Quelles écoles sont concernées par l’intégration scolaire ?

L’intégration scolaire concerne les écoles dites « ordinaires » (l’école du quartier ou toute école d’enseignement « ordinaire ») et les écoles de l’enseignement spécialisé.

Qu’est-ce que l’intégration scolaire ?

L’intégration scolaire concerne tous les élèves à besoins spécifiques qu’ils soient dans l’enseignement ordinaire ou dans l’enseignement spécialisé.

L’intégration scolaire permet à tout enfant à besoins spécifiques de poursuivre son cursus scolaire dans l’école de son choix – généralement une école d’enseignement ordinaire – avec le soutien de l’enseignement spécialisé, sans nécessairement y être physiquement (en tout ou en partie – voir ci-après).

Concrètement, l’élève est généralement intégré dans une classe ordinaire (en tout ou en partie – voir ci-après) où il bénéficie d’un certain nombre d’heures d’accompagnement. Celui-ci est assuré par un-e enseignant-e provenant de l’enseignement spécialisé et qui, donc, doit avoir les compétences spécifiques pour accompagner l’enfant en fonction de son handicap.

Qu’entend-on par handicap ?

« La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique, définit les personnes handicapées comme étant « des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».

La législation anti-discrimination ne propose pas de définition du handicap, l’objectif étant d’appliquer une conception large du handicap, qui inclut les maladies chroniques, ainsi que les troubles de l’apprentissage, de l’attention et du comportement. Il n’est pas nécessaire d’être reconnu par une instance officielle comme l’INAMI, le SPF Sécurité sociale ou les fonds régionaux (AWIPH, Phare, VAPH, DPB).

En effet, dans l’esprit de la législation anti-discrimination et de la Convention ONU, le handicap naît de la confrontation entre une déficience qui entraîne, dans certaines situations, des incapacités et un environnement inadapté. Il s’agit bien d’une approche davantage sociale que médicale. L’environnement est questionné et plus seulement la différence spécifique de l’individu. On parle donc de « situation de handicap ». Une même personne peut être en situation de handicap dans un contexte donné et pas dans un autre. » (A l’école de ton choix avec un handicap – Centre interfédéral pour l’Égalité des Chances – www ……)

Combien il y a-t-il de types d’intégration possible ?

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Il y a quatre types d’intégrations possibles. Dans TOUS les cas, l’élève doit être inscrit administrativement dans l’enseignement spécialisé et, même s’il suit tous les cours dans l’enseignement « ordinaire » et l’élève bénéficie (en Région wallonne) de la gratuité des transports scolaires.

  1. L’intégration permanente totale

Cette forme d’intégration – la plus recherchée pour les enfants orientés abusivement vers le type 8 (voir ?????) – permet à l’élève de suivre TOUS les cours pendant TOUTE L’ANNEE SCOLAIRE dans une école « ordinaire » (en général « son » école si elle l’accepte). Il bénéficie donc d’un accompagnement assuré par l’enseignement spécialisé à raison de 4 heures par semaine (8 heures au 3e degré du secondaire).

Attention : Il faut que la demande soit acceptée et que l’élève soit inscrit dans l’enseignement spécialisé au plus tard le 15 janvier !!!!

  • L’intégration permanente partielle

L’élève suit certains cours dans l’enseignement « ordinaire » et d’autres dans l’enseignement spécialisé et ce, durant TOUTE L’ANNÉE SCOLAIRE. 

  • L’intégration temporaire totale

L’élève suit la totalité des cours dans l’enseignement « ordinaire » pendant UNE, voire DES PÉRIODES DÉTERMINÉES DE L’ANNÉE. Il n’est pas nécessaire de suivre des cours dans l’enseignement spécialisé.

  • L’intégration temporaire partielle

L’élève ne suit qu’une partie des cours dans l’enseignement « ordinaire » pendant UNE, voire DES PÉRIODES DÉTERMINÉES DE L’ANNÉE. Il lui est possible de suivre d’autres cours dans l’école spécialisée dans laquelle il est inscrit.

Si vous avez compris cela, vous n’êtes pas au bout du chemin… ce n’était qu’une mise en bouche. Si vous n’avez pas encore mis votre ceinture, c’est le moment, nous allons accélérer…

Qui peut demander une intégration scolaire ?

  1. Si l’enfant est dans un enseignement spécialisé et demande une (ré)intégration, la demande doit émaner soit :
  • du Conseil de classe de l’établissement d’enseignement spécialisé. Ledit Conseil de classe est composé de l’ensemble des enseignants, du personne paramédical et des auxiliaires d’éducation qui  encadrement directement l’élève ;
  • du CPMS qui assure la guidance des élèves de l’école spécialisée ;
  • des parents ou, comme le veut la loi, des personnes investies de l’autorité parentale ou de l’élève s’il est majeur;
  • Si l’enfant à besoins spécifiques est dans un enseignement « ordinaire » et demande une aide à l’intégration, soit :
  • des parents ou, comme le veut la loi, des personnes investies de l’autorité parentale ou de l’élève s’il est majeur;
  • de l’équipe éducative avec avis favorable du conseil de participation dont chaque composante a marqué un accord ;
  • du CPMS qui assure la guidance des élèves au sein de l’établissement d’enseignement ordinaire.

