Les craintes des effets secondaires de certains vaccins amène certains d’entre nous à refuser la vaccination ou à la postposer afin de voir si ces craintes sont fondées ou non. Depuis quelques années, plusieurs vaccins sont mis en cause dans l’apparition de certains troubles ou handicaps, comme l’autisme ou la sclérose en plaque. Toutes ces craintes ont été étudiées par les scientifiques. Voyons ce qu’ils en ont conclu.
Il est indispensable de mettre un adjuvant dans les vaccins afin de déclencher une réponse immunitaire. L’aluminium est l’adjuvant le plus utilisé dans la majorité des vaccins « tués » (par exemple comme le DTPolio ou le vaccin contre l’hépatite B) car il est considéré comme le plus efficace et le mieux toléré. Il s’agit d’une dose extrêmement minime, bien moindre que ce que nous ingurgitons chaque fois que nous mangeons de la nourriture contenue dans un « papier » aluminium placé au frigo ou dans les boîtes à tartines de nos enfants. « Lorsque l’on prend en compte la vaccination pendant les 6 premiers mois de vie, suivant le schéma recommandé en Fédération Wallonie-Bruxelles, on arrive à plus ou moins 2,8 mg d’aluminium absorbé. En comparaison l’allaitement maternel pendant 6 mois amène plus ou moins 7 mg et le lait en poudre pendant 6 mois amène près de 40 mg[2] ».
Selon les scientifiques, les particules d’aluminium peuvent subsister dans le muscle à l’endroit de la piqûre et former une myofasciite à macrophage[3]. Cette présence peut devenir problématique chez certaines personnes ayant des prédispositions génétiques qui permettent à ces particules de migrer vers le cerveau. L’ANSM-France a relevé 515 cas confirmés entre 2002 et 2017, soit une moyenne de 32 cas par an. Toujours selon l’ANSM-France, « si le lien entre le vaccin et la présence d’aluminium au point d’injection fait consensus, le fait qu’il puisse causer des symptômes, en revanche, est extrêmement débattu. « De manière extrêmement majoritaire, la communauté scientifique internationale a réfuté cette hypothèse », concluait notamment l’Académie nationale de pharmacie dans un rapport sur le sujet, en 2016[4].
Le vaccin contre le H1N1 et son adjuvant le squalène
Le squalène est un lipide[5]que l’on trouve à l’état naturel dans les plantes, chez l’animal et chez l’homme. Dans l’organisme humain, il est synthétisé dans le foie et véhiculé par la circulation sanguine. On le trouve également dans différents aliments, produits cosmétiques, médicaments en vente libre et compléments alimentaires. Il est commercialement extrait de l’huile de poisson, en particulier de l’huile de foie de requin. Il est ensuite purifié et utilisé dans certains produits pharmaceutiques et vaccins[6].
Le Pandémrix, un vaccin contre la grippe A du laboratoire GlaxoSmithKline était soupçonné en 2011 de transmettre une narcolepsie à des enfants. La narcolepsie se caractérise par une somnolence sévère durant la journée. L’agence suédoise du médicament avait publié un rapport montrant que le risque de contracter une narcolepsie était quatre fois plus élevé chez les enfants de moins de 20 ans vaccinés avec le Pandémrix que chez les enfants non vaccinés. Une étude finlandaise allait dans le même sens.
Neuf années plus tard, les scientifiques relativisent ces chiffres : « Cet effet secondaire a été une énorme surprise. Mais il y a eu bien plus de cas chez les patients qui déclaraient une grippe que chez les personnes vaccinées, analyse Annick Guimezanes[7]. Par ailleurs, au Canada, le même vaccin n’a pas provoqué de cas de narcolepsie. L’adjuvant ne semble donc pas en être la cause mais pourrait être un facteur de risque chez des individus avec un profil génétique particulier.»
Le vaccin contre l’hépatite B
Dès le début des années 1990, ce vaccin a fait l’objet de controverses. Il était soupçonné de provoquer la sclérose en plaque. « La sclérose en plaques est l’une des maladies les plus courantes du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Il s’agit d’une affection inflammatoire, provoquant une perte de myéline dans le système nerveux central. La myéline est une membrane spéciale qui isole les nerfs, agissant un peu comme la gaine d’un fil électrique et permettant la transmission rapide de l’influx nerveux. Or, c’est la vitesse et le rendement de transmission de cet influx qui permettent à chacun d’exécuter des mouvements rapides et coordonnés sans efforts conscients. Il semble que les dommages causés à la myéline soient dus à une réponse anormale du système immunitaire, qui prend comme cible cette substance, plutôt que les agents infectieux extérieurs (bactéries et virus). La sclérose serait donc à considérer comme une maladie auto-immune.[8] »
Suite à cette controverse, les scientifiques ont mené de nombreuses études pharmaco-épidémiologiques qui ont conclu à une absence de lien de cause à effet. La campagne de vaccination a touché une tranche d’âge, les adolescents et jeunes adultes qui est celle où se déclare habituellement la sclérose en plaques. Les jeunes qui ont développé une sclérose en plaque ont donc été vaccinés à l’âge où l’on voir habituellement démarrer les maladies auto-immunes[9]. « Les résultats de plus d’une dizaine d’études pharmaco-épidémiologiques nationales ou internationales [n’ont] pas permis de démontrer l’existence d’une association significative entre le risque de survenue d’affections démyélinisantes centrales et la vaccination contre l’hépatite B. [10]» Il s’agirait donc de coïncidences.
Les vaccins contre les infections à papillomavirus
Le papillomavirus humain (Human Papillomavirus – HPV) est un virus très répandu qui se transmet par voie sexuelle et orale ; on estime que plus de 80% des personnes sexuellement actives seront infectées par ce virus à un moment ou l’autre de leur vie. Il en existe plus de 100 types différents, mais seulement une douzaine d’entre eux – et plus particulièrement les types viraux 16 et 18 – peuvent être à l’origine de cancers[11]. Le cancer du col de l’utérus est un des rares cancers dont la mortalité est en augmentation. Au Japon, par exemple, où la vaccination contre le HPV n’est pas recommandée proactivement, le taux de mortalité s’est accru de 3,5% entre 1995 et 2005 et devrait avoir augmenté de 5,9 % entre 2005 et 2015. L’accélération de la charge de morbidité est particulièrement visible chez les femmes de 15 à 44 ans. Dix ans après l’introduction du vaccin anti-HPV, son rythme de mise en place dans le monde reste lent et les pays où le risque de cancer du col utérin est le plus important sont aussi ceux où la probabilité que la vaccination anti-HPV ait été instaurée est la plus faible[12].
Autorisé en Europe depuis 2006, ce vaccin a fait l’objet d’un signalement au Danemark en 2011. Des cas de pertes de connaissance, de fatigues chroniques ou de douleurs musculaires ayant été constatés chez des jeunes filles récemment vaccinées contre ce virus. L’Agence européenne des médicaments avait reçu 363 signalements d’effets secondaires graves pour plus d’1,6 millions de doses injectées au Danemark. En Frances l’ANSM avait recensé 435 signalements dont 15 de sclérose en plaques et 120 pour d’autres maladies auto-immunes, pour plus de 5 millions de doses[13].
Le risque est-il établi ? Selon Odile Launay[14], citée par le Figaro Santé « Avec la vaccination contre les infections à papillomavirus, le plan de gestion de risque a permis de voir que les maladies auto-immunes ne sont pas plus fréquentes chez les jeunes filles vaccinées que chez celles non vaccinées. L’ANSM et l’assurance maladie, qui ont suivi plus de 2 millions de jeunes filles de 13 à 16 ans pendant plus de deux ans, viennent de publier un rapport rassurant sur la vaccination contre le papillomavirus. Il n’y a pas d’augmentation des maladies auto-immunes chez les jeunes filles vaccinées. Seul bémol: l’augmentation faible de syndrome de Guillain-Barré .[15]» Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) ou de Guillain-Barré-Strohl est une maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux périphérique[16].
Cependant, selon les scientifiques il est difficile de connaître le facteur déclenchant d’une maladie. « Il s’agit du dernier événement observé avant l’apparition des signes cliniques. Par exemple, une grossesse, une infection virale, un stress ou une vaccination[17]». « Et l’on sait notamment que la grippe peut déclencher, très rarement, un syndrome de Guillain-Barré. (…) Le sur-risque lié à la vaccination contre la grippe est 10 à 40 fois moins important que celui lié à l’infection.»
De nombreuses études dans le monde ont démontré l’innocuité des vaccins contre les papillomavirus. En 2017, l’OMS a commandité une revue systématique des événements indésirables graves suite à l’administration des vaccins anti-HPV. (…) La qualité des preuves produites dans les études a été considérée comme grande pour les essais contrôlés randomisés d’après l’évaluation systématique de ces preuves. On a considéré comme critères de jugement tous les événements indésirables graves, les affections ayant des conséquences médicales, les résurgences de maladies chroniques et les décès. Des données relatives à 73 697 individus ont été examinées. Des études de bas niveau ont été exclues en faveur de l’important corpus de preuves de plus haut niveau disponible. Pour l’ensemble des critères de jugement, les preuves fournies par les essais contrôlés randomisés étaient confirmées par des études de cohorte de bonne qualité, sans différence observée entre les taux d’événements indésirables graves sélectionnés chez les personnes exposées et non exposées au vaccin anti-HPV[18].
Des études ont suivi plusieurs millions de personnes à travers le monde. Néanmoins, poursuit l’OMS, malgré les quantités considérables de données disponibles concernant l’innocuité des vaccins anti-HPV, l’attention continue de se focaliser sur des rapports de cas fallacieux et des allégations non substantiées.
Le risque de se focaliser sur des allégations non substantiées, c’est-à-dire des affirmations non vérifiées scientifiquement, est que la couverture vaccinale soit insuffisante dans un grand nombre de pays, avec des effets préjudiciables réels qui vont des verrues génitales aux cancers. Il faut rappeler que les papillomavirus humains sont particulièrement contagieux puisqu’ils toucheront plus de 80 % des femmes et hommes sexuellement actifs. Les rapports protégés ne constituent pas une garantie, car les virus se transmettent également pas la bouche et les mains[19].
Les vaccins contre les rotavirus
Les rotavirus sont la première cause de gastro-entérites graves chez les nourrissons et les jeunes enfants dans le monde[20]. En Belgique, on estime chaque année que plus de 15% des enfants de moins de 5 ans contracteront une gastro-entérite à rotavirus. A l’âge de 4-5 ans, pratiquement tous les enfants ont été infectés par le rotavirus. Bien que le risque de décéder d’une gastro-entérite à rotavirus soit faible en Europe, la maladie peut entrainer des déshydratations qui nécessitent une hospitalisation. En Belgique, depuis la généralisation de la vaccination, plus de 4 000 hospitalisations pour causes de diarrhées aiguës sont évitées annuellement[21].
