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Vers une Ecole inclusive
Des pistes pour amener les élèves à apprendre ensemble

vendredi 29 novembre 2019

Journée organisée par la Ligue des Droits de l’Enfant et la Plate-forme pour une école inclusive, en collaboration avec le Centre d’Etude et de Formation pour l’Education Spécialisée et Inclusive – Université Libre de Bruxelles

Aujourd’hui, les élèves avec une déficience auditive ou visuelle sont les plus nombreux·ses à être intégré·e·s en enseignement ordinaire. La part des enfants inscrit·e·s dans l’enseignement de type 8 progresse pour atteindre 19,8% (1 580 élèves). Ce sont essentiellement les enfants ayant une déficience physique (T4), intellectuelle (T1 et T2) et comportementale qui sont les grand·e·s oublié·e·s de l’enseignement ordinaire. Cependant, l’intégration progresse dans tous les « types » d’enseignement, à des vitesses variables, notamment pour le type 2 qui ne parvient toujours pas à décoller. A son sujet et pour rappel, la déficience intellectuelle légère pourrait concerner entre 10 et 20 personnes pour 1 000, la déficience intellectuelle sévère est retrouvée chez 3 à 4 personnes pour 1 000 (Inserm).

Des écoles deviennent progressivement inclusives. L’axe 4 du Pacte pour un enseignement d’excellence a précisément pour objectif de développer l’école inclusive et précise que « La lutte contre la ségrégation scolaire au sein de notre enseignement est un enjeu majeur. Pour ce faire, le Pacte développe une école inclusive, basée sur le respect des rythmes de chacun et sur un accompagnement personnalisé. Il s’agit de viser la réussite pour tous les enfants, quels que soient leurs profils scolaires, leur origine sociale ou leurs types d’intelligence (…). »

Réfléchir à une école plus inclusive doit se faire avec toutes les actrices et tous les acteurs, à commencer par les premièr·e·s concerné·e·s, les élèves. L’école a, depuis trop longtemps, oublié d’inclure les élèves dans toutes les réflexions sur son évolution. Si on veut que l’école soit inclusive, il est impératif de la construire avec les élèves et les étudiant·e·s, quelles que soient leurs spécificités et les difficultés qu’ils rencontrent.

Poursuivant notre mission de réflexion et de propositions concrètes pour favoriser la meilleure intégration possible des tou·te·s les élèves dans l’enseignement ordinaire, telle que le demande la Convention des Nations Unies des Droits des Personnes Handicapées, nous souhaitons cette année considérer l’école inclusive sous l’angle des élèves et des étudiant·e·s. Ce forum, s’il s’adresse aux professionnel·le·s et futur·e·s professionnel·le·s, donnera la parole à des jeunes grâce à de petites vidéos (en effet, le 29 novembre, les enfants seront à l’école). Des professionnel·le·s de l’école et de l’intégration, ainsi que des parents, mais aussi d’ancien·ne·s élèves nous éclaireront sur les pratiques pédagogiques mises en place dans des écoles qui sont en marche vers l’inclusion. Ce sera l’occasion de débattre avec eux/elles.

Une école inclusive est une école non seulement faite pour accueillir toutes les différences, mais aussi une école qui forme de futur·e·s citoyen·ne·s à la construction d’une société plus juste, donc plus inclusive.

Ce Forum se veut un moment d’échanges autour de la thématique : « comment amener élèves à besoins spécifiques et élèves ‘ordinaires’ à coopérer et apprendre ensemble » tant dans l’enseignement fondamental que dans l’enseignement secondaire. Le Forum présentera aussi les travaux scientifiques sur les bienfaits et limites (s’il y en a ?) de l’école inclusive ainsi que la méthodologie du tutorat. Enfin, des adultes ayant passé par l’enseignement ‘ordinaire’ et spécialisé nous feront part de leurs expériences. Ces thématiques seront débattues par un panel d’actrices et d’acteurs en collaboration avec les participant·e·s au forum, et devront déboucher sur des propositions concrètes à soumettre aux divers·e·s responsables et ce, au moment où le Pacte pour un enseignement d’Excellence se met peu à peu en place et veut promouvoir une école inclusive ouverte à la différence.

