Ligne Ecoute Autisme

Ligne Ecoute Autisme

Ligne Ecoute Autisme (LEA) en Wallonie : un numéro d’appel gratuit, un site internet et bientôt une chatbox

Autisme en Wallonie : Besoin d’être écouté, à la recherche d’informations, de ressources ? Depuis le 2 mai 2024, vous pouvez appeler, de 9h à 16h du lundi au vendredi (sauf les jours fériés) LEA (Ligne Ecoute Autisme)

au 0800 13 904 (numéro gratuit).

Répondant à l’appel à projets de la Région Wallonne, le consortium composé de :

  • la Fondation SUSA (Service Universitaire Spécialisé pour personnes avec Autisme),
  • l’ASBL APEPA (Association de Parents pour l’Epanouissement de Personnes Avec Autisme),
  • l’ASBL Participate!

a créé LEA – ligne d’écoute – site internet de ressources (avec bientôt une chatbox). 

En première ligne, une équipe de 20 volontaires se relaie pour répondre aux appelants. La plupart de ces volontaires sont des professionnels, des femmes et des hommes qui ont tous une expérience en autisme. En avril, ils ont suivi une formation à l’écoute active, et comment trouver son chemin rapidement sur les sites web du consortium + celui du réseau CRAN (Centre de Ressources Autisme de Namur) et bien d’autres ressources fiables. 

Si la question est trop complexe, ils invitent l’appelant à adresser un mail @LEA. Deux coordinateurs LEA et l’APEPA répondront ou transmettront la demande au Comité de Ressources et de Réseau LEA, constitué d’une ASBL dans chaque province pour les informations plus locales et d’une dizaine d’experts en autisme, chacun dans son domaine tels l’enseignement, les pôles territoriaux, l’adolescence, le burn-out, l’EVRAS, l’aide juridique et bien plus. 

Il y a donc 3 niveaux de compétences, l’appelant aura toujours une réponse correcte, mais malheureusement pas toujours une solution dans l’immédiat, car il manque encore beaucoup de solutions et de services pour l’autisme, reconnu en 2004 comme handicap spécifique. 

Parmi l’équipe, il y a une vraie Léa, et il y a aussi Eleni, Mathilde, Nathalie, Doriane, Fatma, Sarah, Sophie, Julien, Charlie, Allan, etc., de jolis prénoms de volontaires motivés qui attendent vos appels, tous prêts à vous soutenir et vous informer.

Chaque écoutant sera bien là pour vous, appelez LEA.

lea-autisme.be

Ligue des Droits de l’Enfant – Mai 2024

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute une coordinatrice ou un coordinateur

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute une coordinatrice ou un coordinateur

Un.e Coordinateur/trice (F/H/X)

Lieux de travail

Ligue des Droits de l’Enfant, Hunderenveld 705 à 1082 Berchem Sainte-Agathe

Comment postuler ?

Les candidatures sont à adresser exclusivement par mail au Président de la Ligue des Droits de l’Enfant : Monsieur Jean-Pierre Coenen : contact@liguedroitsenfant.be

Poste à pourvoir

Contrat : Temps plein – CDI, répondant aux conditions ACS (Agent Contractuel Subsidié)

Poste de permanent·e polyvalent·e

Contrat à temps plein à durée indéterminée.

CP 337, Barème de la Fonction publique de la Région de Bruxelles Capitale avec ancienneté ACS

Habiter Bruxelles et être dans les conditions d’un emploi ACS (Il est impératif de nous communiquer votre ancienneté ACS en postulant). Pour plus d’informations : https://www.actiris.brussels/fr/citoyens/contrat-acs/

Profil

Avoir un bachelier, soit en lien avec l’animation socioculturelle et éducation permanente, soit en sciences sociale ou dans le monde de l’éducation avec une bonne connaissance du domaine de l’école, ou en lien avec les personnes en situation de handicap et l’intégration ou encore sur la lutte contre les inégalités de genres.

