Un vrai Tronc Commun, Un Tronc Commun de Qualité, voilà les sous-titres de notre conférence de presse d’il y a un an, le 27 septembre 2018. Le Tronc Commun Polytechnique est-il acquis ? Qu’en dit la DPC ? Pas grand chose …
A la première page nous lisons que « le gouvernement veillera à poursuivre et améliorer la dynamique et la mise en oeuvre du Pacte pour un enseignement d’excellence ».
Nous pourrions donc penser que Oui, le Tronc Commun Polytechnique étant la base même du Pacte d’excellence, il est acquis.
Mais quel Tronc Commun ?
Aujourd’hui, les parents, les élèves et même la plupart des enseignants, qui imaginent le Tronc Commun, se basent sur leurs connaissances du mode de fonctionnement de l’école fondamentale et de l’école secondaire actuelles.
Ils comprennent que ce « nouveau Tronc Commun » ne s’arrêtera pas à la deuxième année secondaire comme c’est le cas maintenant, mais qu’une troisième année va y être ajoutée qui ne sera pas une année à option.
Nous ne lisons rien, dans la DPC qui rappelle que le Tronc Commun Polytechnique, ce n’est pas ça, que le Tronc commun
c’est le moyen d’amener tous les enfants à apprendre,
et, pour cela, que l’entièreté du parcours scolaire sera revisité depuis la première maternelle jusqu’à la 3ème secondaire.
Où le gouvernement ré-affirme-t-il qu’il va assurer la mise en place de ce Tronc Commun Polytechnique ?
Bien sûr, nous lisons – que « le gouvernement va envisager la possibilité de numéroter les années d’enseignement sur base du nouveau tronc commun afin de bien marquer le continuum pédagogique » : C’est nécessaire,
– qu’il « propose d’assurer des réelles dimensions polytechniques et artistiques du tronc commun afin d’aboutir à une véritable orientation positive pour tous les élèves, notamment en favorisant les collaborations avec les acteurs extérieurs (entreprises, centres de formation, institutions et associations culturelles, etc.) » : d’accord, mais rappelons que l’objectif des dimensions polytechniques et artistiques est moins d’orienter que d’éduquer des futurs citoyens qui ne soient pas analphabètes fonctionnels sur le plan technique !
Mais nous lisons aussi différentes précisions qui sont particulièrement inquiétantes :
– « veiller à une meilleure transition entre les niveaux d’enseignement et entre l’accueil de la petite enfance et l’enseignement maternel et mener une réflexion pour améliorer le continuum entre le préscolaire et le scolaire (0-6 ans) » : il ne s’agit pas de veiller à une meilleure transition entre les niveaux d’enseignement actuels, mais de construire un enseignement qui se développe progressivement comme un tout cohérent. – « réformer l’encadrement différencié pour individualiser davantage l’indice socioéconomique et mieux cibler les moyens en privilégiant les pratiques pédagogiques innovantes » : individualiser d’avantage l’indice socioéconomique, c’est chercher à mieux identifier certains élèves « problématiques » sans se pencher sur les causes. Ce sont les causes qu’il s’agit de travailler…
– « généraliser la mise en place de la remédiation immédiate et personnalisée, dès que le besoin s’en fait sentir, dans toutes les écoles afin de lutter au plus tôt contre l’échec et le décrochage scolaire, et donc lutter contre le redoublement, notamment en mettant en place les outils pédagogiques nécessaires » : identifier les besoins, bien sûr, mais en différenciant à l’intérieur de la classe et non proposer de la remédiation perçue avant tout par l’élève comme un étiquetage négatif.
– « proposer aux élèves une heure d’étude dirigée gratuite et soutenir le développement d’activités de soutien scolaire de qualité et des écoles des devoirs au sein ou à proximité des écoles » : au secours, dans la classe, pas en externalisant …
– « encourager la mise en place d’évaluations formatives régulières tout au long de l’année et du parcours des élèves » : plus d’évaluation certificative, vive l’évaluation formative ? Faire plus de la même chose ? Il ne s’agit pas d’encourager mais bien d’exiger la disparition de toute forme d’évaluation qui ne soit pas formative au service de la différenciation (et donc intimement liée à la différenciation…).
Autant de propositions/précisions parcellaires qui montrent que le Tronc Commun n’est pas encore compris comme le moyen de permettre à tous d’apprendre ensemble, sans donner des moyens supplémentaires aux élèves « en difficulté » dans des écoles « en difficulté ».
Si les tests PISA et PIRLS montrent que la Fédération Wallonie-Bruxelles est en moyenne en-dessous de l’OCDE, rappelons une fois encore que ce n’est pas la moyenne qui est inquiétante, mais les extrêmes entre les résultats des uns et des autres.
Cela fait tant d’années que la ségrégation sociale est analysée, que l’on a envisagé des soutiens spécifiques via les Zep puis la subsidiation supplémentaire des écoles en discrimination positive puis la subsidiation supplémentaire des écoles qui organisent de l’enseignement différencié. Sans rien changer aux inégalités scolaires.
L’on doit bien observer, jusqu’à ce jour, un maintien de l’orientation négative, un maintien de la relégation, un maintien de la sélection basée sur l’appartenance sociale. Les inégalités sociales se transforment encore toujours en inégalités scolaires. Il s’agit de rompre avec la bonne conscience…
Il s’agit de mieux cibler les moyens que nous savons ne pas être extensibles…
Pour permettre à tous les enfants d’apprendre (et donc les enfants les moins favorisés, les autres apprennent sans problème), il s’agit de mettre en place les conditions pour que tous les enfants d’une même classe, d’une même école, quelle que soit leur origine sociale, culturelle, comprennent ce qui se joue à l’école, soient dans la solidarité, aient tous quelque chose à apporter aux autres.
