Fév 1, 2021 | Environnement - Santé - Alimentation
Les coronavirus sont une famille étendue de virus qui peuvent infecter à la fois l’homme et l’animal. Cette famille de virus (les Coronaviridae[1]) a été identifiée dans les années 1960. Leur réservoir naturel se trouve dans le monde animal. (oiseaux, chauves-souris, etc… mais aussi humains). Le SRAS-CoV tout comme le MERS-CoV ont tous deux la chauve-souris comme réservoir. Ces animaux y sont asymptomatiques. Il faut un intermédiaire pour transmettre ce virus à l’homme : la civette palmiste masquée pour le SRAS-CoV, vendue sur les marchés et consommé dans le sud de la Chine, et le dromadaire pour le MERS-CoV[2].
Très contagieux, ils se communiquent par contact (serrage des mains, embrassades, …) et par voie aérienne (microgouttelettes). Cette famille de virus est responsable de maladies émergentes (nouvelles maladies), dues aux mutations des virus.
Le SARS-CoV-2 est le septième coronavirus capable d’infecter l’être humain. Certains sont capables de transmettre des « symptômes hivernaux » (rhumes), le SRAS-CoV est responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère, apparu pour la première fois en Chine en 2002) et le MERS-CoV, quant à lui, est responsable du MERS (Middle East Respiratory Syndrome : syndrome respiratoire du Moyen-Orient, détecté pour a première fois en 2012 en Arabie saoudite).
Il s’agit d’un virus à ARN (Acide ribonucléique) qui est un acide nucléique très proche de l’ADN. L’acide nucléique fait partie des 4 principales classes de composés organiques indispensables à nos cellules (avec les protéines, les glucides et les lipides). Les ARNm (pour ARN Messager) sont des molécules, qui sont de simples copies de morceaux de notre ADN, et qui sont « chargées de transmettre les informations de notre précieux génome pour permettre la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules[3]. »
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Coronaviridae veut dire « virus en couronne »
[2] Inserm ; Coronavirus et ovid-19, du simple rhume au syndrome respiratoire aigu sévère. https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/coronavirus-sars-cov-et-mers-cov
[3] https://www.inserm.fr/information-en-sante/c-est-quoi/secret-fabrication-c-est-quoi-arn-messager
Fév 1, 2021 | Environnement - Santé - Alimentation
Il y a aujourd’hui un solide consensus scientifique sur les bienfaits de la vaccination. Croire que tous ces scientifiques sont des comploteurs relève de la bêtise. Cette croyance met en danger les plus faibles : les enfants et principalement ceux des « antivax », ainsi que les personnes âgées ou à comorbidité[1].
Selon ces mouvements issus des réseaux sociaux, la vaccination serait inutile ou nuisible. On vient de le lire, certains antivax prétendent même qu’ils pourraient déclencher certaines maladies comme la sclérose en plaques ou certains troubles comme l’autisme. Cela a amené à des diminutions de vaccinations et à des augmentations de cas de maladies qui auraient pu être évitées, voire une augmentation des décès, principalement d’enfants. Au Royaume-Uni, par exemple la baisse de la couverture vaccinale suite à la croyance erronée que la vaccination occasionnait de l’autisme, a eu pour conséquence une augmentation des troubles sérieux de la santé et plusieurs décès[2]. « Trois théories ont incriminé les vaccins. La première, énoncée par le fraudeur Andrew Wakefield, met en cause le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (vaccin ROR), qui endommagerait les intestins et provoquerait le passage de neurotoxines dans le sang. La seconde implique l’adjuvant thiomersal, toxique à hautes doses pour le système nerveux central, qui provoquerait des troubles neuro-développementaux. Enfin, l’injection combinée de plusieurs vaccins a été suspectée d’affaiblir le système immunitaire et, par-là, de causer l’autisme [3]».
En 2019, l’Organisation mondiale de la Santé a classé l’hésitation vaccinale parmi l’une des 10 principales menaces pour la santé dans le monde[4]. Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) réuni par l’OMS définit cette hésitation de la manière suivante : » Par hésitation à l’égard des vaccins, on entend le retard dans l’acceptation ou le refus des vaccins malgré la disponibilité de services de vaccination. C’est un phénomène complexe, spécifique au contexte et variant selon le moment, le lieu et les vaccins. Il inclut certains facteurs comme la sous-estimation du danger, la commodité et la confiance[5] « .
Pourtant, la vaccination a sauvé tellement plus de vies qu’elle n’en a coûtées, qu’il serait peu raisonnable de jeter le bébé avec l’eau du bain et de la condamner entièrement, au risque de voir revenir des pandémies aujourd’hui éradiquées ou très largement restreintes. Chaque année, la vaccination sauve 2,5 millions de vies et évite autant de complications, toutes maladies confondues. Malheureusement, 1,5 millions d’enfants meurent encore chaque année, de maladies qui peuvent être évitées par la vaccination[6].
L’éradication de la seule variole sauve déjà 5 millions de vies par an. D’autres maladies sont candidates à l’éradication, comme la rougeole. Malheureusement, celle-ci est repartie à la hausse. Pour combattre la rougeole et prévenir les flambées épidémiques et les décès, il faut que les taux de couverture de la première et de la deuxième dose du vaccin atteignent 95 % et soient maintenus aux niveaux national et infranational. Le taux de couverture de la première dose stagne à l’échelle mondiale depuis plus d’une décennie, se maintenant entre 84 % et 85 %. Le taux de couverture de la deuxième dose augmente progressivement mais n’est aujourd’hui que de 71 %[7].
Au total, les vaccins ont permis de maîtriser à des degrés divers sept graves maladies humaines — la variole, la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la coqueluche, la poliomyélite et la rougeole[8].
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Larousse 2021 : Association de deux maladies, psychiques ou physiques, fréquemment observée dans la population (sans causalité établie, contrairement aux complications) ; état qui en résulte : L’obésité et l’arthrose de la hanche présentent une comorbidité.
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_la_vaccination
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_le_r%C3%B4le_de_la_vaccination_dans_l%27autisme
[4] RTBF ibid.
[5] Résumé des conclusions et recommandations du SAGE de l’OMS sur la réticence à la vaccination, OMS février 2015.
[6] Unicef, 13 avril 2015, La vaccination sauve 2 à 3 millions de vies par an.
[7] OMS 12 novembre 2020, Les décès dus à la rougeole ont augmenté de 50% dans le monde entre 2016 et 2019 pour atteindre 207 500 morts en 2019.
[8] Unicef, février 1996, Sept maladies maîtrisées par le vaccin.
Fév 1, 2021 | Environnement - Santé - Alimentation
Les craintes des effets secondaires de certains vaccins amène certains d’entre nous à refuser la vaccination ou à la postposer afin de voir si ces craintes sont fondées ou non. Depuis quelques années, plusieurs vaccins sont mis en cause dans l’apparition de certains troubles ou handicaps, comme l’autisme ou la sclérose en plaque. Toutes ces craintes ont été étudiées par les scientifiques. Voyons ce qu’ils en ont conclu.