Adhérer à toutes les positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté, après une formation en interne, de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/

Missions principales

La LDE (voir site https://www.liguedroitsenfant.be/ pour détails) poursuit depuis 1993 un combat permanent pour combattre l’injustice et toute atteinte aux droits de l’enfant.

La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera plurielle.

Dans une petite ASBL, un.e coordonateur.trice gère l’association en coordination avec le Conseil d’Administration. Ensemble, il s’agira de :

  • Co-coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant ;
  • Co-coordonner les activités des plateformes (plateforme « Pour une école inclusive », plateforme de « Lutte contre l’échec scolaire », plateforme « LGBTQIA+ », plateforme « Droit aux loisirs, repos et culture ») et participer à différents collectifs ;
  • Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;

Sur le plan administratif et communication, un.e coordinatrice.teur

  • Assure la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité simple (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;
  • Recherche des subsides et coordonner des appels à projets
  • Assure la parution d’une newsletter bimestrielle (rédaction et parution) ;
  • Met à jour le site Internet de l’ASBL en lien avec la Webmasteresse et les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;

Enfin, Ligue est une association tournée vers les adultes et a pour objectif prioritaires de les informer et/ou de les former à la défense des Droits de l’Enfant, en

  • Donnant des (in)formations à des associations en demande (5-6/an) ;
  • Rédigeant des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;
  • Accueillant, conseillant, orientant les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent au niveau de l’intégration scolaire et/ou de l’orientation vers l’enseignement spécialisé ;
  • Participant à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation).

A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité soit en soirée (en moyenne 1 à 4 par mois) soit le samedi (1 à 2 fois par an). Ces prestations seront évidemment récupérables.

Compétences attendues

  • Avoir une très bonne connaissance de la langue française et être capable de rédiger des analyses et des études à destination des adultes, sur un domaine en lien avec la défense des Droits de l’Enfant.
  • Etre autonome, savoir travailler en équipe mais également parfois seul·e, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ainsi qu’avec des familles ;
  • Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;
  • Etre capable de gérer une réunion ou s’engager à s’y entraîner avec de l’aide ;
  • Avoir envie de se former dans les domaines scolaire, de l’inclusion et du handicap, ainsi que dans le domaine LGBTQIA+.
  • Etre capable d’utiliser les diverses fonctionnalités liées à un site Web ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci avec le soutien de notre webmasteresse.

Une expérience professionnelle ou bénévole dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e devra s’approprier progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une compréhension de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées viendra progressivement.

Non-remboursement de la logopédie : passons à l’action !

Non-remboursement de la logopédie : passons à l’action !

Non-remboursement de la logopédie : passons à l’action ! (Message d’Inclusion ASBL)

Rendez-vous au Parlement fédéral jeudi 29 février à 14h

Chers signataires de la lettre ouverte à Franck Vandenbroucke,

Nous venons d’avoir la confirmation que le vote de la loi portant des dispositions diverses en matière de santé, dans le cadre de laquelle un amendement proposant la suppression du critère QI pour le remboursement de la logopédie a été déposé, passera le jeudi 29 février en séance plénière de la Chambre des représentants. C’est l’occasion de montrer aux députés et au Ministre que nous sommes là. Comment ? Deux solutions : en nous rejoignant au Parlement fédéral ou en vous connectant en ligne pour suivre la séance plénière.

Rendez-vous au Parlement fédéral

  • Jour : Jeudi 29 février 2024
  • Heure : 14h à l’accueil (la séance commence à 14h15)
  • Adresse : 13, rue de Louvain – 1000 Bruxelles
  • Marche à suivre : Présentez-vous à l’accueil avec votre carte d’identité et indiquez simplement que vous souhaitez assister à la séance plénière en tant que citoyen. Vous ne devez pas indiquer que c’est la question de la logopédie qui vous intéresse.
  • Enfants admis N’hésitez pas à venir accompagnés de vos enfants concernés par l’exclusion du remboursement INAMI. Cela permettra aux députés de mieux se rendre compte que derrière les textes, il y a des enfants et des familles !