Concrètement, il s’agit de s’assurer
– que tous les élèves acquièrent la langue de l’apprentissage,
– que les heures de remédiation ainsi que tous les moyens dispersés (écoles des devoirs, heures d’étude…) soient injectés dans la classe pour permettre une réelle différenciation au moment même où les élèves apprennent ensemble,
– que l’on en finisse avec les évaluations qui bousculent les élèves. Les évaluations formatives doivent être intégrées à l’apprentissage et indiquer les différenciations à mettre en place …
Nous attendions que ces lignes directrices soient amenées par le gouvernement à l’occasion de la DPC, qu’elles nous permettent de croire que le gouvernement assurera la mise en place d’un véritable Tronc Commun Polytechnique.
Aujourd’hui, nous attendons qu’il nous en convainque …
Pour la Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire :
La Une des médias à la suite de la déclaration de politique communautaire (DPC) titraient à l’unanimité « Abrogation du décret inscription ! » Sensation et, frisson garantis à la lecture de la DPC qui nous annonce l’abrogation des articles du décret « missions » organisant les inscriptions en première secondaire simultanément remplacés par d’autres mesures. Comme si par magie, tout à coup, facilement, des nouvelles mesures tiendront compte des réalités par bassins et poursuivront bien l’objectif de mixité sociale.
Revoir la régulation des inscriptions, c’est assurément un chantier nécessaire pour avancer vers plus de mixité mais attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !
La régulation des inscriptions a été mise en place afin de répondre, entre autres, à un véritable défi : diminuer les inégalités sociales dans l’enseignement en FWB. Nous sommes en effet, hélas, champions toutes catégories dans ce domaine. C’est bien chez nous que les écarts de performance entre les jeunes des classes populaires et ceux des milieux socialement favorisés sont les plus grands de toute l’Europe, tant en terme de redoublement que de réorientations non souhaitées ou encore de niveaux mesurés lors de tests internationaux comme le célèbre PISA. La Flandre et la France nous disputent néanmoins le leadership …).
Or, des études ont pu démontrer que la ségrégation sociale des établissements et l’inéquité d’un système éducatif vont de pair. D’où l’importance de favoriser la mixité sociale. C’est un des objectifs que dit vouloir atteindre le décret inscriptions. Est-il atteint ? Les données dont on dispose indiquent que si amélioration il y a, elle est de très faible amplitude et certainement insuffisante pour rencontrer l’objectif de mixité annoncé. Ce n’est pas étonnant quand on sait que le décret n’agit que sur l’inscription, qui n’est qu’un des mécanismes du marché scolaire, lui-même source de ségrégation. Néanmoins, c’est toujours ça de pris !
Par ailleurs, les nouvelles dispositions ne répondront pas à la problématique récurrente du manque de places à Bruxelles et, bientôt ailleurs. La solution est bien sûr dans la création de nouvelles places. Les nouvelles mesures ne résoudront pas non plus le fait qu’une école très désirée pour sa réputation, son projet, son profil ne puisse pas satisfaire le nombre de demandes par rapport aux places disponibles.
Car si une école est trop demandée, il faut bien d’une manière ou d’une autre départager les candidats. C’est ce que fait le décret sur base de critères objectifs. Sans doute trop compliqués. Peut-être pas assez judicieux. Mais en tout cas pas aléatoires Que se passait-il auparavant ? La connaissance du système de certains parents les poussait à réserver des places jusqu’à trois ans à l’avance. Quand ce n’était pas du copinage pur et simple avec certaines directions ou encore une sélection par ces mêmes directions sur des critères peu avouables comme, par exemple, la méritocratie. En quoi ce système était-il meilleur ? Certes, les « victimes » n’étaient pas forcément les mêmes car seules les classes les plus favorisées avaient une connaissance suffisante du système pour en sortir à leur avantage. Maintenant c’est autre chose. Quoi qu’il en soit, il restait toujours des jeunes qui n’avaient pas leur premier choix. Réintroduire des critères de sélection serait pour nous inacceptable !
Ce chantier de la régulation doit se mener avec sérénité et sans précipitation au regard des objectifs du système éducatif qui est, entre autres, de donner à chaque élève des chances égales d’émancipation. La réflexion devrait aussi tenir compte des réformes en cours et plus particulièrement de l’instauration d’un tronc commun jusqu’à 15 ans. Ne faudrait-il pas, pour être cohérent, réguler dès l’entame de ce tronc commun ? Ne faudrait-il privilégier la création d’écoles de tronc commun ? Ne faudrait-il pas encourager la création d’écoles sur des frontières sociales ?
Pour nous, afin d’avancer sur ce chantier pour plus de mixité sociale dans nos écoles, il faut s’attaquer à tous les mécanismes de sélections des publics : inscriptions, exclusions, réorientations, etc.
Pour la Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire : Véronique De Thier, FAPEO
La Déclaration de Politique communautaire a déjà fait couler beaucoup d’encre. Nous allons en remettre une couche en approfondissant les sujets déjà abordés tout en ajoutant d’autres, tout aussi importants que les premiers, mais dont on parle moins.
