont aucun retard mental, ni d’autisme. On ne peut donc pas expliquer une dysphasie par d’autres troubles, une malformation des organes phonatoires, pas plus que par un désordre affectif grave. Ce handicap est lié à un dysfonctionnement des structures cérébrales qui sont activées afin de traiter l’information langagière.
Ce trouble est encore peu connu pour deux raisons. D’une part, pendant longtemps les études au sujet des problèmes de communication des enfants étaient davantage tournées vers la surdité et les séquelles des lésions cérébrales. D’autre part, il est difficile d’initier l’idée qu’un enfant qui n’a ni déficit particulier ni réticence à interagir avec son entourage puisse être soumis à un empêchement durable de communiquer[4]. Ce n’est que depuis les années 70 que des recherches en phonologie du langage et en linguistique ont été menées. Plus récemment les neurosciences s’y sont à leur tour intéressées.
On ne connaît pas les raisons qui font qu’un enfant ait une dysphasie. Celle-ci est un trouble dont l’origine reste incertaine. Il y aurait plusieurs causes qui se combinent. Actuellement deux hypothèses sont évoquées, soit une cause génétique, soit une cause neurobiologique (fonctionnement cérébral).
Il y a plusieurs formes de dysphasies, puisque tant la compréhension que l’expression ainsi que tous les niveaux linguistiques (enchainement des sons, lexique, syntaxe, discours) peuvent être touchés à des degrés divers. On devrait donc parler des dysphasies.
En général, on parle de deux grandes catégories de dysphasies :
Les dysphasies réceptives, ou par « agnosie verbale » : l’enfant ne reconnaît pas les sons du langage, ne parle pas ou peu, a un vocabulaire pauvre, se replie sur soi par peur de communiquer, etc. ;
les dysphasies expressives (discours incompréhensible, difficultés à trouver ses mot, discours inadapté au contexte, difficultés dans l’apprentissage de l’écrit, troubles de la compréhension des langages écrit ou oral, etc.
A celles-ci, on peut ajouter les dysphasies mixtes qui sont à la fois des dysfonctionnements de l’expression et de la réception du langage.
On a vu qu’à l’école, cela représente un élève sur cent. Les conséquences sont importantes sur l’adaptation sociale et affective de l’enfant et sur la qualité de ses apprentissages scolaires. A l’âge adulte, c’est au niveau de l’insertion professionnelle que la dysphasie mettra le travailleur en situation de handicap.
Pourtant ce sont des enfants intelligents, curieux, gentils et calmes. S’ils perdent parfois leur sang-froid, c’est dû à la frustration de ne pas être compris. Ils ont le désir de communiquer mais n’y arrivent pas. Cela n’empêche pas qu’ils puissent avoir une vraie motivation d’apprendre, surtout les tâches qui ne requièrent pas le langage. Enfin, ils ont un sens de l’observation pointu.
Malheureusement pour lui, l’enfant avec une dysphasie voit souvent sa pathologie accompagnée par d’autres troubles qui handicapent sa scolarité comme la dyslexie et tous les troubles de la lecture, la dysorthographie, une difficulté à se repérer dans l’espace et dans le temps (dysphasie visuo-spatiale), un trouble de l’abstraction, voire problèmes de comportement en rapport avec ses troubles de la compréhension et d’adaptation à une situation nouvelle.
2. Comment peut-on reconnaître une dysphasie chez un élève ?
Les enseignants et les accompagnants ne peuvent qu’élaborer des suppositions face aux difficultés langagières d’un élève. Le diagnostic doit être réalisé par une équipe de professionnels et ne peut être clairement posé qu’à partir de 5 ans.
En cas de signaux d’alerte avant cet âge, les enseignants de maternelle peuvent suggérer aux parents de consulter leur médecin traitant, suite aux constations qu’ils ont faites. Ce dernier orientera logiquement les parents vers un centre spécialisé. Il doit être établi par une équipe pluridisciplinaire (neuropédiatre ou pédopsychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricien, …) qui établiront chacun un bilan. L’orthophoniste va analyser et évaluer la communication de l’enfant aussi bien au niveau de la qualité que de la quantité. D’autres tests sont également effectués afin d’écarter tout autre pathologie (neurologique, psychologique ou sensorielle) ainsi qu’un bilan psychométrique[5]. Ensuite une rééducation sera proposée. Il s’agit d’une rééducation orthophonique qui a pour objectif de permettre à l’enfant de vivre avec son handicap et de pouvoir suivre une scolarité plus apaisée, en fonction de la sévérité de sa dysphasie. Cette rééducation sera intensive et sur le long terme.
3. Signes qui doivent alerter
Il y a des signes qui doivent alerter les intervenants scolaires et extrascolaires. Au plus tôt les troubles sont dépistés, au plus tôt pourra commencer la prise en charge du jeune patient. Il est donc important de ne pas banaliser les signes qui peuvent faire penser à un retard de langage chez le petit enfant et de consulter.
3.1.1. Chez le nourrisson
Il est silencieux (pas ou peu de babillements) ;
Il ne réagit pas à la voix et aux bruits ;
Les sons qu’il émet ne sont pas mélodieux ;
…
3.1.2. Avant 3 ans
Une dysphasie ne se détecte pas en fonction du langage mais par rapport en fonction des facultés qu’a l’enfant de communiquer.
Il ne semble pas comprendre ce qu’on lui dit ou comprend mieux lorsqu’on lui fait des gestes ;
Il a le regard évitant (peu d’intérêt pour les autres) et est passif ;
Il répète systématiquement tout ce qu’on lui dit (écholalie) ;
Il est mutique (ne parle pas ou très peu) et communique par gestes ;
Il utilise un langage pauvre, uniquement des mots et non des phrases complètes (faim, soif, banane, …) ;
Il pose peu ou ne pose pas de questions ;
Il a des difficultés à se rappeler des comptines, des chansons, malgré une mémoire efficace (troubles mnésiques) ;
Il comprend bien, mais on ne le comprend pas ou on le comprend mal, ses phrases ne sont pas distinctes (il n’est compris que de son entourage) ;
…
3.1.3. Après 3 ans
Les symptômes s’aggravent. Les parents qui mettaient le retard de langage sur un retard de développement peuvent maintenant difficilement les ignorer.
Le langage reste pauvre. Il s’exprime mal, voire pas du tout. Ses phrases sont courtes et mal structurées ;
Il ne comprend toujours pas ce qu’on lui demande, les consignes qu’on lui explique, fussent-elles simples ;
Son vocabulaire est très restreint, il utilise de courtes phrases mal construites avec peu de verbes et de pronoms ;
A l’école maternelle, il n’est pas attiré par le travail de la conscience phonologique (comptines, jeux de vire-langues, …) et a des difficultés à exprimer les notions d’espace et de temps ;
…
3.1.4. A l’entrée à l’école primaire (première année ou CP),
Les symptômes sont plus difficiles à déceler. C’est surtout leurs impacts sur la vie sociale et scolaire de l’enfant qui sont perçus. Il y a une grande différence entre ses compétences intellectuelles et son expression orale.
Il a du mal à utiliser les pronoms personnels à bon escient ;
Il a du mal à parler distinctement et se révèle incapable de séparer les syllabes (conscience phonémique défaillante) ;
Il a du mal à utiliser des termes qui semblent plutôt génériques (ex : « insecte » est le terme générique de « papillon », « abeille », « mouche », « moustique », « sauterelle », … ;
Il prononce des phrases qui semblent incohérentes, avec des verbes non conjugués, des mots placés là aux mauvais endroits (ex : « veux manger pas »), etc.