! Important : Ce rendez-vous n’est pas une manifestation mais une façon de nous rendre visible. Lors de la séance plénière aucun cri, slogan, applaudissement ou huée ne sont autorisés.

Connectez-vous en ligne

Si vous ne pouvez pas nous rejoindre sur place, connectez-vous en ligne. Il est très important de se connecter pour les statistiques qui seront relevées par le parlement.

 >> Suivre la séance en direct  (à partir de  14h15)

Non-remboursement de la logopédie : passons à l’action !

Vu la réponse laconique et pour le moins décevante reçue de la part du Ministre (voir ci-dessous), il est important de continuer à se mobiliser.

En espérant vous retrouver nombreux jeudi prochain, sur place et en ligne !

Réponse du Ministre à notre lettre ouverte (21/02)

« Le ministre travaille pour un système de soins qui soit non discriminant et le plus accessible possible. Etant donné la réalité difficile à laquelle certaines familles et certains enfants sont confrontés, nous souhaitons, en collaboration avec les entités fédérées qui ont aussi des compétences en la matière, faire avancer ce dossier.

 La loi du 8 mai 2019 modifiant la prise en charge des prestations de logopédie doit faire l’objet d’une analyse minutieuse avant que nous rédigions un nouvel arrêté royal. Nous souhaitons déterminer scientifiquement la meilleure manière de prendre en charge la logopédie pour les personnes avec un QI inférieur à 86, de manière mono- et/ou pluridisciplinaire. Les discussions sont en cours au sein de la Commission de convention Logopèdes-Organismes Assureurs de l’INAMI, nous attendons leur proposition concrète. Certaines questions dépassent le cadre de la Commission de convention Logopèdes-O.A et doivent être discutées avec les entités fédérées et des experts en la matière. Il faut examiner quelles modalités de remboursement conviennent dans un cadre organisationnel, budgétaire et juridique adéquat. »

 Cordialement,

L’équipe du ministre Frank Vandenbroucke

Lire notre précédent article au sujet du non-remboursement de la logopédie :

Pour le remboursement de la logopédie

Pour le remboursement de la logopédie

Pour le remboursement de la logopédie

Pour le remboursement de la logopédie, La Ligue des Droits de l’Enfant diffuse ce message :

Chères personnes exclues du remboursement logopédique à l’INAMI, Chers parents, Chers représentants d’associations,

L’heure de la mobilisation est venue pour obtenir le remboursement de la logopédie !

Ce mardi 6 février, en commission fédérale de la santé, la députée Catherine Fonck (Les Engagés) a proposé d’introduire un amendement dans un projet de loi portant des dispositions diverses en matière de santé. Cet amendement propose de supprimer la limitation de QI pour que tous les enfants puissent bénéficier d’un remboursement de la logopédie. Sans surprise, le ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke, s’y est opposé en appelant les députés à ne pas voter cet amendement. Message qui semble malheureusement avoir été entendu par les députés de la majorité : Ecolo-Groen, PS, MR, OpenVld, CD&V, Vooruit. 

Ce texte, avec la proposition d’amendement, repassera cependant en commission le jeudi 22 février 2024. Le temps presse et nous devons donc nous mobiliser rapidement car le statu quo n’est plus acceptable. Ce critère d’admission au remboursement :

  • est discriminatoire et tout simplement indigne ;
  • n’a aucun fondement thérapeutique ;
  • est totalement incompatible avec les textes nationaux (article 22ter de la Constitution) et
    internationaux (art.7 et art.25 de la CRPD) que la Belgique a ratifié. 

Comment agir ?

Pour le remboursement de la logopédie, signez la lettre ouverte au Ministre >>> CLIQUEZ ICI POUR SIGNER EN LIGNE AVANT LE 16 FEVRIER

Nous vous tiendrons informés de la suite des actions, notamment : envoi de courriers aux députés de la Commission santé avant le vote du 22/02 & manifestation au Parlement fédéral le 22/02 (à confirmer).