En février 2014, notre plate-forme lançait l’Appel à Refondation qui a amené le précédent Gouvernement à mettre en place le Pacte pour un enseignement d’excellence. Si ce dernier a été moins loin que ce que nous espérions, il reste que l’accord obtenu est une réelle avancée sur l’Ecole de l’échec. Même avec un tronc commun à minima, même avec des objectifs réduits (je pense aux objectifs sur le redoublement qui ne visent pour celui-ci qu’une diminution de 50%, ou au peu de volonté pour contre les orientations vers l’enseignement spécialisé), nous tenons à ce qu’il soit mis en place. L’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles ne doit plus être le plus mauvais élève de l’OCDE, celui qui casse les gosses, les oriente vers la relégation et amplifie les inégalités scolaires et sociales.
Ce compromis entre divers acteurs du monde de l’école et du monde politique ne doit plus être remis en cause. L’accouchement a été douloureux, mais des enfants, des élèves, des jeunes, des familles sont toujours dans la souffrance et cela suffit ! Le Pacte est un espoir, le premier depuis des décennies de laisser-aller, de Décrets peuplés de bonnes intentions mais sans la moindre volonté de les faire appliquer. Au mieux, le Pacte peut être amélioré, mais en aucun cas il ne doit être amendé ou détricoté !
C’est cette volonté que nous attendions de lire dans une Déclaration de Politique Communautaire progressiste. On nous avait laissé espérer un Gouvernement le plus progressiste possible qui allait prendre le Pacte à bras le corps ; force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
Si le Gouvernement veut positivement « mettre en oeuvre le processus d’accompagnement personnalisé des élèves afin de renforcer la maîtrise des savoirs de base et de lutter contre les inégalités, l’échec et le décrochage scolaire. », l’ensemble de la DPC a des accents adéquationnistes : « La poursuite du redéploiement économique des deux Régions passe nécessairement par un enseignement de qualité, ce qui nécessite entre autres une confiance accrue aux acteurs de terrain et des formations en lien avec le monde du travail. Elle veillera spécifiquement à l’adéquation entre la formation et les métiers, notamment les métiers en pénurie. »
Pour le Gouvernement, l’Ecole n’a plus pour mission première de former un citoyen réflexif, ouvert aux autres et soucieux de construire une société nouvelle basée sur plus de justice, mais doit d’abord former des super-travailleurs qui auront mission de sauver Bruxelles et la Wallonie. Personne ne s’est posé la question « Et s’ils ne voulaient pas sauver Bxl et la Wallonie ? S’ils voulaient simplement être heureux et choisir les métiers qui leur plaisent… ou pas de métier du tout ? S’ils voulaient partir faire le tour du monde, vivre dans d’autres pays, escalader des montagnes, planter des fleurs, bâtir des cités nouvelles en bambou ou, tout simplement, sauver la planète ? »
La DPC parle bien « d’examiner l’extension à deux heures de l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté pour l’ensemble des élèves de l’enseignement obligatoire » et de « renforcer la démocratie scolaire dès le plus jeune âge afin de faire des élèves des citoyens à part entière. » mais cela suffit-il à former des citoyens réflexifs ? Le rôle de l’école doit être de rendre accessible à chacun·e le bagage de connaissances et de compétences nécessaires pour appréhender le monde et pour participer activement à sa transformation vers plus de justice, non pour en faire des travailleurs préformatés.
Le rôle de l’Ecole n’est pas de former les élèves à utiliser des outils mais de les former à construire des outils. Leurs outils, ceux dont ils auront besoin ! Les outils qui leur permettront de rendre notre société plus juste, plus équitable pour les plus fragiles ; une société inclusive dans laquelle chacune et chacun aura sa place.
En résumé, sur l’Ecole, la DPC est mi-chèvre, mi-chou. Elle n’a pas les accents progressistes que nous espérions suite à la note coquelicot. La faute en revient certainement aux partis politiques déserteurs qui n’ont pas fait l’appoint progressiste nécessaire à une Ecole du même nom.
Nous allons maintenant, à tour de rôle aborder les sujets de la DPC qui nous préoccupent le plus. Il n’est pas question, pour nous de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais nous veillerons, pendant toute la législature, à ce qu’on ne noie pas le Pacte ou que des mesures réactionnaires ne le détricotent.
Pour la plate-forme de lutte contre l’échec scolaire :
Jean-Pierre Coenen Président de la Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire
La Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire, créée en 2003 par la Ligue des Droits de l’Enfant, comprend les actrices et acteurs suivant·e·s :
Les associations suivantes : L’APED – Appel pour une Ecole Démocratique CGé – Changement pour l’Egalité La FAPEO – Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel Infor-Jeunes Laeken La Fédération Francophone des Ecoles de Devoirs La Ligue des Droits de l’Enfant La Ligue des Familles Lire et Ecrire Le Mouvement Ouvrier Chrétien Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté Une Toute Autre Ecole
Les syndicats de l’enseignement suivants : La CSC-Enseignement La CGSP-Enseignement Le SEL-SETCA
La dyslexie est reconnue
officiellement par l’O.M.S. dans sa classification internationale du
fonctionnement et du handicap[1].
La dyslexie est un trouble
spécifique et durable qui entraîne des difficultés sévères et durables dans
l’acquisition du langage écrit chez les enfants qui en sont porteurs. L’origine
en est souvent un mauvais développement phonologique (difficultés à discriminer
les sons proches, faible conscience phonologique[2])
ou des difficultés dans le traitement orthographique (confusions et inversion
de lettres, mauvais codage de la position des lettres).La dyslexie a des répercussions dans quasiment tous les
apprentissages. En effet, il est rare qu’un apprentissage ne nécessite ni
lecture, ni écriture.
