Mai 14, 2017 | Ecole - Education - Inclusion, Participation - Liberté - Expression
Ces derniers jours, une presse en quête de sensationnalisme et d’abrutissement de la pensée a relayé l’info du siècle : une équipe pédagogique a décidé de respecter la diversité des familles et de ne plus faire de bricolages pour les fêtes des mères et des pères. La famille nucléaire, telle que l’ont inventée les religions, est en partie remplacée par de multiples autres formes. Leurs enfants ne se retrouvent plus toujours dans le discours de l’école, notamment à l’époque des fêtes des pères et des mères ; tout comme les familles qui ne trouvent plus toujours leur place à l’école (pour autant qu’elles l’aient jamais trouvée). Fruit d’une longue réflexion pédagogique, la décision respecte la pluralité des familles et la réalité des enfants. La Ligue des Droits de l’Enfant apporte son soutien à cet établissement qui, comme d’autres trop rares, pense au quotidien à l’accueil de la diversité des familles et des enfants qu’elle accueille. Voici notre réaction :
Pour avoir, comme d’autres écoles, fait le choix de ne plus faire de bricolage pour la fête des mères
(mais aussi celle des pères), c’est toute une école qui est salie par une armée de trolls incapable de
penser plus loin que le bout de leur nez, le tout relayé une « certaine » presse en manque de sensationnalisme.
On a même vu des ministres flamingants et une ex-ministre catho « bon teint » reconnaissant
ne rien savoir des raisons de la décision, embrayer pour ne rien dire d’intelligent et ainsi
renforcer la cacophonie (une vieille habitude politicienne).
Singelijn est une école qui respecte toutes les diversités. L’équipe pédagogique a mis en place une
pédagogie active afin de porter au mieux tous les enfants, quels qu’ils soient. L’école intègre des
enfants porteurs de déficiences ou de handicaps, alors qu’ils sont rejetés par de nombreuses écoles
qui, elles, ne portent pas la moindre réflexion sur le sens et le rôle de l’Ecole. Chaque famille y est
respectée. La décision de l’équipe pédagogique est donc la suite logique d’une longue réflexion. N’en
déplaise à quiconque, la décision prise va dans le sens de plus de respect pour les enfants qui vivent
dans des familles monoparentales, plurielles, séparées, recomposées, homoparentales, cohabitantes,
d’accueil, intergénérationnelles, adoptives, multiculturelles, nucléaires « classiques », etc. En cela,
l’école Singelijn fait oeuvre de pédagogie (mot haït des trolls) et montre le chemin de l’accueil de
tou.te.s. Il serait, sans nul doute, bon que d’autres écoles ouvrent le chantier de l’intégration de la
diversité des enfants et des familles.
Toute notre pensée pour l’équipe pédagogique de Singelijn et pour Dominique, son directeur qui portent
un projet pédagogique remarquable et qui, injustement, subissent un lynchage trollesque, bête
et idiot.
Sep 2, 2015 | Participation - Liberté - Expression
Déclaration
1er septembre 2015
Dans tous les domaines, le Gouvernement Michel – De Wever fait des choix profondément injustes, alors que des alternatives existent, plus justes et plus efficaces.
En fiscalité, des cadeaux innombrables pour les plus riches et les grandes entreprises, des impôts et des pertes de revenus – parfois énormes – pour les travailleurs et plus particulièrement les travailleuses, et les populations appauvries ou précarisées … alors qu’il y a des solutions fiscales simples, justes et efficaces – à commencer par une taxe sur les grandes fortunes.
Dans nos services publics, notre vivre ensemble est menacé : non-remplacement du personnel, diminution des moyens pour la culture, l’école, les transports en commun, la justice …, alors qu’investir dans ces services publics crée de l’emploi, de la richesse commune et permet une société plus écologique.
Face au chômage, la seule réponse de ce Gouvernement est de faire travailler les aînés plus longtemps, de harceler chômeurs et prépensionnés, alors qu’une Réduction Collective du Temps de Travail permettrait de travailler tous et de vivre mieux.
Face au défi de l’appauvrissement, des migrations, du changement climatique et du danger nucléaire, de l’accès à la Justice, de l’échec scolaire, de la menace du TTIP …, nous avons des alternatives porteuses d’espoir et de justice. Mais le Gouvernement Michel – De Wever, et certaines politiques des gouvernements régionaux ou communautaires, font le choix de politiques austéritaires socialement injustes, mais aussi économiquement toxiques pour l’emploi et la prospérité.