- Vaccins ayant de l’aluminium comme adjuvant[1]
Il est indispensable de mettre un adjuvant dans les vaccins afin de déclencher une réponse immunitaire. L’aluminium est l’adjuvant le plus utilisé dans la majorité des vaccins « tués » (par exemple comme le DTPolio ou le vaccin contre l’hépatite B) car il est considéré comme le plus efficace et le mieux toléré. Il s’agit d’une dose extrêmement minime, bien moindre que ce que nous ingurgitons chaque fois que nous mangeons de la nourriture contenue dans un « papier » aluminium placé au frigo ou dans les boîtes à tartines de nos enfants. « Lorsque l’on prend en compte la vaccination pendant les 6 premiers mois de vie, suivant le schéma recommandé en Fédération Wallonie-Bruxelles, on arrive à plus ou moins 2,8 mg d’aluminium absorbé. En comparaison l’allaitement maternel pendant 6 mois amène plus ou moins 7 mg et le lait en poudre pendant 6 mois amène près de 40 mg[2] ».
Selon les scientifiques, les particules d’aluminium peuvent subsister dans le muscle à l’endroit de la piqûre et former une myofasciite à macrophage[3]. Cette présence peut devenir problématique chez certaines personnes ayant des prédispositions génétiques qui permettent à ces particules de migrer vers le cerveau. L’ANSM-France a relevé 515 cas confirmés entre 2002 et 2017, soit une moyenne de 32 cas par an. Toujours selon l’ANSM-France, « si le lien entre le vaccin et la présence d’aluminium au point d’injection fait consensus, le fait qu’il puisse causer des symptômes, en revanche, est extrêmement débattu. « De manière extrêmement majoritaire, la communauté scientifique internationale a réfuté cette hypothèse », concluait notamment l’Académie nationale de pharmacie dans un rapport sur le sujet, en 2016[4].
- Le vaccin contre le H1N1 et son adjuvant le squalène
Le squalène est un lipide[5]que l’on trouve à l’état naturel dans les plantes, chez l’animal et chez l’homme. Dans l’organisme humain, il est synthétisé dans le foie et véhiculé par la circulation sanguine. On le trouve également dans différents aliments, produits cosmétiques, médicaments en vente libre et compléments alimentaires. Il est commercialement extrait de l’huile de poisson, en particulier de l’huile de foie de requin. Il est ensuite purifié et utilisé dans certains produits pharmaceutiques et vaccins[6].
Le Pandémrix, un vaccin contre la grippe A du laboratoire GlaxoSmithKline était soupçonné en 2011 de transmettre une narcolepsie à des enfants. La narcolepsie se caractérise par une somnolence sévère durant la journée. L’agence suédoise du médicament avait publié un rapport montrant que le risque de contracter une narcolepsie était quatre fois plus élevé chez les enfants de moins de 20 ans vaccinés avec le Pandémrix que chez les enfants non vaccinés. Une étude finlandaise allait dans le même sens.
Neuf années plus tard, les scientifiques relativisent ces chiffres : « Cet effet secondaire a été une énorme surprise. Mais il y a eu bien plus de cas chez les patients qui déclaraient une grippe que chez les personnes vaccinées, analyse Annick Guimezanes[7]. Par ailleurs, au Canada, le même vaccin n’a pas provoqué de cas de narcolepsie. L’adjuvant ne semble donc pas en être la cause mais pourrait être un facteur de risque chez des individus avec un profil génétique particulier.»
- Le vaccin contre l’hépatite B
Dès le début des années 1990, ce vaccin a fait l’objet de controverses. Il était soupçonné de provoquer la sclérose en plaque. « La sclérose en plaques est l’une des maladies les plus courantes du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Il s’agit d’une affection inflammatoire, provoquant une perte de myéline dans le système nerveux central. La myéline est une membrane spéciale qui isole les nerfs, agissant un peu comme la gaine d’un fil électrique et permettant la transmission rapide de l’influx nerveux. Or, c’est la vitesse et le rendement de transmission de cet influx qui permettent à chacun d’exécuter des mouvements rapides et coordonnés sans efforts conscients. Il semble que les dommages causés à la myéline soient dus à une réponse anormale du système immunitaire, qui prend comme cible cette substance, plutôt que les agents infectieux extérieurs (bactéries et virus). La sclérose serait donc à considérer comme une maladie auto-immune.[8] »
Suite à cette controverse, les scientifiques ont mené de nombreuses études pharmaco-épidémiologiques qui ont conclu à une absence de lien de cause à effet. La campagne de vaccination a touché une tranche d’âge, les adolescents et jeunes adultes qui est celle où se déclare habituellement la sclérose en plaques. Les jeunes qui ont développé une sclérose en plaque ont donc été vaccinés à l’âge où l’on voir habituellement démarrer les maladies auto-immunes[9]. « Les résultats de plus d’une dizaine d’études pharmaco-épidémiologiques nationales ou internationales [n’ont] pas permis de démontrer l’existence d’une association significative entre le risque de survenue d’affections démyélinisantes centrales et la vaccination contre l’hépatite B. [10]» Il s’agirait donc de coïncidences.
- Les vaccins contre les infections à papillomavirus
Le papillomavirus humain (Human Papillomavirus – HPV) est un virus très répandu qui se transmet par voie sexuelle et orale ; on estime que plus de 80% des personnes sexuellement actives seront infectées par ce virus à un moment ou l’autre de leur vie. Il en existe plus de 100 types différents, mais seulement une douzaine d’entre eux – et plus particulièrement les types viraux 16 et 18 – peuvent être à l’origine de cancers[11]. Le cancer du col de l’utérus est un des rares cancers dont la mortalité est en augmentation. Au Japon, par exemple, où la vaccination contre le HPV n’est pas recommandée proactivement, le taux de mortalité s’est accru de 3,5% entre 1995 et 2005 et devrait avoir augmenté de 5,9 % entre 2005 et 2015. L’accélération de la charge de morbidité est particulièrement visible chez les femmes de 15 à 44 ans. Dix ans après l’introduction du vaccin anti-HPV, son rythme de mise en place dans le monde reste lent et les pays où le risque de cancer du col utérin est le plus important sont aussi ceux où la probabilité que la vaccination anti-HPV ait été instaurée est la plus faible[12].
Autorisé en Europe depuis 2006, ce vaccin a fait l’objet d’un signalement au Danemark en 2011. Des cas de pertes de connaissance, de fatigues chroniques ou de douleurs musculaires ayant été constatés chez des jeunes filles récemment vaccinées contre ce virus. L’Agence européenne des médicaments avait reçu 363 signalements d’effets secondaires graves pour plus d’1,6 millions de doses injectées au Danemark. En Frances l’ANSM avait recensé 435 signalements dont 15 de sclérose en plaques et 120 pour d’autres maladies auto-immunes, pour plus de 5 millions de doses[13].
Le risque est-il établi ? Selon Odile Launay[14], citée par le Figaro Santé « Avec la vaccination contre les infections à papillomavirus, le plan de gestion de risque a permis de voir que les maladies auto-immunes ne sont pas plus fréquentes chez les jeunes filles vaccinées que chez celles non vaccinées. L’ANSM et l’assurance maladie, qui ont suivi plus de 2 millions de jeunes filles de 13 à 16 ans pendant plus de deux ans, viennent de publier un rapport rassurant sur la vaccination contre le papillomavirus. Il n’y a pas d’augmentation des maladies auto-immunes chez les jeunes filles vaccinées. Seul bémol: l’augmentation faible de syndrome de Guillain-Barré .[15]» Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) ou de Guillain-Barré-Strohl est une maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux périphérique[16].