Il existe plusieurs types de
dyslexies. La dyslexie phonologique est la dyslexie la plus courante. Les
enfants atteints éprouvent des difficultés à convertir des lettres en sons et
donc à analyser les mots. Il leur est difficile d’orthographier et de lire des pseudo-mots[3] et a donc des problèmes de décodage des vrais mots. Il a
également difficile à différencier et de mémoriser des sons correspondant aux
syllabes.
Une autre
forme de dyslexie est la dyslexie de surface où la voie phonologique n’est pas
la cause. L’enfant éprouve des
difficultés à lire le mot de manière globale et a une lecture saccadée. En
général, les élèves sont atteints d’une combinaison de ces deux formes de
dyslexies. C’est ce qu’on appelle la dyslexie mixte.
Une dernière
forme de dyslexie concerne les troubles visuo-attentionnels. Ceux-ci désignent
des troubles de la perception visuelle qui entraînent certaines difficultés
d’apprentissage, plus particulièrement l’apprentissage de la lecture : sauts de mots, de
lignes, des erreurs de retour en arrière, des omissions, etc.
Ce trouble est durable puisqu’ils
persistent souvent à l’adolescence et à l’âge adulte, même si une rééducation
efficace a été mise en place durant l’enfance.
La
dysorthographie
La dysorthographie est un trouble
associé à la dyslexie. Un enfant avec une dysorthographie peut avoir des difficultés
avec les règles grammaticales, la conjugaison, les constructions de mots et de
la phrase. C’est également un trouble du langage écrit. Les enfants avec un
trouble dyslexique ont aussi un trouble dysorthographique. Cependant, on peut
avoir un trouble dysorthographique sans pour cela être détecté avec une
dyslexie.
Il est à noter que si un suivi
permet aux troubles dyslexiques de s’atténuer avec le temps, ceux qui
concernent la dysorthographie sont nettement plus persistants, même avec une
rééducation intensive. Ce trouble handicapant persiste aussi bien à l’école que
dans la vie professionnelle. Il est alors indispensable de mettre en place des
outils de compensation comme l’outil numérique. Se pose alors le problème de la
formation à l’outil, le coût de l’ordinateur ou de la tablette, …
Signes qui doivent alerter
Tous les enfants qui lisent ou
orthographient mal ne sont pas porteurs d’une dyslexie. C’est la fréquence et
la persistance de difficultés qui doivent nous alerter :
Lenteur générale dans le décryptage de la
lecture et toute activité comprenant de l’écrit (lecture ou écriture). L’enfant
lit lentement et ne comprend pas toujours le texte lu. Il ne sait pas expliquer
ou raconter le texte qu’il vient de lire, ni répondre à des questions à son
sujet ;
Ecriture peu lisible tant dans sa forme
(segmentation des mots, graphisme, orthographe très défaillante, …) et dans son
contenu. Difficultés à lire, lenteur, erreurs sonores, paralexies[4]
verbales : bergerie lu berger, écolier lu école ou paralexies
sémantiques : ruisseau lu rivière ;
Déficit en mémoire immédiate, l’enfant a des
difficultés à se souvenir de ce qui tient de la forme visuelle (lettres, mots
ou chiffres). Incapacité de recopier en une fois un mot lu au tableau, par
exemple, sans devoir y revenir plusieurs fois ;
L’enfant inverse les lettres et/ou confond des
lettres graphiquement proches (par exemple, les lettres miroir p,b,d,q) ou
phonétiquement proches : par exemple, les consonnes sonores (b, d, g, v,
j, s) sont remplacées par les consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s). Attention,
beaucoup d’enfants font ces erreurs au début de leurs apprentissages de
l’écrit. Il n’y a que s’ils perdurent qu’ils peuvent alerter.
Difficulté de se situer dans le temps. L’enfant se
repère difficilement dans le temps (heure de la journée, mois, année, saison,
etc.) et a difficile à établir une chronologie ;
L’enfant a de meilleures résultats à l’oral. Sa
compréhension est supérieure lorsque l’énoncé est lu à haute voix. Ses capacités
d’apprentissage deviennent « normales » si on passe par une autre
modalité que l’écrit.
Meilleurs résultats en mathématique (sauf en cas
de trouble dyscalculique).
Aménagements raisonnables pouvant être mis en place (liste non
exhaustive)
Au
niveau de la lecture :
Développer la conscience phonologique[5]
en manipulant les syllabes, utiliser les gestes Borel-Maisonny[6].
Permettre à l’enfant de lire à mi-voix (avec un
chuchoteur[7],
par exemple).
Donner à l’enfant plus de temps pour effectuer
la lecture.
Proposer des cours aérés avec une police de
caractères adéquate (Arial, Verdana, Cambria…, et assez grosse taille 12 ou
14, sans recto-verso pour un même exercice. Demander à l’enfant ce qui l’aide :
numérotage des lignes, des paragraphes, augmentation de l’espace entre les
mots, surlignage d’une ligne sur deux, …
Proposer l’utilisation de la règle, d’un cache
pour suivre la lecture, lui proposer de confectionner un marque-pages pour se
retrouver facilement dans un livre
Ne pas forcer l’enfant à lire à haute voix
devant ses pairs.
Lire les consignes, les textes à voix haute
(permanence de l’écrit). Lire les questions à haute voix afin de permettre à
l’enfant de prendre connaissance de la question AVANT de lire le texte. Lui
permettre d’utiliser un surligneur afin de favoriser la mémorisation et la
prise d’indices.
En présence d’un questionnaire sur un texte de
lecture, privilégier les réponses à l’oral.