En savoir plus sur la problématique du non-remboursement de la logopédie

  • Campagne vidéo « De la logopédie, peu importe le QI ! » sur notre page 
  • Recommandations conjointes Inclusion asbl – UNIA – Délégué général aux droits de l’enfant
  • Avis du CSNPH sur le remboursement des soins de logopédie 

Personne de contact

Thomas Dabeux – tda@inclusion-asbl.be  T 0496 84 29 78

 

N’hésitez pas à diffuser largement cet appel autour de vous !

L’Ecole pour Tous : tenir compte des besoins spécifiques de tous les enfants

L’Ecole pour Tous : tenir compte des besoins spécifiques de tous les enfants

Introduction

L’Ecole Pour Tous est un très ancien combat de la Ligue des Droits de l’Enfant. Notre Mémorandum (2022) préconise d’ailleurs la fusion entre les écoles « ordinaires » et les écoles spécialisées. D’autant plus que l’enseignement spécialisé concentre plus d’élèves sans aucun handicap que d’élèves en situation de handicap. La majorité est donc composée d’élèves sans le moindre handicap qu’un handicap « social ». Si ce mot est entre guillemets, c’est qu’il représente une réalité qui ne devrait pas exister. Toutes les élèves, en entrant à l’école maternelle, ne partent pas de la même ligne. Il en est qui sont pour ainsi dire déjà très proche de la ligne d’arrivée, alors que d’autres partent de très, très loin derrière la ligne de départ. Selon que l’on soit né dans une familles socialement favorisée, qui possède les codes de l’école ou non, le chemin vers tous les diplômes va être aisé ou dramatique. L’école « ordinaire » ne remplit pas sa mission qui est de faire « réussir » tous les enfants. Elle ne se forme pas à enseigner aux enfants de familles « populaires », et préfère orienter leurs enfants vers un enseignement qui ne leur est pas destiné. C’est une façon de se débarrasser des problèmes d’apprentissage, tout en se donnant bonne conscience. Cela fait une vingtaine d’année que l’on connaît les résultats du spécialisé. Ces enseignants font ce qu’ils peuvent – et souvent plus que les professeurs de l’ordinaire, mais lorsqu’on reçoit un élève de 9-10 ans qui est en échec et complètement cassé, comment lui faire acquérir tous les savoirs destinés au CEB en 4 ans ? Alors que l’école ordinaire a avoué son échec et son incompétence.

Comprendre pour avoir un esprit critique

Depuis 30 ans, le nombre d’élèves inscrits dans l’enseignement spécialisé ne cesse d’augmenter. Cette augmentation concerne essentiellement les types 1, 2, 3 et 8, autrement dit, les types destinés aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage dues à des handicaps mentaux ou intellectuels, des troubles du comportement ou de prétendus troubles instrumentaux.

Ces chiffres alarmants pourraient laisser à penser à une augmentation importante du nombre d’enfants ayant un handicap mental, tout spécialement au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Rassurons-nous, il n’en est rien. Cet accroissement dramatique est dû au fait que l’enseignement ordinaire ne remplit plus sa mission et considère aujourd’hui l’enseignement spécialisé comme une remédiation. Elle y oriente de plus en plus souvent des élèves en difficulté scolaire qu’elle a, pourtant, pour mission d’amener à l’acquisition des savoirs.

Il s’agit, en grande partie, d’enfants n’ayant comme seul handicap qu’un handicap « social ». Nés dans les quartiers les plus défavorisés de nos grandes villes, ils sont exclus de l’enseignement ordinaire et dirigés vers un enseignement qui ne leur est pas destiné, sous prétexte qu’ils sont plus lents et ont besoin de plus de temps pour apprendre. C’est une double victimisation et une injustice profonde !

Quelles alternatives à l’orientation vers l’enseignement spécialisé sont-elles possibles ? Première solution, la plus logique, c’est de se mettre à la pédagogie. Un enseignement de type frontal, où les élèves ne sont pas en action, mais passent la plupart du temps de manière passive est la meilleure manière d’aggraver les difficultés d’apprentissages auxquelles sont confrontés ces élèves. Il faut passer à un enseignement actif, avec une pédagogie adaptée, où chaque enfant peut apprendre et évoluer à son rythme, avec l’aide du groupe, de tuteurs et des enseignants rendus plus disponibles du fait que ce sont les élèves qui sont en action.