Cependant, selon les scientifiques il est difficile de connaître le facteur déclenchant d’une maladie. « Il s’agit du dernier événement observé avant l’apparition des signes cliniques. Par exemple, une grossesse, une infection virale, un stress ou une vaccination[17]». « Et l’on sait notamment que la grippe peut déclencher, très rarement, un syndrome de Guillain-Barré. (…) Le sur-risque lié à la vaccination contre la grippe est 10 à 40 fois moins important que celui lié à l’infection.»
De nombreuses études dans le monde ont démontré l’innocuité des vaccins contre les papillomavirus. En 2017, l’OMS a commandité une revue systématique des événements indésirables graves suite à l’administration des vaccins anti-HPV. (…) La qualité des preuves produites dans les études a été considérée comme grande pour les essais contrôlés randomisés d’après l’évaluation systématique de ces preuves. On a considéré comme critères de jugement tous les événements indésirables graves, les affections ayant des conséquences médicales, les résurgences de maladies chroniques et les décès. Des données relatives à 73 697 individus ont été examinées. Des études de bas niveau ont été exclues en faveur de l’important corpus de preuves de plus haut niveau disponible. Pour l’ensemble des critères de jugement, les preuves fournies par les essais contrôlés randomisés étaient confirmées par des études de cohorte de bonne qualité, sans différence observée entre les taux d’événements indésirables graves sélectionnés chez les personnes exposées et non exposées au vaccin anti-HPV[18].
Des études ont suivi plusieurs millions de personnes à travers le monde. Néanmoins, poursuit l’OMS, malgré les quantités considérables de données disponibles concernant l’innocuité des vaccins anti-HPV, l’attention continue de se focaliser sur des rapports de cas fallacieux et des allégations non substantiées.
Le risque de se focaliser sur des allégations non substantiées, c’est-à-dire des affirmations non vérifiées scientifiquement, est que la couverture vaccinale soit insuffisante dans un grand nombre de pays, avec des effets préjudiciables réels qui vont des verrues génitales aux cancers. Il faut rappeler que les papillomavirus humains sont particulièrement contagieux puisqu’ils toucheront plus de 80 % des femmes et hommes sexuellement actifs. Les rapports protégés ne constituent pas une garantie, car les virus se transmettent également pas la bouche et les mains[19].
- Les vaccins contre les rotavirus
Les rotavirus sont la première cause de gastro-entérites graves chez les nourrissons et les jeunes enfants dans le monde[20]. En Belgique, on estime chaque année que plus de 15% des enfants de moins de 5 ans contracteront une gastro-entérite à rotavirus. A l’âge de 4-5 ans, pratiquement tous les enfants ont été infectés par le rotavirus. Bien que le risque de décéder d’une gastro-entérite à rotavirus soit faible en Europe, la maladie peut entrainer des déshydratations qui nécessitent une hospitalisation. En Belgique, depuis la généralisation de la vaccination, plus de 4 000 hospitalisations pour causes de diarrhées aiguës sont évitées annuellement[21].
En France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) ne recommande plus le vaccin depuis 2015 pour cause d’effets secondaires. « Des effets indésirables exceptionnels, pourtant connus et prévisibles, ont entraîné le décès de deux nourrissons (depuis 2006), probablement liés à une prise en charge tardive (plus de 36 heures après le début des signes cliniques). La prise en charge défaillante pointée dans le décès des deux nourrissons ne remet pas en cause ni la sécurité ni l’intérêt de la vaccination contre le rotavirus selon le HCSP, qui préfère suspendre son avis favorable pour éviter que d’autres évènements identiques ne se produisent.[22] »
Si le vaccin n’est pas pour autant interdit, l’Assurance maladie, appelée à se prononcer sur son remboursement, l’a refusé. Et les médecins sont désormais invités à alerter les familles souhaitant vacciner leur enfant du risque d’invaginations intestinales aiguës et des manifestations – « crises douloureuses abdominales avec pâleur, vomissements, selles sanglantes, rectorragies » – qui nécessitent une prise en charge rapide[23].
Pourtant, chaque année, en France, les gastro-entérites aiguës chez les enfants de moins de 3 ans entraînent entre 8 et 17 décès, 30 000 consultations aux urgences et 14 000 hospitalisations[24] ! Aussi, et malgré ce revirement les pédiatres et infectiologues continuent à conseiller la vaccination des nourrissons en insistant sur une surveillance attentive des familles. Les experts infectiologues et pédiatres réunis dans InfoVac[25] regrettent que la France fasse figure d’exception et « renonce à protéger ses nourrissons contre les rotavirus au lieu d’améliorer la prise en charge des exceptionnelles invaginations intestinales[26] ».
Au niveau mondial (OMS) en 2011, le GACVS (Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale) avait noté que les vaccins Rotateq® et Rotarix® présentaient des profils d’innocuité satisfaisants malgré une augmentation du risque d’invagination intestinale (l’incorporation d’un segment d’intestin dans la portion intestinale située plus en aval, à la manière du repliement d’une longue-vue télescopique. Cela conduit à une occlusion intestinale avec douleurs, vomissements, arrêt du transit et éventuellement péritonite. L’invagination intestinale aiguë représente une urgence médico-chirurgicale.[27]), le bénéfice de ces vaccins outrepassant néanmoins le risque potentiel[28] (compris entre 1 et 2 cas pour 100 000 premières doses).
En décembre 2017, le GACVS a examiné des éléments récents sur l’impact des vaccins antirotavirus. Pour les évaluations ayant disposé de données suffisantes, les données provenant d’ECR (puissance et biais faibles) ont montré qu’il n’y avait pas de différence dans l’incidence des manifestations indésirables graves après l’utilisation des vaccins RV1, RV5, Rotasiil® ou Rotavac® par comparaison avec un placebo, jusqu’à 2 ans après la vaccination. Il existait des preuves conflictuelles émanant de sources différentes concernant l’existence d’un lien entre l’administration du RV1 ou du RV5 et une augmentation du risque d’invagination. Alors que les ECR ne mettaient en évidence aucune association entre la vaccination par les vaccins RV1 ou RV5 et l’invagination, des études de type SCCS (forte puissance, risque de biais mal déterminé) suggéraient un accroissement de ce risque dans les semaines suivant la vaccination[29].
Les raisons des différences observées pour le risque potentiel d’invagination dans les divers pays n’étant pas claires, un certain nombre d’hypothèses ont été avancées, dont : des variations dans l’âge de vaccination, des différences d’efficacité du vaccin (une plus faible efficacité pouvant, par exemple, être associée à un risque plus réduit d’invagination), l’usage concurrent du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) ou du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) (l’usage concurrent du VPO, par exemple, peut réduire à la fois l’efficacité du vaccin antirotavirus et le risque d’invagination intestinale); et l’hypothèse de l’effet déclencheur (selon laquelle la vaccination pourrait déclencher l’invagination chez un individu susceptible qui aurait pu présenter une invagination ultérieurement en l’absence de vaccination). L’ONU a suggéré que les futures études de suivi continuent d’évaluer ces variables[30].
En conclusion, même si les risques sont très faibles, le débat est loin d’être clos. En attendant, « les gastroentérites restent la première cause de mortalité infantile (en dehors de la période périnatale) dans le monde. Allemagne, Grande-Bretagne, Norvège… 15 pays européens et une centaine dans le monde recommandent la vaccination contre les rotavirus.[31] ». Les sociétés européennes d’infectiologie et de gastro-entérologie pédiatrique en ont fait autant, en recommandant de vacciner l’ensemble des nourrissons contre les rotavirus.