Il confond les mots phonétiquement proches (ex : loi, noix, roi, bois, soie, poids, …);
Il n’utilise que rarement les connecteurs logiques (car, comme, malgré, afin que, donc, d’abord, en deuxième lieu, puis, enfin …) ;
En cas de doute, en parler avec les parents et le CPMS[6] en Belgique, ou le RASED[7] en France
4. Comment aider l’enfant à l’école et dans l’accueil extrascolaire ?
Il faut rapidement mettre des aménagements en place. D’abord, en veillant à comprendre ce qu’est la dysphasie. Celle-ci ne résulte pas d’un problème psychologique, physique ou intellectuel, pas plus que comportemental. Il s’agit d’un handicap et l’enfant n’est pour rien dans les difficultés qu’il présente au quotidien. Il ne faut en aucune manière le dévaloriser en lui rappelant ses difficultés, mais au contraire constamment l’encourager et le valoriser aux yeux de ses pairs.
L’enfant avec une dysphasie éprouve non seulement des difficultés à s’exprimer, mais il peut avoir également du mal à comprendre ce qu’on lui explique ou qu’on lui demande de vive voix. Il est donc indispensable d’adapter les méthodes pédagogiques à son trouble (et aux autres troubles présents dans la classe telles les dyslexies, dysorthographies, dyscalculies, dyspraxies, troubles de l’attention, du comportement, etc.) et donc de viser à devenir une classe (et une école) pleinement inclusive.
Une école inclusive met tout en place pour être un environnement propice aux apprentissages pour tous les élèves à besoins spécifiques. Un enfant avec un « dys » n’aime fort logiquement pas l’école. Il faut donc que la classe et l’école soient des environnements non stressants et qu’elles soient le seul lieu des apprentissages scolaires. Il y a donc lieu de bannir autant que faire se peut leçons et devoirs à faire à la maison.
Avoir des élèves avec des « dys » dans sa classe est une véritable chance. Cela donne du sens au métier d’un enseignant et cela lui permet de mettre en place des pratiques pédagogiques auxquelles il n’aurait jamais pensé (qui ne sont pas dans la culture de l’établissement scolaire) et qui vont lui être d’une aide certaine pour transmettre les savoirs à tous les élèves, même ceux qui n’ont pas de troubles spécifiques des apprentissages mais qui ont besoin de plus d’explications, de plus de temps, de plus d’aides. Les aménagements raisonnables doivent être introduits dans le but de devenir structurels et bénéficier à tous, quelles que soient leurs difficultés et leurs facilités. Ainsi, progressivement d’année en année, la classe (ou l’école) devient inclusive, et prête à accueillir de nouveaux élèves avec leurs spécificités.
Les collègues de l’école doivent connaître l’enfant, ses difficultés et la manière de l’aborder (professeurs de gymnastique, de cours confessionnels, de langue, de citoyenneté, ou autres). Ils doivent connaître et respecter les aménagements mis en place pour cet enfant. En cas de remplacement, un dossier reprenant toutes les informations le concernant, ainsi que la manière de l’aborder et de le soutenir dans ses apprentissages et la liste des aménagements raisonnables mis en place doit être à disposition du remplaçant. Un enfant avec une dysphasie est déstabilisé face à une situation nouvelle. Il y a donc lieu de le rassurer au mieux. Il en va de même lors de changements de classes, avec le nouvel enseignant. L’idéal est de garder sa classe au moins deux ans d’affilée (que ce soit en primaire ou en secondaire), afin de minimiser le nombre d’enseignants et de pratiques différentes auxquels l’enfant sera confronté dans sa scolarité.
Il est également important de collaborer étroitement avec les parents et les intervenants qui pratiquent la rééducation afin de les informer des progrès réalisés, mais également d’obtenir des conseils de personnes compétentes en matière de dysphasie. La question de l’usage de l’informatique est à poser en fonction des difficultés de l’enfant.
Enfin, il est important de collaborer avec les autres élèves de la classe en expliquant clairement et régulièrement ce qu’est la dysphasie et les conséquences qu’elle a sur les apprentissages. Ils seront ses partenaires durant sa scolarité (amis, tuteurs, …). Il est important de veiller à ce que l’enfant avec une dysphasie soit parfaitement intégré et ne subisse ni moquerie, ni stigmatisation qui ne pourraient que le détruire plus encore.
5. Pour conclure
Quel que soit le trouble des apprentissages, il n’y a pas de remédiation « miracle ». On ne guérit pas d’un trouble DYS, mais on peut apprendre à développer des techniques de compensation qui deviendront parfois une seconde nature.
Au plus les aides sont adaptées, au mieux elles vont aider à compenser les fonctions déficientes et à améliorer les apprentissages. C’est ainsi que le jeune pourra développer tout son potentiel et ne plus (trop) se trouver en situation de handicap en classe.
Annexe
Aménagements dits « raisonnables »
Cette liste est loin d’être exhaustive et doit être analysée avec les spécialistes qui effectuent la rééducation de l’enfant. Elle résulte de la pratique de parents qui ont demandé la mise en place d’aménagements « raisonnables » dans les classes de leurs enfants, ainsi que de professionnels suivant les enfants.
1. De manière générale
L’enfant doit avoir confiance en vous et être heureux d’être dans votre classe. Cela implique de ne pas le juger (mais le féliciter et minimiser ou limiter les échecs) et d’établir un cadre bienveillant, ne pas le placer dans des situations dévalorisantes ;
Un enfant avec une dysphasie ne comprend pas l’humour ;
Il faut accepter sa lenteur et ses difficultés, reformuler à l’oral chaque consigne et s’assurer qu’il a compris ;
Il faut placer l’enfant en situation de réussite, l’évaluer formativement (sans notes) et positivement (ne pas barrer les erreurs mais mettre un P aux bonnes réponses, lui permettre de se corriger), en évitant toute compétition entre élèves, alléger les questions, lui donner plus de temps, limiter les productions écrites et accepter un style télégraphique ;
Affichez l’horaire de la journée et prévenez les enfants de tout changement d’activité et permettez-leur de prendre une petite pause, utilisez le programme avec des pictogrammes, des couleurs, des formes ;
Donner un modèle de procédures pour les apprentissages que l’enfant suivra tout au long de l’année ;
Fixer un objectif à la fois ;
L’encourager à demander quand il n’a pas compris ;
Alléger les tâches à faire en fonction des l’énergie supplémentaire qu’il doit dépenser par rapport à ses camarades, mais être exigeant sur le résultat ;
Evitez les tâches secondaires ou prenez-les en charge (avec tutorat, par exemple) : copie, découpages, … ;
L’aider à prendre les bons outils scolaires et veiller à ce que chaque cahier ou livre soit recouvert d’une couleur différente ;
Utiliser un cahier de communication avec des bandes velcro pour les pictogrammes, utiliser des couleurs pour les matières à revoir ;
Apprenez-lui à se repérer sur un calendrier (donnez-lui la « charge » de barrer progressivement les jours de l’année, par exemple), à lire l’heure, puis les minutes, … ;
Utilisez un « vision timer » (une horloge de compte à rebours) pour qu’il sache le temps qui reste) ;
Faites-lui régulièrement réciter les jours de la semaine, les mois de l’année. Ecrire la date au tableau chaque jour, toujours au même endroit ;
Ne le changez pas de place (ou alors avec son accord) car cela peut le perturber (dysphasie visuo-spatiale) ;
Utilisez des codes couleurs ou une numérotation de manière à structurer l’écrit ;
Faire du lien entre les apprentissages, rappeler succinctement les connaissances déjà acquises précédemment qui sont en lien avec le nouvel apprentissage ;
Utiliser les arts plastiques et favoriser l’expression de ses émotions par des thèmes libres. La difficulté à s’exprimer amène des frustrations, voire de la colère. Les arts visuel, manuel, ou corporel peuvent constituer une soupape binefaisante.