Date : vendredi 29 novembre 2019
Lieu : ULB, Auditoire E. Dupréel, Avenue Jeanne,44 – 1er étage à 1050 Bruxelles
Public attendu : enseignant·e·s, directions des établissements scolaires, parents, étudiant·e·s, particulièrement ceux et celles des Hautes Ecoles, conseiller·e·s pédagogiques, CPMS, inspection, Délégué·e·s aux Contrats d’Objectifs, Directeurs·rices de Zone, personnel paramédical, psychologique et social, responsables administratif·ve·s et politiques et tou·te·s citoyen·ne·s intéressé·e·s.

Inscription par mail à
contact@liguedroitsenfant.be
P.A.F. : 35 € (25 € pour les étudiant·e·s et les familles d’enfants à besoin spécifique). A verser sur le compte compte BE76 9795 8553 0195 de la Ligue des Droits de l’Enfant, avec la communication « Inscription colloque du 29 novembre + nom de l’institution/association + nom·s du/des participant·e·s ». Afin de faciliter la gestion de ce forum, les paiements doivent parvenir au plus tard le lundi 25 novembre 2019.
La pause, le repas et les documents du colloque sont compris dans la participation aux frais.

Programme

8h30 : Accueil

9h15 : Introduction de la journée
Jean-Pierre Coenen,
Président de la ligue des Droits de l’Enfant
et de la Plate-forme pour une Ecole inclusive
.

Durant toute cette journée nous donnerons la parole aux élèves,
au travers de petites vidéos introductives.

9h35 : Plans de pilotage et école inclusive.
Dominique Paquot,
Directeur de l’école Singelijn.

10h00 : Table ronde 1

« Comment amener élèves à besoins spécifiques et élèves ‘ordinaires’ à coopérer et apprendre ensemble à l’école fondamentale ? »
Différent·e·s professionnel·le·s de l’école, et des parents partageront leurs expériences dans le domaine de l’intégration et de la manière de faire progresser une école ou une classe sur le chemin de l’école inclusive. Notamment, sur ce qui est mis en place pour amener les élèves à coopérer, quelles que soient leurs différences, pour faire société, sur ce qu’apportent les aménagements raisonnables aux enfants à besoins spécifiques mais aussi à tous les autres élèves, sur la manière d’accueillir la déficience intellectuelle, etc.
La table-ronde sera suivie par un débat avec le public.

10h50 : Pause-café

11h20 : Table ronde 2

« Comment amener élèves à besoins spécifiques et élèves ‘ordinaires’ à coopérer et apprendre ensemble à l’école secondaire ? »
Ici encore, des professionnel·le·s de l’école et des parents partageront leurs expériences de l’intégration. L’enseignement secondaire est moins inclusif que l’école fondamentale. Cependant, des écoles se lancent sur le chemin de l’école inclusive. Comment font-elles ? Quelle est leur philosophie ? Que mettent-elles en place pour favoriser la collaboration entre pairs tout en évitant les orientations vers le spécialisé ? Quels sont les écueils qu’elles rencontrent et comment les surmontent-elles ? Quels bénéfices en retirent les élèves et les professionnel·le·s ?
La table-ronde sera suivie par un débat avec le public.

12h10 : Pause repas

13h10 : Bienfaits et limites de l’intégration des élèves à besoins spécifiques en écoles inclusives : qu’en disent les recherches.
Ghislain Magerotte,
Dr en Psychologie, Professeur émérite de l’UMons.

13h30 : Quelle méthodologie pour que les élèves à besoins spécifiques et les élèves ’ordinaires’ apprennent ensemble ? Le tutorat.
Gaëtan Briet,
Dr en Psychologie, Laboratoire de Psychologie, Cognition, Comportement et Communication (LP3C – EA 1285, Université Rennes 2 Haute Bretagne.