- Vaccins contre la Rougeole, les Oreillons et la Rubéole (ROR) et autisme ?
En 1998, une étude publiées dans la revue scientifique the Lancet suggérait un lien entre le vaccin ROR et des pathologies digestives et de l’autisme. Andrew Wakefield et ses co-auteurs, se basait sur le cas de 12 enfants ayant développé de l’autisme après avoir reçu le vaccin ROR. Rapidement, des centaines de parents inquiets ont refusé de laisser vacciner leur enfant. Pourtant, la rougeole, inscrite dans notre mémoire collective comme étant une maladie enfantine (donc bénigne), peut avoir des complications graves (environ une personne sur 6), telles que les pneumonies et les encéphalites (inflammation du cerveau), voire des séquelles neurologiques graves ou mortelles. De plus, cette maladie grave provoque une sorte d’amnésie du système immunitaire. Ce dernier ne peut plus reconnaître des maladies déjà reçues et donc, ne peut plus lutter contre celles-ci. Cette maladie est toujours bien présente en Europe. En Suisse, à cause de l’absence de vaccination dans certaines familles antivax, la rougeole provoquerait chaque année 40 à 70 encéphalites, et 15 à 40 décès[32].
Le travail d’Andrew Wakefield a été pourtant largement discrédité depuis. Il avait examiné un groupe d’enfants qui avait déjà contracté l’autisme et qui étaient tous vaccinés, sans savoir – ou en refusant de savoir – que les premiers signes d’autisme apparaissent plus ou moins à l’âge de la vaccination. Médecin gastro-entérologue, il ne rencontrait que des enfants avec autisme se plaignant de leurs intestins (on sait que les problèmes intestinaux sont plus fréquents chez les enfants avec un autisme)[33].
Une étude de grande ampleur publiée dans la revue Annals of Internal Medicine a tordu le cou (à cette manipulation – NDLA) et confirmé que le ROR ne déclenche pas l’autisme. Les auteurs, quatre universitaires danois, ont passé en revue les dossiers médicaux de 650.000 enfants nés au Danemark entre 1999 et 2010. Au cours de cette période, 6500 enfants ont développé des troubles du spectre autistique. Les chercheurs ont alors comparé le nombre d’enfants autistes parmi les vaccinés et les non-vaccinés (au Danemark, la vaccination n’est pas obligatoire) et n’ont trouvé aucune différence[34].
Les nombreuses études disponibles n’établissent aucun lien entre le nombre de vaccinations reçues dans la petite enfance ou entre la vaccination ROR et le risque d’autisme[35]. The Lancet a partiellement rétracté l’article en 2004, puis totalement en 2010, après plusieurs révélations : plusieurs enquêtes du journaliste Brian Deer ont montré qu’Andrew Wakefield avait reçu de l’argent de plusieurs parents cités dans l’étude, qui cherchaient des preuves en vue d’une plainte contre les fabricants de vaccins, que des données de l’étude avaient été manipulées, et qu’il avait tenté de déposer un brevet pour un vaccin concurrent. Andrew Wakefield a été radié par l’ordre des médecins britannique[36].
La dengue est la plus fréquente et la plus répandue des arboviroses (maladies virales dues à des arbovirus) ou infections virales transmises par des arthropodes (moustique, moucheron piqueur, tique). Elle est due aux virus de la dengue, transmis à l’être humain par l’intermédiaire d’un moustique diurne. Selon l’OMS, en 2018, 3,9 milliards de personnes dans 138 pays sont exposées au risque d’infection de dengue. Chaque année il y aurait environ 390 millions d’infections dans le monde, dont 96 millions de malades, un demi-million d’hospitalisés (dengue sévère), et 20 000 morts dont une très forte proportion d’enfants[37]. La dengue est une maladie qui progresse partout dans le monde.
Sanofi avait lancé le premier vaccin contre le virus, le Dengvaxia en 2016, mais l’année suivante, le fabricant avait prévenu que le vaccin Dengvaxia pouvait dans certains cas aggraver la maladie. Une analyse à long terme montre qu’il existe des «écarts de performance» entre les personnes déjà infectées par le virus et celles qui ne l’ont jamais contracté. Le vaccin protège effectivement les premières contre la dengue et les manifestations sévères qu’elle peut entraîner. En revanche, chez les personnes vaccinées qui n’ont aucun antécédent de dengue on constate «davantage de cas sévères de dengue» lorsqu’elles sont exposées au virus[38].
Au lieu de les immuniser, le vaccin aggravait l’infection. L’OMS, notamment, en déduit que « le risque d’hospitalisations et de formes sévères de dengue augmente significativement parmi les personnes vaccinées qui étaient séronégatives à la dengue au moment de la première vaccination [39]».
En Europe, le vaccin reste autorisé, mais uniquement pour les personnes de 9 à 45 ans ayant déjà contracté la maladie et vivant dans des régions où elle est endémique. L’OMS conseille de pratiquer un test de dépistage avant la vaccination[40].
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Le Robert 2021 – adjuvant : médicament, produit ajouté à un autre pour renforcer ou compléter son action.
[2] Vaccination-info.be https://www.vaccination-info.be/faq/3-pourquoi-y-a-t-il-de-laluminium-dans-les-vaccins/
[3] Wikipedia : La myofasciite à macrophages (MFM) est une entité tissulaire caractérisée par des lésions musculaires infiltrées par des macrophages (Les macrophages sont des cellules appartenant aux globules blancs, qui infiltrent les tissus.). La MFM est responsable d’un syndrome pseudo-grippal : douleurs musculaires et articulaires, une fatigue et une légère fièvre. Bien qu’il ne soit pas établi que cette entité histologique soit associée à un quelconque syndrome clinique, certains lui associent des symptômes variables.
[4] France TV Info, 22/12/2020 : Quels vaccins ont été soupçonnés d’effets secondaires graves avant ceux contre le Covid-19 (et qu’en est-il vraiment) ?
[5] Les lipides sont les éléments que nous appelons généralement « graisses ».
[6] Organisation Mondiale de la santé, adjuvants à base de squalène dans les vaccins https://www.who.int/vaccine_safety/committee/topics/adjuvants/squalene/questions_and_answers/fr/
[7] Annick Guimezanes, immunologiste et auteur de Vaccination: agression ou protection, citée par Le Figaro Santé, 26/06/2017, Treize questions autour des vaccins.
[8] Cliniques Universitaires St-Luc, Bruxelles https://www.saintluc.be/actualites/newsletters/038/index.php
[9] Le Figaro Santé, ibid.
[10] France TV info, ibid.
[11] Centre fédéral d’expertise des Soins de Santé, Belgique, 2019, Analyse coût-efficacité de la vaccination des garçons contre le virus HPV.
[12] Organisation Mondiale de la Santé 14 juillet 2017, Le point sur l’innocuité des vaccins contre le HPV.
[13] France TV Info, 22/12/2020, Quels vaccins ont été soupçonnés d’effets secondaires graves avant ceux contre le Covid-19 (et qu’en est-il vraiment) ?
[14] Odile Launay est vice-présidente du Comité technique des vaccinations (CTV), en France.
[15] In Le Figaro Santé, ibid.