Au
niveau de l’écrit :
Proposer des cours aérés avec une police de
caractères adéquate (Arial, Verdana, Cambria…, et assez grosse taille 12 ou
14, sans recto-verso pour un même exercice. Demander à l’enfant ce qui l’aide :
numérotage des lignes, des paragraphes, augmentation de l’espace entre les
mots, surlignage d’une ligne sur deux, …
Limiter la prise de notes, ne pas faire copier
les énoncés, éviter la copie de ce qui est inscrit au tableau ou sur un
document.
Lui apprendre à surligner, souligner, encadrer
l’essentiel. A utiliser des couleurs pour différencier les matières.
En dictée, réduire les attentes en quantité et
préciser les exigences : exemple : privilégier la cohérence, privilégier le
fond à la forme, réduire la longueur du texte à étudier, privilégier certaines
difficultés orthographiques, s’entendre avec le logopède sur les capacités
réelles de l’enfant et adapter ses attentes en fonction.
Accepter les ratures.
Lui apprendre à synthétiser, à aller à
l’essentiel.
Accepter l’utilisation d’un matériel
informatique en classe, penser à la prédiction des mots (logiciel gratuit de
prédiction Dicom[8]),
proposer des modes formulaires en créant des zones d’intervention.
Accepter les devoirs transcrits par l’adulte
et/ou tapés sur ordinateur.
Au
niveau mathématique
Les enfants avec
une dyslexie n’ont pas toujours de difficultés en mathématique, sauf pour la
compréhension des consignes et la lecture et la compréhension des
« problèmes ». Voir plus loin ce qui concerne la dyscalculie.
Lire les consignes, les problèmes à voix haute (permanence de l’écrit). Lire les questions à haute voix afin de permettre à l’enfant de prendre connaissance de la question AVANT de prendre connaissance du problème. Lui permettre d’utiliser un surligneur afin de favoriser la mémorisation et la prise d’indices.
Faire attention à l’inversion possible des chiffres, à la reconnaissance et la distinction des signes mathématiques.
Langues vivantes
Ne pas utiliser l’écrit, se contenter de l’apprentissage en mode oral uniquement. Evaluer oralement exclusivement.
Organisation
spatiale et temporelle
Limiter la surcharge de l’espace de travail. Apprendre à l’enfant à se contenter du strict matériel nécessaire à la tâche.
Structurer le temps par des repères de temps (programme de la journée, horloge, minuteurs) et d’espace (repères visuels, pictogrammes, couleurs…).
Aider au rangement des affaires dans le banc et dans les fardes, dans le cartable, éventuellement par du tutorat.
Donner le moins possible de travaux à faire à domicile (respect de la circulaire 108) afin de ne pas surcharger les périodes de rééducation.
Evaluations
Privilégier les évaluations formatives au sein de la classe et de l’école. Eviter les cotations (points), privilégier une pédagogie active (pédagogie universelle ou pédagogie coopérative, voire autres).
Evaluer prioritairement à l’oral.
En cas d’évaluation écrite, donner plus de temps ou diminuer la quantité à restituer tout en restant exigeant sur la qualité. Laisser un temps suffisant à la relecture, sans stress.
En secondaire, lui apprendre à mémoriser le plan des cours.
Encourager tous les progrès, même les plus petits.
De manière générale, les aménagements raisonnables que l’on met en
place pour un élève doivent être généralisés à tous les autres élèves, qu’ils
aient ou non un ou des troubles spécifiques des apprentissages. Tel est l’idée
de l’enseignement inclusif. En permettant à tous les élèves de bénéficier des
mêmes facilités, on évite non seulement la stigmatisation (risque important
quand on différencie dans une classe) mais cela permet à tous les autres
élèves, sans besoins spécifiques mais qui ont des difficultés d’apprentissage,
d’en bénéficier. C’est aussi introduire un peu de justice dans les
apprentissages.
En période de stage ou en enseignement en alternance
Lorsqu’une prise en charge a été
correctement mise en place aux environs de la 3e primaire et avec
l’entraînement, les difficultés de lecture s’atténuent mais ne disparaissent
jamais complétement. Par contre, au niveau de l’écriture, les troubles
orthographiques demeurent. Le jeune fera régulièrement des fautes d’orthographe
qui peuvent avoir des conséquences dans le cadre professionnel, voire dans la
vie quotidienne.
Lorsqu’un jeune ayant une
dyslexie entre en stage dans une entreprise, ou quand un jeune travailleur
commence un premier (ou un nouvel) emploi, il est nécessaire de continuer à mettre
des aménagements raisonnables en place. Par
exemple (ceci est loin d’être exhaustif) :
Favoriser une communication claire et mettre en
place des processus de fonctionnement précis avec le· stagiaire· ou
travailleur·s concernés et décomposer les tâches à effectuer, minuter les
tâches tout en permettant au jeune de visualiser le temps restant ;
Privilégier les consignes orales avec
reformulation ;
Communiquer l’ordre du jour d’une réunion et les
documents utiles à l’avance ;
Eviter les lieux de travail bruyants, les lieux de
passage et les perturbateurs de l’attention ;
Confier le stagiaire ou le jeune travailleur à
un parrain/tuteur de qualité qui veillera à l’accompagner dans l’acquisition de
nouvelles tâches et dans les tâches complexes. Il facilitera également son
intégration dans l’entreprise et la relation avec les collègues.