Les inégalités explosent et mettent en péril notre démocratie elle-même. Seule une très étroite frange d’ultra-privilégiés peut trouver intérêt à ces politiques absurdes et injustes : ce Gouvernement est bien le Gouvernement des 1 % contre les intérêts de la population, contre l’espérance d’une véritable démocratie.
* * *
Ce Gouvernement a suscité, dès son arrivée, une vague d’indignation et de résistance comme notre pays n’en avait pas connue depuis des décennies – avec notamment 120.000 personnes, venues de tous les horizons, dans les rues de Bruxelles le 6 novembre. Cette indignation a aussi fait naître au Nord puis au Sud du pays, un large mouvement de citoyen-nes et d’organisations qui ne veulent plus d’une société où le profit et l’égoïsme commandent tout, mais veulent que les valeurs du cœur l’emportent sur l’obsession de la rigueur budgétaire.
Ce grand mouvement de contestation a montré qu’un lien fort est possible entre organisations syndicales, et associations féministes, de lutte contre la pauvreté, d’agriculteurs, d’acteurs culturels… Durant ces 6 mois, le Gouvernement Michel – De Wever a fait semblant d’entrer dans la concertation sociale, mais a avancé au travers de nos droits fondamentaux comme un bulldozer.
Nous avons perdu (provisoirement) des batailles ; mais nous refusons de capituler. Nous n’allons pas – même silencieusement – collaborer avec un gouvernement qui détruit notre pays et tout ce qui faisait sa richesse.
Aussi longtemps que ce sera nécessaire, tant que ce gouvernement de destruction sociale détruira nos droits, celui de tous les habitants de notre pays, et des plus faibles ou des plus précaires en particulier, nous serons ensemble pour lui résister. Chaque organisation reste maître du rythme et des formes de ses actions, mais nous croyons ensemble à la nécessité d’une pression continue et d’un crescendo d’actions, rassemblements, occupations, et y compris des grèves importantes pour empêcher ce mauvais gouvernement de nuire. La manifestation nationale du 7 octobre sera un premier grand moment d’expression de notre résistance.
La présente déclaration n’appartient à personne, à aucun parti, à aucune association ou aucune organisation ; mais elle rassemblera, sous l’affirmation Ensemble pour Résister, toutes celles et tous ceux qui refusent de laisser le gouvernement Michel – De Wever et les politiques d’austérité en Europe et dans les régions, détruire tout ce qui nous permet de vivre ensemble dans une société digne.