…
2. Lorsque vous vous exprimez
De quelqu’endroit de la classe vous vous trouvez, assurez-vous toujours qu’il vous regarde quand vous parlez. N’hésitez jamais à manipuler des objets, à faire des gestes, à mimer, à montrer des photos, des schémas, à écrire au tableau, utilisez des synonymes, des pictogrammes (Bliss[8], Pecs[9], Grach[10], …), etc. Cela l’aidera mais cela aidera également d’autres élèves ;
Encourager les habiletés d’écoute (ne pas jouer avec ses outils, s’asseoir confortablement, regarder l’adulte, …) ;
Contrôlez le niveau sonore de la classe (évitez les sources de distractions, objets sur le bureau pouvant servir de jouets,) et placez l’enfant avec une dysphasie à côté d’enfants calmes, capables de le stimuler, loin des fenêtres et de la porte qui sont des éléments distrayants ;
Parlez lentement et distinctement en essayant d‘articuler au mieux. Insistez sur ce qui est important. Reformulez de manière à ce qu’il puisse comprendre encore mieux ;
Utilisez des phrases simples avec des mots courants et ne donnez jamais plus d’une consigne à la fois et laissez le temps à l’enfant pour intégrer la consigne, utilisez le même style de consignes ;
Ne pas utiliser de mots isolés, plus difficiles à comprendre que placés dans des phrases ;
En cas de consignes complexes, les décomposer et les expliquer progressivement durant l’apprentissage ;
Uniquement s’il le peut, demandez à l’enfant d’expliquer dans ses mots à lui le message que vous avez voulu faire passer. Cependant, l’enfant avec une dysphasie aura toujours du mal à s’exprimer et ce n’est à faire que s’il en a la capacité ;
Vous renseigner sur les moyens utilisés par les parents et l’orthophoniste pour communiquer (langue des signes, Makaton[11], pictogramme, méthode Borel-Maisonny, lecture labiale, …) afin d’utiliser une méthode connue de l’enfant ;
Ne pas tout lui mâcher. Il doit pouvoir progressivement, en grandissant, penser par lui-même, se souvenir des procédures apprises, … ;
…
3. Lorsque l’enfant doit s’exprimer
Susciter des situations où l’enfant aura envie ou besoin de s’exprimer (faire semblant d’oublier de lui donner une feuille, à dire merci, …) ;
Les enfants avec une dysphasie ont un stock lexical faible. Il faut accepter la méconnaissance du mot et lui apprendre le terme exact, sans le forcer à répéter (sauf s’il est volontaire) ;
L’aider à trouver ses mots en lui donnant des indices ou en amorçant les phrases. L’inciter à décrire le mot qu’il cherche, dire à quoi il sert ou ce qu’il représente à donner sa définition ;
Reformuler ses réponses avec bienveillance ;
Si cela lui permet de mieux se faire comprendre, favoriser la communication gestuelle, les mimiques, … ;
L’inciter à décrire le mot qu’il cherche avec ses mots (à quoi ça sert, qu’est-ce que cela représente ? …). Ne pas le forcer à répéter le mot une fois trouvé ou donné ;
Privilégier le sens du contenu plutôt que la forme et laisser la parole spontanée et naturelle ;
Laisser aller l’enfant au bout de son propos sans l’interrompre afin de ne pas perturber sa pensée ;
Prévenir ses parents des prochains apprentissages afin qu’ils puissent faire des recherches avec lui à la maison ;
L’inciter progressivement à s’exprimer par des choses simples : dire bonjour/au-revoir, appeler par le prénom ou le titre (madame, monsieur, …), donner des réponses de plus en plus élaborées, refuser poliment, etc. ;
…
4. Lorsque l’enfant doit lire
Chaque fois que c’est possible, quand on l’interroge sur sa lecture, permettre à l’enfant de passer par le langage écrit ;
Si la lecture à haute voix devant la classe le gène, accepter la lecture à voix basse ;
Alterner la lecture avec l’enfant, chacun une phrase à tour de rôle ;
Expliquer le vocabulaire incompris et les expressions figurées (découvrir le pot aux roses, se jeter dans la gueule du loup, tomber dans les pommes, …) ;
Relire le texte ensuite, afin qu’il ait un modèle correct ;
Répartir sur la journée la lecture par périodes courtes de 15 minutes maximum ;
Utiliser des couleurs ou des pictogrammes pour montrer le sens de la lecture, de gauche à droite (par exemple, feu vert à gauche et feu rouge à droite) ;
Laisser l’enfant choisir le thème des textes à lire. Il faut que ces thèmes lui soient connus. Lui fournir les textes à l’avance ;
Privilégier un vocabulaire simple et connu de l’enfant, qui lui sera utile. Exercer régulièrement l’enfant à les lire. Augmenter progressivement le stock de mots ;
La poésie n’est pas évidente pour l’enfant. Il n’en comprend pas le sens et les tournures de phrases. Il faut donc la lui expliquer et, s’il en a la capacité, la lui faire apprendre une strophe à la fois. En tous cas, le sensibiliser à cet art et lui faire comprendre ce que sont des rimes ;
Utiliser une police d’écriture et une taille qui sont faciles à lire (voir le dossier sur la dyslexie) avec un interligne de 1,5 ;
…
5. Lorsque l’enfant doit écrire
Ne pas différencier apprentissage de la lecture et de l’écriture qui doivent être simultanés ;
Proposer des textes à trous, questions à choix multiples, code couleurs (lui permettre de surligner les réponses et les questions dans deux couleurs différentes) ;
Limiter les dictées et privilégier les textes à trous. Complexifier progressivement la difficulté des phrases et des consignes ;
Utiliser des étiquettes de mots afin de pouvoir les classer en fonction de leur catégorie grammaticale (noms, verbes, adjectifs, articles, etc.). Prévoir des sous-catégories : noms propres et communs, de choses, d’animaux, de personnes, …) ;
Lui apprendre à structurer ses prises de notes ;
Limiter les lignes de copies et lui donner du temps ;
Lui conseiller de commencer par ce qui est le plus facile pour lui ;
En cas de longue copie, écrire dans son cahier à la place de l’enfant ;
Lui permettre d’écrire sur des feuilles à lignes largement espacées (au besoin en photocopier) ;
Lui fournir un cours photocopié, afin qu’il ne doive pas le recopier ;
Lui apprendre des stratégies de relecture en fonction de l’apprentissage (vérifier les terminaisons en conjugaison, les marques du pluriel, est-ce que tous les « blancs » sont complétés, …) ;
Valoriser la créativité de ses rédactions plutôt que la forme ;
…
6. Lorsque l’enfant doit mémoriser
Créer pour et, si possible, avec l’enfant des aide-mémoire très visuels, avec des couleurs, des schémas, des tableaux (abaques, conjugaisons, …), des listes thématiques (vocabulaire, tables de multiplication, …) ;
Distribuer des photocopies claires et aérées, avec les codes couleurs utilisés en classe et des schémas qu’il connaît. Surligner les essentiels qu’il doit appendre (éviter la surcharge visuelle) ;
…
7. Lorsqu’il fait d’autres apprentissages
7.1. En mathématique
La classification pose régulièrement des problèmes (ranger selon des formes, des poids, des tailles, des couleurs, …) ;
Choisir un code couleurs pour les abaques (une couleur par colonne), faire des paquets ;
Choisir des exercices ludiques pour les apprentissages qui le permettent (mesures, comptages, …) ;
La lecture des énoncés et le langage utilisé sont complexes pour lui. Il est donc nécessaire de simplifier le vocabulaire et d’expliquer les mots spécifiques à la mathématique (additionner, ôter, tous, …) tout en s’assurant qu’il a bien compris les notions ;
Toujours tenir compte de ses difficultés de langage. Ne pas lui demander de répondre par des phrases complètes mais se contenter de voir s’il a compris ;
Les tables de multiplications ne doivent pas être apprise par cœur. Lui donner une feuille les reprenant ;
Décomposez les informations lorsqu’il y en a plusieurs dans une phrase (utilisez des couleurs) ;
Il faut permettre à l’enfant de procéder par étapes tout en veillant à ce qu’il arrive chaque fois au bon résultat ;
Il doit pourvoir compter sur ses doigts et /ou utiliser la calculatrice ;
Lors de problèmes, les illustrer, faire des schémas pour permettre à l’enfant de comprendre mieux et organiser les étapes de la résolution ;
… ;
7.2. En histoire et géographie
Ne pas lui faire retenir de dates mais utiliser une frise historique (changer de couleur par période, ou par siècle) ;
Il en va de même pour les noms (de pays, de départements, de capitales, …). Confectionner pour lui des fiches qui seront ses aide-mémoire ;
[1] Etat d’AME numéro 21 «troubles spécifiques des apprentissages http://ameds.free.fr
[2] Incapacité ou difficulté à utiliser correctement la syntaxe du langage. La dyssyntaxie se caractérise par des anomalies dans la construction de la phrase que l’on ne peut réduire à un défaut d’organisation syntaxique. Le sujet se trompe de syntaxe ou utilise les marques syntaxiques à la mauvaise place. http://definitions-de-psychologie.psyblogs.net/2017/
[3] Manque de la capacité à construire correctement des phrases en utilisant les règles de grammaire ou les marques syntaxiques, ibid.