[16] Wikipedia
[17] LE Figaro Santé, ibid., citant Annick Guimezanes (immunologiste et auteur de Vaccination : agression ou protection ?) et Marion Mathieu (biologiste et coauteure de Vaccination : agression ou protection?)
[18] Organisation Mondiale de la Santé 14 juillet 2017, Le point sur l’innocuité des vaccins contre le HPV.
[19] Fondation contre le cancer, Belgique, Le papillomavirus, qu’est-ce exactement ?
[20] Wikipedia
[21] Vaccination-ifo.be, Gastro-entérite à rotavirus.
[22] La mutuelle générale, 19 octobre 2017, Gastro-entérite : faut-il vacciner les nourrissons contre le rotavirus ?
[23] France TV Info, ibid.
[24] La mutuelle générale, 19 octobre 2017, Gastro-entérite : faut-il vacciner les nourrissons contre le rotavirus ?
[25] InfoVac France, la plateforme d’information sur les vaccinations
[26] La mutuelle générale, ibid.
[27] Wikipédia
[28] OMS, 2018, Le point sur l’innocuité des vaccins contre les rotavirus.
[29] OMS, Ibid.
[30] OMS, Ibid.
[31] La mutuelle générale, ibid.
[32] INFOVAC Suisse, 11 octobre 2020, Rougeole.
[33] https://www.participate-autisme.be/go/fr/comprendre-l-autisme/comprendre-le-diagnostic/les-causes-de-l-autisme/autres-causes-de-l-autisme/le-vaccin-contre-la-rougeole.cfm
[34] Le Figaro santé 06/03/2019, Une vaste étude dément une nouvelle fois le lien entre vaccin et autisme
[35] https://www.infovac.ch/fr/component/gd/?view=listing&did=0&fid=474
[36] France TV Info, ibid.
[37] Wikipédia
[38] Le Figaro Santé, 04/12/2017, Le vaccin contre la dengue est dangereux pour certains malades.
[39] France TV Info, ibid.
[40] France TV Info, ibid.
Fév 1, 2021 | Environnement - Santé - Alimentation
Celles-ci ne datent pas d’hier. Depuis la découverte de la vaccination, des voix se sont élevées pour s’y opposer. En Angleterre par exemple, pays de Jenner, la loi décrétant l’obligation de la vaccination contre la variole avec menaces d’amendes et d’emprisonnement en cas de désobéissance, déclencha des émeutes qui aboutirent au retrait de la loi au milieu du XIXe siècle.
De même, en Algérie, alors colonie française, la population manifesta son opposition sous prétexte qu’on y pratiquait déjà une variolisation populaire, entre le pouce et l’index. En 1904, à Rio de Janeiro, au Brésil, une révolte (Revolta da vacina) fit une vingtaine de morts et plusieurs centaines de blessés.
Quel que soit le pays où les résistances se firent vives, la vaccination fut toujours le prétexte du soulèvement. Mais celles-ci prenaient naissances dans les injustices sociales (colonisation, transformations urbaines, résistances à l’administration et à l’Etat, …), les traditions tribales et les croyances religieuses.
Les familles s’opposèrent aussi à l’utilisation de leurs enfants comme réservoirs de la vaccine. Les expériences négatives de la vaccination bras à bras qui transmettait d’autres pathologies furent un motif de refus de se faire vacciner.
En 1804, deux chercheurs italiens, Gennato Galbiati et Michèle Troia, développèrent une technique qui permettait de cultiver la vaccine sur la peau des génisses. Le recours à la vache comme réservoir de vaccine permit d’abandonner la vaccination bras à bras. Mais cela suscita une nouvelle crainte, celle de l’animalisation et la peur de la transgression de la barrière entre les espèces.
Mais la recherche n’a pas été faite que de réussites et cela aussi explique certainement la méfiance de certains. En 1928, à Lübeck, plus de 70 enfants meurent après une vaccination au BCG. Le procès qui s’en suivit conclura à une « erreur » ; les enfants auraient reçu des bacilles tuberculeux au lieu de la souche atténuée. Depuis certains pays dont les Etats-Unis sont restés méfiants par rapport au BCG.
En 1903, L’Institut Pasteur envoie en mission Emile Roux à Rio de Janeiro afin de faire des expérimentations humaines avec des vaccins contre la fièvre jaune. Trois immigrés européens, un Portugais, un Italien et un Allemand meurent après 8 jours. Le « vaccin » leur a peut-être transmis le microbe de la fièvre jaune.
En 2017, l’arrivée aux Philippines d’un nouveau vaccin contre la Dengue a sauvé la vie de milliers d’enfants et évité 125 000 hospitalisations pour des manifestations sévères de la maladie. Malheureusement, la mort de 19 enfants, due à une infection sévère de Dengue liée au vaccin, a fait chuter la confiance dans la sécurité de TOUS les vaccins. Par peur, beaucoup d’enfants n’ont plus reçu leurs vaccinations de base et il y a eu au moins 477 décès dus à la rougeole.
Quand un vaccin se révèle dangereux en tout ou en partie, ou inefficace, tout l’édifice de la vaccination est malheureusement remis en cause. La médecine n’est pas une science exacte. Même de nos jours il reste de multiples inconnues dans les mécanismes de constitution de l’immunité de l’individu et du groupe social. La pandémie du Covid nous l’a bien démontré.
Plusieurs études ont démontré qu’une partie des Européens n’a pas l’intention de se faire vacciner. Du moins dans un premier temps. Si plus de 80% des personnes interrogées reconnaissent que se faire vacciner permet aussi de protéger les autres et que les vaccins sont rigoureusement testés avant d’être mis sur le marché, près d’un tiers sont persuadés que les vaccins affaiblissent le système immunitaire (31%) ou peuvent provoquer des maladies (38% et près de la moitié (48%) dénoncent un risque d’effets secondaires. Le niveau de connaissances sur les vaccins apparaît comme plus élevé dans les milieux les plus éduqués, les classes supérieures et les urbains[1].
Aujourd’hui le mouvement des antivax (ou « hésitants vaccinaux »[2]) est particulièrement virulent, profitant de la caisse de résonnance que sont les réseaux sociaux où tout et n’importe quoi de diffuse sans avoir pour autant de bases scientifiques. Ils tentent d’influencer les esprits faibles en faisant appel aux théories du complot. Il suffit de voir les événements de janvier 2021 à Washington et un peu partout aux Etats-Unis pour comprendre à quel point ces théories fumeuses touchent les populations peu éduquées.
Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] Isabelle Marchais, experte associée, Institut Jacques Delors, Paris : Les Européens devant l’hésitation vaccinale, 8/12/2020
[2]RTBF info 08 décembre 2020 : « Ne les appelez plus « antivax » mais « hésitants vaccinaux », nourris par les réseaux sociaux »
Fév 1, 2021 | Environnement - Santé - Alimentation
Edward Jenner est considéré comme le père de l’immunologie pour voir été le premier médecin
à avoir étudié de manière scientifique le vaccin contre la variole.
Quel avenir voulons-nous pour nos enfants. Ils ont perdu un an de leur jeunesse et cette année perdue, ils ne pourront jamais la récupérer. Ils sont confinés derrière un écran un jour sur deux ou 7 jours par semaine, ne sortent pas ou peu, ont perdu la plupart de leur réseaux sociaux, ne peuvent plus faire la fête, pratiquer du sport, suivre des cours de théâtre, boire un verre avec les ami·e·s, draguer…
Plus de vacances, non plus. Uniquement les murs d’une maison ou d’un appartement. Au mieux ont-ils un jardin ou une terrasse. Au pire, quatre murs et un GSM qui surchauffe et la déprime qui les guette.