Organisations signataires
1. Blairon Jean, Directeur De RTA-Réalisation, Téléformation, Animation
2. Chabbert Delphine, Secrétaire Politique De La Ligue Des Familles
3. Chardome Pascal, Président CGSP Enseignement
4. Coenen Jean-Pierre, Président Ligue Des Droits De L’enfant
5. Cue Nico, FGTB Métal Wallonie-Bruxelles
6. Demoulin Stéphanie, Coordinatrice Fédération Francophone Des Ecoles De Devoirs Asbl
7. Deswaef Alexis, Président De La Ligue Des Droits De l’Homme
8. Djegham Myriam, MOC Bruxelles
9. Dorchies Michel, Secrétaire Fédéral, CSC Wallonie Picarde
10. Englert Thomas, JOC
11. Ernst Eugène, Secrétaire Général, CSC-Enseignement
12. Heldenbergh Pierre, Administrateur de l’asbl Les Grignoux
13. Julie MAENAUT, Plate-forme d’action santé et solidarité Actieplatform gezondheid en solidariteit
14. Lieben Gilbert, CGSP Wallonne
15. Lismont Joan, Président SEL-SETCA
16. Mahy Christine, Secrétaire Générale, Réseau Wallon De Lutte Contre La Pauvreté
17. Massaer Chantal, Inforjeunes Laeken
18. Mawet Fred, secrétaire générale, CGé
19. Namotte Jean-Marc, Secrétaire Fédéral, CSC Liège-Huy-Waremme
20. Pagnoulle Christine, ATTAC Wallonie-Bruxelles
21. Praile David, coordinateur du Réseau Belge de Lutte contre la Pauvreté.
22. Puissant Daniel, secrétaire du Réseau pour la Justice Fiscale
23. Schoemann Pierre, LAMA ASBL
24. Steinbach Christine, Equipes Populaires
25. Surleau Dominique, Secrétaire générale de Présence Et Action Culturelles
26. Umay Semra, Directrice Du C-Paje Collectif Pour La Promotion De l’Animation Jeunesse Enfance Asbl
27. Van Keirsbilck Felipe, Secrétaire général CNE
28. Vanden Eede Stéphane, Acteurs Des Temps Présents
29. Vansnick Philippe, Secrétaire Fédéral Adjoint CSC, Bruxelles-Hal-Vilvorde
30. Verteneuil Robert, Secrétaire Fédéral Centrale Générale FGTB
31. Puissant Daniel, secrétaire du Réseau pour la Justice Fiscale
Premier agenda de lutte et d’actions :
Pour résister Ensemble, nous multiplierons les actions nationales ou locales.
Dans le calendrier, nous annonçons déjà :
◦ le dimanche 6 septembre, veille du sommet européen sur l’agriculture : un rassemblement « Tous Paysans » pour défendre nos agriculteurs face au danger du TTIP ;
◦ la grande manifestation du Front Commun Syndical le 7 octobre ;
◦ l’accueil des marches européennes et l’encerclement du Sommet Européen le 15 octobre ;
◦ la journée, « Ensemble, avec force et sans peur, brisons l’enfermement de l’appauvrissement » à Namur le 16/10 ;
◦ la marche européenne « austérité = pauvreté » lors de la journée internationale de lutte contre la pauvreté le 17/10 ;
◦ la réédition de la « Grande Parade » le 20 mars ;
◦ une contestation forte de l’austérité lors du Premier Mai, qui est la fête des Travailleurs et non pas « du Travail » comme le croit le MR.
Mai 7, 2015 | LGBTQI+ - Egalité de genre, Participation - Liberté - Expression
Communiqué de presse 7 avril 2015
Dans son homélie de ce premier dimanche d’avril, l’Archevêque de Malines-Bruxelles s’est trompé de cible en dénonçant le « drame » de l’avortement. S’il pensait défendre les enfants, c’est raté !
Prétendre défendre les droits des enfants, sans défendre d’abord celui des femmes, est un attrape-nigaud, une confusion dont l’Eglise est coutumière. Défendre la vie, défendre les enfants, c’est d’abord défendre le droit des femmes et des filles et donc aussi leur droit de décider quand elles veulent avoir un enfant et avec qui. Défendre le droit des enfants, ce n’est pas condamner les femmes à devoir avorter dans la clandestinité avec tous les risques que cela comporte.
Si nous devons encore nous battre, aujourd’hui, pour viser à plus d’égalité entre femmes et hommes et donc, plus d’égalités entre petites filles et petits garçons, c’est principalement dû à la « politique » de l’Eglise catholique romaine qui, depuis près de 2000 ans a cantonné les femmes dans un rôle de reproductrice et de mères de familles, ne disposant pas de la pleine propriété de leur corps qui appartenait soit à leur mari, soit à Dieu – donc à l’Eglise (par ex., les religieuses). En Belgique, il a fallu attendre 1990 ans pour que les femmes puissent – enfin – décider légalement de ce qu’elles font de leurs ventres.
Les femmes et les filles sont encore trop souvent victimes de discriminations et d’agressions physiques et sexuelles, tant au sein de la société qu’au sein des familles. Le « devoir conjugal » – notion de droit canonique qui voyait dans la « copula carnalis » un fait et un effet du mariage, reste ancrée dans trop de mentalités. L’Eglise a d’énormes responsabilités dans la discrimination dont les femmes et les filles ont été et sont encore victimes aujourd‘hui.
Enfin, le « discours » de défense des enfants sonne faux. En effet, l’Eglise de Belgique méprise à la fois les droits des femmes mais aussi les droits des enfants qu’elle prétend défendre. Nous ne retiendrons, pour exemple, que la politique de ses « bonnes » écoles « Saint Elitiste » qui sélectionnent et orientent les enfants en fonction de leur origine sociale. Dans ce massacre des innocents, les écoles catholiques « huppées » sont à pointe de la discrimination et montrent le chemin, très loin de la parole de l’Evangile…
Nous invitons donc l’Archevêque de Malines-Bruxelles, tant qu’il est aux affaires de sa petite entreprise – ce qui ne lui laisse que peu de temps – de reconnaître enfin les grandes responsabilités de l’Eglise catholique face aux injustices dont sont victimes les femmes et les enfants aujourd’hui encore, et à faire son mea culpa. Ce serait un signe de réconciliation avec toute la société.