[4] Léa ESCOFFIER, 2017, La dysphasie, présentation d’un trouble peu connu, Faculté ALLSHS d’Aix-en-Provence
[5] Afin d’évaluer le fonctionnement intellectuel et le profil cognitif de l’enfant.
[11] Le programme Makaton a été mis au point par Margaret Walker, orthophoniste britannique, pour répondre aux besoins d’un public d’enfants et d’adultes souffrant de troubles d’apprentissage et de la communication. Elle propose une solution aux troubles du langage par la parole, les signes et les pictogrammes. https://www.makaton.fr/
1. Les perturbateurs endocriniens, sont-ils dangereux pour nos enfants ?
La santé des enfants est une préoccupation importante à la Ligue des Droits de l’Enfant. Régulièrement, nous reviennent des questions sur la santé, au travers des combats que nous portons pour l’école inclusive. Permettre à des enfants en situation de handicap de bénéficier d’une école inclusive est une chose, mais il faut également penser aux enfants malades, ou ceux dont la santé se dégrade de par l’alimentation : troubles de l’attention, hyperactivité, boulimie, compulsion alimentaire, anorexie mentale, difficultés de concentration et de mémorisation etc. Comment l’école inclusive doit-elle faire pour inclure ces enfants et les éduquer à une meilleure alimentation ?
Une question que se posent ces parents pour la santé de leurs enfants est « Sont-ils menacés par les objets de la vie quotidienne, par la nourriture que nous leur faisons avaler ? A quoi devons-nous être plus attentifs ? ».
Cette crainte est-elle réelle ? Ces objets et la nourriture seraient-ils envahis de produits chimiques qui contamineraient toute la famille ? Et si on jetait un coup d’œil à ce que contiennent nos armoires, nos frigos, nos réserves, mais aussi nos meubles, nos objets de tous les jours comme la brosse à dents ou l’aspirateur, voire encore notre mobilier, pour en savoir un peu plus ?
Nous n’avons pas les moyens de l’Association pour les Générations futures, mais nous avons aussi pour objectif la protection des enfants et, donc, de l’information des parents et des associations de terrain qu’ils côtoient et avec qui nous travaillons. Ces associations de terrain ont la possibilité de sensibiliser les familles aux dangers qui se retrouvent dans la nourriture que l’on achète.
2. Où se cachent les perturbateurs endocriniens ?
Les objets et la nourriture que nous achetons contiennent parfois des produits chimiques qui peuvent être dangereux pour notre santé. Certains sont à l’origine de malformations ou d’infertilité.
Prenons une journée au hasard et voyons à quels moments nous – et donc nos enfants aussi – sommes en contact avec des produits chimiques potentiellement dangereux.
Dès le lever, on commence souvent par se rendre à la salle de bain. Dans celle-ci se trouve tout une collection de savons, de produits cosmétiques ou de produits de nettoyage. En se brossant les dents, il n’est pas impossible qu’on ingère du Triclosan. Cette molécule est un antibactérien, suspectée d’être un perturbateur endocrinien et un cancérigène. Et ne parlons pas des fonds de teint (Benzophenone), des rouges à lèvres (Parabène) ou des parfums (Phtalates) que se mettent les mamans, montrant ainsi l’exemple à leurs filles. Les shampoings ne sont pas aussi neutres qu’on pourrait le penser.
Mettre un shampoing anti-poux à son enfant, revient à l’asperger de Perméthrine, un produit très toxique pour de nombreux animaux, et en particulier les chats et les animaux à sang froid comme les batraciens ou les insectes. Il semble qu’elle ne soit pas encore classée pour l’être humain, mais que devons-nous en penser quand d’autres mammifères ne la supportent pas ?
Passons ensuite à table, un moment qui ne devrait pas poser de problème. A priori, nous ne nourrissons pas les enfants avec des produits chimiques. Manger une tartine à la confiture devrait être un geste sans danger. Pourtant, en avalant, nous ingérons une dose non négligeable de pesticides, des produits chimiques complètement invisibles. Les soupes industrielles, yaourts aromatisés, charcuteries, moutardes, sauces, olives, fruits confits, viandes transformées[1], etc. contiennent une nombre important de restes de produits chimiques, mais également des conservateurs ou des colorants qui y ont été ajoutés.
Les collations et les aliments « plaisir » comme les bonbons qui sont si bons, le chewing-gum, la pâtisserie ou encore les biscuits ne sont pas épargnés.
Faire le ménage n’est pas moins dangereux. Des retardateurs de flammes bromés se retrouvent couramment dans les plastiques, les textiles (tentures, draps, couvre-lits, moquettes, …), les matériaux synthétiques (mousses plastiques), et les équipements électriques (aspirateurs) et électroniques (électroménager, téléviseurs, ordinateurs). Selon l’association Santé Environnement France, il semble qu’ils aient un effet sur le système endocrinien, notamment sur la thyroïde et les fonctions reproductrices[2]
3. Quels sont les effets des perturbateurs endocriniens sur les enfants ?
Toutes ces substances sont des perturbateurs endocriniens. On ne peut pas y échapper, elles se retrouvent dans toutes les pièces de la maison et dans la plupart de nos aliments. Ils sont suspectés de provoquer des cancers, des malformations génitales chez des bébés et de provoquer des problèmes d’infertilité.
Ce sont des produits persistants que l’on retrouve dans nos organismes des années après avoir été interdits. Nous les accumulons tout au long de notre vie sans parvenir à les éliminer. Il en va de même pour la nature. Le Lindane, un pesticide classé comme polluant organique persistant, est interdit depuis près de 25 ans. Malgré cela, on le retrouve toujours dans l’environnement et, de ce fait, nous y sommes toujours exposés.
Aujourd’hui, 2 cancers sur 3 surviennent chez des personnes âgées. Or, celles-ci ont été un peu plus épargnées durant leur enfance et, de ce fait, hébergent moins de perturbateurs endocriniens et de pesticides que les jeunes générations qui sont nées avec 300 résidus chimiques qui n’étaient pas présentes dans le sang des générations antérieures. Tous les enfants naissent dans un environnement complètement pollué par ces substances persistantes. Quel risque ont-ils de développer à leur tour un cancer après 60 ans ? Voire de plus en plus jeunes ?
Les produits les plus répandus dans nos organismes aujourd’hui, sont les pesticides. L’alimentation n’est pas étrangère à cela. Les fruits et légumes subissent de nombreux traitements de pesticides. Les pommes, par exemple, subissent jusque… 35 traitements. Les fraises, en subissent jusqu’à 8 et cela peut aller jusque 19 pour le raisin.
Un des principaux problèmes des perturbateurs endocriniens est qu’ils sont capables de dérégler le système hormonal, depuis l’hypotalhamus[3] jusqu’aux glandes reproductives (ovaires et testicules), en passant par la thyroïde et le pancréas.
Les perturbateurs endocriniens modifient le comportement des enfants, notamment en générant des troubles de l’attention, parfois avec hyperactivité, ainsi que des difficultés de concentration et de mémorisation. On remarque dans les écoles que le nombre d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage a augmenté au fil des ans. De même les troubles autistiques sont en progression à travers le monde. Aux Etats-Unis, le taux d’enfants autistes est passé de 1,5% de la population à 1,7% en trois ans. Les causes environnementales causées par la pollution industrielle et les pesticides, hauts perturbateurs endocriniens, sont pointées du doigt[4].
