Instaurer un décret pour réguler les inscriptions en première primaire, à l’instar de ce qui existe déjà pour la première secondaire ? C’est l’idée lancée par le président de la Ligue des droits de l’enfant, Jean-Pierre Coenen, en marge d’une conférence de presse organisée par Infor Jeunes Laeken sur le manque de transparence dans la procédure des inscriptions.
Elle faisait suite à une action de sensibilisation organisée la semaine dernière à l’Institut Saint-André (Ixelles) en compagnie de comédiens, dans le cadre de la campagne marguerite, dont l’objectif est de garantir l’accès à tous aux meilleures conditions d’études. « Des écoles continuent à discriminer, notamment via le colloque singulier, rapporte Jean-Pierre Coenen.
A cette occasion, une pression peut s’exercer sur les parents. On met des freins de manière sournoise. Or, tous les parents doivent avoir la même information ; ce qui peut se faire lors d’une journée dite, précisément, d’information. C’est plus clair et cela fait gagner beaucoup de temps aux directions. »
Le président de la Ligue des droits de l’enfant ne réclame pas seulement la bonne application du décret, mais aussi son extension à d’autres échelons : « On estime qu’il faudrait réguler à d’autres niveaux qu’en première secondaire puisque les discriminations se reportent ailleurs : au début de l’école primaire et en troisième secondaire.
En fait, c’est tout au long du parcours scolaire qu’il faudrait réguler. Quelle direction d’école primaire peut garantir qu’elle essaie de mélanger les publics et que chacun est sur pied d’égalité lors de l’inscription ? »
Jean-Pierre Coenen sait que la partie politique est loin d’être gagnée. « Je ne rêve pas, dit-il. Je sais que cela ne bougera plus lors de cette législature. Mais cette discussion est à l’agenda au sein de la plate-forme de lutte contre l’échec scolaire en vue des prochaines élections. Pour le mois de janvier, nous aurons une position claire à proposer au politique pour 2014.
Le Ministre-Président, Monsieur Rudy Demotte, pose enfin la question du redoublement, de son efficacité et de son coût. C’est une démarche que nous soutenons pleinement.
Nous rappelons que l’Education est un Droit de tous les enfants. La Convention internationale donne aux Etats – et donc à leurs systèmes scolaires – une obligation de réussite. Pratiquer le redoublement est, dès lors, un déni de droits ainsi que de la maltraitance institutionnelle.
De nombreuses études nationales et internationales ont démontré définitivement l’inefficacité du redoublement. Non seulement il n’a aucun effet correcteur, mais il est contreproductif. Il est, en outre, précurseur d’autres redoublements, d’orientations précoces et est l’élément déclencheur du décrochage scolaire.
Les seuls effets positifs du redoublement ne sont que pour l’institution scolaire. En effet, il satisfait à des fonctions essentielles que sont la gestion de l’hétérogénéité et le tri des élèves au sein des établissements, permet à l’école de se positionner stratégiquement par rapport aux établissements environnant et aux enseignants de réguler la discipline au sein de la classe.
Les études ainsi que les pratiques pédagogiques mises en place dans les systèmes scolaires efficaces ont montré que seules la remédiation immédiate et la pratique de l’évaluation formative permettaient de lutter contre cette « coutume » antisociale et inhumaine.
L’Ecole en CF utilise l’évaluation dans le seul but de mettre les élèves en concurrence et de pratiquer la sélection. Nous proposons, qu’elle change de paradigme et, plutôt que de pratiquer l’échec, vise la réussite de tous. La pédagogie de maîtrise, par exemple, permet à des enseignants peu formés en pédagogies actives, de mettre en place des pratiques qui visent la réussite du plus grand nombre.
Le Ministre-Président, Monsieur Rudy Demotte, pose enfin la question du redoublement, de son efficacité et de son coût. C’est une démarche que nous soutenons pleinement.