14h00 : Table ronde 3

« Partages d’expériences et parcours de vie. Quels bilans d’ancien·ne·s élèves à besoins spécifiques tirent-ils·elles de leur scolarité, que ce soit en intégration ou non ? »
Depuis des décennies, l’école ordinaire a intégré des élèves à besoins spécifiques, souvent de manière « pirate » ; d’autres n’ont connu que l’enseignement spécialisé. Ces élèves, devenu·e·s des adultes, sont aujourd’hui intégré·e·s dans la société. Leur expérience, alors que le Pacte pense à rendre l’école enfin plus inclusive, nous semble essentielle. Qu’ont-ils·elles envie de nous dire à la lumière de leur vécu ? Comment leurs expériences de l’école peu inclusive d’hier peuvent-elle éclairer le chemin de l’école plus inclusive de demain ?
La table-ronde sera suivie par un débat avec le public.

14h50 : Table ronde 4

« Formation initiale des enseignants et inclusion »
Comment former les étudiants à l’école inclusive, alors que sans doute peu d’entre eux/elles ont connu une telle école durant leur cursus scolaire ? Quelles compétences les enseignant·e·s inclusif·ve·s devraient-ils·elles maîtriser pour accompagner tous les élèves vers l’accès aux savoirs et en faire des citoyen·ne·s actrices et acteurs d’une société, elle-même, plus inclusive ? Des professionnel·le·s de la formation des enseignant·e·s nous feront part de leur expérience. Enfin, quelle place est laissée à l’orthopédagogie dans la future formation initiale des enseignant·e·s ?
La table-ronde sera suivie par un débat avec le public.

15h40 : Conclusions et perspectives
Jean-Pierre Coenen
Président de la Ligue des Droits de l’Enfant
et de la Plate-forme pour une Ecole inclusive

Intégration scolaire

Intégration scolaire

Quelles écoles sont concernées par l’intégration scolaire ?

L’intégration scolaire concerne les écoles dites « ordinaires » (l’école du quartier ou toute école d’enseignement « ordinaire ») et les écoles de l’enseignement spécialisé.

Qu’est-ce que l’intégration scolaire ?

L’intégration scolaire concerne tous les élèves à besoins spécifiques qu’ils soient dans l’enseignement ordinaire ou dans l’enseignement spécialisé.

L’intégration scolaire permet à tout enfant à besoins spécifiques de poursuivre son cursus scolaire dans l’école de son choix – généralement une école d’enseignement ordinaire – avec le soutien de l’enseignement spécialisé, sans nécessairement y être physiquement (en tout ou en partie – voir ci-après).

Concrètement, l’élève est généralement intégré dans une classe ordinaire (en tout ou en partie – voir ci-après) où il bénéficie d’un certain nombre d’heures d’accompagnement. Celui-ci est assuré par un-e enseignant-e provenant de l’enseignement spécialisé et qui, donc, doit avoir les compétences spécifiques pour accompagner l’enfant en fonction de son handicap.

Qu’entend-on par handicap ?

« La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique, définit les personnes handicapées comme étant « des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».

La législation anti-discrimination ne propose pas de définition du handicap, l’objectif étant d’appliquer une conception large du handicap, qui inclut les maladies chroniques, ainsi que les troubles de l’apprentissage, de l’attention et du comportement. Il n’est pas nécessaire d’être reconnu par une instance officielle comme l’INAMI, le SPF Sécurité sociale ou les fonds régionaux (AWIPH, Phare, VAPH, DPB).

En effet, dans l’esprit de la législation anti-discrimination et de la Convention ONU, le handicap naît de la confrontation entre une déficience qui entraîne, dans certaines situations, des incapacités et un environnement inadapté. Il s’agit bien d’une approche davantage sociale que médicale. L’environnement est questionné et plus seulement la différence spécifique de l’individu. On parle donc de « situation de handicap ». Une même personne peut être en situation de handicap dans un contexte donné et pas dans un autre. » (A l’école de ton choix avec un handicap – Centre interfédéral pour l’Égalité des Chances – www ……)

Combien il y a-t-il de types d’intégration possible ?

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Il y a quatre types d’intégrations possibles. Dans TOUS les cas, l’élève doit être inscrit administrativement dans l’enseignement spécialisé et, même s’il suit tous les cours dans l’enseignement « ordinaire » et l’élève bénéficie (en Région wallonne) de la gratuité des transports scolaires.