En France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) ne recommande plus le vaccin depuis 2015 pour cause d’effets secondaires. « Des effets indésirables exceptionnels, pourtant connus et prévisibles, ont entraîné le décès de deux nourrissons (depuis 2006), probablement liés à une prise en charge tardive (plus de 36 heures après le début des signes cliniques). La prise en charge défaillante pointée dans le décès des deux nourrissons ne remet pas en cause ni la sécurité ni l’intérêt de la vaccination contre le rotavirus selon le HCSP, qui préfère suspendre son avis favorable pour éviter que d’autres évènements identiques ne se produisent.[22] »
Si le vaccin n’est pas pour autant interdit, l’Assurance maladie, appelée à se prononcer sur son remboursement, l’a refusé. Et les médecins sont désormais invités à alerter les familles souhaitant vacciner leur enfant du risque d’invaginations intestinales aiguës et des manifestations – « crises douloureuses abdominales avec pâleur, vomissements, selles sanglantes, rectorragies » – qui nécessitent une prise en charge rapide[23].
Pourtant, chaque année, en France, les gastro-entérites aiguës chez les enfants de moins de 3 ans entraînent entre 8 et 17 décès, 30 000 consultations aux urgences et 14 000 hospitalisations[24] ! Aussi, et malgré ce revirement les pédiatres et infectiologues continuent à conseiller la vaccination des nourrissons en insistant sur une surveillance attentive des familles. Les experts infectiologues et pédiatres réunis dans InfoVac[25] regrettent que la France fasse figure d’exception et « renonce à protéger ses nourrissons contre les rotavirus au lieu d’améliorer la prise en charge des exceptionnelles invaginations intestinales[26] ».
Au niveau mondial (OMS) en 2011, le GACVS (Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale) avait noté que les vaccins Rotateq® et Rotarix® présentaient des profils d’innocuité satisfaisants malgré une augmentation du risque d’invagination intestinale (l’incorporation d’un segment d’intestin dans la portion intestinale située plus en aval, à la manière du repliement d’une longue-vue télescopique. Cela conduit à une occlusion intestinale avec douleurs, vomissements, arrêt du transit et éventuellement péritonite. L’invagination intestinale aiguë représente une urgence médico-chirurgicale.[27]), le bénéfice de ces vaccins outrepassant néanmoins le risque potentiel[28] (compris entre 1 et 2 cas pour 100 000 premières doses).
En décembre 2017, le GACVS a examiné des éléments récents sur l’impact des vaccins antirotavirus. Pour les évaluations ayant disposé de données suffisantes, les données provenant d’ECR (puissance et biais faibles) ont montré qu’il n’y avait pas de différence dans l’incidence des manifestations indésirables graves après l’utilisation des vaccins RV1, RV5, Rotasiil® ou Rotavac® par comparaison avec un placebo, jusqu’à 2 ans après la vaccination. Il existait des preuves conflictuelles émanant de sources différentes concernant l’existence d’un lien entre l’administration du RV1 ou du RV5 et une augmentation du risque d’invagination. Alors que les ECR ne mettaient en évidence aucune association entre la vaccination par les vaccins RV1 ou RV5 et l’invagination, des études de type SCCS (forte puissance, risque de biais mal déterminé) suggéraient un accroissement de ce risque dans les semaines suivant la vaccination[29].
Les raisons des différences observées pour le risque potentiel d’invagination dans les divers pays n’étant pas claires, un certain nombre d’hypothèses ont été avancées, dont : des variations dans l’âge de vaccination, des différences d’efficacité du vaccin (une plus faible efficacité pouvant, par exemple, être associée à un risque plus réduit d’invagination), l’usage concurrent du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) ou du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) (l’usage concurrent du VPO, par exemple, peut réduire à la fois l’efficacité du vaccin antirotavirus et le risque d’invagination intestinale); et l’hypothèse de l’effet déclencheur (selon laquelle la vaccination pourrait déclencher l’invagination chez un individu susceptible qui aurait pu présenter une invagination ultérieurement en l’absence de vaccination). L’ONU a suggéré que les futures études de suivi continuent d’évaluer ces variables[30].
En conclusion, même si les risques sont très faibles, le débat est loin d’être clos. En attendant, « les gastroentérites restent la première cause de mortalité infantile (en dehors de la période périnatale) dans le monde. Allemagne, Grande-Bretagne, Norvège… 15 pays européens et une centaine dans le monde recommandent la vaccination contre les rotavirus.[31] ». Les sociétés européennes d’infectiologie et de gastro-entérologie pédiatrique en ont fait autant, en recommandant de vacciner l’ensemble des nourrissons contre les rotavirus.
Vaccins contre la Rougeole, les Oreillons et la Rubéole (ROR) et autisme ?
En 1998, une étude publiées dans la revue scientifique the Lancet suggérait un lien entre le vaccin ROR et des pathologies digestives et de l’autisme. Andrew Wakefield et ses co-auteurs, se basait sur le cas de 12 enfants ayant développé de l’autisme après avoir reçu le vaccin ROR. Rapidement, des centaines de parents inquiets ont refusé de laisser vacciner leur enfant. Pourtant, la rougeole, inscrite dans notre mémoire collective comme étant une maladie enfantine (donc bénigne), peut avoir des complications graves (environ une personne sur 6), telles que les pneumonies et les encéphalites (inflammation du cerveau), voire des séquelles neurologiques graves ou mortelles. De plus, cette maladie grave provoque une sorte d’amnésie du système immunitaire. Ce dernier ne peut plus reconnaître des maladies déjà reçues et donc, ne peut plus lutter contre celles-ci. Cette maladie est toujours bien présente en Europe. En Suisse, à cause de l’absence de vaccination dans certaines familles antivax, la rougeole provoquerait chaque année 40 à 70 encéphalites, et 15 à 40 décès[32].
Le travail d’Andrew Wakefield a été pourtant largement discrédité depuis. Il avait examiné un groupe d’enfants qui avait déjà contracté l’autisme et qui étaient tous vaccinés, sans savoir – ou en refusant de savoir – que les premiers signes d’autisme apparaissent plus ou moins à l’âge de la vaccination. Médecin gastro-entérologue, il ne rencontrait que des enfants avec autisme se plaignant de leurs intestins (on sait que les problèmes intestinaux sont plus fréquents chez les enfants avec un autisme)[33].
Une étude de grande ampleur publiée dans la revue Annals of Internal Medicine a tordu le cou (à cette manipulation – NDLA) et confirmé que le ROR ne déclenche pas l’autisme. Les auteurs, quatre universitaires danois, ont passé en revue les dossiers médicaux de 650.000 enfants nés au Danemark entre 1999 et 2010. Au cours de cette période, 6500 enfants ont développé des troubles du spectre autistique. Les chercheurs ont alors comparé le nombre d’enfants autistes parmi les vaccinés et les non-vaccinés (au Danemark, la vaccination n’est pas obligatoire) et n’ont trouvé aucune différence[34].
Les nombreuses études disponibles n’établissent aucun lien entre le nombre de vaccinations reçues dans la petite enfance ou entre la vaccination ROR et le risque d’autisme[35]. The Lancet a partiellement rétracté l’article en 2004, puis totalement en 2010, après plusieurs révélations : plusieurs enquêtes du journaliste Brian Deer ont montré qu’Andrew Wakefield avait reçu de l’argent de plusieurs parents cités dans l’étude, qui cherchaient des preuves en vue d’une plainte contre les fabricants de vaccins, que des données de l’étude avaient été manipulées, et qu’il avait tenté de déposer un brevet pour un vaccin concurrent. Andrew Wakefield a été radié par l’ordre des médecins britannique[36].
Vaccins contre la dengue
La dengue est la plus fréquente et la plus répandue des arboviroses (maladies virales dues à des arbovirus) ou infections virales transmises par des arthropodes (moustique, moucheron piqueur, tique). Elle est due aux virus de la dengue, transmis à l’être humain par l’intermédiaire d’un moustique diurne. Selon l’OMS, en 2018, 3,9 milliards de personnes dans 138 pays sont exposées au risque d’infection de dengue. Chaque année il y aurait environ 390 millions d’infections dans le monde, dont 96 millions de malades, un demi-million d’hospitalisés (dengue sévère), et 20 000 morts dont une très forte proportion d’enfants[37]. La dengue est une maladie qui progresse partout dans le monde.
Sanofi avait lancé le premier vaccin contre le virus, le Dengvaxia en 2016, mais l’année suivante, le fabricant avait prévenu que le vaccin Dengvaxia pouvait dans certains cas aggraver la maladie. Une analyse à long terme montre qu’il existe des «écarts de performance» entre les personnes déjà infectées par le virus et celles qui ne l’ont jamais contracté. Le vaccin protège effectivement les premières contre la dengue et les manifestations sévères qu’elle peut entraîner. En revanche, chez les personnes vaccinées qui n’ont aucun antécédent de dengue on constate «davantage de cas sévères de dengue» lorsqu’elles sont exposées au virus[38].
Au lieu de les immuniser, le vaccin aggravait l’infection. L’OMS, notamment, en déduit que « le risque d’hospitalisations et de formes sévères de dengue augmente significativement parmi les personnes vaccinées qui étaient séronégatives à la dengue au moment de la première vaccination [39]».
En Europe, le vaccin reste autorisé, mais uniquement pour les personnes de 9 à 45 ans ayant déjà contracté la maladie et vivant dans des régions où elle est endémique. L’OMS conseille de pratiquer un test de dépistage avant la vaccination[40].
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Le Robert 2021 – adjuvant : médicament, produit ajouté à un autre pour renforcer ou compléter son action.
[3] Wikipedia : La myofasciite à macrophages (MFM) est une entité tissulaire caractérisée par des lésions musculaires infiltrées par des macrophages (Les macrophages sont des cellules appartenant aux globules blancs, qui infiltrent les tissus.). La MFM est responsable d’un syndrome pseudo-grippal : douleurs musculaires et articulaires, une fatigue et une légère fièvre. Bien qu’il ne soit pas établi que cette entité histologique soit associée à un quelconque syndrome clinique, certains lui associent des symptômes variables.
[4] France TV Info, 22/12/2020 : Quels vaccins ont été soupçonnés d’effets secondaires graves avant ceux contre le Covid-19 (et qu’en est-il vraiment) ?
[5] Les lipides sont les éléments que nous appelons généralement « graisses ».
[7] Annick Guimezanes, immunologiste et auteur de Vaccination: agression ou protection, citée par Le Figaro Santé, 26/06/2017, Treize questions autour des vaccins.