Et, comme leur nom l’indique, les perturbateurs endocriniens perturbent fortement le système endocrinien. L’Union Européenne a établi un règlement, REACH[5], qui alertait déjà en 2004 que « L’un des effets les plus alarmants, susceptibles d’être liés aux perturbateurs endocriniens est la puberté prématurée chez les filles ».
Les troubles de la stérilité touchent de plus en plus de femmes et d’hommes. Un couple sur huit consulte parce qu’ils ne savent pas avoir d’enfants. C’est deux fois plus que dans les années 60. De même, dans les années 60, le risque pour une femme d’avoir un cancer du sein au cours de sa vie était de 1 sur 20. Aujourd’hui, il est de 1 sur 8 [6]. Et le cancer de la prostate est au premier rang des cancers chez l’homme, représentant 25% de l’ensemble des cancers masculins. Ces cancers sont de type hormono-dépendants. Ils mettent en cause le système endocrinien qui est la cible de nombreux polluants chimiques suspectés ou reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens.
Durant la maternité, les perturbateurs endocriniens n’épargnent pas les fœtus. On a remarqué ces dernières années une augmentation inquiétante des malformations génitales touchant les nouveaux nés.
Une étude publiée dans la revue Europeen Urology[7] a démontré que les garçons ont trois fois plus de risques de naître avec une hypospadias[8] ou un micropénis s’ils ont été exposés à des perturbateurs endocriniens durant la grossesse, au moment de la différenciation sexuelle. L’hypospadias n’est pas une malformation rare. Pourtant, d’année en année, elle touche de plus en plus de petits garçons. Fort heureusement, la chirurgie est capable de corriger cette anomalie génitale dès les premiers mois de vie du bébé. Mais, malheureusement, ces enfants sont plus à risque d’attraper un cancer des testicules durant leur existence. Ils devront être suivis toute leur vie.
4. Les prochaines générations sont en danger
Le métier de la maman se révèle un facteur de risques très important. Le fait d’occuper une profession « à risques », comme coiffeuse, esthéticienne, femme de ménage, agricultrice, ou qui habite dans une zone où l’on pratique une agriculture intensive multiplie par onze le risques d’avoir un enfant porteur d’un hypospadias. Le fait d’être exposé à des perturbateurs endocriniens durant la grossesse, est un facteur aggravant[9][a].
Malheureusement, dans certaines professions, les femmes sont exposées en permanence, comme les coiffeuses et les esthéticiennes. Les produits employés dans ces métiers sont extrêmement dangereux pour les fœtus. Les shampoings, les colorations, les vernis à ongles, etc., contiennent des substances extrêmement dangereuses pour le système endocrinien des bébés.
Si les métiers de coiffeuses et d’esthéticiennes sont particulièrement à risques, vivre une vie de petite fille ne l’est pas toujours moins. On retrouve, par exemple des perturbateurs endocriniens dans les produits cosmétiques qui leur sont destinés : vernis à ongles pour enfants, colorants, shampoings, parfums, etc. Les garçons ne sont pas épargnés quand ils se lavent les cheveux. On retrouve ces composés chimiques dans les crèmes solaires où ils sont employés comme anti UV. Il faut savoir que les perturbateurs endocriniens peuvent avoir un impact, non seulement sur l’avenir de ces enfants, mais également sur l’avenir de leurs propres enfants.
Les enfants sont le plus exposés car leur développement cellulaire est vulnérable à l’exposition aux polluants. Dans les premiers mois de la vie, leur métabolisme est immature et n’a pas la capacité d’éliminer les produits chimiques. Durant leur enfance, ils sont proportionnellement plus lourdement exposés par unité de poids corporel. L’industrie alimentaire doit respecter les doses maximales d’additifs dans la nourriture, mais celle-ci sont calculées sur la base d’une exposition admise au cours d’une vie d’adulte. Ces doses sont, dès lors, trop hautes pour les enfants qui en accumulent plus, proportionnellement aux adultes. Mais l’adolescence est particulièrement à risque. C’est la dernière période de croissance rapide et le moment de la complète différenciation de l’appareil reproducteur. Les expositions aux perturbateurs endocriniens peuvent alors s’avérer cruciales.
La meilleure manière de protéger les fœtus pendant la grossesse, est d’informer les mamans et de leur apprendre à s’auto-protéger. Cette bonne habitude permettra ainsi aux enfants de continuer à être mieux protégés au cours de leur jeunesse.
5. Comment se protéger des perturbateurs endocriniens ?
Il n’est pas facile de s’y retrouver dans valse des additifs alimentaires. Généralement indiqués avec leur nom de code commençant par un E suivi de trois chiffres ou par un nom scientifique, ils avancent masqués. Certains sont absolument inoffensifs comme la cannelle dans les compotes, tandis que d’autres sont chimiques inventés pour augmenter la conservation, rendre plus appétissant ou camoufler la mauvaise qualité des produits.
Quand un additif est autorisé, il reçoit un code qui commence par le E d’Europe, suivi d’un nombre à 3 ou 4 chiffres entre 100 et 900, chaque centaine représentant une famille d’additifs précise. Mais le fait d’être autorisé, ne veut pas dire que cet additif est inoffensif. En outre, le fabriquant a la possibilité de choisir entre le code européen et le nom scientifique. Par exemple, E250 ou Nitrite de sodium, histoire de nous perturber un peu plus encore.
Pour les éviter les perturbateurs endocriniens au maximum, il n’y a qu’une chose possible à faire, il est important de bien lire les étiquettes et de manger si possible bio, tout en évitant les produits préparés qui sont chargés massivement d’additifs alimentaires.
Comme nous l’avons vu, dans la maison il est difficile de se protéger des perturbateurs endocriniens tant ils sont dans tout.
Sur les produits de lessives, privilégier le bio ou les recettes de grand-mère, qui utilisent des produits naturels comme les copeaux de savon de Marseille, le jus de citron, le vinaigre blanc et ou encore le bicarbonate de soude. On trouve des dizaines de recettes sur le Web.
Dans la cuisine éviter les contenants en plastique (boîtes, plats, tasses, assiettes et couverts). Lorsque l’on fait les courses, il vaut mieux acheter des produits sans emballage plastique. Ne pas acheter de nourriture préparée, mais cuisiner soi-même les repas. Eviter les conserves en métal, l’intérieur étant tapissé d’un film plastique. Eviter les revêtements anti-adhésifs.
Dans la salle de bain, acheter des savons et dentifrices bios. Limiter les cosmétiques inutiles (parfums, vernis à ongle, rouges à lèvres, fonds de teint). Privilégier le savon de Marseille et des produits bios. De même pour les crèmes solaires, privilégier les vêtements couvrants ou les toiles suspendues (parasols, toiles et stores d’ombrage).
6. Conclusion : L’Europe traîne les pieds mais nous, on n’a pas le choix. Nous devons avancer.
L’Europe s’est engagée à limiter les perturbateurs endocriniens mais traîne à le faire. Connaissant ses habitudes à privilégier les intérêts des lobbies industriels et leur poids économique plutôt que ceux des enfants et de leurs familles, nous n’avons d’autre choix que de défendre nos enfants nous-mêmes, en utilisant les alternatives qui existent.
En devenant des consommateurs plus conscients des risques pour la santé des enfants, nous pourrons modifier nos habitudes. En cessant d’acheter des produits contenant des perturbateurs endocriniens, nous pourrons forcer les industriels à produire plus propre. En n’achetant plus d’aliments contenus dans du plastique, en n’utilisant plus de pesticides ni dans la maison (insecticides), ni dans le jardin, l’industrie s’adaptera et proposera enfin des produits plus respectueux de la santé. Il faudra des années, car peu de personnes sont conscientes des risques dûs aux perturbateurs endocriniens. Conscientiser prendra des années, voire plusieurs générations. Mais en attendant nous n’avons pas le choix. C’est la santé de nos enfants qui importe. Et cela passe avant tout.
