Fév 1, 2015 | Participation - Liberté - Expression
Encore aujourd’hui, il est des esprits chagrins pour mélanger Droits et devoirs des enfants. Il est évident, que l’agenda caché de ceux-ci est de minimiser ces Droits pour que les enfants en soient privés et restent des citoyens de second zone, loin derrière ces adultes bien pensants.
Les droits de l’enfant c’est très bien mais où sont ses devoirs ?
La Convention des Droits de l’Enfant date de 1989 et, pourtant, elle est encore loin d’être entrée dans nos mentalités. Donner des droits aux enfants, quelle ineptie !
Cette réflexion nous la rencontrons constamment à la Ligue des Droits de l’Enfant, dans notre action quotidienne. Déjà, en 1991, alors que la Belgique venait à peine de ratifier la Convention et que nous allions dans les écoles au devant des enseignants pour les inviter à faire connaître la CIDE auprès des premiers concernés, nous nous entendions souvent répondre « Les droits de l’enfant c’est très bien, mais qu’on leur apprenne d’abord leurs devoirs ». Aujourd’hui encore, dans certains milieux mal informés, on continue à penser de la sorte. En 2007, un Groupe de prétendus experts chargé du pilotage de la Coordination de l’aide aux victimes de maltraitance se positionnait (LE SOIR du lundi 19 novembre 2007) pour l’ajout d’un 55e article à la CIDE qui préciserait que l’enfant a droit d’avoir des devoirs. Et bien, posons donc la question avec eux : « Pourquoi seulement des droits et pas des devoirs ? »
L’enfant a mis très longtemps à avoir des droits. Alors que les monstruosités de la Guerre 40-45 engendraient, par réaction, une Déclaration universelle des droits de l’Homme, il fallut attendre 41 ans de plus pour que des droits spécifiques soient enfin attribués à l’enfant. Celui-ci, en effet, a besoin de droits complémentaires que l’adulte n’a pas : le droit à l’éducation, à l’adoption, à vivre avec ses parents, à ne pas être enrôlé dans une armée et nous en passons.
Bien sûr le texte actuel est loin d’être parfait. Il s’agit d’un consensus qui a été durement négocié entre Etats. C’est dans le cadre de la Commission des droits de l’homme de l’ONU qu’elle a été rédigée. Depuis lors, les droits de l’enfant sont intégrés dans le domaine des droits de l’homme.
Puisque les droits de l’enfant sont une composante des droits de l’homme, ils ne peuvent pas exprimer de devoirs ou d’obligations. Exprimer des devoirs n’a aucun sens dans un texte qui consiste essentiellement en une série d’obligations imposées à chaque Etat, vis-à-vis de chaque enfant, soit directement, soit par le biais des parents.
Si les devoirs ne sont pas énumérés dans la Convention, la raison en est toute simple : les devoirs sont la conséquence de l’exercice des droits. Dès que vous voulez exercer un droit, vous vous devez de le respecter – et de le faire respecter. Votre droit à la parole ne sera réellement un droit que si vous respectez le droit à la parole des autres. Pour paraphraser Voltaire : « Je peux n’être pas d’accord avec vous mais je dois me battre jusqu’à la mort pour que vous puissiez vous exprimer ».
En outre, un droit n’est gagé par aucun devoir : vous n’avez pas à nous remercier si nous respectons votre liberté d’expression. Pourquoi attendre alors d’un enfant ce que l’on n’attend pas d’un adulte ? Personne ne crie au scandale quand on parle des Droits de l’homme, sans évoquer ses devoirs – pourtant bien plus nombreux. Pourquoi alors continuer à demander qu’un enfant remplisse d’abord des devoirs ! Pour avoir droit à un nom et une nationalité, pour ne pas être abusé, pour pouvoir être adopté ? C’est RI-DI-CULE et contraire aux Droits de l’Enfant !!! Ceux qui prétendent cela ne connaissent aux Droits fondamentaux en général et aux Droits de l’enfant, en particulier !
Fort heureusement, il n’est jamais question de remettre ces droits fondamentaux en cause, ni de les associer à des devoirs préalables. Ce que certains adultes reprochent à la CIDE c’est que les enfants ont des droits, alors qu’ils ont l’impression que les leurs sont bafoués. La fessée est interdite, les enfants ont acquis le droit d’expression, d’association, d’être entendus ET que leur avis est à prendre en cause. C’est, pour beaucoup, un sacrilège ! D’où le sentiment d’avoir prétendument affaire à des enfants rois. Les droits de l’enfant remettent en cause un système de relation adulte-enfant établi par des siècles de relation de stricte autorité. Combien de générations seront-elles nécessaires pour changer radicalement les mentalités.
