Les sodas à l’école

Les sodas à l’école

Interdiction des sodas à l’école

Une réponse trop courte à une question urgente

Communiqué de presse septembre 2009

La Ministre de l’enseignement en Communauté française a décidé d’interdire les aliments sucrés à l’école. Il s’agit, à notre sens, d’un trop petit pas dans une problématique beaucoup plus vaste. La lutte contre la mauvaise alimentation chez les jeunes est, effectivement, un problème de santé publique mais doit être abordée dans sa globalité.

Objectif insuffisant

Supprimer les distributeurs de soda et d’aliments sucrés dans les écoles est un premier pas. Il est cependant loin d’être suffisant. Sans l’éducation, cette mesure risque d’être contre-productive. La diabolisation du tabac, par exemple, n’a fait que renforcer son pouvoir d’attrait chez les jeunes. Il y a donc lieu de mettre, au sein de l’école, une véritable éducation aux bonnes habitudes alimentaires.

L’obésité : la pointe de l’iceberg

En ne visant que les distributeurs de sodas et aliments sucrés ainsi que les cantines scolaires, la ministre de l’enseignement voit le problème par le mauvais côté de la lorgnette. En effet, l’obésité n’est qu’un symptôme de la mauvaise alimentation, en quelque sorte la pointe émergée de l’iceberg. Le problème est plus profond. Il faut y ajouter les manques d’activités physique (l’école n’est pas un exemple en la matière), les problèmes de marginalisation sociale et de pauvreté. En somme la question est mal posée. Il ne s’agit pas de savoir comment mangent les jeunes mais comment vivent-ils ? La problématique est sociétale et doit donc recevoir une réponse globale. La lutte contre l’obésité passe par l’égalité sociale.

Le problème de la publicité à l’école

Transformer les distributeurs de sodas en distributeurs d’aliments sains ne modifiera pas le problème. Encore faut-il donner aux jeunes l’envie de les acheter. Remplacer Coca-Cola par Danone ne changera rien à la mauvaise alimentation des jeunes (qui est une question d’éducation). Par contre, cela continuera à marchandiser l’école. Nous ne pouvons pas admettre que les enfants, au sein des établissements scolaires, soient vendus aux marques. Depuis 1959, la publicité – et donc les marques – est interdite au sein des établissements scolaires. La loi doit, tout simplement, être respectée.

Le rôle des enseignants

Interdire les aliments sucrés à l’école primaire est impossible sans transformer les instituteurs en surveillant. Que feront-ils en cas d’introduction illicite d’aliments sucrés ? Des sanctions seront-elles appliquées ? Sur base de quel droit ?  » Nul ne peut être sanctionné pour un acte qui ne porte atteinte qu’à lui-même.  » Selon ce principe élémentaire du Droit et indiscutable dans une démocratie, un enfant qui mangerait un aliment sucré, alors même que cela serait interdit dans un cadre de santé publique, ne peut en aucun cas être sanctionné. L’éducation à la santé passe par des enseignants correctement formés et à qui on a fourni les outils nécessaires à leur mission. La mission des instituteurs est pédagogique et doit le rester.

La crise financière est une chance pour l’Ecole !

La crise financière est une chance pour l’Ecole !

Communiqué de presse 16 septembre 2009

Chaque année, l’Ecole gaspille 335 millions d’euros[1] en pure perte.

En période de crise, cet argent doit bénéficier à toute la Communauté.

 L’Ecole a les moyens de soutenir, à elle seule, tout l’effort demandé par le Fédéral à la C.F. C’est une chance qu’on ne peut laisser passer !

Les pistes d’économies lancées récemment par Marie-Dominique Simonet, ministre de l’enseignement obligatoire ont mobilisé les syndicats enseignants qui appellent à un arrêt de travail ce jeudi 17 septembre 2009. Il y a longtemps qu’une rentrée scolaire n’a pas été aussi mouvementée. L’Ecole n’en avait certainement pas besoin.