Solution transitoire en attendant que le terme « pédagogie » soit intégré dans le vocabulaire de l’institution scolaire : l’inclusion. Sauf handicaps mentaux (interdits d’inclusion depuis 2020), les enfants ayant des difficultés d’apprentissage peuvent être maintenus – ou réintégrés – dans l’enseignement ordinaire grâce à l’aide d’un enseignant spécialisé (à raison de 4 heures semaines). Cela permet à l’enseignant de l’ordinaire d’être accompagné et conseillé par un enseignant formé dans la détection et la remédiation des difficultés d’apprentissage (ou qui devrait l’être). Malheureusement, ce précieux dispositif est limité par une enveloppe budgétaire fermée qui, lorsqu’elle est vide, empêche toute nouvelle intégration, notamment des enfants avec déficience intellectuelle. Quand donc se résoudra-t-on à récupérer les 350 millions d’euros gaspillés par le redoublement ?

Nous plaidons pour que les familles soient informées, via le réseau de première ligne (écoles de devoirs, maisons de jeunes, de quartier, associations de terrain, CPAS, CPMS, …) des réalités de l’orientation dans l’enseignement spécialisé. Aucune orientation n’est bénigne. Elles sont en droit d’attendre un investissement de la part de l’école de leur enfant dans les outils à mettre en place pour permettre la réussite de tous : remédiation immédiate (via le tutorat par les pairs, par exemple), évaluations formatives, individualisation, plan individuel d’apprentissage, …

Enseignement spécialisé et ségrégation

 En 2008 déjà, le chercheur Québécois Philippe Tremblay, dans ses recherches sur l’orientation des élèves en enseignement spécialisé de type 8, avait montré une forte corrélation entre cette orientation et le milieu socioéconomique des élèves. Les derniers chiffres révélés par la Commission de pilotage du système éducatif confirment les faits.

Alors que la part de la population porteuse de handicap reste stable, l’orientation en enseignement spécialisé n’a cessé de croître ces dernières années. L’enseignement de type 8 (troubles instrumentaux, dits aussi « troubles d’apprentissage ») a vu son effectif augmenter de 50,3 % en 30 ans. L’enseignement de type 1 (élèves atteints d’arriération mentale légère) a, dans le même temps, augmenté sa population de 80,8 %, tandis que les enseignements de type 2 (arriération mentale modérée et/ou sévère) et 3 (troubles caractériels) ont vu leur population augmenter respectivement de 38 % et 49,1 %.

Les orientations vers l’enseignement spécialisé de types 1, 2, 3 et 8 sont fortement corrélée au niveau socioéconomique du quartier de résidence de l’élève. Dans les quartiers les plus modestes ce sont 4% des filles et 6,2% des garçons qui se retrouvent dans l’un de ces 4 types d’enseignement, alors qu’ils ne regroupent que 1% des filles et 1,5% des garçons des quartiers les plus favorisés. Le genre est un second facteur de discrimination : moitié plus de garçons que de filles sont orientés vers l’enseignement spécialisé. Vous avez dit « bizarre » ?

Une proportion importante d’enfants n’entre dans l’enseignement spécialisé qu’à partir de l’âge de 9, voire 10 ans. Principalement dans le type 8 avec, pour la grande majorité d’entre eux, présentant un important retard scolaire. On constate ensuite que très peu d’élèves (8%) réintègrent l’enseignement primaire ordinaire ou secondaire ordinaire (13%). La majorité de ces derniers se retrouvera en premier degré différencié (anciennement la classe d’accueil). La très grande majorité des élèves reste dans l’enseignement spécialisé secondaire (où le Type 8 vient d’être créé pour se joindre au tronc commun). 80 % passeront dans l’enseignement de type 1 et 15% dans l’enseignement de Type 3. Par un miracle à l’envers, chaque année 450 élèves voient leurs difficultés d’apprentissage se transformer en « arriération mentale légère » ou seront subitement atteints de troubles comportementaux.