[11] Centre fédéral d’expertise des Soins de Santé, Belgique, 2019, Analyse coût-efficacité de la vaccination des garçons contre le virus HPV.
[12] Organisation Mondiale de la Santé 14 juillet 2017, Le point sur l’innocuité des vaccins contre le HPV.
[13] France TV Info, 22/12/2020, Quels vaccins ont été soupçonnés d’effets secondaires graves avant ceux contre le Covid-19 (et qu’en est-il vraiment) ?
[14] Odile Launay est vice-présidente du Comité technique des vaccinations (CTV), en France.
[17] LE Figaro Santé, ibid., citant Annick Guimezanes (immunologiste et auteur de Vaccination : agression ou protection ?) et Marion Mathieu (biologiste et coauteure de Vaccination : agression ou protection?)
[18] Organisation Mondiale de la Santé 14 juillet 2017, Le point sur l’innocuité des vaccins contre le HPV.
[19] Fondation contre le cancer, Belgique, Le papillomavirus, qu’est-ce exactement ?
Celles-ci ne datent pas d’hier. Depuis la découverte de la vaccination, des voix se sont élevées pour s’y opposer. En Angleterre par exemple, pays de Jenner, la loi décrétant l’obligation de la vaccination contre la variole avec menaces d’amendes et d’emprisonnement en cas de désobéissance, déclencha des émeutes qui aboutirent au retrait de la loi au milieu du XIXe siècle.
De même, en Algérie, alors colonie française, la population manifesta son opposition sous prétexte qu’on y pratiquait déjà une variolisation populaire, entre le pouce et l’index. En 1904, à Rio de Janeiro, au Brésil, une révolte (Revolta da vacina) fit une vingtaine de morts et plusieurs centaines de blessés.
Quel que soit le pays où les résistances se firent vives, la vaccination fut toujours le prétexte du soulèvement. Mais celles-ci prenaient naissances dans les injustices sociales (colonisation, transformations urbaines, résistances à l’administration et à l’Etat, …), les traditions tribales et les croyances religieuses.
Les familles s’opposèrent aussi à l’utilisation de leurs enfants comme réservoirs de la vaccine. Les expériences négatives de la vaccination bras à bras qui transmettait d’autres pathologies furent un motif de refus de se faire vacciner.
En 1804, deux chercheurs italiens, Gennato Galbiati et Michèle Troia, développèrent une technique qui permettait de cultiver la vaccine sur la peau des génisses. Le recours à la vache comme réservoir de vaccine permit d’abandonner la vaccination bras à bras. Mais cela suscita une nouvelle crainte, celle de l’animalisation et la peur de la transgression de la barrière entre les espèces.
Mais la recherche n’a pas été faite que de réussites et cela aussi explique certainement la méfiance de certains. En 1928, à Lübeck, plus de 70 enfants meurent après une vaccination au BCG. Le procès qui s’en suivit conclura à une « erreur » ; les enfants auraient reçu des bacilles tuberculeux au lieu de la souche atténuée. Depuis certains pays dont les Etats-Unis sont restés méfiants par rapport au BCG.
En 1903, L’Institut Pasteur envoie en mission Emile Roux à Rio de Janeiro afin de faire des expérimentations humaines avec des vaccins contre la fièvre jaune. Trois immigrés européens, un Portugais, un Italien et un Allemand meurent après 8 jours. Le « vaccin » leur a peut-être transmis le microbe de la fièvre jaune.
En 2017, l’arrivée aux Philippines d’un nouveau vaccin contre la Dengue a sauvé la vie de milliers d’enfants et évité 125 000 hospitalisations pour des manifestations sévères de la maladie. Malheureusement, la mort de 19 enfants, due à une infection sévère de Dengue liée au vaccin, a fait chuter la confiance dans la sécurité de TOUS les vaccins. Par peur, beaucoup d’enfants n’ont plus reçu leurs vaccinations de base et il y a eu au moins 477 décès dus à la rougeole.
Quand un vaccin se révèle dangereux en tout ou en partie, ou inefficace, tout l’édifice de la vaccination est malheureusement remis en cause. La médecine n’est pas une science exacte. Même de nos jours il reste de multiples inconnues dans les mécanismes de constitution de l’immunité de l’individu et du groupe social. La pandémie du Covid nous l’a bien démontré.
Plusieurs études ont démontré qu’une partie des Européens n’a pas l’intention de se faire vacciner. Du moins dans un premier temps. Si plus de 80% des personnes interrogées reconnaissent que se faire vacciner permet aussi de protéger les autres et que les vaccins sont rigoureusement testés avant d’être mis sur le marché, près d’un tiers sont persuadés que les vaccins affaiblissent le système immunitaire (31%) ou peuvent provoquer des maladies (38% et près de la moitié (48%) dénoncent un risque d’effets secondaires. Le niveau de connaissances sur les vaccins apparaît comme plus élevé dans les milieux les plus éduqués, les classes supérieures et les urbains[1].
Aujourd’hui le mouvement des antivax (ou « hésitants vaccinaux »[2]) est particulièrement virulent, profitant de la caisse de résonnance que sont les réseaux sociaux où tout et n’importe quoi de diffuse sans avoir pour autant de bases scientifiques. Ils tentent d’influencer les esprits faibles en faisant appel aux théories du complot. Il suffit de voir les événements de janvier 2021 à Washington et un peu partout aux Etats-Unis pour comprendre à quel point ces théories fumeuses touchent les populations peu éduquées.
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Isabelle Marchais, experte associée, Institut Jacques Delors, Paris : Les Européens devant l’hésitation vaccinale, 8/12/2020
[2]RTBF info 08 décembre 2020 : « Ne les appelez plus « antivax » mais « hésitants vaccinaux », nourris par les réseaux sociaux »
Quel avenir voulons-nous pour nos enfants. Ils ont perdu un an de leur jeunesse et cette année perdue, ils ne pourront jamais la récupérer. Ils sont confinés derrière un écran un jour sur deux ou 7 jours par semaine, ne sortent pas ou peu, ont perdu la plupart de leur réseaux sociaux, ne peuvent plus faire la fête, pratiquer du sport, suivre des cours de théâtre, boire un verre avec les ami·e·s, draguer…
Plus de vacances, non plus. Uniquement les murs d’une maison ou d’un appartement. Au mieux ont-ils un jardin ou une terrasse. Au pire, quatre murs et un GSM qui surchauffe et la déprime qui les guette.
Est-ce cet avenir que nous voulons pour eux ? Ou voulons-nous qu’ils retrouvent une vraie vie, celle de leur âge, une vie sociale, une vie amoureuse, refaire du sport, partir en vacances, sortir en boîte, aller au restaurant, …
Pourquoi se faire vacciner ?
L’OMS estime que les vaccins sauvent la vie de 2 à 3 millions de personnes chaque année et « est largement reconnue comme l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les moins coûteuses au monde. Pourtant, on compte encore aujourd’hui dans le monde près de 20 millions d’enfants qui ne reçoivent pas les vaccins dont ils ont besoin [1]».
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, les vaccins sont importants parce que :
À tout âge, les vaccins sauvent des vies et nous protègent[2]
Les vaccins nous défendent contre certaines maladies mortelles. Ils travaillent sur les défenses naturelles de notre organisme pour éviter que nous ne tombions malade. Ils sont un moyen sûr et astucieux pour produire une réaction de protection et nous aider à rester en bonne santé, protégés et forts.
En effet, la vaccination peut VOUS sauver la vie. La Covid-19 a emporté la vie de 2 058 534 personnes au moment où nous rédigeons ce dossier[3], dont 20 675 en Belgique, 72 647 en France, 18 956 au Canada, 8 345 en Suisse, 95 981 au Royaume-Uni, et 414 070 aux Etats-Unis et 215 243 au Brésil, pays qui ont laissé la pandémie se répandre.
Personne ne peut dire qu’il est à l’abri. Des enfants ont été touchés (peu, c’est vrai mais rien de dit que les prochains variants continueront à les épargner).
Le vaccin peut vous sauver la vie mais également protéger votre santé contre de nombreuses maladies invalidantes. Les rescapés du Covid souffrent parfois de pathologies graves et invalidantes. Il ne suffit pas d’en réchapper, encore faut-il que le virus ne se soit pas attaqué à certains organes, les fragilisant pour le reste de notre vie. D’après les premières estimations, entre 15 et 25% des malades du Covid seraient affectés sur le long terme. En incapacité totale, certains ont perdu ou s’apprêtent à perdre leur emploi[4].
Bien que la majorité des enfants de nos jours soient vaccinés, il est reste beaucoup trop qui sont laissés de côté.
Ce sont souvent les plus à risque – les plus démunis, les plus en marge, ceux qui sont touchés par les conflits ou contraints de quitter leurs foyers – qui sont systématiquement oubliés par la vaccination, une situation que l’on ne peut accepter. Si ces enfants tombent malades, ils sont exposés aux conséquences sanitaires les plus graves et sont les moins susceptibles d’avoir accès à des traitements et des soins pouvant leur sauver la vie.
Se protéger soi-même et protéger ceux qui nous entourent sont deux bonnes raisons de se faire vacciner. Tout le monde ne peut pas être vacciné – notamment les nourrissons, trop jeunes pour recevoir un vaccin, les personnes âgées exposées à des maladies graves et les personnes déjà très malades. Pour que ces personnes soient protégées, il est primordial que les autres se fassent vacciner.
Nous vacciner, c’est aussi protéger les plus vulnérables. Lorsque le nombre de personnes immunisées est suffisant, le virus cesse de circuler. De ce fait, chaque individu vacciné est protégé mais également la collectivité. Dès lors, pour obtenir l’immunité collective (pourcentage d’une population qui est immunisée et donc protégée contre une infection, amenant progressivement le virus à l’extinction), on estime qu’il faut 50% de personnes vaccinées pour la grippe. Les 50 % restants sont protégés du fait que la grippe ne se propagera pas parmi les personnes vaccinées. Il faut que cette immunité soit au moins 70% pour la Covid-19. Mais cela reste incertain. Il n’est pas impossible qu’il faille plus de personnes vaccinées encore. L’OMS précise à ce sujet que « Tant que nous ne comprendrons pas mieux l’immunité au virus de la COVID-19, il ne sera pas possible de savoir quelle proportion d’une population est immunisée et combien de temps cette immunité dure, et encore moins de faire des prévisions pour l’avenir. Ces interrogations devraient exclure toute idée visant à renforcer l’immunité au sein d’une population en laissant le virus se propager[5]. »
Comme le dit l’OMS, tout le monde ne peut pas être vacciné : les nourrissons, les femmes enceintes ou allaitantes, certaines personnes atteintes d’allergies graves, des personnes qui ont de graves troubles de la coagualtion, par exemple. De même, pour des raisons probablement génétiques, les vaccins ne fonctionnent pas chez certaines personnes qui, même vaccinées, développent la maladie. L’objectif d’atteindre l’immunité collective permettra à celles et ceux qui ne peuvent pas recevoir la vaccination au début de celle-ci, ou pour des raisons médicales (allergies graves, …) d’être protégés, grâce à nous.