  1. L’intégration permanente totale

Cette forme d’intégration – la plus recherchée pour les enfants orientés abusivement vers le type 8 (voir ?????) – permet à l’élève de suivre TOUS les cours pendant TOUTE L’ANNEE SCOLAIRE dans une école « ordinaire » (en général « son » école si elle l’accepte). Il bénéficie donc d’un accompagnement assuré par l’enseignement spécialisé à raison de 4 heures par semaine (8 heures au 3e degré du secondaire).

Attention : Il faut que la demande soit acceptée et que l’élève soit inscrit dans l’enseignement spécialisé au plus tard le 15 janvier !!!!

  • L’intégration permanente partielle

L’élève suit certains cours dans l’enseignement « ordinaire » et d’autres dans l’enseignement spécialisé et ce, durant TOUTE L’ANNÉE SCOLAIRE. 

  • L’intégration temporaire totale

L’élève suit la totalité des cours dans l’enseignement « ordinaire » pendant UNE, voire DES PÉRIODES DÉTERMINÉES DE L’ANNÉE. Il n’est pas nécessaire de suivre des cours dans l’enseignement spécialisé.

  • L’intégration temporaire partielle

L’élève ne suit qu’une partie des cours dans l’enseignement « ordinaire » pendant UNE, voire DES PÉRIODES DÉTERMINÉES DE L’ANNÉE. Il lui est possible de suivre d’autres cours dans l’école spécialisée dans laquelle il est inscrit.

Si vous avez compris cela, vous n’êtes pas au bout du chemin… ce n’était qu’une mise en bouche. Si vous n’avez pas encore mis votre ceinture, c’est le moment, nous allons accélérer…

Qui peut demander une intégration scolaire ?

  1. Si l’enfant est dans un enseignement spécialisé et demande une (ré)intégration, la demande doit émaner soit :
  • du Conseil de classe de l’établissement d’enseignement spécialisé. Ledit Conseil de classe est composé de l’ensemble des enseignants, du personne paramédical et des auxiliaires d’éducation qui  encadrement directement l’élève ;
  • du CPMS qui assure la guidance des élèves de l’école spécialisée ;
  • des parents ou, comme le veut la loi, des personnes investies de l’autorité parentale ou de l’élève s’il est majeur;
  • Si l’enfant à besoins spécifiques est dans un enseignement « ordinaire » et demande une aide à l’intégration, soit :
  • des parents ou, comme le veut la loi, des personnes investies de l’autorité parentale ou de l’élève s’il est majeur;
  • de l’équipe éducative avec avis favorable du conseil de participation dont chaque composante a marqué un accord ;
  • du CPMS qui assure la guidance des élèves au sein de l’établissement d’enseignement ordinaire.

Attention : Depuis 1997, le projet d’établissement de toutes les écoles d’enseignement « ordinaire » doit contenir les éléments favorisant la faisabilité de ladite intégration

La demande d’intégration scolaire doit être introduite par la direction de l’enseignement « ordinaire » auprès de a direction de l’école spécialisée qui doit concerter tous les intervenants repris ci-dessus.

  1. Si la concertation débouche sur un avis DÉFAVORABLE les partenaires devront motiver leur désaccord par écrit et le communiquer au chef d’établissement ou au PO de l’école d’enseignement « ordinaire ».
  2. Si la réponse est FAVORABLE, la proposition est signés par les différents intervenants et introduite auprès du chef d’établissement d’enseignement spécialisé. Celle-ci concerte tous les intervenants qui doivent donner un avis favorable. Dès l’acceptation de la proposition d’intégration, la définition d’un projet d’intégration adapté aux besoins de l’élève est recherchée conjointement par : 1° le conseil de classe de l’établissement d’enseignement spécialisé 2° le conseil de classe de l’établissement d’enseignement ordinaire concerné, assisté par le centre psycho-médico-social qui assure la guidance des élèves de l’établissement. A ce stade, un protocole est établi.

Le projet d’intégration, wadesda ?

« Le projet d’intégration est défini conjointement par les deux équipes éducatives, assistées par l’organisme ou le centre qui assure la guidance de l’élève. L’organisme ou le centre PMS de l’enseignement ordinaire est associé à cette procédure. 