Cependant, tous les élèves qui fréquentent l’enseignement spécialisé n’ont pas les mêmes chances de réintégrer l’enseignement ordinaire. Les données montrent que là aussi, le genre et l’indice socioéconomique est prépondérant. Si 37,2% de filles sont inscrites dans l’ES pour 62,8% de garçons, le nombre de garçons et de filles qui réintègrent l’enseignement primaire ordinaire est identique, ce qui signifie que les filles ont plus de chances de réintégration. C’est encore plus vrai pour l’enseignement secondaire ordinaire.

Les données montrent également que l’indice socioéconomique moyen des élèves qui réintègrent l’enseignement ordinaire est plus élevé que l’indice socioéconomique moyen des élèves qui restent dans l’enseignement primaire spécialisé. Cette différence est encore plus marquée pour le niveau secondaire.

Nombre d’écoles de l’enseignement ordinaire ne reconnaissent pas les besoins spécifiques des enfants. Le terme de « besoins spécifiques » ne concerne pas seulement les enfants porteurs de handicaps ou de maladies invalidantes. Tous les enfants, quels qu’ils soient ont des besoins éducatifs propres. Que ce soit pour des difficultés d’apprentissage, des difficultés relationnelles, familiales ou sociales. Chacun doit voir ses besoins reconnus et rencontrés. C’est alors seulement que les écoles seront vraiment des Ecoles pour tous.

Des besoins spéciaux aux besoins spécifiques … pour chaque enfant !

La notion de besoins « spéciaux », appelés aujourd’hui « spécifiques », date de la fin des années 80. En 1990, la conférence mondiale pour « l’école pour tous » a lieu. Elle jette d’importantes bases pour « l’école pour tous », une école qui devait à l’époque paraître lointaine et surtout rêvée.

En juin 1994, la Déclaration de Salamanque, concernant l’inclusion de besoins spécifiques, réaffirme l’engagement des états pour une éducation pour tous, et reconnaît à chaque enfant des caractéristiques, des aptitudes, des intérêts et des apprentissages qui lui sont propres.  Cette déclaration invite les Etats à intégrer les enfants handicapés dans des écoles ordinaires et à mettre au point un système éducatif centré sur l’enfant, et capable de répondre à ses besoins. A ce titre, l’école doit accueillir tous les enfants quelles que soient leurs caractéristiques particulières, qu’elles soient d’ordre physique, social, intellectuel, affectif, linguistique, ethnique, culturel. Le handicap ne doit plus être stigmatisé mais représente une particularité, parmi d’autres, pouvant être vécues par l’enfant.

Nous y trouvons une première définition des besoins éducatifs spéciaux. Ils concernent tous les enfants et adolescents dont les besoins découlent de handicaps ou de difficultés d’apprentissage. A travers cette définition, les nombreux enfants rencontrant des difficultés d’apprentissage et présentant par conséquent des besoins éducatifs spéciaux à un moment ou à un autre de leur vie scolaire sont reconnus.

A l’époque, il était question de besoins éducatifs spéciaux. Cette notion a évolué. Dans le décret de la Fédération Wallonie Bruxelles, voté le 5 février 2009, on parle de besoins spécifiques et non de besoins spéciaux. Certains peuvent y voir une simple modification de termes, mais cela va plus loin. La notion de « spécial » renvoie à celle de handicap. « Quand on vit le handicap, tout est spécial ! ». Il s’agit d’une réflexion courante quand il y a vécu d’une situation de handicap. La notion de « spécifique », plus fine, renvoie d’avantage aux particularités de chacun. Chaque être, chaque enfant est spécifique. L’enfant est donc considéré avec ses spécificités, qu’elles soient enrichissantes ou difficiles à vivre.