Il en est de même pour nos systèmes de santé qui souffrent actuellement de l’importance des cas de Covid-19. Au plus jeune on est vacciné (toute maladie confondue) au moins l’on risque de contracter des maladies infectieuses et donc, au moins l’on sera à charge de nos systèmes de santé. Le personnel pourra, dès lors se concentrer sur les patients atteints de pathologies graves. La Covid-19 a jeté un voile sur de nombreux malades qui n’ont plus osé se faire soigner dans les hôpitaux par crainte de contracter le virus. Leurs pathologies risquent fort de s’être aggravées avec des pronostics vitaux qui seront engagés, alors qu’ils ne l’auraient peut-être pas été si l’épidémie n’avait pas engorgé nos hôpitaux. En résumé, on se vaccine pour se protéger et pour protéger les autres.
Tous les composants présents dans un vaccin en garantissent l’innocuité et l’efficacité pour vous et votre famille. Les composants des vaccins peuvent paraître étranges lorsqu’on les voit énumérés sur une étiquette, pourtant beaucoup d’entre eux sont présents naturellement dans le corps humain, l’environnement et dans les aliments que nous consommons.
Les vaccins, on l’a vu, sont rigoureusement testés. Les essais cliniques ont mobilisé des dizaines de milliers de volontaires et les résultats démontrent l’efficacité de ces vaccins. Les molécules d’ARNm sont présentes dans notre corps et participent à la production de protéines sans lesquelles notre vie serait impossible. Il y a des effets secondaires, comme pour tous les vaccins, mais actuellement, rien de permet de croire qu’ils seraient dangereux sur le moyen ou le long terme. La balance entre la vaccination et la contamination par la Covid-19 penche très largement pour la vaccination.
Maintenant, c’est à nous de voir et de faire la balance entre notre intérêt et celui des autres, principalement celui de nos enfants et des personnes les plus fragiles. Alors que l’on soit « antivax » sans trop savoir pourquoi, à part quelques rumeurs infondées sur des réseaux fécaux, ou hésitant·e, il nous reste à tout mettre dans la balance. Nous avons deux mains : on place nos croyances dans celle qui est à l’extrême-droite et on place l’intérêt des enfants, des jeunes, des systèmes de santé et de la société en général côté cœur, dans la main gauche. A nous de voir la main qui sera la plus lourde. Elle nous dira qui nous sommes et si tu nous avons ou non du cœur. Dans l’affirmative, il ne nous restera plus qu’à retrousser la manche.
Pour cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[2] Les vaccins protègent nos enfants, dans toutes les communautés et dans tous les pays, et préviennent les flambées de maladies à prévention vaccinale. Lutter contre chaque flambée qui se déclare est onéreux et inefficace, et cela coûte des vies. L’unique riposte durable est la prévention : en faisant en sorte que chacun soit vacciné, à temps, avec le bon vaccin, tout au long de sa vie.
Le commerce est appelé équitable
lorsqu’il ne lèse personne, producteur, acheteur, vendeur, client et environnement.
Il s’agit d’un échange économique qui respecte les intérêts des producteurs
mais également de tous les acteurs de la chaine et l’avenir de leurs enfants. Les
organisations du commerce équitable, regroupées internationalement au sein de
FINE[1]
ont adopté une définition commune du commerce équitable en 2001 : « Le Commerce Equitable est un partenariat
commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial.
Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions
commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
marginalisés, tout particulièrement au Sud. »
Le principe fondateur du commerce
équitable est donc de donner la garantie aux petits producteurs de
commercialiser leurs produits à des prix qui leur permettent de couvrir les
coûts de production en encourageant le développement durable aussi bien sur un
plan social qu’environnemental. De cette manière, ils sont également à l’abri
des soubresauts du marché et connaissent une certaine stabilité des prix, ainsi
que des conditions avantageuses de paiement. Il n’est pas rare non plus de
profiter de préfinancement, afin d’éviter à ces producteurs/artisans de brader le
prix de leurs produits ou de les obliger à recourir à un prêt bancaire à un
taux très élevé.
Le commerce équitable combat le travail des enfants
Un des objectif du commerce
équitable est de permettre aux familles d’avoir des revenus suffisants pour vivre
sans être contraintes de faire travailler leurs enfants, mais également en leur
permettant d’avoir accès à l’enseignement. Ces familles reçoivent un prix
minium qui leur est garanti (elles reçoivent même des primes de développement)
et peuvent engager une main d’œuvre adulte pour les aider à la production. Les
primes de développement versées aux coopératives leur permettent de financer
des projets sociaux (création d’écoles, de dispensaires, …)
Les organisations qui importent
les produits équitables se sont engagées à soutenir les coopératives du Sud à
lutter de manière efficace et durable contre les pires formes de travail des
enfants. En Afrique de l’Ouest,
particulièrement dans le secteur du cacao où les pires (formes) de travail des enfants sévissent de manière
extrêmement préoccupante, ces partenaires de commerce équitable redoublent d’efforts
pour les combattre en s’attaquant aux principales causes du problème :
l’extrême pauvreté, l’inexistence
d’opportunités économiques et le manque d’éducation.[2].
Le mouvement Fairtrade/Max
Havelaar interdit catégoriquement le
travail des enfants dans ses cahiers des charges. Il met également en place des
programmes de prévention sur le terrain, en partenariat avec des ONG
spécialisées. L’objectif : garantir le respect des droits des enfants et leur
vie au sein d’environnements sûrs et protecteurs[3].
Pour Artisans du Monde, « au -delà du
refus du travail
des enfants expressément
stipulé dans ses
textes, les organisations
partenaires du commerce équitable s’attaquent directement à la
principale cause du travail des enfants c’est-à-dire la pauvreté. Le commerce
équitable repose sur une relation de partenariat stable, négociée et durable
avec des organisations
de producteurs et productrices.
Ces organisations jouent
un rôle important dans la détermination des
programmes de lutte contre ces pratiques. En plus d’un contrôle, les
organisations développent avec les producteurs et productrices des activités de
sensibilisation, de formations et d’accès à l’éducation. [4]»
Le label Ecocert Fair Trade garantit
de bonnes conditions de travail pour l’agriculteur et comprend également une
série de critères écologiques. Il offre également un soutien financier à
l’agriculteur et sa communauté, permettant aux familles de scolariser leurs
enfants.
Oxfam a une approche sans doute
plus pragmatique, le monde ne s’étant pas fait en un jour : Face au travail des enfants, le dialogue et
le respect s’imposent entre les organisations du commerce équitable et leurs
partenaires. Dans un environnement historique, socio-économique et culturel
différent, le travail des enfants, en effet, est souvent perçu comme un
excellent moyen pour les sortir de la précarité et de l’exclusion. Rien
d’étonnant donc à ce que certains de nos produits soient le fruit du travail
des enfants. Tout est par contre mis en oeuvre pour aider nos partenaires à
lutter de manière efficace et durable contre les pires formes de travail qui
portent directement préjudice au développement de l’enfant.[5]
Le commerce équitable soutient les familles et la planète
Les
acheteurs s’engagent à payer un prix équitable aux producteurs, afin de leur
permettre de vivre décemment.
L’objectif du commerce équitable
est d’assurer une rémunération des producteurs qui soit juste et décente
indépendamment de leur statut : producteurs indépendants ou travailleurs
salariés. En plus de couvrir les coûts de production, et d’assurer une
rémunération couvrant les besoins fondamentaux des producteurs et des travailleurs
ainsi que de leurs familles, le prix d’achat permet l’amélioration de leurs
niveaux de vie, de scolariser leurs enfants, de dégager une marge pour les
investissements nécessaires tels que les outils de production et contribue à la
satisfaction des besoins collectifs : éducation, santé, infrastructures,
renforcement des organisations de producteurs…
De
leur côté, les producteurs s’engagent également
Le commerce équitable se destine
à des petits producteurs ou artisans défavorisés ; désireux de faire tourner
leur entreprise autrement, ils ont mis en place des organisations
(coopératives, associations villageoises…) et souhaitent contribuer ainsi au
développement économique et social de leurs membres et de leur communauté.
Le commerce équitable peut également
se mettre en place dans des entreprises où les travailleurs sont organisés
collectivement et où l’employeur est prêt à leur transmettre les revenus
supplémentaires générés par le commerce équitable.
Les organisations de producteurs
et les producteurs employeurs respectent les principes du droit national et
local[6].
Des programmes d’actions précis ont été mis en place par les organisations de
producteurs et les producteurs employeurs : les produits doivent être conçus et
élaborés selon des processus respectueux de la santé des populations et de
l’environnement. Peu de pollution se dégage du commerce équitable. Oxfam nous
informe : « Le transport n’occupe
qu’une faible part dans le bilan Carbonne d’un produit. La plupart des produits
équitables arrivent d’ailleurs par bateau, un mode de transport à faible
émission de gaz à effet de serre. » C’est un mode de production respectueux de l’environnement : au niveau
agricole, la plupart des produits équitables sont issus d’une agriculture
paysanne à petite échelle et diversifiée. Il s’agit le plus souvent de cultures
traditionnelles favorables à la biodiversité, comme le riz violet de Thaïlande,
la quinoa rouge de Bolivie, et faiblement mécanisée. De plus, les critères des
labels équitables encouragent des méthodes de production durables : absence
d’OGM, réduction des pesticides, lutte intégrée, réduction des consommations en
eau, etc… Les produits issus de l’artisanat ont un impact sur l’environnement
moins lourd que les produits industriels, en particulier ceux qui valorisent
les ressources naturelles locales ou le recyclage de produits. Chez nous, il
n’y a pas d’équivalent local pour les produits tropicaux de consommation
courante. Comme par exemple le café, le thé, le cacao, les bananes…
Nous pouvons changer nos critères d’achats
Acheter
des produits du commerce équitable…
Ils ne sont pas nécessairement
plus chers. Oxfam nuance cette idée reçue. D’après une étude comparative
réalisée en 2011, un peu plus de trois produits équitables Oxfam sur quatre se retrouvent
dans la moyenne des prix du marché conventionnel. C’est un circuit court, avec
un seul intermédiaire entre consommateurs et producteurs. Combiner salaire
décent et bien-être de nos producteurs-partenaires avec la qualité des produits
constitue notre priorité.