[1] Que Choisir a publié la liste des additifs alimentaires et les aliments dans lesquels ils sont utilisés, sur leur site https://www.quechoisir.org/comparatif-additifs-alimentaires-n56877/?#filtres
[3] Partie du cerveau qui joue un rôle capital dans la régulation des fonctions vitales (sommeil, activité sexuelle…).
[4] TV5 Monde, 27 avr 2018, Autisme : les Etats-Unis s’alarment de l’augmentation des cas.
[5] Règlement de l’Union européenne adopté pour mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques, tout en favorisant la compétitivité de l’industrie chimique de l’UE.
[8] Malformation de l’urètre caractérisée par un méat urinaire situé à la face inférieure de la verge ou même au niveau du périnée (et non à l’extrémité de la verge).
Maman, je peux avoir un peu d’aluminium pour mon quatre-heures ?
Introduction
Qu’il y a-t-il en commun entre le lait pour bébé et du dentifrice ? Entre la casserole qui cuit vos pommes de terre et du vernis à ongles ? Entre un pain industriel vendu en grande surface et un vaccin contre le tétanos ? Rien qu’à lire le titre de cette analyse, vous l’aurez deviné : ils peuvent tous contenir de l’aluminium.
Nous avons été interpelés il y a peu par une maman qui était tombée sur un ancien article de la revue « 60 millions de consommateurs » de mars-avril 2014. Ce dernier avertissait du danger de certains laits infantiles car ils contenaient de l’aluminium. Cela nous a questionnés. Pourquoi mettre du métal dans de l’alimentation, et dans de la nourriture pour bébé qui plus est ? Cette information n’avait pas été sensiblement relayée en Belgique à l’époque, la revue de défense des consommateurs étant française. Cela nous avait donc échappé. Nous nous sommes alors penchés sur ce problème et avons découvert avec effarement que l’aluminium était pratiquement partout dans l’alimentation, les cosmétiques, la pharmacie, etc. Les enfants y sont confrontés dès le plus jeune âge et, visiblement, peu de familles sont conscientes de ce que cela peut avoir comme conséquences sur la santé future de leurs enfants. Dès lors, nous avons approfondi ce sujet et vous en proposons cette synthèse.
La santé des enfants, ainsi que de leurs familles, est une préoccupation de la Ligue des Droits de l’Enfant. Notre mission est de défendre les Droits de tous les enfants tels que décrits dans la Convention du même nom. Or, l’article 24 de la Convention précise bien que « Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible (…) et précise au point 2.f que « Les États parties s’efforcent d’assurer la réalisation intégrale du droit susmentionné et, en particulier, prennent les mesures appropriées pour : (…) développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l’éducation et les services en matière de planification familiale. »
« Les soins de santé préventifs » ne prennent visiblement pas en compte les dégâts que peuvent occasionner les additifs alimentaires dans la nourriture des enfants. « Les conseils aux parents » restent dans les cartons, car les parents, les familles, les éducateurs, les associations qui soutiennent les familles, les enseignant, …, ne sont pas informés et ne peuvent pas relayer le message. Fort heureusement, les associations de défense des consommateurs lancent des cris d’alarme, mais combien de familles sont-elles affiliées à Test-Achats, par exemple ? A la télé, les émissions « sérieuses » qui font le travail de l’éducation permanente, ne sont regardées que par une frange de la population, qui est plutôt cultivée. Alors, nous allons une fois de plus jouer notre petit colibri et faire notre part d’information et de sensibilisation.
Pourquoi l’industrie utilise-t-elle de l’aluminium ?
L’aluminium est le métal le plus abondant sur notre planète. C’est un constituant de l’écorce terrestre, il se trouve donc tout naturellement dans l’environnement. L’industrie l’extrait généralement de la bauxite qui est un ensemble de roches contenant à la fois de l’alumine et des oxydes de fer. L’aluminium est apprécié par les industriels car il est très léger et, malgré cela, extrêmement résistant.
L’industrie utilise énormément d’aluminium en raison de ses propriétés. On le retrouve dans tous les domaines, que ce soit dans le bâtiment, dans les transports mais également dans l’agroalimentaire, dans les médicaments, les cosmétiques ou encore dans le traitement des eaux.
Nous sommes quotidiennement confrontés à l’aluminium, essentiellement au travers de notre alimentation. Les légumes et les céréales poussent naturellement dans le sol et, de ce fait, absorbent de l’aluminium en très faible quantité, que nous absorbons à notre tour une fois que nous les mangeons.
Depuis quelques décennies, les entreprises agroalimentaires ont marqué un grand intérêt à utiliser de l’aluminium. D’abord, sous forme de contenants (canettes en aluminium, barquettes en aluminium, …), mais également – et c’est tout l’intérêt de cette analyse – en l’incorporant sous forme d’alumine dans leurs préparations alimentaires. On retrouve ainsi de l’aluminium dans des agents de conservation, certains additifs ou encore dans des colorants alimentaires. Ainsi, on le retrouve sous forme de conservateur dans les charcuteries, d’enrobage et de colorant pour les confiseries et les gâteaux, d’agent de blanchiment dans les pains et les farines, etc.
Les industries cosmétiques l’utilisent abondamment dans les produits les plus courants comme les colorants capillaires, les anti-transpirants, les crèmes solaires, les dentifrices, les fards à paupière ou encore… le vernis à ongles et les crèmes pour enfants.
L’industrie pharmaceutique l’incorpore dans des antiacides, des pansements ou encore comme adjuvant dans les vaccins.
Enfin, les eaux d’alimentation sont traitées avec de l’aluminium qui sert d’agent clarifiant et floculant.
En quoi l’aluminium serait-il un problème pour les bébés et pour les enfants en général ?
En 2008, l’EFSA (European Food Safety Authority – ou Agence européenne de la sécurité alimentaire) a établi une norme hebdomadaire maximale tolérable de 1mg/kg par semaine. Ce qui, pour un adulte de 70 kg représente 10 mg maximum par jour[1]. « Compte tenu de la persistance de l’aluminium dans l’organisme, le groupe scientifique a estimé qu’il convenait d’établir une dose hebdomadaire tolérable (DHT) plutôt qu’une dose journalière tolérable, et a fixé une DHT de 1 mg/kg de poids corporel/semaine[2] ». Dès lors, un enfant de 3 ans ne devrait pas ingurgiter plus de 2 milligrammes (mg) d’aluminium par jour.
L’EFSA reconnaît cependant que la plupart des européens ingèrent en moyenne entre 0,2 et 1,5 mg d’aluminium par kilo et par semaine et qu’une part significative de la population franchirait la limite de 1 mg par kilo et par semaine. Les gros consommateurs pouvant atteindre jusqu’à 2,3 mg/kg par semaine.
Cette norme a été établie car l’aluminium est neurotoxique. Autrement dit, il est toxique pour le cerveau. En s’y accumulant au fil du temps, il provoque des troubles moteurs, des troubles du langage et des encéphalopathies[3]. Il peut également provoquer des lésions musculaires. Il est suspecté de provoquer des maladies comme Alzheimer ou Parkinson. Au plus tôt un enfant est confronté à des doses d’aluminium supérieures à la norme européenne, au plus il a des (mal)chances d’avoir une accumulation d’aluminium qui provoquera une maladie grave, handicapant ainsi la fin de sa vie.
Malheureusement, le contact avec l’aluminium commence tôt dans la vie de l’enfant et nous en venons ainsi à l’interpellation de cette maman. Selon la revue 60 millions de consommateurs[4], plus de 50 % des laits infantiles 1er et 2e âge en contiennent en quantité importante. Les parents ne peuvent pas se faire une idée de sa présence ou non car il n’est pas déclaré sur les étiquettes.