Nous rappelons que l’Education est un Droit de tous les enfants. La Convention internationale donne aux Etats – et donc à leurs systèmes scolaires – une obligation de réussite. Pratiquer le redoublement est, dès lors, un déni de droits ainsi que de la maltraitance institutionnelle.
De nombreuses études nationales et internationales ont démontré définitivement l’inefficacité du redoublement. Non seulement il n’a aucun effet correcteur, mais il est contreproductif. Il est, en outre, précurseur d’autres redoublements, d’orientations précoces et est l’élément déclencheur du décrochage scolaire.
Les seuls effets positifs du redoublement ne sont que pour l’institution scolaire. En effet, il satisfait à des fonctions essentielles que sont la gestion de l’hétérogénéité et le tri des élèves au sein des établissements, permet à l’école de se positionner stratégiquement par rapport aux établissements environnant et aux enseignants de réguler la discipline au sein de la classe.
Les études ainsi que les pratiques pédagogiques mises en place dans les systèmes scolaires efficaces ont montré que seules la remédiation immédiate et la pratique de l’évaluation formative permettaient de lutter contre cette « coutume » antisociale et inhumaine.
L’Ecole en CF utilise l’évaluation dans le seul but de mettre les élèves en concurrence et de pratiquer la sélection. Nous proposons, qu’elle change de paradigme et, plutôt que de pratiquer l’échec, vise la réussite de tous. La pédagogie de maîtrise, par exemple, permet à des enseignants peu formés en pédagogies actives, de mettre en place des pratiques qui visent la réussite du plus grand nombre.
La Ministre Simonet lance une réforme du troisième degré de l’enseignement qualifiant. Comment ? Les élèves conserveront comme acquises les unités de formation qu’ils auront réussies, à l’image des crédits dans l’enseignement supérieur. Le Gouvernement espère ainsi que les élèves qui ne seront pas parvenus à décrocher leur diplôme de fin du secondaire pourront tout de même revendiquer des compétences sur le marché de l’emploi.
Nous partageons l’intention du Gouvernement de lutter contre l’échec et l’abandon scolaires ; mais la réforme telle qu’envisagée pose de multiples questions et les réponses restent inexistantes, vagues ou peu consistantes :
Chaque jeune, quelle que soit son orientation, doit pouvoir avoir accès à une formation générale et citoyenne de qualité (historique, sociale, culturelle etc..) pour apprendre à communiquer avec les autres, acquérir un esprit critique et accéder à la citoyenneté. La formation générale envisagée n’est-elle pas encore plus déforcée qu’elle ne l’est déjà actuellement ? Un Groupe de Travail est, paraît-il, constitué pour réfléchir à la formation générale dans le cadre de la réforme.
N’est-ce pas un leurre de faire croire aux jeunes que la connaissance partielle d’un métier représente une certaine valeur sur le plan de la maîtrise professionnelle ? Quelle sera l’attitude des employeurs ? Hésiteront-ils à engager ces jeunes, quelque peu dégrossis professionnellement au tarif de manœuvre ou d’employé non qualifié ?
Les élèves non diplômés pourront toujours se tourner vers des organismes de formations professionnelles (FOREM, Bruxelles formation, …) afin de compléter leur formation et espérer, un jour, obtenir un diplôme. Comment va-t-on y arriver ? Quelle instance va arbitrer les productions des différents opérateurs et trancher en cas de divergence ? Quel sens cela a-t-il pour la Communauté française de s’avancer seule dans ces transformations des cursus de formation professionnelle ?
Quels moyens seront octroyés aux écoles pour leur permettre d’organiser la remédiation et l’aide aux élèves en difficultés ? Rien n’est prévu ; l’école devra alors organiser l’emploi du temps des élèves voulant recommencer leurs unités ratées. Comment cela ? Comme les directions l’entendent ! Liberté pédagogique oblige…
Comment concilier l’individualisation du parcours de formation et l’organisation des institutions de formation qui reposent sur un principe collectif, commun et obligatoire ?
Que fait-on au 2e degré qualifiant, degré qui accueille beaucoup trop d’élèves qui y arrivent suite à un échec ? On réforme le 3e degré ; mais rien n’est prévu pour le 2e degré .