…
Mais aussi, penser au futur de nos enfants
Changer nos modes d’achats et
préserver LEUR planète
Dans certains domaines
d’achats, comme la mode ou le textile, le critère déterminant pour les
acheteurs est le prix. Depuis les années 60, le consommateur occidental
n’achète plus dans l’idée d’utiliser jusqu’à l’usure, mais veut être en phase avec les canons de la mode[7].
Ensuite, les soldes sont le moment de l’année où les commerçants font les plus
gros chiffres d’affaire. Un consommateur sur trois réserve les deux tiers de
son budget textile aux soldes[8].
Pour les commerçants, ces périodes sont devenues les plus importantes de leur
année. Croire qu’ils vendent sans plus faire de bénéfice, uniquement pour
écouler leurs stocks, est utopique. Au mieux vendent-ils à un prix un peu plus
proche de leur prix d’achat, lui-même influencé par le trop faible prix de la
main d’œuvre offerte aux travailleurs des entreprises textiles des pays où les
usines ont été délocalisées.
Manger
équitable, mais aussi bio ou Local pour mieux consommer
Une grande quantité de nourriture
est achetée chaque jour. Fruits et légumes frais, poisson, viande, pâtes,
boissons, yaourt, surgelés, conserves… En moyenne quelques 18 kg d’aliments par
semaine et par ménage vident le porte-monnaie.
Nous devons apprendre à nous
poser les bonnes questions pour devenir de véritables consommateurs. Un exemple
simple, nous consommons quasi chaque jour des fruits et des légumes. Mais pour
autant, qui s’interroge de manger des fraises et des cerises à noël, d’avoir
dans son assiette des pommes de terre du Pérou, des haricots du Kenya et
d’avoir des kiwis toute l’année? Si cela n’est pas néfaste pour la santé,
peut-on en dire autant en ce qui concerne l’environnement ?
Nos habitudes alimentaires
provoquent un impact sur la planète. Manger en octobre une poire issue d’un
verger flamand ou se régaler de framboises importées de Grèce en février, n’est
pas équivalent sur le plan environnemental et l’avenir de nos enfants. Le
parallèle existe entre une salade produite en pleine terre ou une salade élevée
sous serre chauffée…
Etre un consommateur responsable,
c’est s’interroger sur ses achats au quotidien en termes écologiques mais
surtout humains. Il s’agit de concilier qualité, responsabilité et respect de l’environnement
mais également des humains les plus fragiles qui vivent sur la même planète que
nous.
En conclusion
Tout est dans tout. Nos modes de
consommation influent sur le destin des autres êtres humains. En termes de
pollution, bien évidemment, mais aussi et surtout en termes de respect des
Droits fondamentaux de tous les êtres humains, en commençant pas celui des
enfants. Même si, à des milliers de kilomètres, nous n’avons pas la possibilité
de supprimer leur exploitation d’un coup de baguette magique, nous avons un
tout petit pouvoir. Lutter à notre échelle, jour après jour, en faisant le
choix de produits équitables qui nous garantissent de lutter contre le travail
des enfants, soit en l’interdisant, soit en donnant progressivement aux
familles les moyens de scolariser leurs enfants. Et le commerce équitable est
une bonne alternative, pas nécessairement plus chère.
Mais il est également d’autres
pistes à explorer. Changer nos modes de consommation. Un vêtement ne doit pas
suivre la mode. Il doit nous représenter, nous tels que nous sommes, loin du
« faire comme tout le monde »,
loin de la mode. Cela aussi, c’est important car nous avons la missions
d’éduquer nos enfants à être eux-mêmes et non ce que la mode et la publicité
veulent qu’ils soient. Alors, commençons par leur montrer l’exemple.
Eduquons-les à refuser toute forme de publicité aliénante et à se construire en
fonction de leur seule personnalité.
Et puis, le commerce équitable,
ce n’est pas qu’avec les pays du Sud. C’est aussi avec les artisans de chez
nous et leurs familles. Revenons à nos essentiels. En achetant, par exemple,
chez des agriculteurs et maraîchers bios, chez des ébénistes, des bouchers,
boulangers, céramistes, etc., nous créons de l’emploi local. Nombre de familles
sont précarisées. Chaque fois qu’un emploi moins qualifié – mais décemment payé
– est créé, cela assure aussi l’avenir de nos propres enfants. Cela participe
de l’effet « boule de neige ». Ici aussi, des familles qui sortent de
la pauvreté seront mieux à même de soutenir la scolarité de leurs enfants, leur
éducation et leur qualité de vie.
[1] FINE
est le réseau informel des 4 fédérations internationales du commerce équitable.
[2]
Oxfam 2010, l’exploitation des enfants n’est pas une fatalité
[3]
Frairtrade, Max Havlange France, La lutte contre le travail des enfants, une
priorité du mouvement Fairtrade/Max Havelaar, https://maxhavelaarfrance.org/le-commerce-equitable/nos-champs-dactions/lutter-contre-le-travail-des-enfants/
[4]
Artisans du Monde, Travail des enfants et commerce équitable, Fiche
d’information « Travail des enfants et commerce équitable » Campagne de
mobilisation « D’autres horizons sont possibles » octobre-novembre 2019
[6]
Respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
suivantes :
Liberté d’association et de négociation collective :
Convention N°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical
(1948) et convention N°98 sur le droit d’organisation et de négociation
collective (1949)
Elimination de toute forme de travail forcé ou
obligatoire ; Convention N°29 sur le travail forcé (1930) et convention N°105
sur l’abolition du travail forcé (1957)
Abolition effective du travail des enfants :
convention N° 138 sur l’âge minimum (1973) et convention N°182 sur les pires
formes de travail des enfants (1999)
L’élimination de la discrimination en matière d’emploi
et de profession ; Convention N°100 sur l’égalité de rémunération (1951) et
convention N°111 concernant la discrimination (emploi et profession) (1958)
[7]
Lucile Bernadac-Coudert, Eline Nicolas, Comment lutter contre le travail des
enfants chez ses sous-traitants ?
Dans son film et son livre « Notre poison quotidien », Marie-Monique Robin interroge Philippe
Grandjean, professeur de santé environnementale à l’université de Harvard, et
son collègue Philippe Ladrigant, de l’école de médecine Mont-Sinaï de New York,
qui parlent d’une « épidémie silencieuse »
due à la pollution de l’environnement (donc aussi la pollution de la nourriture
par les additifs posant problème à la santé et à l’environnement) : Si leur constat concerne les nombreux
troubles neurologiques qui touchent les enfants – autisme, troubles de
l’attention, hyperactivité, retard mental -, il peut s’appliquer à toutes les
autres maladies dont souffrent des centaines de milliers d’enfants nés dans les
pays dits « développés », en raison de leur exposition aux poisons chimiques
qui peuplent leur environnement, y compris le ventre de leur mère.
Et de rappeler que les enfants ne sont pas de « petits adultes ». C’est tellement
vrai, continue-t-elle, que le prix payé
à la pollution de l’air, de l’eau et à la contamination par le plomb des enfants
et les jeunes de moins de 20 ans s’élève,
chaque année en Europe à 100 000 morts (soit 34% des décès de cette tranche
d’âge).
Les enfants mangent et ingèrent proportionnellement plus d’additifs que les adultes
C’est ce que semblent ignorer les industriels qui ne font pas
de différence entre enfants et adultes, proposant la même nourriture
ultratransformée à tout le monde, à partir du moment où l’enfant est capable de
tout manger. Malheureusement pour lui,
ses voies de détoxification sont moins développées, l’organisme de l’enfant est
moins capable de métaboliser et d’éliminer les polluants. (…) En outre, le
processus de transformation des aliments préparés pour les enfants tend aussi à
augmenter la concentration de résidus de pesticides[1].
Le plus inquiétant, explique Anne-Corinne Zimmer, tient à ce
que les substances chimiques ne se contentent pas de passer dans l’organisme
(ce qui peut prendre de quelques heures à quelques années), mais qu’elles y
sont actives. Elles exercent une activité
chimique sur l’organisme humain, en fonction de leurs caractéristiques propres
et selon leurs affinités avec des cibles variées en créant des désordres,
notamment, pour plusieurs substances les plus préoccupantes, au niveau du système
endocrinien ou en endommageant des processus cellulaires vitaux[2].
Et le pire, poursuit-elle, c’est
que leur impact donne toute sa mesure au cours du processus de développement et
de croissance de l’organisme, du stade fœtal à la puberté. Les effets du développement
du fœtus in utero et jusqu’à l’après puberté suivent un schéma précis
d’évolution et de maturation que l’action de ces substances toxiques est
susceptible d’altérer, de modifier, de déséquilibrer.
Enfin, les enfants sont proportionnellement plus lourdement
exposés par unité de poids corporel. LA teneur en additifs dans les aliments
ultratransformés est calculée sur l’exposition sensée être admise au cours
d’une vie d’adulte. Les organismes de 3 à
15 kilos sont, de fait, soumis à une charge de polluants à ceux d’un adulte de
60 kilos (ils se nourrissent d’aliments identiques). Le métabolisme des petits enfants est immature et n’a pas la capacité qu’ont les adultes
d’éliminer les agents chimiques. L’absence de flore intestinale chez les
nouveaux-nés qui boivent le lait maternel de leur maman nourrie en partie avec
des aliments ultratransformés, amplifie la distribution de ces éléments
chimiques à travers le corps du bébé au travers de la paroi gastro-intestinale.
Certains éléments peuvent atteindre le système nerveux car la barrière
hémato-encéphalique, qui contrôle le
passage et la diffusion dans le système nerveux central des substances
circulant dans le sang ne parvient à maturité que dans la troisième année[3].
Les adolescents sont aussi particulièrement concernés. L’adolescence est en effet la dernière
période de croissance rapide et le moment de la complète différenciation de
l’appareil reproducteur. Les expositions aux pesticides, neurotoxiques,
perturbateurs endocriniens, allergènes, à cette période de maturation peuvent
alors s’avérer critiques[4].
Hyperactivité et
troubles de l’attention
L’hyperactivité chez les enfants se développe de manière
inquiétante. Selon certaines études, l’adjonction, dans la nourriture
ultratransformée, aurait un lien notamment avec le syndrome de troubles
déficitaires de l’attention/hyperactivité (TDA/H)[5].
Malheureusement, leur poids scientifique
n’est pas suffisant pour convaincre qu’un tel risque menace l’ensemble de la
population, enfantine en particulier.