Chaque département de la C.F devra mettre la main à la poche et participer à l’effort commun qu’impose la crise actuelle. Le système éducatif à lui seul mobilise 65 % des moyens de la C.F. dont 335 millions en pure perte. Nous pensons qu’en période de récession, le gaspillage doit être évité. Il est temps aujourd’hui de mettre les mains dans le cambouis. C’est l’occasion que nous attendions depuis des lustres de rendre enfin l’Ecole performante et équitable !

Les pistes envisagées sont mauvaises.

Nous serions favorables à l’augmentation à la prestation maximale de chaque enseignant dans le secondaire si cette mesure visait à augmenter la remédiation immédiate pour tous les élèves. Nous craignons, au contraire, que cette piste ne vise qu’à faire des économies en touchant à l’emploi.

Nous sommes opposés à toute mesure qui vise à augmenter les prestations des enseignants pour faire des économies sur l’emploi. En effet, ce sont les jeunes enseignants qui seraient les premiers touchés (4 enseignants sur 9 déjà arrêtent leur carrière avant la 5e année de métier). Cette mesure, en outre, risque de démotiver les enseignants les plus chevronnés, d’augmenter le taux d’absentéisme et est contraire à l’intérêt des élèves.

Nous sommes toujours interpellés par le fait que les enseignants ayant les conditions de travail les plus difficiles et nécessitant le plus de compétences pédagogiques (instituteurs maternels et primaires) aient les prestations les plus lourdes et les salaires les plus légers. Il nous paraîtrait équitable d’harmoniser les prestations, tous niveaux confondus.

L’Ecole jette l’argent par les fenêtres !

L’Ecole coûte cher pour un résultat catastrophique. Le surcoût théorique du redoublement (un minimum de 335 millions/an) équivaut à lui seul à l’effort que devra fournir la C.F. vis-à-vis du fédéral en 2015 (progressivement, de 51 millions en 2009 jusqu’à 334 millions en 2015). Une politique volontariste de suppression du redoublement, étalée sur 5 ans, permettrait à la C.F. d’équilibrer son budget.

La crise ? Une chance pour l’Ecole !

Il y a deux manières d’aborder la crise. Soit en s’effondrant (pertes d’emploi, mesures budgétaires agressives, …), soit en rebondissant. Nous pensons que cette crise peut être une chance incroyable pour l’Ecole. En supprimant progressivement le redoublement et en augmentant la remédiation immédiate, principalement dans le secondaire, l’Ecole peut répondre enfin au défi de la réussite pour tous.

La recherche a démontré depuis des décennies que le redoublement :

  1. ne servait à rien (il n’a pas d’effet correctif) ;
  2. était contre-productif (il amène d’autres redoublements et favorise l’abandon scolaire) ;
  3. induisait chez l’enfant et dans leurs familles des souffrances profondes.

La pratique du redoublement est une vraie maltraitance, inacceptable au XXIe siècle. Il est urgent que l’Ecole en sorte ! Profitons de cette crise pour créer un système scolaire équitable.

On sait aussi que tout non-redoublement accompagné d’aide complémentaire (remédiation immédiate et continuée) permet à l’enfant de progresser réellement, alors qu’un redoublement a l’effet inverse. Il est donc fondamental que l’Ecole en C.F. arrête ces pratiques archaïques et respecte enfin tous les enfants.

Moins d’argent et plus d’équité pour tous.

Nous invitons le gouvernement de la CF et la Ministre en charge de l’enseignement obligatoire à orienter leurs mesures d’économies vers la lutte contre le redoublement et le décrochage scolaire. Il y a près de 350 millions d’euros à récupérer. Cela va, non seulement, dans le sens du respect des droits de tous les élèves, mais cette mesure bénéficiera à tous les autres secteurs (aide à la jeunesse, culture, santé,…) qui auront moins d’effort (voire plus aucun) à fournir.

