Août 15, 2024 | Discrimination - Violence, Immigration
Témoignage de Mullem
Je m’appelle Mullem. J’ai 15 ans. Et je viens du Liban. Je pense que vous connaissez bien la situation au Liban.
Je suis arrivé en Belgique, parce que j’étais en danger. Il y avait la guerre et j’étais menacé par l’ex-mari de ma mère. Je suis arrivé en Belgique. J’ai été envoyé dans un centre, près d’Anvers, à Linkeroever. La vie au centre était difficile : il y avait 350 personnes de différentes nationalités et ils étaient tous des étrangers pour moi. J’étais habitué à une vie normale au Liban, avec ma famille.
Plus tard, nous avons reçu une lettre de Caritas, annonçant que nous allions vivre dans une maison à Ypres. Dans cette maison, je me sentais plus à l’aise. Je suis allé à l’école et j’ai appris le « dialecte local ». J’ai beaucoup d’amis à Ypres maintenant et j’aimerais bien y rester. Mais, parfois, des personnes ne sont pas gentilles envers moi comme, par exemple, un professeur à l’école. Il m’a dit qu’il me mettrait dans une enveloppe et qu’il me renverrait dans mon pays d’origine. Je pense que cet homme n’avait vraiment aucun respect pour moi.
Quand j’aurai 16 ans, j’aimerais bien travailler comme jobiste étudiant. Mais je sais que ce ne sera pas possible. Après mes études, j’aimerais bien devenir ingénieur ou dentiste. Mais ce ne sera possible que si j’ai des papiers. Merci pour votre écoute et votre invitation.
Anne Dussart, Caritas International
Rechercher un enfant sans papiers, ça n’a pas été simple, non plus, dans notre association. On aurait bien voulu trouver un enfant qui vit en région francophone. Malheureusement, c’est un enfant néerlandophone. On aurait pu faire écrire un témoignage et le lire. Mais je crois qu’il est important d’avoir un visage devant soi. Un « sans-papiers », c’est un enfant, ce sont des parents, c’est toute une famille. C’est la raison pour laquelle on a demandé à Mullem de venir témoigner et de dire qui il est. Mullem se sent bien. C’est la raison pour laquelle on a pu trouver un enfant. Mais, à Caritas, nous sommes confrontés à beaucoup d’enfants qui n’auraient jamais voulu témoigner. Toute sa famille est ici. On les remercie de venir de si loin, tous ensemble, pour soutenir Mullem parce que être sans-papiers, ça fait peur.
Les gens sans-papier vivent dans une anxiété constante d’expulsion : ils ne savent pas, quand ils se lèvent, ce qu’ils vont faire le soir, s’ils seront toujours en Belgique, s’ils vont se retrouver dans un centre fermé, si le lendemain, ils vont être dans un avion. Je crois que c’est très difficile à vivre. Même si Mullem se sent relativement bien, je crois que c’est ce qu’il vit au quotidien avec sa famille.
- Qui sommes-nous?
Caritas International est une ONG d’inspiration chrétienne, membre d’un des plus grands réseaux internationaux : Caritas Internationalis, comprenant 163 organisations présentes et actives dans environ 200 pays et régions.
Caritas International est spécialisé en deux matières : le volet étranger (urgence, réhabilitation et développement) et le volet intérieur. Dans le cadre de ce colloque, seule la dimension intérieure sera développée. Nous venons en aide aux migrants nouvellement arrivés en Belgique et plaidons pour que chaque migrant soit traité dignement, quel que soit son statut.
- Le volet « migration » de notre travail
Caritas International organise l’accueil, le logement et l’accompagnement à petite échelle des demandeurs d’asile durant toute la durée de la procédure. Elle met à leur disposition 192 unités de logement dans toute la Belgique. Elle leur offre également un accompagnement professionnel dans le cadre d’une Convention conclue avec le Ministère de l’Intégration Sociale. Caritas International estime que l’autonomie et la vie de famille des personnes concernées doivent être garanties. Avoir un foyer constitue le premier pas vers l’autonomie, le renforcement de l’esprit d’initiative et l’intégration sociale.
Les migrants en difficulté peuvent s’adresser au service social de Caritas International à Bruxelles. De plus en plus de personnes sans-papiers et de familles avec enfants viennent nous trouver pour demander des conseils. Des professionnels essaient de les aider via les moyens qui sont à leur disposition, ce qui est extrêmement difficile car ces personnes se trouvent dans une situation de détresse sans issue.
En réponse aux demandes du service social de Caritas International, plusieurs projets sont développés.
Depuis la fin des années 80, Caritas International est l’une des organisations qui visitent les personnes enfermées dans les centres 127 (Melsbroek) et 127 bis (Steenokkerzeel). Grâce à nos visites hebdomadaires, nous voulons briser l’isolement des personnes enfermées, assurer l’information du monde extérieur et, si nécessaire, intervenir comme médiateur entre les instances et les personnes concernées.