En 2007, une étude randomisée, contrôlée par placebo, en double-aveugle a été effectuée, à la requête de la Food Standards Agency britannique, chez quelque 300 enfants de 3 ou 8/9 ans par un groupe de chercheurs de l’Hôpital universitaire de Southampton. Plus de 150 enfants de 3 ans et 144 enfants de 8 à 9 ans ont participé à l’étude. Ils ont consommé des boissons contenant soit du benzoate de sodium[6] et un additif/colorant alimentaire, soit un placebo[7]. Le comportement « hyperactif » a ensuite été évalué d’après les observations d’enseignants et des parents, ainsi que par un test d’attention.
Pour 85% des enfants ayant consommé des boissons avec
colorants, les scores d’hyperactivité étaient significativement plus élevés que
pour les enfants ayant bu le placebo.
Les auteurs
concluent que l’administration orale de mélanges de colorants alimentaires (6
au total) et de benzoates induit des manifestations d’hyperactivité, des effets
statistiquement significatifs mais relativement faibles et marqués par une
forte variabilité interindividuelle[8].Les résultats présents
(…) apportent des éléments solides pour montrer que les additifs alimentaires
exacerbent les comportements hyperactifs (inattention, impulsivité, suractivité)
chez les enfants au moins jusqu’à la mi-enfance[9] ».
Ces résultats montrent que les effets délétères ne sont pas
uniquement observés chez les enfants présentant une hyperactivité extrême (le
TDAH) et qu’ils peuvent aussi être observés dans la population générale et à
travers la gamme de sévérité de l’hyperactivité », ajoutent-ils.
Les aliments
transformés ont un impact environnemental très important
Selon le magazine 60 millions de consommateurs de
juin/juillet 2020[10],
une étude australienne parue en janvier 2019 montrait que la consommation d’aliments ultratransformés contribuait à
plus d’un tiers des effets environnementaux liés à l’alimentation. En France,
l’empreinte carbone des produits alimentaires industriels est d’environ 9,1
millions de tonnes de CO2, hors transport. Les produits qui ont des facteurs de
consommation d’énergie et d’émissions les plus élevés sont les pommes de terre
transformées (purée, chips, frites, …), les boissons alcoolisées distillées,
les plats préparés et le sucre.
Les
contrôles sont inefficaces, ne protègent pas les consommateurs et encore moins
les enfants
L’organisme français de défense
des consommateurs UFC-Que Choisir estime que l’évaluation au niveau de
l’EFSA « consiste généralement en une simple relecture d’études fournies par les
fabricants d’additifs eux-mêmes » et laisse planer « un doute sur la transparence et
l’exhaustivité des recherches menées par des industriels, qui ont tout intérêt
à ne présenter que des travaux permettant à leurs molécules d’être acceptées ».
En juin 2019, la Commission
européenne a jeté la balle dans le camp de l’AFSCA en l’accusant de ne pas suffisamment
contrôler les additifs alimentaires. L’Afsca à son tour s’est défendue devant la
Commission en mettant en avant une réglementation européenne trop complexe,
donnant lieu à des divergences d’interprétation avec les entreprises et demande
à « la Commission européenne de clarifier ses règles » .
Bref, des organismes de contrôle
qui se renvoient la balle face à leur laxisme n’augure rien de bon pour les
consommateurs que nous sommes.
Un quart des additifs alimentaires
autorisés dans les produits alimentaires en Europe sont à bannir, compte tenu
des « risques » qu’ils présentent pour la santé, selon une
compilation de résultats d’études publiée en octobre 2018 par l’organisme de
défense des consommateurs UFC-Que Choisir (France) .
L’association, qui estime que
l’évaluation des additifs au niveau européen « s’enlise faute de moyens
humains, financiers et analytiques », a décidé de passer en revue des
études publiées par l’Agence européenne de sécurité des aliments (AESA),
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC). Nitrates et nitrites présents dans le jambon
(E249, E250, E251, E252) présentant un risque accru de cancer du côlon,
caramels au sulfite d’ammonium (E150c, E150d) suspectés d’être cancérigènes, ou
encore colorants azoïques présents dans les confiseries (E102, E104, E110, E122,
E124, E129) risquant de rendre les enfants hyperactifs, sont ainsi pointés du
doigt .
Que pouvons-nous faire ?
Nos habitudes
alimentaires ont considérablement évolué ces 50 dernières années, écrit 60 millions de consommateurs[11].
De plus en plus de repas sont pris en
dehors du domicile (3/4 en moyenne par semaine en 2018) et nous passons moins
de temps dans la préparation des repas.
Le risque est grand pour les enfants qui ingèrent souvent la
viande et le poisson sous forme de plats surgelés. Et, continue la revue, la consommation de sandwiches, pizzas,
quiches et autres pâtisseries salées est aussi en hausse. Il ressort également
que les produits agroalimentaires industriels représentent la majorité de ces
aliments transformés (les deux tiers chez les enfants et la moitié chez les
adultes)[12].
De même, nous consommons des aliments de plus en plus
diversifiés qui peuvent provoquer des réactions allergiques : fruits
exotiques, comme le sésame ou les noix de pécan. Les fruits et légumes cultivés
intensivement produisent des protéines de stress (« des profilines »)
très allergisantes[13].
Dans le doute, il serait raisonnable de manger beaucoup moins
d’aliments ultratransformés, voir même les supprimer totalement. Même si elles
ne permettent pas de conclure à un lien de cause à effet, les recherches ont
démontré une relation significative entre une alimentation riche en aliments
ultratransformés et des risques importants pour la santé.
La parade commence à être connue. Elle se fait en 3 étapes :
Lire les étiquettes et bannir tout ce qui est dangereux. Il existe des applications gratuites pour téléphones portables qui permettent de savoir ce qu’il y a dans un produit (exemple : Yuka, Open Food Facts, scan Eat, Is my Food Good, ou Kwalito). Ces applications ont leurs avantages et leurs défauts mais permettent de se faire une idée sur la quantité d’additifs présents dans les produits, et ce avant de les acheter. Mais, même sans ces applications, il s’agit d’avoir du bon sens :
Les aliments sont classés par ordre décroissant de présence (poids) dans l’aliment ;
Plus la liste est longue, plus il y a de chances que le produit soir ultratransformé ;
Les produits sont-ils des produits naturels ou industriels (type cracking)[14] : Protéines de lait, hydrolysat, peptides, amidon modifié, sirop de glucose, arômes… ? Autant de composants dont on ne connaît ni la couleur ni les effets sur la santé ;
Repérez les additifs, soit sous leur appellation officielle E… ou sous leur nom scientifique, grâce aux applications gratuites ;
Manger et boire le moins d’aliments ultratransformés possibles et consommer le plus d’aliments bios possible (le bio cuisiné soi-même coûte moins cher que les aliments ultratransformés. C’est tout bénéfice pour le portefeuille et… la santé des enfants) ;
Cuisiner soi-même ! Malheureusement, le temps consacré à la préparation des repas ne cesse de diminuer. Pourtant, préparer un repas n’est jamais une perte de temps et est même un plaisir, si on pense au nombre d’émissions culinaires suivies massivement à la télé ou sur Internet. Cuisinons ; la télé et les réseaux sociaux peuvent attendre. Ils sont moins importants que nos enfants.
Cuisiner soi-même permet d’offrir à nos enfants une nourriture de meilleure qualité que la nourriture industrielle, c’est également plus savoureux et plus économique.
La nourriture industrielle est un piège. On nous la vend au détail, mais il suffit de regarder son prix au kilo pour en être convaincu. Cependant, les aliments qu’elle contient sont de très basse qualité et ne coûtent pas cher du tout aux industriels.
Enfin, c’est un exemple à montrer à nos enfants qui leur permettra probablement d’éviter un cancer quand ils auront 50 ans. Encore mieux, le WE proposer aux enfants de participer à l’élaboration des repas. De même, en semaine, habituons-les à faire leurs tartines (si, si… le pain et les croûtes bios c’est bon). Apprenons-leur à éviter les sucres ajoutés pour les repas et collations.
Petit déjeuner en danger
Le petit déjeuner des enfants est en danger. Pains au lait,
brioches et autres biscottes industrielles, corn flakes, granola et céréales
fourrées… D’après une enquête du site lanutrition.fr, le rayon petit déjeuner
renferme plus de 90% d’aliments ultratransformés. Or ce repas est l’un des plus
importants pour l’organisme après le jeûne de la nuit. Il y a donc une vraie
urgence à revenir à des produits traditionnels, bruts et peu transformés comme
le pain, le beurre, le miel ou la confiture bio. Ni plus chers, ni plus
chronophages à préparer, mais les bénéfices pour la santé, eux, sont bien réels[15]
.
Interpelons
les partis politiques démocratiques : il s’agit d’une situation inadmissible !
La démission des
partis politiques : une réglementation au service de l’industrie
Dans son livre Notre
poison quotidien, Marie-Monique Robin dénonce le principe de « Dose
journalière acceptable » (DJA) : « Le système réglementaire qui
est censé protéger la santé publique contre les effets des produits
cancérigènes ne fonctionne pas. (…) Le principe de la dose journalière
acceptable, qui présente l’outil principal de la réglementation des produits toxiques
contaminant la chaîne alimentaire, protège davantage l’industrie que la santé
des consommateurs[16]. »
La DJA ne repose sur aucune étude scientifique, mais cela n’empêche pas les
toxicologues et gestionnaire du risque chimique d’y faire constamment référence.
Il s’agit, poursuit-elle, d’une « décision
arbitraireérigée en concept
pseudo-scientifique pour couvrir les industriels et protéger les politiciens
qui ont besoin de se cacher derrière des experts pour justifier leur action. La
dose journalière acceptable est un artefact[17]
indispensable pour ceux qui ont décidé qu’on a le droit d’utiliser des produits
chimiques toxiques, y compris dans le processus de la production
alimentaire ».
Actuellement, la loi permet plus d’additifs qu’il n’est
nécessaire. La liste d’additifs existante et autorisée devrait donc pouvoir
être fortement revue à la baisse autant concernant le nombre d’additifs que les
doses autorisées[18].
Interpelons nos élus : un
petit mail, une lettre, …
Chaque parent – et donc tout citoyen
– a le devoir d’interpeler les partis
politiques démocratiques afin de leur demander d’agir pour protéger les
enfants. Votre vote est important pour eux. Il est donc nécessaire de réclamer
une législation nationale ET européenne plus rigoureuse. Celles-ci doivent se
conformer aux principes généraux suivants :
Les additifs doivent être exempts de risques pour la santé, compte tenu de
l’état actuel des connaissances scientifiques.
Ils ne peuvent être utilisés que s’ils sont techniquement indispensables,
c’est-à-dire s’il n’y a pas d’autre solution efficace.
Ils ne peuvent masquer des défauts de qualité et leurrer le consommateur
sur la nature et la composition réelles du produit[19].