Le droit à avoir des droits est pourtant contenu dans la Convention, principalement dans son article 29 qui traite de l’éducation et qui précise qu’il faut inculquer à l’enfant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales (…), le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, (…) et des civilisations différentes de la sienne, le préparer à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d’égalité entre les sexes et d’amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d’origine autochtone ; enfin, il faut inculquer à l’enfant le respect du milieu naturel.
En imposant le droit à l’éducation, la CIDE fixe par là même les devoirs de l’Enfant. L’enfant a donc le droit d’avoir des devoirs, c’est bien inscrit dans le texte. Aussi il est utile de rappeler que ce texte est contraignant tant pour l’Etat qui remplit sa mission via l’Ecole, que pour les parents. A chacun d’assumer son rôle, dans le respect des droits des enfants, pour former des citoyens respectueux des droits et des libertés. Autrement, ce serait un déni de droits !
Oct 13, 2011 | Participation - Liberté - Expression
Communiqué de presse 13 octobre 2011
Arcelor Mittal jette des milliers d’enfants dans la précarité sans le moindre état d’âme. La Ligue des Droits de l’Enfant rappelle que toute fermeture d’entreprise se fait toujours sur le dos des familles. En supprimant plus de 3 000 emplois directs et indirects, ce ne sont pas moins de 12 000 personnes qui se trouvent précarisées, dont la moitié d’enfants et de jeunes.
Toucher à un emploi c’est toucher à une famille, à son bien-être, à sa dignité, à sa capacité de survie. Toucher à un emploi, c’est pénaliser des enfants et fragiliser leur avenir. Toucher à un emploi, c’est nier les droits fondamentaux de ces enfants :
– Droit à l’éducation : on sait que l’école discrimine prioritairement les enfants précarisés. En outre, les frais scolaires deviennent souvent trop élevés pour ces familles ;
– Droit aux loisirs : les familles sans emploi ne peuvent payer des loisirs à leurs enfants. Les vacances vont devenir de plus en plus rares ;
– Droit à la santé : les familles économiquement fragilisées ne peuvent plus assumer les soins de santé de leurs enfants, doivent les postposer ou, si elles les assurent, ce sont les parents qui ne peuvent se soigner ;
– En outre, la paupérisation prive les enfants d’accès à la culture et d’un niveau de vie décent.
Il n’est pas tolérable qu’un groupe financier qui fait des bénéfices importants[1] se permette de paupériser une région toute entière pour les seuls intérêts de ses trop riches actionnaires. La Ligue des Droits de l’Enfant est solidaire de toutes les familles jetées sur le pavé et toutes celles qui vont voir leur pouvoir d’achat s’éroder. Nous appelons toute la société mondiale à changer de paradigme : l’économique doit être au service de l’Homme et non l’inverse !
[1] Le producteur d’acier affichait un résultat net de 1,07 milliard de dollars au premier trimestre de 2011
Oct 13, 2011 | Participation - Liberté - Expression
Toute fermeture se fait toujours sur le dos des familles
Arcelor Mittal jette des milliers d’enfants dans la précarité sans le moindre état d’âme. La Ligue des Droits de l’Enfant rappelle que toute fermeture d’entreprise se fait toujours sur le dos des familles. En supprimant plus de 3 000 emplois directs et indirects, ce ne sont pas moins de 12 000 personnes qui se trouvent précarisées, dont la moitié d’enfants et de jeunes.
Toucher à un emploi c’est toucher à une famille, à son bien-être, à sa dignité, à sa capacité de survie. Toucher à un emploi, c’est pénaliser des enfants et fragiliser leur avenir. Toucher à un emploi, c’est nier les droits fondamentaux de ces enfants :
– Droit à l’éducation : on sait que l’école discrimine prioritairement les enfants précarisés. En outre, les frais scolaires deviennent souvent trop élevés pour ces familles ;
– Droit aux loisirs : les familles sans emploi ne peuvent payer des loisirs à leurs enfants. Les vacances vont devenir de plus en plus rares ;
– Droit à la santé : les familles économiquement fragilisées ne peuvent plus assumer les soins de santé de leurs enfants, doivent les postposer ou, si elles les assurent, ce sont les parents qui ne peuvent se soigner ;
– En outre, la paupérisation prive les enfants d’accès à la culture et d’un niveau de vie décent.