Pour les laits 1er âge, la teneur moyenne est de 153 µg (microgrammes), soit 0,153mg par litre. A raison de 4 biberons par jour, un bébé ingère 897 µg par semaine. Quant au lait 2e âge, avec 198 µg de moyenne par litre, et en consommant 3 biberons de 210 ml par jour, il ingère chaque semaine 0,874 mg d’aluminium. Cela représente 1/8e de la dose hebdomadaire tolérable pour un nourrisson de 7 kg.
Si cela peut paraître rassurant car cela ne dépasse pas la dose limite, 60 millions de consommateurs rappelle que cette dose limite a été fixée pour l’ensemble de la population. « Or, de nombreux experts s’inquiètent de voir une telle valeur également appliquée aux jeunes enfants, et qui plus est des nourrissons, plus sensibles que des adultes. » Et de conclure que leurs résultats indiquent à leur sens « une contamination excessive des laits infantiles. ». Enfin, pour preuve que les industriels pensent à leurs sous plus qu’à la santé des bébés (qui ne sont pas les leurs, évidemment), les boîtes de lait maternisé sont souvent en aluminium.
Ingurgiter de telles quantités d’aluminium durant les premiers mois de la vie représente de réels dangers. Chez les enfants jusque 6 mois, la barrière hémato-encéphalique[5]n’est pas encore formée et ils sont plus enclins à accumuler de l’aluminium dans leur cerveau[6]. On sait que tous les humains accumulent de l’aluminium dans le cerveau avec le temps mais si l’on surcharge le cerveau d’un bébé dans les premiers mois de sa vie, l’aluminium peut entraîner des dommages pour le reste de son existence. Ajoutons à cela l’aluminium des vaccins reçus durant les premiers âges et qui contiennent aussi de l’aluminium, ainsi que l’immaturité des reins des nourrissons (source d’élimination de l’aluminium) et l’on obtient un risque non négligeable de surdose.
Il existe plus de 200 perturbations biologiques qui sont dues à l’aluminium[7], comme la sclérose en plaques, la maladie de Cröhn, l’asthme, l’autisme, le défaut de fertilité, l’épilepsie[8]. C’est un produit totalement inutile pour notre organisme et potentiellement dangereux pour la santé. D’autant plus dangereux qu’il a été prouvé qu’une partie de l’aluminium ingéré par la maman pouvait passer la barrière placentaire et atteindre le fœtus qui risque de le voir s’accumuler dans son cerveau[9].
Nos choix de consommateurs peuvent être une réponse à ce danger
L’aluminium s’accumule ainsi dans le cerveau depuis la naissance, au risque d’arriver un jour à atteindre chez de futurs adultes un seuil critique et de causer des problèmes neurotoxique (déficience motrice, neuro-dégénération, …). Les vaccins peuvent déclencher une maladie grave, la myofasciite à macrophage. Il s’agit de troubles chroniques et persistants qui impactent très fort la vie quotidienne.
L’aluminium avance masqué
Les industriels sont passés maîtres dans l’art de tromper le client. Trop souvent l’étiquetage des aliments manque de clarté et n’indique pas toujours la présence de l’aluminium. De nombreux additifs en contiennent mais on ne retrouve souvent que le numéro d’additifs aluminiques sur les étiquettes. L’aluminium vit caché dans les aliments. Il est donc impossible d’en calculer les doses hebdomadaires.
Fort heureusement, notre organisme ne garde pas l’entièreté de l’aluminium qu’il ingère. Nous en éliminons la plus grosse partie (95%) en allant à selles. La plus grosse partie des 5 % restants sont éliminés par les urines, soit 83 %. Malheureusement, les patients qui ont une fonction rénale diminuée ont plus de chance de voir l’aluminium s’accumuler dans le cerveau qui, lui n’a pas la capacité de l’éliminer. L’aluminium qui reste (entre 30 et 50 mg) se retrouve stocké dans les os, le foie et les poumons.
L’industrie alimentaire affirme bien souvent suivre les demandes des consommateurs. S’ils intègrent de l’aluminium dans les recettes afin de blanchir le pain de mie, la farine, les dents, purifier les eaux, etc, ce serait à notre seule demande. Et, le fait que nous achetions ces produits, même à notre corps défendant, prouverait la véracité de leur affirmation. Il n’y aurait donc pas d’autre raison pour intégrer un minerai insoluble et potentiellement dangereux pour notre santé, au sein de produits alimentaires de tous les jours.
Ne rien dire et mentir, c’est leur mot d’ordre ! Des millions d’euros sont dépensés en publicité pour nous vanter les bienfaits de produits prétendument merveilleux, voire miraculeux. Les publicitaires sont passés maîtres dans l’art de trafiquer les images, afin de les rendre savoureuses, attrayantes, « sexy ». Et notre dépendance à la publicité nous ôtant tout sens critique, nous incite à les croire. Il est tellement moins fatiguant de ne pas réfléchir, que d’utiliser ses méninges. Nous nous jetons alors sur des produits qui ne nous veulent pas du bien. Et pas de bien du tout.
Si encore, ces choix simplistes ne concernaient que nous, adultes, qui pensons être invincibles, comme quand nous commencions de fumer et qu’on nous le reprochait, nous répondions « Bah, il faut bien mourir de quelque chose ». Mais ce n’est pas le cas. Donner de l’aluminium dans un lait infantile à un nourrisson revient à prendre des risques non calculés sur sa santé et son avenir. Ce ne serait que le début d’une longue escalade.
La dénonciation des dangers de l’aluminium a déjà invité des industriels des cosmétiques à proposer des produits « avec » de l’aluminium et des produits « sans » aluminium. Ce n’est évidemment pas pour nos beaux yeux, mais uniquement pour garder leurs parts de marché. Le jour où plus personne n’achètera des produits contenant de l’aluminium ou d’autres additifs dangereux (et il y en a) – et là est notre force individuelle – leurs produits deviendront fréquentables.
Mieux encore. Nos choix de consommateurs peuvent être une force ! Le jour où plus personne n’achètera de produits alimentaires ou cosmétiques contenant des additifs qui n’ont pas été validés comme inoffensifs pour la santé, alors l’industrie agroalimentaire passera, contrainte et forcée au tout bio.
Comment protéger nos enfants des dangers de l’aluminium ?
Dans l’intérêt des enfants, et ce quel que soit leur âge, nous pensons qu’il faut éviter l’aluminium et le remplacer par des éléments naturels chaque fois que c’est possible. Il n’est malheureusement pas possible de l’éviter totalement, cependant, nous pouvons limiter l’exposition des enfants à l’aluminium. Le fait de veiller à protéger les enfants permettra aux parents de se protéger par la même occasion.
Connaître l’ennemi est une chose, savoir s’en protéger en est une autre.
Les pièces de la maison où on retrouve le plus d’aluminium sont naturellement la cuisine et la salle de bain.
Le lait maternisé sera choisi évidement bio ou garanti sans aluminium.
Le papier aluminium fait partie de presque toutes les cuisines. Il sert à emballer de la nourriture pour la préserver de l’oxydation ou pour la mettre au frigo. Il est inoffensif à sec. Mais, lorsqu’on le chauffe avec la nourriture ou s’il est en contact avec des aliments acides, une partie de cet aluminium migre dans la nourriture et se retrouve dans le foie. On peut le remplacer par du papier cuisson réutilisable en fibre de verre. Pour la cuisson, il existe des tapis de cuisson en silicone résistants et durables.
Le pain industriel tient sa belle couleur blanche à l’alumine. Celle-ci colorie également des farines, des biscuits, ou des viennoiseries industrielles. Les bonbons ne sont pas épargnés, étant parfois soigneusement emballés dans de l’aluminium.
Les cannettes, certaines poêles et casseroles, sont fabriquées avec de l’aluminium et celui-ci peut migrer dans les aliments en cas de légère rayure. Cette intoxication commence dès les premiers jours de la vie des enfants. Préférons les bouteilles en verre aux cannettes en aluminium, les bocaux en verre aux boîtes de conserve et remplaçons les gourdes en aluminium par des gourdes en inox.