Quelle concertation avec les équipes éducatives et les enseignants du terrain ? Les groupes de travail sont constitués essentiellement de chefs d’établissement, inspecteurs, conseillers pédagogiques, chefs d’atelier, …
A-t-on préparé la réforme ? Les formateurs seront formés en août 2011 ; la circulaire sur les référentiels expérimentaux (246 pages) a été diffusée le 20 juin 2011.
…
Vouloir revaloriser l’enseignement technique et professionnel sans s’attaquer à ces questions ne peut que mener à l’échec. On ne rendra l’enseignement qualifiant plus efficace qu’en améliorant la pédagogie, en généralisant les bonnes pratiques et en associant les équipes éducatives.
Selon nous, les difficultés des jeunes de l’enseignement qualifiant proviennent des défaillances de notre système éducatif, source de nombreuses inégalités. Il s’ensuit une pratique systématique de la relégation. C’est donc prioritairement en amont qu’il faut mettre en place une réforme. Diverses recherches ont d’ailleurs montré que l’orientation précoce des élèves vers des filières différenciées accroissaient les inégalités. Face à cela, la plate-forme contre l’échec scolaire propose d’instaurer un tronc commun dans un premier temps jusque 14 ans pour, progressivement, et après évaluation, aller jusqu’à 16 ans afin de retarder le plus tard possible la sélection, de laisser les jeunes mûrir leur projet d’avenir et d’éviter les relégations.
Si on ne s’attaque pas à ses causes majeures, si on ne renforce pas la formation générale dans les filières qualifiantes, il est vain de lutter contre l’échec scolaire dans l’enseignement technique et professionnel. A moins que la stratégie envisagée repose sur une volonté plus ou moins consciente de supprimer le problème en diluant l’échec dans une multitude de mini-certifications ? Pour rétablir son image d’une institution sans échec, l’école aura ainsi renoncé à former des jeunes qualifiés et citoyens.
Il existe aujourd’hui en Communauté française, deux types d’enseignements différents : l’enseignement dit « ordinaire » qui accueille tous les élèves « ordinaires » càd sans handicap, et l’enseignement dit « spécialisé » qui accueille quant à lui les élèves porteurs d’une déficience physique ou mentale. Dans l’Ecole inclusive de demain, ces deux types d’enseignement seront appelés à ne plus faire qu’un.
Si l’enseignement spécialisé a eu sa raison d’être dans la fin du XXe siècle – les élèves handicapés étant délaissés dans les classes d’avant 1970 – ce n’est plus le cas en ce début de XXIe siècle. Les personnes handicapées ne sont plus obligées de se cacher et peuvent prétendre à une égalité de droit avec tous leurs concitoyens. Cette égalité de droits doit, évidemment, se retrouver à l’école. Cela fait partie de sa mission citoyenne.
Le premier pas vers l’Ecole inclusive, « l’Ecole pour tous », a été franchi grâce au Décret de 2009. Ce Décret permet à des enfants porteurs de déficiences d’être « intégrés » dans des classes « ordinaires ». Cette intégration se faisant alors avec l’aide de l’enseignement spécialisé. C’est un premier pas, non pas pour intégrer l’enseignement spécialisé dans l’enseignement ordinaire, mais pour permettre à l’enseignement ordinaire de devenir spécialisé.
Ce Décret nous mène inéluctablement vers l’Ecole pour tous.
L’Institution scolaire, en Communauté française, est, on le sait, une véritable catastrophe. Nous ne répéterons jamais assez qu’elle casse chaque année cent mille élèves. L’échec scolaire n’est jamais une fatalité. C’est un choix politique des établissements scolaires, destiné essentiellement à les positionner par rapport aux établissements environnants dans le cadre d’un marché scolaire concurrentiel. Nous affirmons, sans crainte de nous tromper, que l’échec n’est jamais la faute d’un élève, mais toujours celle du système. Mettre un élève en échec, c’est lui refuser un droit élémentaire (celui de l’éducation), c’est hypothéquer son avenir et l’avenir de ses enfants, c’est le faire volontairement souffrir (les psychologues connaissent bien les dégâts qu’un échec scolaire produisent sur un être humain) ; en un mot, c’est le maltraiter. Au terme de leur scolarité – pour peu qu’ils y arrivent – c’est plus de 70 % des élèves qui connaîtront l’échec scolaire et qui en souffriront, parfois toute leur vie.