Il n’est pas tolérable qu’un groupe financier qui fait des bénéfices importants1 se permette de paupériser une région toute entière pour les seuls intérêts de ses trop riches actionnaires.
La Ligue des Droits de l’Enfant est solidaire de toutes les familles jetées sur le pavé et toutes celles qui vont voir leur pouvoir d’achat s’éroder. Nous appelons toute la société mondiale à changer de paradigme : l’économique doit être au service de l’Homme et non l’inverse !
Nov 16, 2010 | Immigration, Participation - Liberté - Expression
Communiqué de presse 16 novembre 2010
Ce 20 novembre marque le 21e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’Enfant. Celle-ci affirme que les enfants ont besoin d’une protection et d’une attention particulière en raison de leur vulnérabilité. Il est temps de se demander ce que ces droits ont apporté aux enfants de notre planète et plus spécifiquement de notre Communauté française ?
Chaque année dans le monde, huit millions et demi d’enfants meurent de faim ou du manque d’eau potable. Des maladies aujourd’hui disparues de nos contrées font toujours des ravages dans les pays sous-développés. Deux millions d’enfants meurent de maladies qui auraient pu être évitées grâce à des vaccins coûtant moins d’un dollar. Année après année, 200 000 enfants meurent victimes de combats armés, tués parfois par d’autres enfants. 300 000 mineurs sont engagés de force dans des conflits locaux.
Ce jour, 8 millions d’enfants abandonnés dorment dans les rues et 3 millions sont victimes des réseaux de prostitution. Enfin, comment ne pas rappeler que 211 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont exploités économiquement. Parmi ceux-ci 115 millions ne sont pas scolarisés.
Qu’en est-il chez nous, dans cette Communauté française que nous voulons respectueuse des droits fondamentaux ? Fort heureusement, très peu d’enfants meurent de faim en Belgique et les rares cas recensés relèvent de maltraitance parentale. Mais tous ne sont pas égaux face à l’alimentation. Les cas d’obésité sont en croissance, essentiellement dans les milieux les moins favorisés sur le plan socioéconomique. De plus en plus de familles n’y ont plus les moyens d’accéder aux soins de santé. De nombreuses parents repoussent la visite chez le médecin le plus longtemps possible et limitent les médicaments qu’ils ne peuvent pas payer.
Nos villes aussi ont leurs enfants des rues. On y voit des familles entières ou des adolescents isolés dormir sous des bâches, dans des parcs. Ils viennent d’Afrique ou d’Europe de l’Est. La rue c’est aussi la faim, la soif, les maladies, la peur. Ce n’est jamais l’école, les visites chez le médecin, la chaleur d’un repas chaud ou d’un lit douillet.
Des enfants esclaves, il y en a aussi en Belgique. En France, le Comité contre l’esclavage moderne, estime leur nombre à plusieurs milliers. Ils sont principalement issus d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un esclavage domestique qui, par définition est très peu visible. En quoi la Belgique serait-elle épargnée ? Il est plus que probable que plusieurs centaines d’enfants esclaves sont exploités en Communauté française.
Le travail des enfants est, fort heureusement interdit. Pourtant, qui d’entre nous n’a pas rencontré un enfant qui donnait un coup de main dans un commerce, une exploitation agricole, un stand de foire ? Enfant de commerçant ou petite main payée quelques euros ? Quoiqu’il en soit, le travail des enfants est illégal et contraire à leurs droits fondamentaux. Mais il continue à bénéficier de la bienveillance de madame et monsieur tout le monde.
Si, par-dessus toutes les autres, il y a une institution qui a le devoir de respecter, promouvoir et défendre les droits de tous les enfants, c’est l’Institution scolaire. L’Etat l’a chargée de remplir son propre engagement d’éduquer tous les enfants.
Malheureusement, nous devons constater, 21 ans après, que le Droit n’a pas encore trouvé sa place à l’Ecole. Pire, celle-ci est devenue un lieu de non Droit qui brise l’avenir de plus de deux tiers des enfants qui lui sont confiés. Bien sûr, il y a des écoles qui sont de véritables îlots de paix où les droits sont respectés. Mais elles sont trop rares.