De manière générale, il est préférable d’éviter tous les plats préparés industriels et cuisiner soi-même avec des aliments frais et sains, locaux et de saison. Et, pourquoi ne pas profiter de temps à autres de la préparation d’un plat, d’une tarte, d’une mayonnaise, pour faire découvrir, puis aimer la cuisine à ses enfants en cuisinant ensemble ?
Dans la salle de bain, d’autres produits contenant de l’aluminium peuvent provoquer, à termes, des maladies graves. Les cosmétiques sont loin d’être au-dessus de tous soupçons[11]. Un produit de maquillage sur deux contient de l’aluminium, mais il est impossible de le repérer car il est souvent écrit trop petit. L’aluminium est utilisé car il facilite la pénétration des crèmes, durcit le vernis des ongles, blanchit les dents et bloque la transpiration. Un déodorant peut contenir jusque 20% de sels d’aluminium. La médiatisation de cette problématique a amené des marques à permettent aux consommateurs de choisir avec ou sans sels d’aluminium. C’est essentiellement un argument de vente. Attention cependant aux pièges comme le fait d’annoncer de la pierre d’alun qui se révèle être… de l’aluminium[12]. Celle-ci est en réalité un sulfate double d’aluminium et de potassium (Potassium Alum) qui se présente sous la forme d’un minerai plus ou moins transparent.
Les sels d’aluminium contenus dans les cosmétiques sont néfastes pour la santé. Les anti-transpirants, par exemple, en bloquant la transpiration, empêchent notre organisme de réguler sa température corporelle. Pire encore, 0,012% de l’aluminium déposé par le déodorant pénètre dans la peau. Sur une peau lésée (par exemple par un rasage), cette quantité est multipliée par 6[13].
L’aluminium contenu dans les cosmétiques est beaucoup plus dangereux que celui que nous mangeons. Les cosmétiques sont suspectés d’augmenter les probabilités d’avoir un cancer du sein à cause des substances chimiques qu’ils contiennent appliquées directement dans la zone adjacente au sein. Le cancer du sein intervient fréquemment dans le cadran supérieur externe du sein, zone où sont appliqués les cosmétiques. Le Droit à la santé des mamans est aussi un Droit de l’Enfant.
Conclusion
L’aluminium n’apporte rien à l’alimentation des enfants et encore moins à celle des bébés. Durant toute la croissance un enfant, puis un jeune est susceptible d’ingurgiter une quantité importante d’aluminium dont une partie restera dans son cerveau, puis dans son organisme qui sera autant de bombes à retardement que tous les autres additifs dangereux.
Porter ce combat contre les additifs – nous y reviendrons une autre fois – passe par le bio. L’aluminium est interdit dans les aliments bios. Bien entendu, le bio est plus cher parce qu’il remplace les contaminants de l’agriculture et de l’agroalimentaire par des aliments naturels, sains pour la santé. Mais il est toujours possible faire un mixte : une part de bio (lait pour nourrissons, pains, cosmétiques, etc.), et d’autre part, une cuisine familiale avec des aliments de producteurs régionaux, pas nécessairement bios, mais respectueux de la qualité de leurs produits.
Protégeons nos enfants !
Annexe
Tableau : Quantité d’aluminium maximale tolérée par semaine et par jour en fonction de l’âge de l’âge de l’enfant :
Quantité d’aluminium tolérée par semaine et par jour
Poids moyen des garçons
Quantité d’aluminium tolérée par semaine et par jour
0
3,5
3,5mg / 0,5 mg
3,5
3,5mg / 0,5 mg
1
9
9 mg / 1,3 mg
10
10 mg / 1,4 mg
2
11
11 mg / 1,6 mg
12
12 mg / 1,7 mg
3
14
14 mg / 2 mg
14
14mg / 2 mg
4
16
16 mg / 2,3 mg
16
16 mg / 2,3 mg
5
18
18 mg / 2,6 mg
18
18 mg / 2,6 mg
6
20
20 mg / 2,8 mg
20,5
20,5 mg / 2,8 mg
7
22
22 mg / 3,1 mg
22,5
22,5 mg / 3,2 mg
8
25
25 mg / 3,5 mg
24
24 mg / 3,4 mg
9
28
28 mg / 4 mg
28
28 mg / 4 mg
10
32
32 mg / 4,5 mg
31,5
31,5 mg / 4,5 mg
11
37
37 mg / 5,2 mg
36
36 mg / 5,1 mg
12
42
42 mg / 6 mg
40
40 mg / 5,7 mg
13
46
46 mg / 6,5 mg
45
45 mg / 6,4 mg
14
50
50 mg / 7,1 mg
51
51 mg / 7,1 mg
15
54
54 mg / 7,7 mg
58
58 mg / 8,2 mg
16
56
56 mg / 8 mg
62
62 mg / 8,8 mg
17
56,5
56,5 mg / 8 mg
66
66 mg / 9,4 mg
18
56,5
56,5mg / 8 mg
69
69 mg / 9 ,8 mg
[1] Gherardi, R. K.; Aouizerate, J.; Cadusseau, J.; Yara, S.; Authier, F. J. Aluminum Adjuvants of Vaccines Injected into the Muscle: Normal Fate, Pathology and Associated Disease. Morphologie 2016, 100 (329), 85–94. https://doi.org/10.1016/j.morpho.2016.01.002.
[2] EFSA (European Food Safety Authority: Scientific Panel on Food Additives, Flavourings, Processing Aids and Materials in Contact with Food (AFC)) (2008).
[3] L’encéphalopathie vasculaire est un syndrome secondaire suite à des lésions cérébrales. Chez le sujet âgé, l’encéphalopathie vasculaire est souvent associée à une maladie d’Alzheimer. https://www.francealzheimer.org/comprendre-la-maladie/les-maladies-apparentees/lencephalopathie-vasculaire/
[4] 60 millions de consommateurs mars-avril 2014. Trop d’alu dans les laits infantiles
[5] La barrière hémato-encéphalique protège le cerveau des agents pathogènes, des toxines et des hormones circulant dans le sang. Elle représente un filtre extrêmement sélectif, à travers lequel les nutriments nécessaires au cerveau sont transmis, et les déchets sont éliminés. Wikipédia consulté le 9 mars 2022.
[6] France 5, Valérie Rouvière, 2012-01-22. Aluminium, notre poison quotidien
[12] L’Express, Laure Karsenti. 07/08/2015. Pierre d’alun: la fausse bonne idée en matière de déodorant naturel ?
[13] Flarend R, Bin T, Elmore D, Hem SL. A preliminary study of the dermal absorption of aluminium from antiperspirants using aluminium-26. Food Chem Toxicol Int J Publ Br Ind Biol Res Assoc 2001; 39:163–168.
[15] Swiss Society of Paediatrics, 2012. Courbes de croissances. https://cdn.paediatrieschweiz.ch/production/uploads/2020/05/Perzentilen_2012_09_15_SGP_f.pdf
Nous sommes de plus en plus souvent interpellés par des familles qui sont débordées par les demandes d’achats de leurs enfants. Comment refuser ces demandes quand on est une famille qui ne roule pas sur l’or ou qui ne souhaite pas que son enfant fasse des caprices dans une grande surface, simplement parce qu’on lui refuse un achat non indispensable, voire nuisible pour sa bonne alimentation ou sa santé ? En effet, de nombreuses publicités à destination des enfants concernent des aliments trop sucrés ou trop salés, ce qui peut influencer le choix alimentaire des enfants et les inciter à consommer de la malbouffe.
Enfin, comment faire pour diminuer l’emprise qu’a la publicité sur les enfants sans les priver de télévision, voire de réseaux sociaux (à partir de 12 ans) ? Bien sûr, nous n’avons pas les réponses à ces questions. Chaque parent doit chercher les mots que son ou ses enfants peuvent comprendre et entendre. Néanmoins, nous partageons leurs questionnements et constatons impuissants que les enfants sont les cibles des publicitaires qui ne respectent en aucune manière leurs droits fondamentaux. Celui de pouvoir faire des choix raisonnés sans subir d’influences extérieures ou de manipulations mentales.
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