Concernant ses difficultés de lecture,
Imposer dans tous les documents une et une seule
police de caractère (par exemple Arial, Verdana, Cambria…, et assez grosse
taille 12 à 18), sans recto-verso, avec augmentation des interlignes et doubles
séparations entre les mots et les lettres (dans les paramètres avancés de
l’option « police » de Word, il est possible de modifier l’espacement entre les
lettres) ;
Diminuer la discrimination visuelle en utilisant
des feuilles de couleur (jaune, par exemple) ou en utilisant des fardes de
plastique transparentes jaunes pour y insérer les feuilles blanches. En effet,
le blanc reflète davantage la lumière, ce qui demande un supplément de
concentration. Le stagiaire et/ou le travailleur peut également changer la
couleur de fond de son écran et la taille de sa police pour faciliter sa
lecture ;
Mettre à disposition des logiciels d’aide à la
lecture (lecture vocale d’un texte, application existante également sur
smartphone) ou à l’écriture (orthographe) ;
Etc…
Pour plus d’informations, prendre contact avec l’AViQ (Wallonie) ou avec PHARE (Bruxelles).
[1]
Les personnes avec DYS ne se considèrent en rien comme porteuses d’un handicap.
Elles ne sont en situation de handicap qu’à certains moments, à l’école ou au
travail, lorsqu’il manque les aménagements raisonnables nécessaires.
[2]
La conscience phonologique est définie comme la capacité à percevoir, à
découper et à manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe, la
rime, le phonème.
[3]Le
pseudo-mot est une chaîne de caractères ressemblant à un mot réel mais n’ayant
aucun sens. Exemples de pseudo-mots de 3 syllabes : acotin, latéquo,
pamilé, …
[4] Trouble
de la lecture dans lequel le sujet remplace des mots du texte lu par d’autres,
faisant ainsi perdre aux phrases tout leur sens.
[5]
La conscience phonologique est définie comme la capacité à percevoir, à
découper et à manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe, la
rime, le phonème.
[6] La méthode Borel-Maisonny, méthode phonétique et gestuelle créée par Suzanne Borel-Maisonny, a aujourd’hui deux acceptions : c’est originellement et encore aujourd’hui une technique de rééducation orthophonique, mais aussi en parallèle une méthode d’apprentissage de la lecture (source Wikipédia) – voir aussi https://www.youtube.com/watch?v=OsX05BGyOGk
Ce premier dossier sur les
troubles spécifiques des apprentissages n’a pas pour objectif de détailler les
troubles DYS ni de pouvoir les diagnostiquer. De prochains dossiers thématiques
seront proposés en complément de ce dossier. Ceux-ci donneront des pistes de
réflexion, des éléments sur lesquels il y a lieu d’être attentif, mais
nullement la possibilité de faire quelque diagnostic que ce soit. Seuls les
professionnels dont la liste termine ce dossier sont habilités à poser ce
diagnostic.
Notre premier objectif, ici, est de permettre aux professionnels de terrain (directions d’écoles, enseignants, éducateurs, assistants sociaux, travailleurs en écoles de devoirs, maisons de jeunes, SAS, AMO, etc.) d’expliquer aux familles ce qu’est un trouble DYS et ce qu’il y a lieu faire pour obtenir un diagnostic. Il s’agit surtout de dédramatiser l’annonce de la suspicion d’un trouble spécifique de l’apprentissage (voir le chapitre sur les effets positifs des DYS, page 6) afin d’encourager les familles à s’adresser à un spécialiste. L’objectif d’un diagnostic est de permettre aux enseignants de mettre en place des aménagements raisonnables et des pratiques pédagogiques adaptées, afin de diminuer le plus possible les « situations » de handicap auxquelles l’enfant atteint d’un trouble spécifique des apprentissages est confronté dans sa scolarité.
Nombre de parents sont dans le
déni à l’annonce de la suspicion d’un trouble spécifique de l’apprentissage. A
la maison, ils n’ont parfois rien remarqué de particulier et refusent souvent de
faire un bilan avec le CPMS ou un professionnel. L’enfant en est la première
victime. On peut parler de double situation de handicap : la première
étant le trouble spécifique qui le met en difficulté en classe, la seconde
étant de n’être pas reconnu et se trouvant dans l’impossibilité de recevoir une
aide adaptée.
Notons par ailleurs que le manque
de diagnostic handicape également l’enseignant qui ne sait pas ce qu’il peut
mettre spécifiquement en place pour aider l’enfant, ce qui l’empêche, dès lors,
de faire son métier correctement. Une telle situation est très frustrante pour
un professionnel de l’éducation de bonne volonté.
Combien de personnes sont-elles concernées par des troubles DYS ?
Selon la Fédération française des
« dys », 6 à 8 % des enfants et des adultes seraient concernés[1].
Il est, en effet difficile de savoir précisément combien de personnes sont
concernées par les « dys ». On estime que 4 à 5 % des élèves d’une
classe d’âge sont dyslexiques, 3 % sont dyspraxiques, et 2 % sont dysphasiques.
Selon la Société française de pédiatrie, les troubles DYS concerneraient au
moins 5 à 6% des enfants, ce qui équivaut à environ un enfant par classe.
Selon l’APEDA[2]
plus de 400 000 enfants et adultes en Belgique francophone présentent un ou
plusieurs troubles d’apprentissage.
Mais ces nombres sont sujets à
caution. On ne sait pas exactement combien de personnes vivent avec un DYS.
L’illettrisme dans certaines régions et le manque de diagnostic dans d’autres
font qu’on ne peut avoir qu’un pourcentage assez vague. Il n’en demeure pas
moins vrai que cela concerne un nombre important d’enfants dans nos écoles,
ainsi que sur le marché de l’emploi.
Qu’est-ce qu’un « DYS » ?
Le préfixe « DYS » signifie
trouble, difficulté. Il serait plus adéquat de s’harmoniser avec les
dénominations internationales en parlant de « troubles spécifiques du langage,
des praxies[3], de
l’attention et des apprentissages ».