Avr 7, 2015 | LGBTQI+ - Egalité de genre, Participation - Liberté - Expression
Le « drame » de l’avortement ?
Et si l’Eglise catholique commençait par balayer devant sa porte ?
Dans son homélie de ce premier dimanche d’avril 2105, l’Archevêque de Malines-Bruxelles s’est trompé de cible en dénonçant le « drame » de l’avortement. S’il pensait défendre les enfants, c’est raté !
Prétendre défendre les droits des enfants, sans défendre d’abord celui des femmes, est un attrape-nigaud, une confusion dont l’Eglise est coutumière. Défendre la vie, défendre les enfants, c’est d’abord défendre le droit des femmes et des filles et donc aussi leur droit de décider quand elles veulent avoir un enfant et avec qui. Défendre le droit des enfants, ce n’est pas condamner les femmes à devoir avorter dans la clandestinité avec tous les risques que cela comporte.
Si nous devons encore nous battre, aujourd’hui, pour viser à plus d’égalité entre femmes et hommes et donc, plus d’égalités entre petites filles et petits garçons, c’est principalement dû à la « politique » de l’Eglise catholique romaine qui, depuis près de 2000 ans a cantonné les femmes dans un rôle de reproductrice et de mères de familles, ne disposant pas de la pleine propriété de leur corps qui appartenait soit à leur mari, soit à Dieu – donc à l’Eglise (par ex., les religieuses). En Belgique, il a fallu attendre 1990 ans pour que les femmes puissent – enfin – décider légalement de ce qu’elles font de leurs ventres.
Les femmes et les filles sont encore trop souvent victimes de discriminations et d’agressions physiques et sexuelles, tant au sein de la société qu’au sein des familles. Le « devoir conjugal » – notion de droit canonique qui voyait dans la « copula carnalis » un fait et un effet du mariage, reste ancrée dans trop de mentalités. L’Eglise a d’énormes responsabilités dans la discrimination dont les femmes et les filles ont été et sont encore victimes aujourd‘hui.
Enfin, le « discours » de défense des enfants sonne faux. En effet, l’Eglise de Belgique méprise à la fois les droits des femmes mais aussi les droits des enfants qu’elle prétend défendre. Nous ne retiendrons, pour exemple, que la politique de ses « bonnes » écoles « Saint Elitiste » qui sélectionnent et orientent les enfants en fonction de leur origine sociale. Dans ce massacre des innocents, les écoles catholiques « huppées » sont à pointe de la discrimination et montrent le chemin, très loin de la parole de l’Evangile…
Nous invitons donc l’Archevêque de Malines-Bruxelles, tant qu’il est aux affaires de sa petite entreprise – ce qui ne lui laisse que peu de temps – de reconnaître enfin les grandes responsabilités de l’Eglise catholique face aux injustices dont sont victimes les femmes et les enfants aujourd’hui encore, et à faire son mea culpa. Ce serait un signe de réconciliation avec toute la société.
Bruxelles, le mardi 7 avril 2015
Fév 19, 2015 | Participation - Liberté - Expression
Le gouvernement ultralibéral belge s’en prend
aux enfants des chômeurs atteints de maladies.
Edvard Munch, l’enfant malade, 1896
Le ministre de l’emploi, Kris Peeters (CD&V – parti catholique flamand) a décidé de faire des économies sur le dos de ceux qui sont le plus dans le besoin : les chômeurs. Ce sont les proies les plus faciles. Tout cela pour récupérer 6 tout petits millions d’euros, alors que la fraude patronale – celle des vrais décideurs de la politique belge – atteint plus de 350 millions par an, et que les « rulings » luxembourgeois et suisse ont permis à des centaines d’entreprises et de familles trop fortunées d’économiser « des milliards d’euros » aux dépens du trésor public belge et, donc, de chaque citoyen. Surtout des plus fragiles !
Ces fraudeurs immoraux – mais aussi « criminels » car ils contraignent l’Etat à appauvrir celles et ceux qui ne sont pas assez nantis pour frauder, et donc les plus pauvres – sont les électeurs des partis gouvernementaux et, donc par leurs voix, les donneurs d’ordres de la politique gouvernementale. Il n’est pas étonnant que le gouvernement Michel privilégie exclusivement les intérêts des entreprises et des entrepreneurs au détriment des citoyens et en particulier des chômeurs.