Est-ce cet avenir que nous voulons pour eux ? Ou voulons-nous qu’ils retrouvent une vraie vie, celle de leur âge, une vie sociale, une vie amoureuse, refaire du sport, partir en vacances, sortir en boîte, aller au restaurant, …
Pourquoi se faire vacciner ?
L’OMS estime que les vaccins sauvent la vie de 2 à 3 millions de personnes chaque année et « est largement reconnue comme l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les moins coûteuses au monde. Pourtant, on compte encore aujourd’hui dans le monde près de 20 millions d’enfants qui ne reçoivent pas les vaccins dont ils ont besoin [1]».
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, les vaccins sont importants parce que :
- À tout âge, les vaccins sauvent des vies et nous protègent[2]
Les vaccins nous défendent contre certaines maladies mortelles. Ils travaillent sur les défenses naturelles de notre organisme pour éviter que nous ne tombions malade. Ils sont un moyen sûr et astucieux pour produire une réaction de protection et nous aider à rester en bonne santé, protégés et forts.
En effet, la vaccination peut VOUS sauver la vie. La Covid-19 a emporté la vie de 2 058 534 personnes au moment où nous rédigeons ce dossier[3], dont 20 675 en Belgique, 72 647 en France, 18 956 au Canada, 8 345 en Suisse, 95 981 au Royaume-Uni, et 414 070 aux Etats-Unis et 215 243 au Brésil, pays qui ont laissé la pandémie se répandre.
Personne ne peut dire qu’il est à l’abri. Des enfants ont été touchés (peu, c’est vrai mais rien de dit que les prochains variants continueront à les épargner).
Le vaccin peut vous sauver la vie mais également protéger votre santé contre de nombreuses maladies invalidantes. Les rescapés du Covid souffrent parfois de pathologies graves et invalidantes. Il ne suffit pas d’en réchapper, encore faut-il que le virus ne se soit pas attaqué à certains organes, les fragilisant pour le reste de notre vie. D’après les premières estimations, entre 15 et 25% des malades du Covid seraient affectés sur le long terme. En incapacité totale, certains ont perdu ou s’apprêtent à perdre leur emploi[4].
- Bien que la majorité des enfants de nos jours soient vaccinés, il est reste beaucoup trop qui sont laissés de côté.
Ce sont souvent les plus à risque – les plus démunis, les plus en marge, ceux qui sont touchés par les conflits ou contraints de quitter leurs foyers – qui sont systématiquement oubliés par la vaccination, une situation que l’on ne peut accepter. Si ces enfants tombent malades, ils sont exposés aux conséquences sanitaires les plus graves et sont les moins susceptibles d’avoir accès à des traitements et des soins pouvant leur sauver la vie.
Se protéger soi-même et protéger ceux qui nous entourent sont deux bonnes raisons de se faire vacciner. Tout le monde ne peut pas être vacciné – notamment les nourrissons, trop jeunes pour recevoir un vaccin, les personnes âgées exposées à des maladies graves et les personnes déjà très malades. Pour que ces personnes soient protégées, il est primordial que les autres se fassent vacciner.
Nous vacciner, c’est aussi protéger les plus vulnérables. Lorsque le nombre de personnes immunisées est suffisant, le virus cesse de circuler. De ce fait, chaque individu vacciné est protégé mais également la collectivité. Dès lors, pour obtenir l’immunité collective (pourcentage d’une population qui est immunisée et donc protégée contre une infection, amenant progressivement le virus à l’extinction), on estime qu’il faut 50% de personnes vaccinées pour la grippe. Les 50 % restants sont protégés du fait que la grippe ne se propagera pas parmi les personnes vaccinées. Il faut que cette immunité soit au moins 70% pour la Covid-19. Mais cela reste incertain. Il n’est pas impossible qu’il faille plus de personnes vaccinées encore. L’OMS précise à ce sujet que « Tant que nous ne comprendrons pas mieux l’immunité au virus de la COVID-19, il ne sera pas possible de savoir quelle proportion d’une population est immunisée et combien de temps cette immunité dure, et encore moins de faire des prévisions pour l’avenir. Ces interrogations devraient exclure toute idée visant à renforcer l’immunité au sein d’une population en laissant le virus se propager[5]. »
Comme le dit l’OMS, tout le monde ne peut pas être vacciné : les nourrissons, les femmes enceintes ou allaitantes, certaines personnes atteintes d’allergies graves, des personnes qui ont de graves troubles de la coagualtion, par exemple. De même, pour des raisons probablement génétiques, les vaccins ne fonctionnent pas chez certaines personnes qui, même vaccinées, développent la maladie. L’objectif d’atteindre l’immunité collective permettra à celles et ceux qui ne peuvent pas recevoir la vaccination au début de celle-ci, ou pour des raisons médicales (allergies graves, …) d’être protégés, grâce à nous.
Il en est de même pour nos systèmes de santé qui souffrent actuellement de l’importance des cas de Covid-19. Au plus jeune on est vacciné (toute maladie confondue) au moins l’on risque de contracter des maladies infectieuses et donc, au moins l’on sera à charge de nos systèmes de santé. Le personnel pourra, dès lors se concentrer sur les patients atteints de pathologies graves. La Covid-19 a jeté un voile sur de nombreux malades qui n’ont plus osé se faire soigner dans les hôpitaux par crainte de contracter le virus. Leurs pathologies risquent fort de s’être aggravées avec des pronostics vitaux qui seront engagés, alors qu’ils ne l’auraient peut-être pas été si l’épidémie n’avait pas engorgé nos hôpitaux. En résumé, on se vaccine pour se protéger et pour protéger les autres.
- Tous les composants présents dans un vaccin en garantissent l’innocuité et l’efficacité pour vous et votre famille. Les composants des vaccins peuvent paraître étranges lorsqu’on les voit énumérés sur une étiquette, pourtant beaucoup d’entre eux sont présents naturellement dans le corps humain, l’environnement et dans les aliments que nous consommons.
Les vaccins, on l’a vu, sont rigoureusement testés. Les essais cliniques ont mobilisé des dizaines de milliers de volontaires et les résultats démontrent l’efficacité de ces vaccins. Les molécules d’ARNm sont présentes dans notre corps et participent à la production de protéines sans lesquelles notre vie serait impossible. Il y a des effets secondaires, comme pour tous les vaccins, mais actuellement, rien de permet de croire qu’ils seraient dangereux sur le moyen ou le long terme. La balance entre la vaccination et la contamination par la Covid-19 penche très largement pour la vaccination.
Maintenant, c’est à nous de voir et de faire la balance entre notre intérêt et celui des autres, principalement celui de nos enfants et des personnes les plus fragiles. Alors que l’on soit « antivax » sans trop savoir pourquoi, à part quelques rumeurs infondées sur des réseaux fécaux, ou hésitant·e, il nous reste à tout mettre dans la balance. Nous avons deux mains : on place nos croyances dans celle qui est à l’extrême-droite et on place l’intérêt des enfants, des jeunes, des systèmes de santé et de la société en général côté cœur, dans la main gauche. A nous de voir la main qui sera la plus lourde. Elle nous dira qui nous sommes et si tu nous avons ou non du cœur. Dans l’affirmative, il ne nous restera plus qu’à retrousser la manche.