Les chiffres sont éloquents. Chaque année, 60 000 élèves redoublent et 17 000 jeunes sont orientés précocement vers des formations dévalorisées dont ils ne veulent pas. Il est scientifiquement prouvé, depuis près de 50 ans, que les redoublements ne servent à rien et sont néfastes (ils engendrent d’autres redoublements et intensifient l’abandon scolaire). Pire, les effets psychologiques qu’elles génèrent sur les jeunes et leurs familles doivent nous faire considérer les pratiques du redoublement et de l’orientation précoce comme de véritables maltraitances. A cela s’ajoutent 20 000 abandons annuels. Vingt mille jeunes qui, chaque année, se retrouvent sur la rue sans le moindre diplôme. En comptant les 1 400 jeunes qui sont mis à la porte des écoles, le bilan de l’Ecole est lourd : ce n’est rien moins que 100 000 élèves qui, chaque année, sont socialement détruits!
Il y a aussi des milliers d’enfants déscolarisés à domicile ou hospitalisés dans le seul objectif de pouvoir bénéficier d’un enseignement. Le nombre de phobiques scolaires est en augmentation constante. Il y a les dizaines de milliers d’enfants physiquement présents dans les classes mais psychologiquement exclus.
Et les milliers d’enfants handicapés que les écoles refusent d’intégrer. Leur inclusion dans un enseignement ordinaire, avec tous les autres enfants, est un droit défini par la Convention relative aux droits de la personne handicapée que l’Ecole, trop souvent encore, refuse.
Au terme d’une scolarité de 12 ans, seulement moins d’un tiers des élèves (27 %) s’en sort sans échecs. Mais avec quel message, quelle éducation donnée par le système scolaire ? Ils doivent être les meilleurs, battre les autres pour réussir, marcher ou crever… Et, surtout ne pas devenir de vrais citoyens solidaires.
Il y a aussi ces filles éduquées autrement que leurs frères, avec moins de droits et plus de devoirs ; ou ces jeunes qui cachent leur homosexualité, voire subissent l’ostracisme de leurs camarades, le rejet de leurs parents. Enfin des mineurs qui sont victimes de la prostitution ne sont pas une simple illusion. Et ce sont de « bons » citoyens belges qui en sont les clients…
Bien sûr, il est des choses positives, des enfants dont les droits sont vraiment respectés. Mais, finalement, c’est une minorité. Au moins un jeune appartient à un milieu social plus fragile, au plus ses droits sont piétinés. Il y a encore beaucoup à faire pour permettre à tous les enfants de bénéficier de leurs droits les plus fondamentaux. Nous aurions bien besoin des citoyens pour nous y aider. Mais 21 ans après l’adoption de la Convention relative aux Droits de l’Enfant par l’ONU, les sociétés de protection animales ont toujours cent fois plus de militants et de membres de soutiens que les associations de défense des droits de l’enfant. Cherchez l’erreur…
Juin 23, 2010 | Participation - Liberté - Expression
Communiqué de presse 23 juin 2010
La Collection PANINI « South Africa 2010 » pour la Coupe du Monde est un miroir aux alouettes. Chaque enfanNous appelons le Gouvernement à profiter de cette opportunité pour mettre en oeuvre une école plus efficace et plus équitable, qui pousse tous les élèves à réaliser les efforts nécessaires pour atteindre le maximum de leurs capacités[1].t devra dépenser plus de 75 euros (soit plus de 3 000 anciens FB) pour compléter ce livret de 74 pages. Les enfants sont des proies faciles pour de telles entreprises. En effet, leur esprit critique est en voie de développement et ils ne sont pas à même de se rendre compte que PANINI profite de leur crédulité afin de leur faire dépenser une somme énorme pour un produit de piètre qualité et de peu de valeur.
Comme lors de chaque coupe du Monde et coupe d’Europe, PANINI nous revient avec sa collection de photos de joueurs de football. Ces événements internationaux sont, évidemment, d’un grand intérêt pour les enfants qui, naturellement, aiment le sport. Ils ne demandent, dès lors, qu’à remplir le plus rapidement possible le livret « offert gracieusement » par les grandes surfaces partenaires.
L’offre gracieuse du livret n’est pas anodine. Ce seront des millions de paquets de photos de joueurs qui pourront être vendues à des enfants dont la conscience de consommateur n’est pas encore formée. Pour acquérir les 633 photos qui manquent dans l’album (5 ont été « généreusement offertes » avec le fascicule et ont servi d’appât), chaque enfant devra débourser 76,20 euros. Avec la certitude de ne pas avoir toutes les photos mais seulement de nombreux doublons. Il leur faudra donc acheter de nouveaux paquets car les échanges ne permettent que très rarement de compléter une collection. Des images manquantes peuvent, évidemment, être acquises auprès de PANINI contre monnaies sonnantes et trébuchantes, ce qui ne manquera pas d’alourdir encore le coût prohibitif initial.