Depuis 1984, Caritas International organise le retour accompagné en vue d’une réintégration durable dans le pays d’origine, ceci en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Le service social de Caritas International encadre les migrants qui désirent rentrer volontairement dans leur pays d’origine et ce, pendant toute la durée de la procédure (projet REAB). Dans ce cadre, Caritas International fait appel à son réseau international afin de mieux préparer et informer les personnes qui souhaitent rentrer dans leur pays. Une fois rentrées, les partenaires locaux se chargent de l’accompagnement de ces personnes.
Depuis 2005, Caritas International a engagé trois tuteurs professionnels. Chacun assume la tutelle de 25 mineurs étrangers non-accompagnés (Mena) en moyenne.
- L’exclusion des enfants sans papiers
Via les assistants sociaux et leur contact au quotidien avec les migrants, Caritas International dispose d’une expertise considérable en matière d’exclusion des enfants étrangers et des enfants sans papiers en particulier. Elle aimerait transmettre ici quelques problèmes liés à l’exclusion des enfants sans-papiers et des revendications à ce sujet.
- Les enfants sans-papiers subissent une grande pression psychologique sur plusieurs plans. Au niveau scolaire, les enfants se contraignent souvent à atteindre de bons résultats car pour eux, les résultats scolaires font preuve d’une bonne intégration, ce qui faciliterait la régularisation (ce qui n’est pas correct). L’enfant ne peut pas servir de traducteur, ce qui est souvent le cas vu que les parents ne connaissent pas la langue du pays. Parfois, les enfants doivent transmettre des informations qu’ils ne sont pas capables d’assumer à leur jeune âge. Les enfants sont victimes de la situation et doivent jouer le rôle d’adulte.
- Les enfants éprouvent une anxiété continue de se faire expulser. L’enfant ne peut pas envisager de plans pour le futur (projets d’études, de loisirs…). Un bon accompagnement ethno-psychologique (par le PMS) est nécessaire pour aider l’enfant à comprendre sa situation et à alléger ses tâches.
- La procédure est souvent dure, longue et difficile à comprendre pour un enfant sans-papiers. Les interviews doivent être adaptées à l’âge et la maturité de l’enfant et doivent être données par du personnel qualifié et dans un environnement adéquat.
- Les enfants se sentent souvent stigmatisés de façon relative par rapport à leurs compagnons. N’ayant pas de papiers, ils n’ont pas l’autorisation de quitter le pays, même pas pour des activités scolaires. Les activités obligatoires, comme la natation, et les excursions scolaires en Belgique sont souvent trop chères pour les parents. L’Etat pourrait prendre en charge les frais scolaires de tous les enfants de milieux modestes. Les enfants ne peuvent pas souvent participer à des activités extrascolaires, ce qu’ils perçoivent comme une exclusion.
- Les enfants sans-papiers ont droit à l’aide médicale d’urgence. Caritas International plaide pour un accès à tous les soins médicaux, qu’ils soient urgents ou non.
- Caritas International demande que la durée du séjour en Belgique soit prise en compte dans le processus décisionnel. Les enfants s’adaptent à un nouvel endroit, apprennent la langue et la culture et perdent souvent tout contact avec le pays d’origine. Caritas International demande le respect du temps maximal d’un an pour la durée de procédure de la demande d’asile. Elle demande également de statuer rapidement après une demande de régularisation.
- En aucun cas, des enfants peuvent être enfermés. Plusieurs recherches démontrent qu’un enfermement engendre des conséquences négatives pour l’état psychosocial de l’enfant car ces centres ne sont pas adaptés à la vie de l’enfant. L’alternative à l’enfermement des enfants dans les centres fermés, proposée par la Ministre de la Politique de migration et d’asile Annemie Turtelboom, n’est valable que pour les nouveaux arrivés : les familles déjà présentes dans les centres fermés n’ont pas droit au déplacement. L’accueil alternatif ne prend pas en considération la totalité des enfants sans-papiers, mais n’est qu’offert aux familles expulsées en fin de procédure. En outre, ce qui se passera avec les enfants et leurs parents qui demandent l’asile à la frontière n’est pas clair. C’est également le cas pour les enfants enfermés dans le cadre du respect de l’accord Dublin (enfermés en attente d’une expulsion vers le pays européen où ils ont effectué leur première demande d’asile). Cette dernière catégorie d’enfants représente 50 à 70% des enfants dans les centres fermés.