Comme le préconise l’Union Française des Consommateurs, c’est à cette autorité de contrôle « de mettre en œuvre une évaluation réellement indépendante de la dangerosité des additifs, à partir d’études financées par un fonds abondé par les fabricants »[20] afin de mieux nous protéger, nous et nos enfants, de tous les additifs alimentaires reconnus à risques ou plutôt de tous les polluants alimentaires !
[5] Manuel Diezi, Thierry Buclin, Jacques Diezi, 2011, Additifs
alimentaires et troubles de l’attention/hyperactivité chez l’enfant,
Paediatrica, vol. 22 N°5.
[6] E211, d’origine chimique, rarement végétale. Utilisé dans les boissons
sucrées et les confitures. Risques important d’allergies, excitation,
irritation des yeux, insomnies, troubles de la croissance, hyperactivité,
aurait des liens avec la leucémie (Hélène Barbier du Vimont, Additifs alimentaires, ce que cachent les
étiquettes).
[7] Hélène Barbier du Vimont, Additifs alimentaires, ce que cachent les
étiquettes
[8] Manuel Diezi, Thierry Buclin, Jacques Diezi, 2011, ibid.
[9] The Lancet, publication en ligne du 6 septembre 2007
[10] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, Alimentation
industrielle, comment elle nuit à notre santé. Manger sans s’empoisonner.
[11] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, ibid.
[12] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, ibid.
[14] Envoyé Spécial, France 2, 13 septembre 2018 « Alerte aux faux aliments
», C’est l’une des techniques les plus
secrètes des géants de l’agroalimentaire. Elle consiste à fractionner les
aliments non transformés (lait, fruits, céréales, etc.) en dizaines de poudres
et de sirops pour refabriquer d’autres aliments. « On fabrique des viandes qui
ressemblent à du poulet mais qui ne contiennent absolument pas de viande de
poulet.
[15] Cité dans 60 millions de consommateurs, juin/juillet 2020
[17] Larousse : Structure ou phénomène d’origine artificielle ou
accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène
naturel. Altération du résultat d’un examen due au procédé technique utilisé.
[18] Test-Achats, Les additifs ajoutés aux denrées alimentaires:
réglementation plus restrictive.
La plupart des aliments préparés
ou préemballés que nous achetons contiennent des additifs alimentaires, parfois
en grand nombre. Ils peuvent avoir des effets extrêmement néfastes pour notre
santé. Certains sont cancérigènes, d’autres sont des perturbateurs
endocriniens, d’autres enfin sont susceptibles de provoquer des troubles
neurologiques.
Pour se rendre compte de la quantité d’additifs qui sont mélangés aux aliments que nous achetons, il suffit de jeter un œil sur la liste des ingrédients imprimée, souvent en tout petit et qui se trouve sur l’emballage. Dans cette liste on trouve généralement une série de numéros commençant par un E (Par exemple, le E102 est la Tartazine qui est suspectée de provoquer des troubles du comportement et de l’attention chez les enfants[1]. Ou le E150c, le Caramel ammoniacal, caramel issu de sucres chauffés en présence d’ammoniaque, qui est un colorant brun et est suspecté d’être cancérigène[2]). Les consommateurs, commençant à se méfier de la liste des E, ont parfois poussé les fabricants à éviter d’inscrire les additifs par leur classification européenne.
Leur imagination n’ayant pas de limites et pour ne pas dégoûter les consommateurs de leurs produits les a conduits à inscrire le nom scientifique de l’additif qui, la plupart du temps, ne dit rien aux consommateurs. Comme, par exemple, le Carboxyméthylcellulose qui ne vous dira sans doute rien et c’est bien ce qu’ils espèrent. Dans la liste des E, il occupe le rang 466 et est suspecté d’être cancérigène, inflammatoire et de perturber le macrobiote intestinal[3]. Et, pour mieux noyer le poisson, il sera référencé différemment selon les fabricants, sous diverses appellations : Gomme cellulosique, CMC sodique, CMC, Carboxyméthylcellulose sodique, Carboxyméthylcellulose de sodium Carboxyméthylcellulose, ou encore Carboxyméthyl-cellulose sodique. Juste de quoi se foutre « un peu » de la santé des consommateurs et des plus petits en particulier. Nous verrons, dans un prochain article, que les enfants sont plus à risques que les adultes.
Quand
la substance est naturelle, le fabricant utilise simplement le nom (ex : «
rouge de betterave ») mais quand il s’agit d’un produit chimique au nom
rébarbatif et peu engageant, comme le diméthylpolysiloxane, un dérivé du
silicone qui sert d’agent moussant dans les jus de fruits, les confitures, les
vins ou le lait en poudre, il préfère indiquer le numéro, en l’occurrence E
900. La plupart des additifs alimentaires disposent d’une dose journalière
acceptable, preuve s’il en était besoin qu’ils ne sont pas inoffensifs[4]
.
Tous les additifs alimentaires qui
sont intégrés à la nourriture ultratransformée qui nous est vendue sont
autorisés par l’Union européenne et ce, qu’ils soient inoffensifs ou considérés
comme dangereux pour la santé. La lettre E qui précède les numéros d’additifs
en est la preuve. Il peut, cependant arriver qu’un additif ne soit pas approuvé
par l’Union européenne mais soit utilisé dans un pays de l’Union. Dans ce cas,
son numéro n’est pas précédé d’un E. L’objectif de la certification européenne
n’est nullement de (tenter) de préserver la santé des consommateurs, mais
uniquement de permettre aux industriels de vendre une nourriture de piètre
qualité à un prix compétitif, et donc de maximiser leurs bénéfices. En effet,
un plat ultratransformé fabriqué en Espagne doit pouvoir voyager au travers de
toute l’Europe durant plusieurs jours et être encore vendable durant plusieurs
semaines dans le nord de la Finlande.
Le nombre de cancers en explosion
en Europe n’a aucune importance pour la Commission européenne, ses membres ont
les moyens financiers pour nourrir leur famille d’aliments bios de qualité.
Aujourd’hui, il existe plus de 300 additifs autorisés en alimentation. Une centaine parmi eux sont pourtant décriés pour leurs effets sur la santé, surtout sur un organisme en pleine structuration comme celui d’un enfant, plus sensible à son environnement et à sa nourriture. Si les additifs alimentaires sont interdits dans les produits pour les bébés, ils restent autorisés et souvent utilisés dans les produits pour enfants et adolescents[5].
Origine des additifs alimentaires
Cette origine n’est pas
récente. Depuis toujours l’Humain a cherché à conserver le fruit de ses
récoltes. Il a commencé par utiliser le sel ou la fumée pour conserver la
viande et le poisson. Ce furent les premières introductions de substances
étrangères à la nourriture. Les Egyptiens eurent l’idée d’introduire des arômes
et des colorants pour en augmenter l’appétence et les romains ajoutèrent du
Salpètre et des épices afin d’améliorer l’apparence de leurs plats[6].
Les colorants et
arômes naturels, tel le safran, la cochenille ou le curcuma ont été utilisés
depuis des siècles afin d’améliorer l’aspect et varier la flaveur des
préparations culinaires[7].
Les premiers colorants synthétiques ne sont apparus qu’à
la fin du 19ème siècle avec le jaune de
quinoléine (1882)[8],
aujourd’hui interdit aux
Etats-Unis, en Australie et en Norvège dans les produits alimentaires pour les
risques d’allergie qu’il présente mais autorisé en Europe sous le label E104.
C’est après la Deuxième Guerre
mondiale qu’a commencé l’utilisation à grande échelle des additifs alimentaires
dans toute l’industrie agro-alimentaire. Pour répondre à l’accroissement accéléré de la population, au développement de
l’urbanisation, du niveau de vie, cette industrie s’appuie sur des savoir-faire
et des technologies de plus en plus pointus où les additifs alimentaires jouent
un rôle important[9].
Qu’est-ce qu’un additif alimentaire et quelle est son utilité?
Selon la définition adoptée par
l’Union Européenne, « on entend par
additif alimentaire toute substance habituellement non consommée comme aliment
en soi et habituellement non utilisée comme ingrédient caractéristique dans
l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l’adjonction
intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique au stade de
leur fabrication, transformation, traitement conditionnement, transport ou
entreposage, a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour
effet qu’elle devient elle-même ou que ses dérivés deviennent, directement ou
indirectement, un composant de ces denrées alimentaires »[10]
Pour faire plus concis et plus clair, un
additif alimentaire est une
substance naturelle ou chimique qu’on ajoute dans une alimentation,
généralement pour augmenter sa durée de conservation ou
son « aspect » appétissant[11].
Il existe 3 catégories principales
d’additifs alimentaires : ils peuvent être naturels,
artificiels ou de synthèse. Chacune de ces catégories se divisent en plusieurs
familles répondant à une fonction précise :
– Les
colorants, qui comme leur nom l’indique, modifient
la couleur des aliments (comme l’extrait naturel de betterave ou la
Tartrazine déjà citée plus haut qui est un colorant jaune obtenu par synthèse
chimique). Les arômes artificiels peuvent remplacer pratiquement tous les
arômes naturels ;
– les
rehausseurs (ou exhausteurs) de goûts qui ne changent pas le goût, mais en
rehausse la saveur (le sel, le poivre ou le citron, ou le E621, le glutamate
de sodium qui est le plus utilisé et est
une neurotoxine qui peut créer des lésions dans une région du cerveau très
importante pour le contrôle des fonctions endocriniennes, entraînant des
troubles du comportement, des dysfonctionnements du système sexuel et
l’obésité. Le glutamate ne présente que des risques et, malheureusement, il est
ingéré massivement par des millions d’enfants et de femmes enceintes.[12])
;
– Les
édulcorants à fort pouvoir sucrant, appelés aussi «
faux sucres » ;
– Les conservateurs qui empêchent le développement de micro-organismes pathogènes (bactéries, virus) ou réduisent la quantité d’eau disponible à leur développement. Ils permettent aux aliments de rester comestibles et beaux plus longtemps[13] ;
– Les antioxydants (ou antioxygènes) qui freinent les réactions d’oxydation (le « brunissement ») ;
– Les agents de texture qui transforment les aliments, comme des épaississants, de la gélatine, des émulsifiants, des stabilisants.
On retrouve parfois des mentions type « arômes » sur les étiquettes de nos aliments. Il s’agit aussi d’additifs alimentaires.
Les additifs alimentaires n’ont pour seul objectif que de faire du
bénéfice. Peu d’aliments ultratransformés resteraient sur le marché si on n’y
ajoutait pas des conservateurs et autres perturbateurs endocriniens.
L’important est bien de faire du chiffre d’affaire tout en se « foutant »
complètement de la santé des consommateurs et – nous le verrons plus loin – des
enfants en particulier.