On utilise généralement le terme
« DYS » pour désigner les troubles spécifiques que peuvent rencontrer les
élèves. Cependant, ces termes désignent des réalités profondément différentes
les unes des autres. Le terme « DYS » est parfois utilisé pour
désigner des élèves « c’est un dys »,
ce qui est stigmatisant et complètement faux, l’élève étant une personne AVEC
un trouble dysfonctionnel.
Les troubles DYS correspondent à
des fonctionnements cérébraux différents qui peuvent générer à l’école ou dans
le monde du travail, des situations de handicap et donc nécessiter la mise en
place d’aménagements raisonnables. La Convention des Nations Unies relative aux
droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique, définit les
personnes handicapées comme étant « des personnes qui présentent des
incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont
l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et
effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres[4]
».
Ce sont ces obstacles qui font
que l’on est ou non en situation de handicap. Dans le cas des enfants avec
« dys », ils ne sont en situation de handicap à l’école que lorsque
les apprentissages ne sont pas adaptés à leurs difficultés. Le reste du temps,
ils sont et vivent comme tous les autres enfants.
Dans près de 40 % des cas, un enfant
présente plusieurs troubles ; un enfant avec une dyslexie a souvent une
dysorthographie associée et parfois présenter, en plus, une dyscalculie. Un
élève avec une dyspraxie peut très bien avoir aussi un trouble déficitaire de
l’attention ou être porteur d’une dysgraphie. De même, un problème de langage
oral (dysphasie) est associé à un risque de dyslexie dans 50 % des cas.
On parle bien de troubles
spécifiques des apprentissages. Pourquoi « spécifiques » ? Parce
que ces troubles surviennent dans un cadre précis, après avoir écarté le
déficit intellectuel, les affections neurologiques et les troubles résultat
d’un désordre psychologique ou psychiatrique.
Quels sont ces troubles spécifiques des apprentissages ?
On ne devrait pas parler de LA
DYSlexie, mais DES DYSlexies. Deux élèves avec une dyslexie dans une classe
auront deux niveaux parfaitement différents. C’est évidemment valable pour tous
les troubles DYS. Cependant, pour faciliter la compréhension, nous garderons le
singulier pour parler des différents DYS.
La DYSlexie
s’applique à la lecture ;
La DYSorthographie
s’applique à l’apprentissage de l’orthographe ;
La DYScalculie
s’applique à l’apprentissage du calcul ;
La DYSpraxie
s’applique aux gestes ;
La DYSphasie
s’applique au langage ;
La DYSgraphie
s’applique à l’écriture et au dessin ;
Auxquels il faut ajouter les Déficit attentionnel avec ou sans
hyperactivité.
Seul un diagnostic posé par des
professionnels spécialisés est apte à détecter un ou des troubles DYS.
Quelles conséquences les DYS ont-ils sur la vie des élèves ?
Les enfants avec DYS sont aussi
performants et motivés que ceux qui n’ont pas de difficultés spécifiques
d’apprentissages. Ils ont envie de réussir, ils ne sont en rien fainéants… ils
font incontestablement plus d’efforts que les autres pour essayer de suivre,
ils ont seulement de mauvais outils… pour la vie !
Les enfants avec un DYS sont en
situation de handicap à chaque fois qu’elles sont confrontées aux domaines où
se situent leurs difficultés.
Il n’est pas facile d’avoir un DYS dans
le monde de l’école. En effet, celle-ci ne s’est jamais pensée pour les élèves
avec des troubles d’apprentissages. Historiquement, elle les a toujours rejetés
par l’entremise de l’échec scolaire : redoublements, orientations précoces
vers l’enseignement technique ou professionnel, ou abusives vers l’enseignement
spécialisé, décrochage scolaire, voire exclusions.
La plupart des troubles
spécifiques d’apprentissage, mal pris en charge au sein de l’école peuvent
provoquer un retard scolaire important voire un décrochage scolaire alors que
l’enfant, le jeune, dispose de toutes les capacités à se construire et à
réussir.
Un enfant avec un DYS est souvent
victime d’incompréhension et d’énervement de la part des professeurs. Les rejets
sont facteurs d’isolement, de stress, voire même de dépression. Les troubles
DYS handicapent au quotidien, entraînant un vrai cortège de difficultés :
culpabilité, scolarité difficile, vies familiales et professionnelles
perturbées.
Quels sont les effets positifs des DYS sur les enfants[5] ?
Tout n’est pas négatif dans les
troubles spécifiques des difficultés d’apprentissage. Ceux-ci sont parfois des
atouts pour les enfants qui en sont porteurs. Il est important de s’en rendre
compte et de valoriser ces aspects chez ces enfants. Les enfants avec DYS ont
de multiples atouts que les enfants ordinaires possèdent moins.
Malheureusement, dans le système scolaire que nous connaissons, ces talents
peuvent être détruits par l’école mais aussi par les parents cherchant à (mal)
faire le bien de leur enfant en cherchant à le rendre « normal ». Il
est donc important de développer ces atouts tout au long de l’enfance, sans
chercher à privilégier le « tu dois
être comme les autres ».
L’école et l’université sont deux
systèmes qui sont dominés par l’écrit. Malheureusement pour eux, les enfants et
jeunes avec des DYS possèdent des atouts qui ne sont pas valorisés par ces deux
systèmes. En les plaçant en situations de handicap, ils rendent ainsi un bien
mauvais service à ces enfants en cherchant à gommer – voire en imposant de
gommer – les différences.