En 2006/2007, la souffrance des élèves et des familles a coûté 348 millions d’euros à la Communauté française. 13 millions de plus qu’annoncés. Ce n’est plus tolérable ! La crise que nous traversons est une occasion unique de réaliser enfin le défi d’amener TOUS les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui leur assureront des chances égales d’émancipation sociale.

* Par la pratique de l’échec scolaire, l’école broie annuellement 100 000 jeunes. En effet, chaque année 60 000 jeunes redoublent, 18 000 abandonnent l’école avant la fin des secondaires, 17 000 sont orientés vers des filières dont ils ne veulent pas et 1400 sont exclus.

[1] Le SOIR 29/01/2008 Le redoublement scolaire coûte cher

La mixité à l’Ecole

La mixité à l’Ecole

Communiqué de presse 12 décembre 2008

Le décret mixité doit vivre

Le décret mixité est globalement un bon décret

Le décret mixité est globalement un bon décret. De par sa philosophie progressiste et humaniste, il vise à créer un enseignement secondaire enfin accessible à tous les enfants, dans le respect des droits de tous. Il permet aux familles les plus défavorisées d’accéder à des écoles qui, jusqu’alors, les rejetaient de la manière la plus abjecte qui soit. Il lutte enfin contre les privilèges que s’étaient octroyés certains milieux sociaux au détriment des moins nantis. C’est un décret citoyen qui respecte le droit de tous les enfants et de toutes les familles. Il ne peut faire l’objet d’un classement sans suite.

On ne peut laisser des familles dans l’angoisse

 Son point faible se trouve dans la gestion des inscriptions multiples. Actuellement, de nombreuses familles se trouvent dans l’angoisse, ne sachant si leur enfant va pouvoir aller dans une école de leur choix. C’est, évidemment, totalement inacceptable. Ce n’est pas la faute du décret mais de parents qui ont obtenu plusieurs « sésames » et qui refusent de faire connaître leur choix définitif, bloquant ainsi des centaines de places dans des dizaines d’écoles.

NON à la page blanche. Il faut simplement corriger ce qui ne fonctionne pas

 Nous appelons le Gouvernement de la Communauté française à ne pas jeter le décret mixité,  à ne pas repartir d’une page blanche et donc, à ne pas remettre en cause le droit des familles les moins favorisées. Nous demandons au Gouvernement de modifier les modalités concernant la gestion des inscriptions.Le traitement collectif des préférences est, selon nous, la meilleure solution. Nous pensons qu’il faut décharger les écoles de la charge des inscriptions pour les confier à un lieu neutre qui protègera le droit des familles les moins favorisées et créera une plus forte solidarité entre écoles.

Nous appelons les familles « gagnantes » à faire leur choix rapidement

 Nous appelons les familles qui ont bénéficié de plusieurs inscriptions suite au tirage au sort à manifester rapidement leur choix définitif afin de permettre aux familles en attente de bénéficier rapidement d’une place pour leur enfant. Il s’agit d’un acte citoyen élémentaire.

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités

 Enfin, nous appelons le Gouvernement de la Communauté française à prendre ses responsabilités en obligeant les familles ayant gagné plusieurs places par tirages au sort à signaler leur choix définitif avant le 15 janvier sous peine de leur imposer ce choix selon des critères de proximité. On ne peut laisser les familles « malchanceuses » dans l’angoisse plus longtemps.

La Ligue des Droits de l’enfant appelle les partis de la majorité à maintenir et renforcer le décret mixité qu’ils ont élaboré en commun et dont les objectifs sont fondamentaux. Un gouvernement ne peut accepter la pression de quelques centaines de familles et d’associations opportunistes dont le seul objectif est le maintien de privilèges de castes, au détriment de l’immense majorité de la population et principalement des plus faibles.

Contrat pour l’Ecole : Encourageant, mais pourrait mieux faire !!!

Contrat pour l’Ecole : Encourageant, mais pourrait mieux faire !!!

Communiqué de presse 01 juin 2005

L’enseignement est, avant tout, un droit de l’enfant.