L’intégration est chaque fois un projet unique, qu’il soit individuel ou collectif, qui doit:

  •  être guidé par l’éthique, la déontologie et la responsabilisation de tous les acteurs;
  • répondre, de manière personnalisée, aux besoins éducatifs spécifiques de chacun des enfants intégrés dans un milieu de vie scolaire ordinaire;
  •  se fonder sur des arguments pédagogiques;
  • étudier objectivement la faisabilité du projet;
  • proposer la mise en oeuvre d’un dispositif dynamique.

Protocole d’intégration

À l’issue de la procédure, un protocole est établi. Il contient:

  • le projet d’intégration (la synthèse du dossier de l’élève, les objectifs visés, l’équipement spécifique, les besoins de l’élève en matière de transport et les dispenses éventuelles au programme de l’enseignement ordinaire, le dispositif de liaison entre les deux écoles);
  •  les modalités d’accompagnement et le choix du personnel ;
  • les modalités de concertation et les modalités d’évaluation interne de l’intégration;
  • l’accord des deux centres PMS;
  • l’accord des deux directions;
  • l’accord des parents, de la personne responsable ou du jeune s’il est majeur. »

(Vademecum de l’intégration www.enseignement.be)

Quand on vous dit que tout cela est compliqué… Ce système n’est pas fait pour les enfants mais pour gérer administrativement une relation entre deux types d’écoles qui n’avaient pas l’habitude de fonctionner ensemble. Loin de nous l’idée de dire qu’il ne faut pas de règles, mais il est inacceptable que l’intégration scolaire soit un parcours du combattant. Elle doit, pour les familles, être un long fleuve tranquille, point à la ligne !!!

Le Décret de 2009 entrouvre une porte qui n’existait pas auparavant. Mais il ne fait que l’entrouvrir ! En 2015, 2000 enfants ont été intégrés. Une bonne part n’étant que la régularisation d’intégrations « sauvages » – nous préférons dire « pirates » – sans aides spécifiques. Quant au reste, se sont principalement des enfants socialement précarisés ou avec des « dys », qui en bénéficient. Très peu d’enfants handicapés mentaux.  Pour ainsi dire pas d’enfants avec troubles du comportement. Il y a une véritable discrimination dans l’intégration scolaire !!!

Il y a 34 000 enfants dans l’enseignement spécialisé, dont très, très peu ne peuvent pas être intégrés. Plus de 90 % devraient se trouver dans des écoles « ordinaires » avec une scolarité adaptée, au sein de leurs pairs. Il faut donc arrêter de d’alimenter le spécialisé afin de pouvoir rediriger les moyens libérés vers l’intégration scolaire. 

Mais le pire de l’indignité réside dans le fait que toute intégration dépend du bon vouloir des différents intervenants. C‘est le « fait du prince », avalisé par une Communauté française complice : un-e professeur-e, un-e directeur/trice revêche, peu soucieux-se du bien des enfants, porteur-porteuse de valeurs élitistes de méritocratie, organisant la compétition des élèves au sein de son propre établissement et par là même la sélection « naturelle » des élèves en difficultés, ne va – bien évidemment – pas accepter d’intégrer un enfant ayant des besoins spécifiques. Tout simplement un enfant, avec tout ce que cela importe de fragilités, de besoins de protections, d’aides pour grandir à son rythme, de patience et de compréhension. Malheureusement, rien n’est encore en place pour éjecter ces êtres nuisibles de ce lieu fait pour aider les enfants à grandir, pour en faire des citoyens réflexifs, dotés d’intelligence et d’empathie envers les autres, armés pour construire un monde plus juste. Ils le pervertissent par leur suffisance et leurs certitudes d’un autre âge qui n’a plus sa place dans une Ecole du XXI siècle. Les enfants ont droit à une TOUT AUTRE ECOLE où ces gens n’auront plus leur place. Une école faite pour les enfants. TOUS les enfants !!!

Une école pour tous ? Quelles formations pour les enseignants ?

Une école pour tous ? Quelles formations pour les enseignants ?