- En ce qui concerne les mineurs étrangers non-accompagnés, Caritas International demande un renforcement de la structure de la tutelle. Un mineur sans parents est toujours plus fragile qu’un jeune accompagné de sa famille. Tout en respectant le bon travail fourni par les tuteurs volontaires, nous plaidons pour un investissement supplémentaire de la part du gouvernement pour la professionnalisation des tuteurs et pour une reconnaissance des tuteurs travaillant comme employés dans une institution. Le travail en équipe aide le tuteur à trouver une solution personnalisée et durable pour les jeunes.
Juil 7, 2023 | Immigration
Juil 6, 2023 | Immigration
À Mme Nicole de Moor, Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration – Copie à Mme Caroline Désir, Ministre de l’Éducation
Le petit David, sa maman et ses trois frères sont arrivés du Congo en Belgique début 2020. David avait alors 18 mois. La maman de David a suivi une formation et est devenue aide-soignante.
Mais on diagnostique un trouble du spectre de l’autisme à David.
Depuis décembre 2022, David est scolarisé à l’école spécialisée « L’éveil » à Mouscron, dans une classe à pédagogie adaptée à l’autisme, où il fait de rapides et grands progrès.
Malheureusement, la maman qui avait demandé l’asile en Belgique (elle avait quitté son pays pour protéger sa famille), s’est vu opposer un refus, et son recours, par rapport à la situation de David, a été rejeté, sous prétexte qu’il existe des structures traitant l’autisme au Congo. En raison de ce refus de permis de séjour, la maman ne peut plus travailler alors que notre pays manque cruellement de soignants ![1]
Mais quelles structures ?
En réalité, comme le dit Pierre Sans, psychiatre français émérite, qui a apporté son expertise dans plusieurs pays d’Afrique : « Si les malades mentaux sont les « oubliés des oubliés » de l’Afrique, les autistes semblent, par leur silence et leur absence quasi totale du paysage humain et médical, les « oubliés des oubliés des oubliés ». Les autistes sont parqués comme des animaux dangereux dans des enclos grillagés.
Il évoque les pratiques rituelles d’exposition sur des tas d’ordure des « enfants différents », laissant à la bonne nature le soin de faire le tri entre les rares qui survivent, ceux dont les mauvais génies ont abandonné le corps et l’esprit et les autres[2].
Pour Mme Kieffoloh, sage-femme de profession et spécialisée en psychiatrie : « En Afrique, l’autisme n’est pas seulement un handicap, c’est aussi une condamnation sociale ». Très émue, elle raconte l’histoire de Marcel, un autiste envoyé à l’âge de huit ans par son père dans un camp de prière d’une secte. « Le môme, enchaîné, dormait à même le sol comme un chien, car on disait qu’il était possédé ! [3]. »
Outre le manque criant de structures spécialisées, les enfants souffrant de ce trouble du développement mal connu sont victimes de « préjugés socio-traditionnels » et ostracisés, relève-t-elle. « Esprits maléfiques, enfants sorciers, possédés ou réincarnations du diable », tout y passe.
« C’est un problème d’ignorance, c’est ancré (dans les croyances) et il est difficile d’aller convaincre quelqu’un au village que l’enfant autiste n’est pas un possédé », abonde le Dr Aboudramane Coulibaly, directeur exécutif de l’ONG « Vivre-debout »[4].
Nous refusons que David et sa famille soient renvoyés au Congo, ce serait inhumain !
[1] https://www.sudinfo.be/id683628/article/2023-07-03/atteint-dautisme-david-5-ans-fait-enfin-denormes-progres-mouscron-pourtant-il
[2] Source : Asperansa.org
[3] Source : handicap.fr
[4] Source : handicap.fr
Juin 10, 2023 | Autres, CIDE, Discrimination - Violence, Droit scolaire, Ecole - Education - Inclusion, Environnement - Santé - Alimentation, Immigration, LGBTQI+ - Egalité de genre, Mémorandum, Participation - Liberté - Expression
Nous recherchons un.e candidat.e au poste de coordinatrice.teur dans le cadre d’un contrat ACS de remplacement pour cause de maladie de longue durée.
Temps plein 38 heures/semaine
Description de la fonction :
La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera de :
– Coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant avec l’aide du CA
– Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;
– Tenir à jour le dossier de reconnaissance en éducation permanente ;
– Assurer la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;
– Mettre à jour les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;
– Rédiger des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;
– Accueillir, conseiller, orienter les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent ;
– Participer à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation). A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité pour des réunions en soirée.
Description du profil recherché :
Bénéficier d’un statut ACS (indispensable)
Avoir un bachelor en lien avec les sciences sociales ou les sciences de l’éducation, ou juridique
Avoir de l’intérêt pour l’Ecole inclusive, de même que pour la personne en situation de handicap et de son inclusion à l’école et dans la société.