Le législateur a éclairci les choses par rapport aux enfants en situation de handicap, il permet l’intégration de tout enfant ayant un handicap dans l’enseignement ordinaire avec une aide de l’enseignement spécialisé. Mais, nous le savons, alors que des efforts sont faits pour les enfants handicapés, d’autres sont exclus de l’école. Ils n’ont pas de diagnostic leur permettant d’avoir l’aide nécessaire pour trouver leur place, s’épanouir et continuer à apprendre à l’école. Les besoins de ces enfants peuvent se retrouver dans cette notion de « spécifiques ». Ils ne bénéficieront probablement pas de l’aide octroyée grâce à ce décret mais pourront être considérés au même titre qu’un autre enfant. Cette notion oblige l’école à considérer l’enfant avec ses besoins. Aujourd’hui, l’école demande aux enfants de se plaquer à elle. Avec cette notion de besoins spécifiques, elle va devoir se plier aux besoins de chaque enfant qu’elle accueille !

Quelles pratiques mettre en place pour une école intégratriceaujourd’hui et demain en Communauté française ?

Le P.I.A.

 A la différence de ce qui se passe dans certains pays européens, l’intégration scolaire dans notre Communauté française s’inscrit dans le développement d’une collaboration soutenue entre les deux systèmes d’enseignement, à savoir l’enseignement spécialisé et l’enseignement ordinaire. Afin que ce mariage soit réussi au bénéfice des élèves eux-mêmes, de leurs parents et de tous les professionnels concernés, plusieurs pratiques doivent être mises en place en s’appuyant sur les recherches et pratiques faites à l’étranger et en Belgique. Nous envisagerons ces pratiques en donnant la priorité à l’établissement d’un P.I.A. (Projet Individuel d’Apprentissage). Les autres pratiques (horaire des activités, organisation des espaces, travail en équipe professionnelle, travail avec les autres élèves en tant que tuteurs de l’élève à Besoins Spécifiques) seront envisagées dans une analyse suivante. Il faudra à l’avenir envisager également les conditions administratives et organisationnelles favorisant cette collaboration.

Mettre en place un Projet Individualisé d’Apprentissage pour chaque élève

La première pratique pourrait être résumée en une maxime bien connue de tous : « Pour enseigner le latin à John, il faut connaître le latin, mais surtout connaître John ». L’individualisation : tout le monde est d’accord. Mais au-delà du mot, deux questions se posent : pourquoi en parler aujourd’hui ? Et surtout comment le faire ?

D’une part, le Ministère de l’Education a pris en 2004 la décision « politique » de rendre obligatoire l’outil essentiel d’individualisation que constitue le P.I.A. Certes, bien avant cette date, des écoles spécialisées utilisaient déjà un Projet individualisé (par exemple, on a parlé de P.E.I. pour Projet ou Programme Educatif Individualisé). L’actuel Ministère de l’Education a ajouté une condition essentielle à sa mise au point et sa réalisation, à savoir la collaboration de l’élève et de ses parents ! Rappelons à ce propos cette maxime parue dans un ouvrage sur le syndrome de Rett : « si tu fais quelque chose pour moi, si tu le fais sans moi, tu le fais contre moi ! ». Relevons encore une nuance : non seulement le projet doit être « individuel » mais il doit aussi être « individualisé » ! Les besoins éducatifs d’un élève de 8 ans ayant une trisomie 21 ne sont certainement pas les mêmes qu’un autre élève de 8 ans ayant aussi une trisomie 21, mais provenant d’une famille différente, ayant des compétences et des difficultés différentes !

D’autre part, l’établissement du P.I.A. est un processus consistant d’abord au rassemblement des informations sur l’élève, focalisé certes sur ses difficultés, déficiences, mais aussi sur ses forces, ses intérêts et ceux de la famille. Cette collecte des informations est réalisée par un membre du personnel, qui remplit le rôle de « coordonnateur ». Il prend contact avec les différents membres de l’équipe enseignante et multidisciplinaire constituée du personnel paramédical (logopède, kinésithérapeute, infirmière), psychologique et social (psychologue, assistant social et le personnel du centre P.M.S.), complétée selon les besoins par du personnel extérieur à l‘établissement (médecin, etc.), ainsi qu’avec l’élève et ses parents, et établit un premier bilan des objectifs. Ce bilan est alors discuté, complété, modifié en réunion d’équipe professionnelle avec la collaboration de l’élève (c’est une excellente occasion pour apprendre à l’enfant à choisir et à respecter ses choix !) et/ou de ses parents. La décision est prise par consensus.