Rappelons qu’il y a, en Belgique, environ 600 000 demandeurs d’emploi pour un peu plus de 35 000 offres d’emploi. Soit un emploi pour 17 chômeurs ! Le gouvernement estime donc qu’il est possible de remplir une bouteille avec… un océan.
Les chômeurs doivent rester disponibles sur un marché de l’emploi qui n’existe pas ou prou. A l’avenir, les « dispenses de recherche d’emploi pour raison sociale ou familiale » seront supprimées. Enfants malades, parents malades, … mourrez tranquille, le gouvernement veille !
Peu importe au ministre catholique fédéral flamand que la Belgique se soit engagée à respecter la Convention des Droits de l’Enfant et, donc que dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs (ce qui est le cas), l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale, monsieur Peeters s’en tamponne royalement le nombril ! Un enfant de chômeur ne peut plus – soit être malade, soit être soigné par ses parents.
Quand on gagne plus que royalement sa vie, il est aisé de s’en prendre aux pauvres et à leurs enfants, ainsi qu’à leurs parents proches malades. Rappelons-lui que le non respect des Droits fondamentaux – tout comme la diabolisation des chômeurs – ont été inscrits, depuis toujours, dans les programmes des partis… fascistes. Au ministre de voir pour qui il roule vraiment !
Pour la Ligue des Droits de l’Enfant, cette mesure est injuste et vexatoire. Elle s’en prend aux plus fragiles, préservant les avantages usurpés des nantis. Elle se trompe de cible. Nous exigeons qu’elle soit retirée et que le gouvernement « ultraliberaal-vlaamse-flamingando-un-tout-tout-petit-peu-ultralibéral » (oufti !) arrête de s’en prendre aux chômeurs, à leurs familles et aux citoyens économiquement ordinaires, en général.
19 Février 2015
Fév 1, 2015 | Participation - Liberté - Expression
Les Droits de l’Enfant ont plus d’un quart de siècle.
Nous n’avons pas vu le temps passer !
Le 20 novembre 1989 l’ONU votait la Convention relative aux droits de l’Enfant à l’unanimité. Celle-ci affirme que les enfants ont besoin d’une protection et d’une attention particulière en raison de leur vulnérabilité. Il est temps de se demander ce que ces droits ont apporté aux enfants de notre planète et plus spécifiquement de notre Communauté française ?
Chaque année dans le monde, huit millions et demi d’enfants meurent de faim ou du manque d’eau potable. Des maladies aujourd’hui disparues de nos contrées font toujours des ravages dans les pays sous-développés. Deux millions d’enfants meurent de maladies qui auraient pu être évitées grâce à des vaccins coûtant moins d’un dollar. Année après année, 200 000 enfants meurent victimes de combats armés, tués parfois par d’autres enfants. 300 000 mineurs sont engagés de force dans des conflits locaux.
Ce jour, 8 millions d’enfants abandonnés dorment dans les rues et 3 millions sont victimes des réseaux de prostitution. Enfin, comment ne pas rappeler que 211 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont exploités économiquement. Parmi ceux-ci 115 millions ne sont pas scolarisés.
Qu’en est-il chez nous, dans cette Communauté française que nous voulons respectueuse des droits fondamentaux ?
Fort heureusement, très peu d’enfants meurent de faim en Belgique et les rares cas recensés relèvent de maltraitance parentale. Mais tous ne sont pas égaux face à l’alimentation. Les cas d’obésité sont en croissance, essentiellement dans les milieux les plus précarisés. De plus en plus de familles n’ont plus les moyens d’accéder aux soins de santé. De nombreuses parents repoussent la visite chez le médecin le plus longtemps possible et limitent les médicaments qu’ils ne peuvent pas payer.
Nos villes aussi ont leurs enfants des rues. On y voit des familles entières ou des adolescents isolés dormir sous des bâches, dans des parcs. Ils viennent d’Afrique ou d’Europe de l’Est. La rue c’est aussi la faim, la soif, les maladies, la peur. Ce n’est jamais l’école, les visites chez le médecin, la chaleur d’un repas chaud ou d’un lit douillet.