Commenceront alors les échanges dans les cours de récréation avec leurs inévitables dérapages. Tous les enseignants savent que ces prétendues « collections » entraînent régulièrement des bagarres, de petits vols, voire encore des rackets entre enfants. Et puis, il y aura les laissé-pour-compte qui seront exclus car ils ne feront pas parties des groupes de collectionneurs. En effet, tous les enfants et toutes les familles n’ont pas les moyens, ou l’envie, de dépenser pareille somme pour acquérir une collection futile qui n’aura plus aucun sens une fois la Coupe du Monde terminée.
En visant le monde de l’enfance, PANINI sait ce qu’il fait. Les enfants n’ont pas encore suffisamment d’esprit critique que pour se rendre compte qu’ils sont victimes d’une véritable arnaque. En effet, la collection proposée est très loin d’atteindre une telle valeur, et à raison de 60 centimes par paquet de 5 images, même les adultes ne se rendent pas compte que leurs enfants sont exploités.
Nous dénonçons ces pratiques commerciales révoltantes qui consistent à distribuer gratuitement ou à peu de prix un livret incitant à commencer une « collection » d’images et à ne pas informer les jeunes consommateurs et leurs parents quant au coût final minimum de la collection qui est tout bonnement prohibitif.
Nous appelons les parents à réfléchir avec leurs enfants sur le sens de telles prétendues « collections » mais également à refuser de participer à une action commerciale qui cherche à s’accaparer l’argent de poche des enfants et une part non négligeable du budget des familles.
Nous appelons les écoles à réfléchir sur le sens de telles « collections » au sein de leur établissement et des conséquences qu’elles ont sur le mode relationnel des enfants.
Fév 24, 2010 | Participation - Liberté - Expression
Communiqué de presse 24 février 2010
Restructuration chez Carrefour : des milliers d’enfants touchés !
Toute restructuration se fait toujours sur le dos des familles
Carrefour jette des milliers d’enfants dans la précarité sans le moindre état d’âme. La Ligue des Droits de l’Enfant rappelle que tout plan de restructuration se fait toujours sur le dos des familles. En supprimant 1 642 emplois, ce ne sont pas moins de 6 500 personnes qui se trouvent précarisées, dont la moitié d’enfants et de jeunes.
Non content de jeter des travailleurs à la rue, Carrefour s’en prend aux salaires des travailleurs épargnés, donc au pouvoir économique de ces familles !
Toucher à un emploi c’est toucher à une famille, à son bien-être, à sa dignité, à sa capacité de survie. Toucher à un emploi, c’est pénaliser des enfants et fragiliser leur avenir. Toucher à un emploi, c’est nier les droits fondamentaux de ces enfants :
- Droit à l’éducation: l’école discrimine prioritairement les enfants précarisés, les frais scolaires deviennent souvent trop élevés pour ces familles ;
- Droit aux loisirs: les familles sans emploi ne peuvent payer des loisirs à leurs enfants ;
- Droit à la santé: les familles économiquement fragilisées ne peuvent plus assumer les soins de santé de leurs enfants, doivent les postposer ou, si elles les assurent, ce sont les parents qui ne peuvent se soigner ;
- En outre, la paupérisation prive les enfants d’accès à la culture et d’un niveau de vie décent.
Il n’est pas concevable qu’une filiale qui fait un bénéfice de plus de 13 milliards1 de Francs belges fragilise 14 660 familles. Pour rappel 2 741 familles2 ont déjà payé le prix fort en perdant leur emploi entre 2004 et 2008.
La Ligue des Droits de l’Enfant assure sa solidarité à toutes les familles jetées sur le pavé ainsi qu’à toutes celles qui vont voir leur pouvoir d’achat s’éroder.
1 Même si son bénéfice net a chuté de 74,2 %, Carrefour Belgique a engrangé 327 millions d’euros de bénéfice en 2009, soit plus de 13 190 000 000 de francs belges.
2 En tenant compte que le personnel de Carrefour est principalement composé de femmes, on peut estimer que ce plan de restructuration va toucher plus de 25 000 enfants.