L’enseignement est un droit de l’enfant et donc le rôle de l’école doit être de rendre accessible à tous les enfants le bagage de connaissances et de compétences nécessaires pour appréhender le monde et pour participer activement à sa transformation vers plus de justice.

Le Contrat pour l’Ecole défend des valeurs humanistes et égalitaires qui ne peuvent que réjouir les défenseurs des droits humains et en particulier des droits de l’enfant. Il constate les inégalités présentes dans l’enseignement en Communauté française. En cela il constitue un progrès indéniable qui démontre une volonté politique nouvelle de lutter contre les discriminations en matière d’acquisition des savoirs.

Malheureusement, les objectifs fixés, s’ils vont dans le bon sens et constituent un progrès pour certains enfants en difficulté, sont encore trop frileux. Ne faire progresser en 8 ans que de 10% le nombre d’élèves à l’heure à la fin de l’enseignement primaire et de 5% à la fin du secondaire[1] est nettement insuffisant. Il ne peut y avoir de « pertes acceptables » en matière d’égalité des chances ! TOUS les enfants ont droit au même bagage de connaissances et aux mêmes chances d’acquérir une formation valorisante.

Nous restons donc sur notre faim. 15 % des enfants se retrouveront encore sans la moindre qualification, 30 000 redoubleront encore chaque année, sans compter les milliers de laissés pour compte. Des milliers de familles sont en souffrance, elles sont condamnées à le rester. Pour elles, l’espoir n’est pas écrit dans le Contrat pour l’Ecole ! Il s’agit essentiellement de familles défavorisées socialement. Nous nous étonnons aussi que la gratuité scolaire ne soit pas reprise dans les priorités pour nos enfants. En effet, la réclamation de frais entraîne une discrimination entre élèves et familles et compromet la bonne intégration scolaire et la scolarité même.

Autre motif d’inquiétude : les enfants les plus fragiles, ceux qui souffrent de maladies chroniques ou sont porteurs de handicaps, ne bénéficient pas des mêmes objectifs en matière d’acquisition des savoirs. Le Contrat pour l’Ecole les ignore ! Leurs différences mentales ou physiques en font-elles des êtres à part, n’ayant pas droit aux mêmes niveaux d’éducation que le reste de la population scolaire ? Une société intégratrice est une société ou chacun a le droit de vivre avec chacun, à toutes les étapes de la Vie, en commençant par l’Ecole.

En conclusion, les mesures envisagées vont dans le bon sens mais sont insuffisantes. On ne peut demander aux familles les plus discriminées scolairement et socialement d’attendre 2013 pour qu’un nouveau Contrat pour l’Ecole mette, enfin, en place les moyens nécessaires à la réussite de TOUS les élèves.

[1]  + 10 % de non redoublement à 12 et + 15 % à 18 ans. Bref, + 5% seulement entre 12 et 18 ans !

Contrat stratégique : L’idée est bonne, mais bien trop courte… !!!

Contrat stratégique : L’idée est bonne, mais bien trop courte… !!!

L’éducation est, avant tout, un droit de l’enfant.

 Des valeurs humanistes …

Critiqué, démonté, vilipendé par beaucoup, le projet de Contrat stratégique de la Ministre de l’enseignement, Marie Arena, a été la cible de groupes divers, parfois les plus extrêmes, souvent partisans, corporatistes voire carrément poujadistes. Ceux-là défendent des intérêts divers, souvent personnels mais oublient, qu’en réalité, ce projet est destiné, avant tout, aux enfants. Il nous paraît donc important de rappeler, avant sa rédaction finale, que l’enseignement est un droit de l’enfant et donc que le rôle de l’école doit être de rendre accessible à tous les enfants le bagage de connaissances et de compétences nécessaires pour appréhender le monde et pour participer activement à sa transformation vers plus de justice.

Dans cet esprit, le projet de Contrat stratégique est, jusqu’ici, porteur de valeurs égalitaires qui ne peuvent que réjouir les défenseurs des droits humains et en particulier des droits de l’enfant. Aussi, il nous semble important d’insister prioritairement sur les qualités du projet.