Le P.I.A. doit répondre à quelques critères. Il doit comprendre quelques objectifs évaluables, généralisables, dans une perspective d’équilibre entre les domaines de développement ou des secteurs d’activités. Une attention particulière sera accordée aux moments de transition entre les classes, les niveaux d’enseignement, les différents milieux de vie de l’élève, et notamment lors du passage au statut d’adulte. Enfin y seront précisés les responsables pour chaque objectif retenu et les échéances. Eventuellement, le P.I.A. pourra reprendre certaines indications méthodologiques particulières. En bref, il s’agit d’un « contrat individualisé des professionnels de l’éducation avec l’élève et ses parents ».

Qui remplira le rôle de coordonnateur ? S’il est logique de penser d’abord au titulaire de la classe, d’autres formules sont à envisager, non seulement dans une optique de partage des tâches mais aussi de responsabilisation de chacun. Les parents pourront sans doute agir aussi en tant que co-coordinateurs.

Conclusion

Quand on veut, on peut !

Comprendre le phénomène des orientations, chaque être humain doit se révolter. Se dire enseignant.e (Du latin populaire « insignare » : transmettre un savoir, la connaissance d’une discipline, d’une science, d’un art) et ne pas savoir faire progresser tou.te.s les élèves est un mensonge. Quand on transmet un savoir, un art, on ne laisse personne sur le bord du chemin.

Tout au plus est-on professeur (du latin « professor » personne qui se prétend experte dans un art ou une science), mais qui ne s’est pas formée à la transmission des savoirs à tous et toutes les élèves.

Révoltez-vous. Formez-vous, non pas en quelques cours du soir ou d’une prétendue agrégation, mais au quotidien et durant toute votre carrière. Enseigner est un art et il n’est pas d’art qui n’évolue. On ne peut être artiste de l’enseignement que si l’on se donne à fond pour tous les élèves, quelles que soient leurs difficultés et leurs spécificités.

L’éducation est un Droit de tous les Enfants et non des professeurs ! Ces derniers doivent respecter ces Droits et veiller à ce que toutes et tous leurs élèves en bénéficient sur base de l’égalité des chances.

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

Nous recherchons un.e candidat.e au poste de coordinatrice.teur dans le cadre d’un contrat ACS de remplacement pour cause de maladie de longue durée.

Temps plein 38 heures/semaine

Description de la fonction :

La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera de :

–    Coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant avec l’aide du CA

–    Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;

–    Tenir à jour le dossier de reconnaissance en éducation permanente ;

–    Assurer la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;

–    Mettre à jour les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;

–    Rédiger des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;

–    Accueillir, conseiller, orienter les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent ;

–    Participer à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation). A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité pour des réunions en soirée.

Description du profil recherché :

Bénéficier d’un statut ACS (indispensable)

Avoir un bachelor en lien avec les sciences sociales ou les sciences de l’éducation, ou juridique

Avoir de l’intérêt pour l’Ecole inclusive, de même que pour la personne en situation de handicap et de son inclusion à l’école et dans la société.

Adhérer à l’intégralité des positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/

Compétences

–    Etre capable, si nécessaire, d’être autonome, de savoir travailler seul·e par moments, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ;

–    Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;

–    Etre capable d’utiliser Internet ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci.Une expérience de bénévolat dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e s’appropriera progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une connaissance générale de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées sera nécessaire.

Compétences linguistiques :

Nos activités se déroulent dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut donc avoir une excellente maîtrise de la langue française écrite et une bonne capacité de rédaction.

Envoyer sa candidature par mail à contact@liguedroitsenfant.be (en précisant son ancienneté ACS)

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