Le Décret Mission est clair. Il ordonne aux établissements scolaires subsidiés par la Communauté française – et donc à tous les enseignants – de mettre tous les élèves en situation de réussite (relire à ce propos l’article 6 du Décret). Ce Décret – donc cette Loi – qui s’applique à tous les enseignants et toutes les écoles sans la moindre distinction, n’est pas respecté par ceux-là même qui doivent éduquer les jeunes à la citoyenneté et donc, au respect des Lois. Certaines écoles se complaisent dans l’illégalité la plus totale. Comment pourrait-il en être autrement, puisque ceux-là mêmes qui ont voté de Décret Mission ne font rien pour le faire appliquer.
Notre 21e siècle n’a rien à envier au siècle précédent. Le système scolaire est toujours archaïque et maltraitant. Nos élèves ont, malheureusement, hérité de l’Ecole du 2Oe siècle avec tout ce qu’elle comporte de dysfonctionnements et de certitudes d’un autre âge. Il est plus que temps de la repenser et de la reconstruire de la cave au grenier, pour le bien de tous : élèves, parents et enseignants. Rappelons tout de même que si le système détruit des centaines de milliers d’enfants et de familles, il n’est pas plus tendre avec une partie non négligeable du corps professoral, qui est, lui aussi, en grande souffrance.
Il est temps, donc, de changer le système scolaire et de passer à une Ecole respectueuse du Droit. Cette Ecole devra permettre à TOUS les élèves d’avoir accès aux mêmes acquis, aux mêmes connaissances et à la même formation citoyenne. Cela ne sera possible que dans un système qui bannit définitivement l’échec, qui permet aux jeunes de se retrouver et de progresser ensemble dans une véritable mixité sociale et culturelle, ainsi qu’en mélangeant toutes les différences, qu’elles soient physiques ou mentales. L’Ecole du 21e siècle devra être réellement inclusive. Cette école intégrera donc toutes les différences. Seule une véritable hétérogénéité permet à tous les élèves de réussir sans passer par la case échec.
Cette Ecole est en chantier. Un peu partout, en Communauté française, des groupes de citoyens, d’enseignants, portent des projets qui visent l’Ecole sans échec. La création de 10 000 nouvelles places et, donc, de nouvelles écoles en Communauté française était, pour nous, l’occasion de lancer un nouveau projet. Il nous semble inacceptable que le Gouvernement ne conditionne pas les moyens financiers qu’il injecte dans ces nouvelles places, à un projet pédagogique fort, qui vise la réussite de tous. Aussi, et avec d’autres, nous avons décidé de montrer l’exemple.
Dans notre combat pour une Ecole de la réussite pour tous et pour l’intégration des élèves porteurs de différences, nous lançons le projet « Ecole pour tous ». En collaboration avec Bernard De Vos, Délégué général aux Droits de l’Enfant, nous avons rassemblé des spécialistes (chercheurs, enseignants, spécialistes de l’intégration scolaire, de la culture, de l’accueil en milieu ouvert, …) afin de créer l’Ecole du 21e siècle. Cette Ecole, nous vous la présentons dans le présent bulletin. Vous pourrez en suivre l’évolution dans nos prochains numéros. Elle a pour vocation de faire « boule de neige » et d’attirer d’autres opérateurs scolaires, des Pouvoirs Organisateurs, à lancer, eux aussi, des « Ecoles pour tous », sans échec, sans redoublement et en créant une véritable hétérogénéité. Vous pouvez, à votre tour, nous aider à la porter vers d’autres acteurs.
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