Colloque – 24 avril 10 : « une école pour tous ? Quelles formations pour les enseignants »

Aujourd’hui, nous nous devons de construire l’Ecole du 21ème  siècle. Depuis 20 ans, la Convention des Droits de l’Enfant a fait de l’Ecole un Droit pour tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés physiques ou mentales, leurs problèmes d’apprentissages, leurs différences culturelles ou sociales. La récente Convention relative aux Droits de la Personne handicapée impose aux Etats signataires (et donc, la Belgique) de mettre en place un enseignement inclusif.

Autrement dit, une Ecole où toutes les différences se côtoieront, qu’elles soient physiques ou mentales, culturelles ou sociales. Les différents types d’enseignements (spécialisé et ordinaire) seront ainsi appelés de plus en plus à travailler ensemble et, à terme, à ne plus faire qu’un dans l’Ecole inclusive ! Il ne s’agit nullement de supprimer l’enseignement spécialisé. Bien au contraire, l’objectif est de faire de tous les enseignants, et au-delà de toutes les écoles, de vrais spécialistes des difficultés d’apprentissage.

Ce colloque a eu pour objectif d’aborder la problématique de la formation des enseignants dans l’optique d’une Ecole inclusive. L’école inclusive devra donc être l’école de tous, avec des enseignants spécialisés dans la détection et la remédiation des difficultés d’apprentissage de tous les enfants, au-delà des différences. Cela nécessitera aussi d’admettre et gérer le fait que chaque enfant est unique et a sa propre façon d’apprendre.

Intervenants

Didier Duray, conseiller adjoint Enseignement fondamental et secondaire Spécialisé au cabinet de la Ministre Marie-Dominique Simonet,  ministre de l’enseignement fondamental.

Actuellement, 3 solutions de scolarité s’offrent aux enfants en situation de handicap : l’enseignement ordinaire, l’enseignement intégré et l’enseignement spécialisé. L’enseignement intégré s’est vu renforcé avec le nouveau décret intégration, voté le 5 février 2009. Cette année, 511 enfants bénéficient de cette formule.

La formation initiale doit pouvoir s’adapter tant aux étudiants qu’à la réalité de terrain. Des pistes de solutions tels que le parrainage des aînés, une clarification des stages dans l’enseignement spécialisé, une approche différente des parents, une révision des manuels scolaires sont évoquées. L’orthopédagogie doit faire partie de la formation de tout futur enseignant. Celui-ci doit avoir une connaissance des difficultés lui permettant d’y remédier ou d’orienter l’enfant de manière précise.

« En classe vers une école pour tous », par Monique Deprez, Chargée de cours – Service d’orthopédagogie – UMH

1914, 1970 et 1997 sont des dates phares dans l’histoire de l’enseignement. La dernière, est l’année du décret mission que beaucoup d’enseignants n’ont jamais lu. Parmi les missions de l’école, nous retrouvons l’émancipation sociale, la  confiance en soi, le fait de prendre sa place dans la société. La pédagogie différenciée y est introduite, à savoir une pédagogie dont l’optique est de tenir compte des différences individuelles pour y adapter une diversité de situations pédagogiques. Elle a pour but de permettre à chacun la meilleure réussite dans ses apprentissages.

Des pistes de réflexion permettant d’améliorer sont envisagées : il est clairement utopique de vouloir informer le futur enseignant sur l’ensemble des pathologies. Par contre, on peut leur apprendre à s’informer, les orienter, leur donner les ressources pour les informer. Une sensibilisation au handicap est primordiale, beaucoup de gens n’ont pas eu de contacts avec une personne vivant une situation de handicap. Il s’agit de favoriser ces contacts, de diversifier les lieux de stage et donner l’occasion aux étudiants d’aller voir ce qui se fait ailleurs.

Formation initiale ou continuée : 3 domaines pour une approche orthopédagogique (relationnel, cognitif, instrumental) par Geneviève Vandecasteele, inspectrice de l’enseignement fondamental spécialisé

L’accompagnement des enfants à besoins spécifiques est primordial. Chacun de ces enfants doit trouver un enseignement spécifique. Pour y arriver, il doit y avoir une valorisation de la formation des enseignants. Tout enseignant a la responsabilité de s’informer.