L’idéologie égalitaire du contrat stratégique ne peut que nous réjouir. Elle prend acte des inégalités présentes dans l’enseignement en Communauté française et a la volonté d’y remédier. Pour la première fois un gouvernement dit clairement qu’il veut réinvestir dans enseignement primaire. Le fondamental, nous tenons à le rappeler, commence en première maternelle. Il est le parent pauvre de notre enseignement obligatoire. Alors qu’il est sensé poser toutes les bases, il est nettement sous-financé par rapport à l’enseignement secondaire. Réinvestir massivement dans le fondamental est la condition première d’une réussite dans le secondaire de transition mais également pour donner la même égalité de chance à tous dans la vie.

Nous sommes loin de la prétendue utopie vilipendée par les réactions au projet de Contrat stratégique. En effet, il est loin d’être utopiste d’exiger de l’Ecole qu’elle mène tous les jeunes à atteindre un niveau élevé, ni que 100 % des élèves doivent obtenir leur certificat d’étude de base. Il est également loin d’être utopiste d’instaurer un tronc commun afin de retarder le plus tard possible la sélection et d’éviter les relégations. Ce système existe à l’étranger où il fonctionne parfaitement. Il s’agit simplement de droits de l’enfant. Depuis les années 60 et Piaget, on sait qu’il est faux de penser que certains élèves sont doués pour les études et d’autres pas[1].

Le principe d’inégalité des chances est un principe fasciste, intolérable dans un Etat de Droit, qui doit être combattu par tous les démocrates !

… mais des miettes de bonnes idées

Malgré ces bonnes intentions, le projet de CS nous laisse sur notre faim. En terme de programme, il ne propose pas grand-chose. Il s’agit essentiellement d’un saupoudrage de « bonnes idées ultra timides ». Sans entrer dans les détails, épinglons néanmoins quelques points exemplatifs de notre propos :

  • Le tronc commun: celui-ci ne doit pas se limiter au premier degré de l’enseignement secondaire de transition mais doit être étendu jusqu’à 16 ans (4e année du secondaire de transition) et comprendre une formation pluridisciplinaire, c’est-à-dire générale, technique, artistique et sportive identique pour tous, ceci afin de retarder le plus tard possible la sélection et d’éviter les relégations. Il est contraire aux droits de l’enfant d’orienter précocement ceux qui mettent plus de temps que les autres à acquérir les savoirs. Chacun a le droit de prendre le temps pour mûrir un projet de Vie. Exiger d’un enfant qu’il fasse ce choix avant 16 ans est un déni de droit !
  • La diminution du nombre d’élèves à 20 de moyenne par classes pour les deux premières années du primaire : Aux dires de la Ministre, c’est déjà la moyenne. Où est le progrès ? L’effort doit être porté sur les premières années du primaire. 15 élèves par classes au premier degré doit être l’objectif à court terme.
  • Volonté de remédiation immédiate: Il importe d’apporter la remédiation au moment même où l’enfant en a besoin. Cela nécessitera un engagement important d’enseignants spécialistes des difficultés d’apprentissage, et d’encadrants professionnels : logopèdes, spécialistes de la dyslexie, dyscalculie, maîtres d’adaptation à la langue … Comment cela sera-t-il possible puisqu’aucune augmentation de l’enveloppe budgétaire n’est prévue ?
  • Gratuité progressive. Pourquoi progressive ? Il nous semble, en outre, que ne demander qu’à l’école de veiller à cette gratuité est insuffisant. La piscine, l’accès à la culture (musées, parcs à thème, connection à Internet, théâtre, …), transports publics, sont des domaines où la gratuité doit être la règle pour les écoles.
  • La concurrence entre établissements scolaireset les filières de hiérarchisation sont de la ségrégation à l’état pur, un réel apartheid scolaire. Nous rappelons qu’un enfant a le droit de se construire dans son milieu de Vie et non être contraint à faire des kilomètres pour trouver une école. L’hétérogénéisation de tous les établissements doit être programmée selon un calendrier   Tous les établissements scolaires doivent recevoir les moyens de permettre à chaque enfant d’arriver au même niveau que les autres, en bannissant toute discrimination socioculturelle et avec un objectif d’hétérogénéisation.
  • 2013. Nous sommes conscients que les changements indispensables à la réforme de notre enseignement nécessitent un phasage mais c’est dès aujourd’hui que des enfants sont en difficultés scolaires, et il y a lieu de mettre en place des mesures transitoires afin de sauver ceux qui peuvent l’être encore. On en peut faire une croix sur 272 000 jeunes wallons[2] et bruxellois qui seront, si rien ne change, irrémédiablement condamnés à n’avoir aucun diplôme pour aborder la vie. Ce plan stratégique se définit comme étant à moyen et long termes, alors que nous sommes dans l’urgence et ce, depuis des années. Une réelle volonté politique de résorption des inégalités doit être mise en place en priorité.