Attention : Depuis 1997, le projet d’établissement de toutes les écoles d’enseignement « ordinaire » doit contenir les éléments favorisant la faisabilité de ladite intégration

La demande d’intégration scolaire doit être introduite par la direction de l’enseignement « ordinaire » auprès de a direction de l’école spécialisée qui doit concerter tous les intervenants repris ci-dessus.

  1. Si la concertation débouche sur un avis DÉFAVORABLE les partenaires devront motiver leur désaccord par écrit et le communiquer au chef d’établissement ou au PO de l’école d’enseignement « ordinaire ».
  2. Si la réponse est FAVORABLE, la proposition est signés par les différents intervenants et introduite auprès du chef d’établissement d’enseignement spécialisé. Celle-ci concerte tous les intervenants qui doivent donner un avis favorable. Dès l’acceptation de la proposition d’intégration, la définition d’un projet d’intégration adapté aux besoins de l’élève est recherchée conjointement par : 1° le conseil de classe de l’établissement d’enseignement spécialisé 2° le conseil de classe de l’établissement d’enseignement ordinaire concerné, assisté par le centre psycho-médico-social qui assure la guidance des élèves de l’établissement. A ce stade, un protocole est établi.

Le projet d’intégration, wadesda ?

« Le projet d’intégration est défini conjointement par les deux équipes éducatives, assistées par l’organisme ou le centre qui assure la guidance de l’élève. L’organisme ou le centre PMS de l’enseignement ordinaire est associé à cette procédure. 

L’intégration est chaque fois un projet unique, qu’il soit individuel ou collectif, qui doit:

  •  être guidé par l’éthique, la déontologie et la responsabilisation de tous les acteurs;
  • répondre, de manière personnalisée, aux besoins éducatifs spécifiques de chacun des enfants intégrés dans un milieu de vie scolaire ordinaire;
  •  se fonder sur des arguments pédagogiques;
  • étudier objectivement la faisabilité du projet;
  • proposer la mise en oeuvre d’un dispositif dynamique.

Protocole d’intégration

À l’issue de la procédure, un protocole est établi. Il contient:

  • le projet d’intégration (la synthèse du dossier de l’élève, les objectifs visés, l’équipement spécifique, les besoins de l’élève en matière de transport et les dispenses éventuelles au programme de l’enseignement ordinaire, le dispositif de liaison entre les deux écoles);
  •  les modalités d’accompagnement et le choix du personnel ;
  • les modalités de concertation et les modalités d’évaluation interne de l’intégration;
  • l’accord des deux centres PMS;
  • l’accord des deux directions;
  • l’accord des parents, de la personne responsable ou du jeune s’il est majeur. »

(Vademecum de l’intégration www.enseignement.be)

Quand on vous dit que tout cela est compliqué… Ce système n’est pas fait pour les enfants mais pour gérer administrativement une relation entre deux types d’écoles qui n’avaient pas l’habitude de fonctionner ensemble. Loin de nous l’idée de dire qu’il ne faut pas de règles, mais il est inacceptable que l’intégration scolaire soit un parcours du combattant. Elle doit, pour les familles, être un long fleuve tranquille, point à la ligne !!!

Le Décret de 2009 entrouvre une porte qui n’existait pas auparavant. Mais il ne fait que l’entrouvrir ! En 2015, 2000 enfants ont été intégrés. Une bonne part n’étant que la régularisation d’intégrations « sauvages » – nous préférons dire « pirates » – sans aides spécifiques. Quant au reste, se sont principalement des enfants socialement précarisés ou avec des « dys », qui en bénéficient. Très peu d’enfants handicapés mentaux.  Pour ainsi dire pas d’enfants avec troubles du comportement. Il y a une véritable discrimination dans l’intégration scolaire !!!

Il y a 34 000 enfants dans l’enseignement spécialisé, dont très, très peu ne peuvent pas être intégrés. Plus de 90 % devraient se trouver dans des écoles « ordinaires » avec une scolarité adaptée, au sein de leurs pairs. Il faut donc arrêter de d’alimenter le spécialisé afin de pouvoir rediriger les moyens libérés vers l’intégration scolaire. 

Mais le pire de l’indignité réside dans le fait que toute intégration dépend du bon vouloir des différents intervenants. C‘est le « fait du prince », avalisé par une Communauté française complice : un-e professeur-e, un-e directeur/trice revêche, peu soucieux-se du bien des enfants, porteur-porteuse de valeurs élitistes de méritocratie, organisant la compétition des élèves au sein de son propre établissement et par là même la sélection « naturelle » des élèves en difficultés, ne va – bien évidemment – pas accepter d’intégrer un enfant ayant des besoins spécifiques. Tout simplement un enfant, avec tout ce que cela importe de fragilités, de besoins de protections, d’aides pour grandir à son rythme, de patience et de compréhension. Malheureusement, rien n’est encore en place pour éjecter ces êtres nuisibles de ce lieu fait pour aider les enfants à grandir, pour en faire des citoyens réflexifs, dotés d’intelligence et d’empathie envers les autres, armés pour construire un monde plus juste. Ils le pervertissent par leur suffisance et leurs certitudes d’un autre âge qui n’a plus sa place dans une Ecole du XXI siècle. Les enfants ont droit à une TOUT AUTRE ECOLE où ces gens n’auront plus leur place. Une école faite pour les enfants. TOUS les enfants !!!

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