En termes de formation, l’enseignant n’a jamais fini d’apprendre. Dés le départ, il devrait pouvoir s’exercer, par exemple dans un genre de laboratoire. La formation devrait développer l’aspect de la réflexion et être envisagée selon 3 axes : se construire un parcours de formation individualisé en comptabilisant des modules dans les différents organismes de formation ; le cadre légale, institutionnel et éthique ; l’approche relationnelle et l’axe psychopédagogique

Dans les formations divers aspects doivent être abordés tels que le besoin d’écouter et de soutenir les parents, le soutien en équipe, apprendre à avoir des rapports avec des  professionnels extérieurs et de faire des rapports, apprendre à avoir et gérer une visite avec l’inspection, apprendre à recevoir des remarques  et donner son avis.

Les 10 ans de l’orthopédagogie. Qu’en retire-t-on ? Vers où va-t-on ? par Alain Dupont et Isabelle Montulet représentant les 4 écoles qui organisent la spécialisation en orthopédagogie.

L’ortho acteur est un acteur professionnel oeuvrant après de personnes qui rencontrent des difficultés d’apprentissage à n’importe quel moment de leur évolution et quel que soit le contexte. Il est susceptible d’émettre un avis quant à la mise au point, l’application et l’évaluation des interventions éducatives à la suite d’observation et sur base d’éclairage théorique. Il travaille en relation avec les membres de l’équipe …

L’année de spécialisation est centrée sur les différentes situations de handicaps. Elle se déroule en journée et se compose de cours, de stage, d’un travail de fin d’études et d’échange. Elle permet de travailler les motivations dés le départ. Au départ, les étudiants souhaitent approfondir connaître les difficultés, ils ne se sentent pas prêt à travailler ou veulent se spécialiser. Les étudiants ne sont pas spécifiquement des enseignants. Après, ils sont souvent engagés dans des structures spécialisées ou à public fragilisés. Ce qui est intéressant ce de voir l’étudiant  passer d’une conception centrée sur l’élève à celle centrée sur la personne. Cette formation touche une cinquantaine d’étudiants par an

La formation à l’école inclusive ne concerne pas que les enseignants, elle prépare au travail en réseau. Elle ne peut constituer une complémentaire mais doit faire partie de la formation de base.

Quelles formations faut-il pour pouvoir enseigner dans une école pour tous ? par Vincent Carette, Chercheur à l’unité de recherche des Sciences de l’Education (SSE) – ULB

Pourquoi l’école doit elle changer ? Pourquoi la formation des enseignants, doit elle changé ? En Belgique, plus l’âge des étudiants est élevé, moins il y a de formation pédagogique, pourquoi ?  Les enseignants ont en moyenne 3 journées de formation par an. La Belgique est un des 3 pays dans lequel la formation masterisée.  

Vers quelles professionnalisations ? On demande beaucoup de compétences à l’enseignant mais lui offre-t-on la formation ? Peut on rejoindre tous ces objectifs avec la  formation actuelle. L’enseignant doit pouvoir entrer dans une position de chercheur, émettre des hypothèses, afin d’avancer avec les enfants. Pour y arriver, il doit avoir une formation rigoureuse à la recherche et donc une formation plus longue

Déterminer 5 compétences prioritaires pour exercer le métier d’enseignants dans une école inclusive

1) Les compétences relationnelles : L’enseignant doit pouvoir travailler la question relationnelle avec lui-même mais avec les autres partenaires.

2) Aptitudes de recherche : S’informer, questionner les autres professeurs ou les parents. Quelles sont mes forces ? L’enseignant qui se pose cette question suppose qu’il connaît ses ressources et ses limites.

3) Compétences d’observations : L’enseignant doit être formé à observer l’enfant de telle manière à pouvoir détecter ses capacités et ses difficultés ; savoir détecter les problèmes d’apprentissage et y remédier.

4) Capacité d’animation : L’enseignant doit s’ouvrir à l’environnement de l’enfant et essayer d’avoir une autre vision que l’enfant en tant qu’élève. Il doit pouvoir faire preuve de créativité.

5) Les savoirs : Il faut approfondir les processus d’apprentissage. Plus insister dans la formation sur le fait que « tout enfant est capable » ! L’enseignant doit avoir des repères sur le développement de l’enfant.

L’enseignant doit avoir une formation de généraliste !

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