Les enfants les plus fragiles

Nous nous étonnons que le Contrat stratégique se soucie peu des enfants les plus fragiles, malades ou handicapés.

En effet, ceux-ci sont considérés comme quantité négligeable, comme si le statut qui leur était réservé par la société actuelle, c’est-à-dire d’être mis en marge de celle-ci, ne méritait pas d’autres considérations. Un projet humaniste se doit de commencer par les plus fragiles. Dans le Contrat stratégique ils restent marginalisés.

En effet, une seule page sur les 78 que comprend le projet de Contrat stratégique traite de l’enseignement spécialisé, et encore, pour le considérer comme une structure spécifique à l’écart de l’enseignement ordinaire, à partir duquel certains doivent passer s’ils veulent entrer dans me cadre du système éducatif.

Une société qui se voudrait égalitaire, humaniste et progressiste se doit de donner à chacun le maximum de chances dans la vie. A commencer par pouvoir se construire dans son tissu social. Au contraire de ce principe basique, notre système scolaire oblige ces enfants à passer plusieurs heures, chaque jour, dans des transports scolaires abrutissants pour se rendre dans l’école la plus proche – souvent lointaine, adaptée à leur problématique. Il en ressort des situations inégalitaires. Il y a lieu d’enrayer la discrimination en adaptant le système à l’enfant et non uniquement l’enfant au système.

L’égalité des chances et le droit à la participation sociale de la personne handicapée, supposent une Ecole pour Tous et pour Chacun, quel que soit le niveau d’enseignement et de formation, et ce tout au long de la vie.

Une éducation en milieu ordinaire est un principe de base pour l’Ecole pour tous et chacun.

Les Etats membres doivent adopter une législation garantissant à tous les enfants en âge scolaire et à tous les adultes, le droit d’accéder à un système d’enseignement ordinaire. »

 Charte de Luxembourg, novembre 1996

 Tout enfant a le droit d’être scolarisé avec un projet scolaire dans lequel il trouve sa place et qui réponde adéquatement à un ensemble d’exigences propres à ses besoins. L’intégration au travers de la scolarité est un moyen pour atteindre l’intégration sociale au sens large et vise à terme une société ouverte et accessible à tous.

Nous demandons donc que le Contrat stratégique pour l’Education comprenne une réelle politique d’intégration de tous les enfants handicapés ou malades chroniques en tenant compte, par ailleurs, des engagements internationaux pris par la Communauté française de Belgique.

[1] 34 % des enfants quittent l’enseignement avant la fin du secondaire, sans diplôme, hypothéquant leur intégration sociale et influençant leur vie entière.

[2] L’intelligence se construit. Il est faux de penser que certains élèves ne sont pas faits pour des études. Ce qui distingue le plus les élèves c’est leur vitesse d’apprentissage. La qualité de l’apprentissage réalisé n’a aucun rapport avec le temps mis pour y arriver. (Que savons-nous ? Marcel Crahay)

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