Pour cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.
[1] OMS, https://www.who.int/fr/campaigns/world-immunization-week/world-immunization-week-2020/key-messages
[2] Les vaccins protègent nos enfants, dans toutes les communautés et dans tous les pays, et préviennent les flambées de maladies à prévention vaccinale. Lutter contre chaque flambée qui se déclare est onéreux et inefficace, et cela coûte des vies. L’unique riposte durable est la prévention : en faisant en sorte que chacun soit vacciné, à temps, avec le bon vaccin, tout au long de sa vie.
[3] 23 janvier 2021
[4] Marianne, 29/01/2021, « Une maladie dans la maladie » : la lente prise de conscience des ravages du Covid long
[5] OMS 31 décembre 2020, Immunité collective, confinement et COVID-19
Déc 30, 2020 | Environnement - Santé - Alimentation, Participation - Liberté - Expression
Le commerce est appelé équitable
lorsqu’il ne lèse personne, producteur, acheteur, vendeur, client et environnement.
Il s’agit d’un échange économique qui respecte les intérêts des producteurs
mais également de tous les acteurs de la chaine et l’avenir de leurs enfants. Les
organisations du commerce équitable, regroupées internationalement au sein de
FINE[1]
ont adopté une définition commune du commerce équitable en 2001 : « Le Commerce Equitable est un partenariat
commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial.
Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions
commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
marginalisés, tout particulièrement au Sud. »
Le principe fondateur du commerce
équitable est donc de donner la garantie aux petits producteurs de
commercialiser leurs produits à des prix qui leur permettent de couvrir les
coûts de production en encourageant le développement durable aussi bien sur un
plan social qu’environnemental. De cette manière, ils sont également à l’abri
des soubresauts du marché et connaissent une certaine stabilité des prix, ainsi
que des conditions avantageuses de paiement. Il n’est pas rare non plus de
profiter de préfinancement, afin d’éviter à ces producteurs/artisans de brader le
prix de leurs produits ou de les obliger à recourir à un prêt bancaire à un
taux très élevé.
Le commerce équitable combat le travail des enfants
Un des objectif du commerce
équitable est de permettre aux familles d’avoir des revenus suffisants pour vivre
sans être contraintes de faire travailler leurs enfants, mais également en leur
permettant d’avoir accès à l’enseignement. Ces familles reçoivent un prix
minium qui leur est garanti (elles reçoivent même des primes de développement)
et peuvent engager une main d’œuvre adulte pour les aider à la production. Les
primes de développement versées aux coopératives leur permettent de financer
des projets sociaux (création d’écoles, de dispensaires, …)
Les organisations qui importent
les produits équitables se sont engagées à soutenir les coopératives du Sud à
lutter de manière efficace et durable contre les pires formes de travail des
enfants. En Afrique de l’Ouest,
particulièrement dans le secteur du cacao où les pires (formes) de travail des enfants sévissent de manière
extrêmement préoccupante, ces partenaires de commerce équitable redoublent d’efforts
pour les combattre en s’attaquant aux principales causes du problème :
l’extrême pauvreté, l’inexistence
d’opportunités économiques et le manque d’éducation.[2].
Le mouvement Fairtrade/Max
Havelaar interdit catégoriquement le
travail des enfants dans ses cahiers des charges. Il met également en place des
programmes de prévention sur le terrain, en partenariat avec des ONG
spécialisées. L’objectif : garantir le respect des droits des enfants et leur
vie au sein d’environnements sûrs et protecteurs[3].
Pour Artisans du Monde, « au -delà du
refus du travail
des enfants expressément
stipulé dans ses
textes, les organisations
partenaires du commerce équitable s’attaquent directement à la
principale cause du travail des enfants c’est-à-dire la pauvreté. Le commerce
équitable repose sur une relation de partenariat stable, négociée et durable
avec des organisations
de producteurs et productrices.
Ces organisations jouent
un rôle important dans la détermination des
programmes de lutte contre ces pratiques. En plus d’un contrôle, les
organisations développent avec les producteurs et productrices des activités de
sensibilisation, de formations et d’accès à l’éducation. [4]»
Le label Ecocert Fair Trade garantit
de bonnes conditions de travail pour l’agriculteur et comprend également une
série de critères écologiques. Il offre également un soutien financier à
l’agriculteur et sa communauté, permettant aux familles de scolariser leurs
enfants.
Oxfam a une approche sans doute
plus pragmatique, le monde ne s’étant pas fait en un jour : Face au travail des enfants, le dialogue et
le respect s’imposent entre les organisations du commerce équitable et leurs
partenaires. Dans un environnement historique, socio-économique et culturel
différent, le travail des enfants, en effet, est souvent perçu comme un
excellent moyen pour les sortir de la précarité et de l’exclusion. Rien
d’étonnant donc à ce que certains de nos produits soient le fruit du travail
des enfants. Tout est par contre mis en oeuvre pour aider nos partenaires à
lutter de manière efficace et durable contre les pires formes de travail qui
portent directement préjudice au développement de l’enfant.[5]
Le commerce équitable soutient les familles et la planète
- Les
acheteurs s’engagent à payer un prix équitable aux producteurs, afin de leur
permettre de vivre décemment.
L’objectif du commerce équitable
est d’assurer une rémunération des producteurs qui soit juste et décente
indépendamment de leur statut : producteurs indépendants ou travailleurs
salariés. En plus de couvrir les coûts de production, et d’assurer une
rémunération couvrant les besoins fondamentaux des producteurs et des travailleurs
ainsi que de leurs familles, le prix d’achat permet l’amélioration de leurs
niveaux de vie, de scolariser leurs enfants, de dégager une marge pour les
investissements nécessaires tels que les outils de production et contribue à la
satisfaction des besoins collectifs : éducation, santé, infrastructures,
renforcement des organisations de producteurs…
- De
leur côté, les producteurs s’engagent également
Le commerce équitable se destine
à des petits producteurs ou artisans défavorisés ; désireux de faire tourner
leur entreprise autrement, ils ont mis en place des organisations
(coopératives, associations villageoises…) et souhaitent contribuer ainsi au
développement économique et social de leurs membres et de leur communauté.
Le commerce équitable peut également
se mettre en place dans des entreprises où les travailleurs sont organisés
collectivement et où l’employeur est prêt à leur transmettre les revenus
supplémentaires générés par le commerce équitable.
Les organisations de producteurs
et les producteurs employeurs respectent les principes du droit national et
local[6].