Adhérer à l’intégralité des positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/
Compétences
– Etre capable, si nécessaire, d’être autonome, de savoir travailler seul·e par moments, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ;
– Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;
– Etre capable d’utiliser Internet ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci.Une expérience de bénévolat dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e s’appropriera progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une connaissance générale de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées sera nécessaire.
Compétences linguistiques :
Nos activités se déroulent dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut donc avoir une excellente maîtrise de la langue française écrite et une bonne capacité de rédaction.
Envoyer sa candidature par mail à contact@liguedroitsenfant.be (en précisant son ancienneté ACS)
Mar 17, 2022 | Immigration
Mai 17, 2016 | Immigration
Nehama Uzan, est directrice des programmes du Centre Communautaire Juif Européen depuis 11 ans avec son mari Avi Tawil. Le but du centre est de renforcer l’identité juive et de promouvoir la culture juive au sein des institutions européennes.
Les activités du centre s’organisent en regard avec l’actualité. « On vit dans un monde qui est ultra-informé mais ultra-ignorant ». Son credo : c’est par l’éducation qu’on enseigne/transmet la tolérance. Si bien que l’été passé, les Tawil ont décidé qu’il fallait agir en faveur des migrants occupant le parc Maximilien. Ils ont rapidement lancé une campagne de récolte de fonds envers leurs membres, fonctionnaires européennes, et ont amassé une petite somme qui a servi à acheter des fournitures scolaires dont avaient besoin les enfants, non-scolarisés. Le jour-même ils se sont rendus au parc accompagnés de leurs enfants et une vingtaine de personnes des institutions européennes.
En tant que juive, Nehama se sent encore plus le devoir d’aller à la rencontre de ces personnes qui vivent dans la misère car « on a tous un oncle, une tante, une grand-mère qui a été réfugié un jour, on est des enfants de réfugiés, le peuple juif a été créé en réfugié, il y a 3500 ans on est sorti d’Egypte on était les premiers réfugiés. Et quelle que soit la couleur de peau ou les vues politiques des gens qui sont réfugiés, maintenant qu’ils sont à nos portes, dans nos parcs, on se doit d’aller à leur rencontre ».
Dans le judaïsme il y a le concept de « tsedakka » que l’on traduit souvent par erreur par charité. Or, dans le judaïsme il n’y a pas de bons et de miséreux, il y a la Justice. En effet, quand on donne à quelqu’un qui est dans le besoin, on rétablit la justice. Certains sont nés avec beaucoup, d’autres avec peu et c’est à chacun de rétablir la justice en donnant à ceux qui ont moins. Ce concept implique que l’on donne d’abord aux gens qui sont le plus proche de nous: « si tu as le choix, tu dois d’abord choisir une personne de ta famille avant de choisir un « étranger », puis une personne de ton village avant de choisir une personne de ta ville, une personne de ta ville avant de choisir une personne de ton pays, une personne de ton pays avant de choisir une personne de l’extérieur ». C’est d’autant plus important que les réfugiés sont en Belgique.
« On a de quoi donner et il n’y a pas lieu de réfléchir si ces gens ont les mêmes idées politiques que nous . Quand quelqu’un est en train de se noyer, on ne se demande pas si on l’aime si c’est notre ami, on va l’aider et on s’en fiche si c’est une mauvaise personne, l’idée c’est de lui sauver la vie! ».
« La vie passe toujours avant quoi que ce soit. Mais une fois les besoins urgents passés, bien entendu, nous nous devons de prendre nos responsabilités et d’assurer la protection de tous. Nous assurer que ces personnes reçoivent une éducation adéquate afin de pouvoir s’épanouir, vivre de leur travail, et surtout adhérer aux idées de liberté et de démocratie. »
« Le judaïsme m’a appris que je dois aider les étrangers de ma ville. Dans la Torah il est écrit: « toi, tu as été étranger sur une terre étrangère, rappelle-toi ». Nous sommes tous des étrangers sur des terres étrangères même si on est là depuis des centaines d’années ».
Nehama a tenu a emmener ses enfants au parc pour « leur montrer ce qu’est la pauvreté, la difficulté car ils sont toujours en train de se plaindre de tout! ». Elle leur a aussi demandé d’aider comme les autres volontaires. Puis, elle leur a proposé d’aller vers les enfants réfugiés et de leur donner le matériel de dessin et scolaire. ils ne parlaient pas la même langue mais parvenaient tout de même à se comprendre par quelques mots et gestes.
« Un peuple qui est constamment discriminé se doit de se battre et être au front pour toutes les discriminations; parce que l’on a été discriminé on doit aider les autres lorsqu’ils sont discriminés; parce que l’on veut un monde meilleur, on doit agir dans ce sens. »
Interview réalisée par Emma Scarpa
Infos sur leurs activités: http://ejcc.eu/