Communiqué de presse 01 juin 2005

L’enseignement est, avant tout, un droit de l’enfant.

L’enseignement est un droit de l’enfant et donc le rôle de l’école doit être de rendre accessible à tous les enfants le bagage de connaissances et de compétences nécessaires pour appréhender le monde et pour participer activement à sa transformation vers plus de justice.

Le Contrat pour l’Ecole défend des valeurs humanistes et égalitaires qui ne peuvent que réjouir les défenseurs des droits humains et en particulier des droits de l’enfant. Il constate les inégalités présentes dans l’enseignement en Communauté française. En cela il constitue un progrès indéniable qui démontre une volonté politique nouvelle de lutter contre les discriminations en matière d’acquisition des savoirs.

Malheureusement, les objectifs fixés, s’ils vont dans le bon sens et constituent un progrès pour certains enfants en difficulté, sont encore trop frileux. Ne faire progresser en 8 ans que de 10% le nombre d’élèves à l’heure à la fin de l’enseignement primaire et de 5% à la fin du secondaire[1] est nettement insuffisant. Il ne peut y avoir de « pertes acceptables » en matière d’égalité des chances ! TOUS les enfants ont droit au même bagage de connaissances et aux mêmes chances d’acquérir une formation valorisante.

Nous restons donc sur notre faim. 15 % des enfants se retrouveront encore sans la moindre qualification, 30 000 redoubleront encore chaque année, sans compter les milliers de laissés pour compte. Des milliers de familles sont en souffrance, elles sont condamnées à le rester. Pour elles, l’espoir n’est pas écrit dans le Contrat pour l’Ecole ! Il s’agit essentiellement de familles défavorisées socialement. Nous nous étonnons aussi que la gratuité scolaire ne soit pas reprise dans les priorités pour nos enfants. En effet, la réclamation de frais entraîne une discrimination entre élèves et familles et compromet la bonne intégration scolaire et la scolarité même.

Autre motif d’inquiétude : les enfants les plus fragiles, ceux qui souffrent de maladies chroniques ou sont porteurs de handicaps, ne bénéficient pas des mêmes objectifs en matière d’acquisition des savoirs. Le Contrat pour l’Ecole les ignore ! Leurs différences mentales ou physiques en font-elles des êtres à part, n’ayant pas droit aux mêmes niveaux d’éducation que le reste de la population scolaire ? Une société intégratrice est une société ou chacun a le droit de vivre avec chacun, à toutes les étapes de la Vie, en commençant par l’Ecole.

En conclusion, les mesures envisagées vont dans le bon sens mais sont insuffisantes. On ne peut demander aux familles les plus discriminées scolairement et socialement d’attendre 2013 pour qu’un nouveau Contrat pour l’Ecole mette, enfin, en place les moyens nécessaires à la réussite de TOUS les élèves.

[1]  + 10 % de non redoublement à 12 et + 15 % à 18 ans. Bref, + 5% seulement entre 12 et 18 ans !

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