L’offre d’aliments ultratransformés réduit la diversité culinaire des
consommateurs, les incitant à manger des plats pauvres en qualité et peu variés,
alors que l’art culinaire est riche de millions de recettes différentes, qui ne
sont bonnes que si elles ont été préparées avec des ingrédients de qualité et
sur la cuisinière familiale. Loin de réduire le choix des aliments, la
disparition des aliments ultratransformés l’augmenterait. En effet, c’est
l’offre d’aliments ultratransformés qui est réduite. Il suffit de parcourir les
rayons des grandes surfaces. Même si elle peut paraître importante, elle ne
représente qu’une variété limitée de plats ou d’aliments.
Ces
additifs sont loin d’être tous indispensables et inoffensifs : nombre
d’entre eux sont uniquement utilisés pour tromper le consommateur tant sur la
quantité que sur la qualité réelle des ingrédients utilisés. Les colorants par
exemple ne sont même pas nécessaires sur le plan technique[14].
Quels effets les additifs alimentaires peuvent-ils
avoir sur notre santé ?
Les cocktails d’additifs alimentaires se retrouvent essentiellement dans la nourriture ultratransformée.Celle-ci, selon une étude scientifique française[15] présenterait un sur-risque de développer un cancer. L’étude a porté sur 104 980 participants qui ont été suivis durant 8 ans. Au cours de ces années, 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués. L’étude a permis de constater qu’une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultratransformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Le fait que la nourriture ultratransformée soit généralement de très mauvaise qualité n’explique pas à elle seule une telle augmentation. Les additifs ajoutés au cours du process industriel, les substances qui se forment durant celui-ci et les emballages en contact avec la nourriture sont suspectés d’être impliqués dans cette relation de cause à effet, même si cette dernière reste à démontrer, d’autres études étant nécessaires pour mieux comprendre l’impact qu’ont les différents facteurs (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, contaminants néoformés et matériaux de contact).
Dans son numéro de novembre 2018, la revue Que Choisir[16]
affirmait que sur les plus de 300 additifs autorisés, 25% étaient suspects et
donc à éviter ou peu recommandables (en réalité, la liste reprend les 87 additifs les plus problématiques). De
son côté, la revue 60 millions de consommateurs[17]
dressait une liste de 50 additifs à proscrire car pouvant poser de graves
risques à la santé. Leurs effets sont classés en 10 catégories (mais certains
additifs cumulent plusieurs risques) : allergisant, cancérogène,
diabétogène, perturbateur endocrinien, inflammatoire, perturbateur du macrobiote
intestinal, soupçonné de provoquer des troubles neurologiques, des troubles du
comportement ou de l’attention chez les enfants, pouvant contenir des
nanoparticules ou provoquer des maux de tête, des rougeurs ou une prise de
poids.
Une étude espagnole, réalisée par Maira
Bes-Rastrollo (Université de Navarre, Pampelune, Espagne) et publiée dans le British Medical Journal en mai 2019 s’intéressait
à la relation entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque
de décès en général[18] : Les chercheurs ont découvert que ces aliments, lorsqu’ils étaient
consommés plus de 4 fois par jour) provoquaient un risque accru de mortalité
(toutes causes confondues) de 62 % comparativement à un groupe qui en mangeait
moins de 2 fois par jour. Plus largement, l’étude a observé que chaque nouvelle
portion journalière supplémentaire d’aliments ultra-transformés, augmentait le
risque de mortalité de 18 %.
Toujours dans le même British Medical Journal, une autre étude menée par des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra, de l’Université Paris 13 et du Cnam souligne une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire. L’étude relevait ainsi 1.409 cas sur les 105.159 participants – et en particulier de maladies coronariennes (665 cas) et de maladies cérébro-vasculaires (829 cas). Plus largement, l’étude établit qu’une augmentation absolue de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans le régime était associée à une augmentation de 12% de risque de maladies cardiovasculaires au global (13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les maladies cérébro-vasculaires)[19].
Les allergies sont en forte augmentation depuis 10 ans. En Australie, par exemple, 10% des enfants seraient touchés. Une nouvelle étude présentée le 8 juin 2019 lors du 52e Congrès annuel de la Société européenne de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques (ESPGHAN) vient peut-être de trouver un coupable : les produits terminaux de la glycation (AGE en anglais pour Advanced Glycation End products), des composés issus de la réaction entre un sucre et une protéine qui se forment lors de la cuisson des aliments (réaction de Maillard). C’est cette dernière qui donne leur belle couleur dorée au pain, aux biscuits et aux produits de pâtisserie. Mais on trouve aussi des AGE dans tous les aliments frits comme les chips, les frites, les gratins, les viandes rôties, le café ou le cacao (qui sont torréfiés). Les AGE sont naturellement fabriqués par notre corps, mais ceux issus de l’alimentation viennent s’y rajouter. Or, plusieurs études ont montré le rôle de ces AGE dans le développement du diabète, de l’athérosclérose ou des maladies neurodégénératives[20].
Mais les scientifiques sont divisés sur la
question. Cependant, les aliments utratransformés peuvent contenir plus d’une
quinzaine d’ingrédients qui sont autant à risques de déclencher une réaction
allergique. Les traitements industriels
provoquent des mutations de molécules « naturelles » inoffensives en
protéines allergisantes. Enfin,
l’association de différents produits peut aussi faire apparaître de nouveaux
allergènes ou des réactions croisées. Ainsi, une étude réalisée en 2003 par des
chercheurs anglais a prouvé que mélanger du lait de soja avec de la cacahuète
multiplie par 2,6 le risque d’allergie à la cacahuète[21].
Une prise de conscience lente à démarrer
Une prise de conscience timide émerge dans la
société. Elle ne concerne encore que les citoyens qui ont les capacités de
s’informer et d’agir, mais c’est un début. Un bon exemple de la mobilisation
citoyenne et associative est la suspension « par précaution », à
partir du 1er janvier 2020, de la mise sur le marché de denrées
alimentaires contenant du dioxyde de Titane en France. Cependant ce dernier
reste autorisé dans les dentifrices et les médicaments[22].
Ce
colorant (E171 ou Ti02) qui cache sans doute la forêt des additifs
dangereux a
été interdit le 1er janvier 2020 : faisant partie des
nanoparticules, le dioxyde de titane qui donne un aspect brillant aux bonbons
ou au glaçage de certains gâteaux, serait
capable de franchir les
barrières physiologiques, d’accéder à certains organes comme le foie, de s’y
accumuler, puis d’atteindre le sang. Cette exposition provoquerait des micro-inflammations, à
l’origine de perturbations au niveau de la flore intestinale. Il jouerait aussi
un rôle dans la formation de lésions précoces de
cancer colorectal[23]!
Le boycott de certains additifs se met en place progressivement chez les consommateurs avertis. Il en va ainsi pour cet additif qui est sous le feu des projecteurs depuis des années : l’aspartame (E951). Celui-ci remplace le sucre dans de nombreux aliments ultratransformés. Il s’agit d’un édulcorant de synthèse (donc non naturel) dont le pouvoir sucrant est 200 fois supérieur à celui du sucre de canne. Il est composé de 3 molécules : l’acide aspartique (40 %), la phénylalanine (50%) et le méthanol (10%). Si les deux premiers sont des acides aminés que l’on trouve de manière naturelle dans certains aliments, la consommation accidentelle de méthanol (un alcool très toxique) peut entraîner la cécité et même la mort. Il est métabolisé par le foie en formaldéhyde (cancérigène pour les êtres humains). Une étude publiée en 2006, portant sur 1800 rats a démontré l’augmentation des lymphomes, leucémies et tumeurs rénales chez les femelle, ainsi que des tumeurs des nerfs crâniens chez les mâles. Il s’agit d’un agent cancérigène multisite puissant, même à une dose journalière inférieure à la DJA (dose journalière autorisée)[24].
Nombreux sont
celles et ceux qui rejettent les produits contenant de l’aspartame, préférant
des alternatives plus respectueuses de la santé, telles la stevia, au point que
de nombreux fabricants ont largement communiqué sur le fait qu’ils bannissaient
l’aspartame de certaines de leurs boissons. Si une part d’entre eux utilisent
de la stevia, d’autres ont plus d’un tour dans leur sac. Certaines marques se
sont tournées vers le sucralose (E955), un édulcorant chimique comme
l’aspartame, mais qui ne subit pas à ce jour de controverse médiatisée. Ce
dernier est 600 fois plus sucrant que le sucre dont il emprunte une partie de
son nom pour tromper le consommateur. C’est un produit de synthèse dérivé du
saccharose et traité au chlore. Il est loin d’être innocent, puisqu’il peut
atteindre le système immunitaire[25].
En mai 2018, le magazine 60 Millions de Consommateurs qui a répertorié les 50 additifs à proscrire, a sévèrement critiqué de nombreux additifs couramment consommés qui favorisent, entre autres, les allergies, le diabète, les troubles endocriniens, du comportement, de l’attention et même le cancer chez les enfants[26]. « Sur les plus de 300 additifs autorisés, nos travaux montrent que 87 d’entre eux sont à éviter ou peu recommandables, soit plus du quart », indique l’association, qui dénonce leur « présence massive, y compris dans les produits de grandes marques ».
En effet, il s’avère que nous mangeons malgré nous tellement d’additifs chaque jour que la DJA[27] est souvent dépassée : les additifs étant présents dans quasiment tous les aliments transformés ou préparés industriellement, il est difficile d’y échapper. Il ne faut pas perdre de vue non plus l’effet cocktail, c’est-à-dire les réactions liées à l’ingestion de plusieurs additifs en même temps ou sur une courte période, dont les résultats sont encore plus mal maîtrisés[28].
[20] Futura santé, 16 06 2019, La malbouffe est-elle responsable du boom
des allergies ?
[21] Science&Vie, 16 mai 1914, Pourquoi les allergies alimentaires
sont-elles en hausse ?
[22] Le Monde, 15 avril 2019, Le dioxyde de titane interdit dans les
confiseries à partir de 2020, pas dans les dentifrices ni les médicaments
[23] AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail relatif aux risques liés à l’ingestion de
l’additif alimentaire E171, Maisons-Alfort, le 12 avril 2019, page 25.
[27] La DJA ou dose journalière acceptable
est une mesure de la quantité d’une substance, tel un additif alimentaire, qui
peut être consommée au cours de la vie sans aucun risque notable pour la santé.
Les DJA sont exprimées en milligrammes (de substance) par kilogramme de poids
corporel par jour.
[28] Du poison dans votre assiette ? Utilité et risque des additifs
alimentaires. Guides pratiques du consommateur. Cécile Voss. Association des
consommateurs Test-achats, 2000.
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