Des enfants esclaves, il y en a aussi en Belgique. En France, le Comité contre l’esclavage moderne, estime leur nombre à plusieurs milliers. Ils sont principalement issus d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un esclavage domestique qui, par définition est très peu visible. En quoi la Belgique serait-elle épargnée ? Il est plus que probable que plusieurs centaines d’enfants esclaves sont exploités en Communauté française.
Le travail des enfants est, fort heureusement interdit. Pourtant, qui d’entre nous n’a pas rencontré un enfant qui donnait un coup de main dans un commerce, une exploitation agricole, un stand de foire ? Enfant de commerçant ou petite main payée quelques euros ? Quoiqu’il en soit, le travail des enfants est illégal et contraire à leurs droits fondamentaux. Mais il continue à bénéficier de la bienveillance de madame et monsieur tout le monde.
Si, par-dessus toutes les autres, il y a une institution qui a le devoir de respecter, promouvoir et défendre les droits de tous les enfants, c’est l’Institution scolaire. L’Etat l’a chargée de remplir son propre engagement d’éduquer tous les enfants.
Malheureusement, nous devons constater plus d’un quart de siècle plus tard, que le Droit n’a pas encore trouvé sa place à l’Ecole. Pire, celle-ci est devenue un lieu de non Droit qui brise l’avenir de plus de deux tiers des enfants qui lui sont confiés. Bien sûr, il y a des écoles qui sont de véritables îlots de paix où les droits sont respectés. Mais elles sont trop rares.
Les chiffres sont éloquents. Chaque année, 60 000 élèves redoublent et 17 000 jeunes sont orientés précocement vers des formations dévalorisées dont ils ne veulent pas. Il est scientifiquement prouvé, depuis près de 50 ans, que les redoublements ne servent à rien et sont néfastes (ils engendrent d’autres redoublements et intensifient l’abandon scolaire). Pire, les effets psychologiques qu’elles génèrent sur les jeunes et leurs familles doivent nous faire considérer les pratiques du redoublement et de l’orientation précoce comme de véritables maltraitances. A cela s’ajoutent 20 000 abandons annuels. Vingt mille jeunes qui, chaque année, se retrouvent sur la rue sans le moindre diplôme. En comptant les 1 400 jeunes qui sont mis à la porte des écoles, le bilan de l’Ecole est lourd : ce n’est rien moins que 100 000 élèves qui, chaque année, sont socialement détruits!
Il y a aussi des milliers d’enfants déscolarisés à domicile ou hospitalisés dans le seul objectif de pouvoir bénéficier d’un enseignement. Le nombre de phobiques scolaires est en augmentation constante. Il y a les dizaines de milliers d’enfants physiquement présents dans les classes mais psychologiquement exclus.
Et les milliers d’enfants handicapés que les écoles refusent d’intégrer. Leur inclusion dans un enseignement ordinaire, avec tous les autres enfants, est un droit défini par la Convention relative aux droits de la personne handicapée que l’Ecole, trop souvent encore, refuse.
Au terme d’une scolarité de 12 ans, seulement moins d’un tiers des élèves (27 %) s’en sort sans échecs. Mais avec quel message, quelle éducation donnée par le système scolaire ? Ils doivent être les meilleurs, battre les autres pour réussir, marcher ou crever… Et, surtout ne pas devenir de vrais citoyens solidaires.
Il y a aussi ces filles éduquées autrement que leurs frères, avec moins de droits et plus de devoirs ; ou ces jeunes qui cachent leur homosexualité, voire subissent l’ostracisme de leurs camarades, le rejet de leurs parents. Enfin des mineurs qui sont victimes de la prostitution ne sont pas une simple illusion. Et ce sont de « bons » citoyens belges qui en sont les clients…
Bien sûr, il est des choses positives, des enfants dont les droits sont vraiment respectés. Mais, finalement, c’est une minorité. Au moins un jeune appartient à un milieu social plus fragile, au plus ses droits sont piétinés. Il y a encore beaucoup à faire pour permettre à tous les enfants de bénéficier de leurs droits les plus fondamentaux. Nous aurions bien besoin des citoyens pour nous y aider. Malgré l’adoption de la Convention relative aux Droits de l’Enfant par l’ONU, les sociétés de protection animales ont toujours cent fois plus de militants et de membres de soutiens que les associations de défense des droits de l’enfant. Cherchez l’erreur…