Des programmes d’actions précis ont été mis en place par les organisations de
producteurs et les producteurs employeurs : les produits doivent être conçus et
élaborés selon des processus respectueux de la santé des populations et de
l’environnement. Peu de pollution se dégage du commerce équitable. Oxfam nous
informe : « Le transport n’occupe
qu’une faible part dans le bilan Carbonne d’un produit. La plupart des produits
équitables arrivent d’ailleurs par bateau, un mode de transport à faible
émission de gaz à effet de serre. » C’est un mode de production respectueux de l’environnement : au niveau
agricole, la plupart des produits équitables sont issus d’une agriculture
paysanne à petite échelle et diversifiée. Il s’agit le plus souvent de cultures
traditionnelles favorables à la biodiversité, comme le riz violet de Thaïlande,
la quinoa rouge de Bolivie, et faiblement mécanisée. De plus, les critères des
labels équitables encouragent des méthodes de production durables : absence
d’OGM, réduction des pesticides, lutte intégrée, réduction des consommations en
eau, etc… Les produits issus de l’artisanat ont un impact sur l’environnement
moins lourd que les produits industriels, en particulier ceux qui valorisent
les ressources naturelles locales ou le recyclage de produits. Chez nous, il
n’y a pas d’équivalent local pour les produits tropicaux de consommation
courante. Comme par exemple le café, le thé, le cacao, les bananes…
Nous pouvons changer nos critères d’achats
- Acheter
des produits du commerce équitable…
Ils ne sont pas nécessairement
plus chers. Oxfam nuance cette idée reçue. D’après une étude comparative
réalisée en 2011, un peu plus de trois produits équitables Oxfam sur quatre se retrouvent
dans la moyenne des prix du marché conventionnel. C’est un circuit court, avec
un seul intermédiaire entre consommateurs et producteurs. Combiner salaire
décent et bien-être de nos producteurs-partenaires avec la qualité des produits
constitue notre priorité.
- …
Mais aussi, penser au futur de nos enfants
Changer nos modes d’achats et
préserver LEUR planète
Dans certains domaines
d’achats, comme la mode ou le textile, le critère déterminant pour les
acheteurs est le prix. Depuis les années 60, le consommateur occidental
n’achète plus dans l’idée d’utiliser jusqu’à l’usure, mais veut être en phase avec les canons de la mode[7].
Ensuite, les soldes sont le moment de l’année où les commerçants font les plus
gros chiffres d’affaire. Un consommateur sur trois réserve les deux tiers de
son budget textile aux soldes[8].
Pour les commerçants, ces périodes sont devenues les plus importantes de leur
année. Croire qu’ils vendent sans plus faire de bénéfice, uniquement pour
écouler leurs stocks, est utopique. Au mieux vendent-ils à un prix un peu plus
proche de leur prix d’achat, lui-même influencé par le trop faible prix de la
main d’œuvre offerte aux travailleurs des entreprises textiles des pays où les
usines ont été délocalisées.
- Manger
équitable, mais aussi bio ou Local pour mieux consommer
Une grande quantité de nourriture
est achetée chaque jour. Fruits et légumes frais, poisson, viande, pâtes,
boissons, yaourt, surgelés, conserves… En moyenne quelques 18 kg d’aliments par
semaine et par ménage vident le porte-monnaie.
Nous devons apprendre à nous
poser les bonnes questions pour devenir de véritables consommateurs. Un exemple
simple, nous consommons quasi chaque jour des fruits et des légumes. Mais pour
autant, qui s’interroge de manger des fraises et des cerises à noël, d’avoir
dans son assiette des pommes de terre du Pérou, des haricots du Kenya et
d’avoir des kiwis toute l’année? Si cela n’est pas néfaste pour la santé,
peut-on en dire autant en ce qui concerne l’environnement ?
Nos habitudes alimentaires
provoquent un impact sur la planète. Manger en octobre une poire issue d’un
verger flamand ou se régaler de framboises importées de Grèce en février, n’est
pas équivalent sur le plan environnemental et l’avenir de nos enfants. Le
parallèle existe entre une salade produite en pleine terre ou une salade élevée
sous serre chauffée…
Etre un consommateur responsable,
c’est s’interroger sur ses achats au quotidien en termes écologiques mais
surtout humains. Il s’agit de concilier qualité, responsabilité et respect de l’environnement
mais également des humains les plus fragiles qui vivent sur la même planète que
nous.
En conclusion
Tout est dans tout. Nos modes de
consommation influent sur le destin des autres êtres humains. En termes de
pollution, bien évidemment, mais aussi et surtout en termes de respect des
Droits fondamentaux de tous les êtres humains, en commençant pas celui des
enfants. Même si, à des milliers de kilomètres, nous n’avons pas la possibilité
de supprimer leur exploitation d’un coup de baguette magique, nous avons un
tout petit pouvoir. Lutter à notre échelle, jour après jour, en faisant le
choix de produits équitables qui nous garantissent de lutter contre le travail
des enfants, soit en l’interdisant, soit en donnant progressivement aux
familles les moyens de scolariser leurs enfants. Et le commerce équitable est
une bonne alternative, pas nécessairement plus chère.
Mais il est également d’autres
pistes à explorer. Changer nos modes de consommation. Un vêtement ne doit pas
suivre la mode. Il doit nous représenter, nous tels que nous sommes, loin du
« faire comme tout le monde »,
loin de la mode. Cela aussi, c’est important car nous avons la missions
d’éduquer nos enfants à être eux-mêmes et non ce que la mode et la publicité
veulent qu’ils soient. Alors, commençons par leur montrer l’exemple.
Eduquons-les à refuser toute forme de publicité aliénante et à se construire en
fonction de leur seule personnalité.
Et puis, le commerce équitable,
ce n’est pas qu’avec les pays du Sud. C’est aussi avec les artisans de chez
nous et leurs familles. Revenons à nos essentiels. En achetant, par exemple,
chez des agriculteurs et maraîchers bios, chez des ébénistes, des bouchers,
boulangers, céramistes, etc., nous créons de l’emploi local. Nombre de familles
sont précarisées. Chaque fois qu’un emploi moins qualifié – mais décemment payé
– est créé, cela assure aussi l’avenir de nos propres enfants. Cela participe
de l’effet « boule de neige ». Ici aussi, des familles qui sortent de
la pauvreté seront mieux à même de soutenir la scolarité de leurs enfants, leur
éducation et leur qualité de vie.
[1] FINE
est le réseau informel des 4 fédérations internationales du commerce équitable.
[2]
Oxfam 2010, l’exploitation des enfants n’est pas une fatalité
[3]
Frairtrade, Max Havlange France, La lutte contre le travail des enfants, une
priorité du mouvement Fairtrade/Max Havelaar, https://maxhavelaarfrance.org/le-commerce-equitable/nos-champs-dactions/lutter-contre-le-travail-des-enfants/
[4]
Artisans du Monde, Travail des enfants et commerce équitable, Fiche
d’information « Travail des enfants et commerce équitable » Campagne de
mobilisation « D’autres horizons sont possibles » octobre-novembre 2019
[5] Oxfam Magasins du Monde, Travail des enfants. Entre esclavage et nécessité https://www.oxfammagasinsdumonde.be/blog/article_dossier/travail-des-enfants-entre-esclavage-et-necessite/
[6]
Respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
suivantes :
Liberté d’association et de négociation collective :
Convention N°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical
(1948) et convention N°98 sur le droit d’organisation et de négociation
collective (1949)
Elimination de toute forme de travail forcé ou
obligatoire ; Convention N°29 sur le travail forcé (1930) et convention N°105
sur l’abolition du travail forcé (1957)
Abolition effective du travail des enfants :
convention N° 138 sur l’âge minimum (1973) et convention N°182 sur les pires
formes de travail des enfants (1999)
L’élimination de la discrimination en matière d’emploi
et de profession ; Convention N°100 sur l’égalité de rémunération (1951) et
convention N°111 concernant la discrimination (emploi et profession) (1958)
[7]
Lucile Bernadac-Coudert, Eline Nicolas, Comment lutter contre le travail des
enfants chez ses sous-traitants ?