Par exemple, la dyslexie est
étudiée depuis plus d’un siècle. En 1896, W Pringle Morgan évoquait le cas d’un
élève dyslexique de 14 ans en ces termes : Il serait l’élève le plus
intelligent de l’école si l’instruction était entièrement orale[6].
Depuis qu’on a pris conscience de l’existence de ce trouble, la dyslexie est
associée à une intelligence d’exception.
En 1997[7],
Thomas G West répertorie une liste d’illustres « dyslexiques » comme Albert
Einstein, Michael Faraday, James Clerk Maxwel, Leonardo da Vinci, Richard
Branson, Clay McCaw, etc. Il met ainsi en lumière les atouts des personnes avec
DYS à partir de leur contribution aux domaines artistique et scientifique et leurs
parcours scolaires chaotique. Enfin, il montre à partir d’études en neurologie sur
le développement précoce du cerveau, que celui-ci se caractérise chez les DYS
par une tendance à développer des difficultés d’apprentissage ainsi que des
talents visuels et spatiaux.
Tous les « DYS » sont autant de dons pour les enfants,
notamment :
La pensée en images
La pensée en image est la plus
rapide. Les images défilent à la vitesse de 32 images par seconde. La pensée
analytique, quant à elle est linéaire et se déroule à la même vitesse que les
mots que nous entendons ou émettons, soit 150 mots par minutes en général.
Les personnes avec un DYS gèrent
généralement les données qu’elles reçoivent dans l’hémisphère droit. Celui-ci
les traite visuellement et globalement. La pensée visuelle permet de rendre
tangible et de simplifier des notions complexes afin de les transformer en
informations assimilables facilement. Elle permet également d’avoir une
réflexion plus complète et plus immédiate pour stimuler la collaboration et
l’innovation.
Grâce à cette approche globale, l’hémisphère
droit peut gérer la nouveauté et tous les apprentissages[8].
Si l’hémisphère gauche sert au stockage et à l’organisation plus précise et
systématique des savoirs, l’hémisphère droit reçoit toutes les informations nouvelles.
Ce mode de pensée est plus rapide, plus complet, plus détaillé et plus profond
que la pensée verbale.
Il semblerait donc que les
personnes avec un DYS sont des personnes perspicaces[9]
et font preuve d’aptitudes dans la résolution de problèmes[10].
L’intuition
La vitesse de la pensée en images
est trop rapide pour que la personne soit consciente des images isolées au fur
et à mesure qu’elles se produisent. En effet, pour qu’une image soit
enregistrée dans la conscience d’un individu, il faut qu’elle soit présentée pendant
1/25e de seconde, donc pendant un laps de temps plus long
qu’1/32e de seconde. Une personne avec un DYS saisit la pensée, mais
de manière inconsciente. C’est ce qu’on appelle l’intuition. « La personne
connait la solution sans savoir pourquoi c’est la solution.[11]»
La
créativité et l’imagination
La pensée en images des personnes avec DYS augmente leur
créativité, la pensée intuitive, la pensée multidimensionnelle et la curiosité.
En général, ils possèdent une imagination très vive[12].
La
communication orale
Les enfants avec un DYS sont
souvent doués pour les arts de la parole (théâtre, diction, éloquence,
déclamation, arts dramatiques, …).
L’empathie
Les personnes avec un DYS ont
une conscience sociale développée, ainsi qu’une capacité de s’identifier à
autrui dans ce qu’il ressent.
Que faire en cas de suspicion d’un trouble DYS ?
Lorsque celui-ci n’a pas été
diagnostiqué à la naissance (dyspraxie, dysphasie,) c’est souvent l’enseignant
qui est le premier à prendre conscience des difficultés des élèves. La première
chose à faire est d’en informer les parents ainsi que la direction. Ceux-ci
conseilleront alors aux parents de prendre contact avec le Centre PMS qui
pourra faire une première évaluation de l’enfant. Si les soupçons se
confirment, le Centre PMS conseillera aux parents de faire des examens
complémentaires auprès d’un ou d’une logopède ou d’un autre spécialiste (neuropédiatre,
neuropsychologue, centre de guidance, …).
Le résultat du diagnostic
appartient exclusivement aux parents. Ce n’est qu’avec leur accord que celui-ci
pourra être communiqué au Centre PMS et/ou à l’école. Le Centre PMS a pour
mission de suivre l’enfant. Dès lors, il est intéressant qu’il réfléchisse avec
l’enseignant, les parents et les spécialistes, aux aménagements raisonnables
qu’il sera indispensable de mettre en place en classe en fonction des
difficultés rencontrées par l’enfant.
Il n’est pas inutile de rappeler
que ces échanges se font dans le cadre du secret professionnel partagé. Ce
cadre permet aux professionnels (CPMS, enseignants, direction, logopèdes,
médecins, …) de collaborer tout en préservant les droits de l’enfant et de la
famille.
Les spécialistes des
troubles d’apprentissage
Les
Centres PMS
Les missions du Centre PMS sont
définies par le décret du 14 juillet 2006 relatif aux missions, programmes et
rapports d’activités des Centres PMS[13]
:
Le Centre P.M.S. développe des actions pour
offrir à l’élève les meilleures chances de se développer harmonieusement, de
préparer son futur rôle de citoyen autonome et responsable et de prendre une
place active dans la vie sociale et économique ;
Il favorise la mise en place des moyens qui
permettent d’amener les élèves à progresser toujours plus, et ce, dans la
perspective d’assurer à tous des chances égales d’accès à l’émancipation
sociale, citoyenne et personnelle ;
Il soutient l’élève dans la construction de son
projet personnel, scolaire et professionnel.
Ces missions s’exercent au profit
des élèves de l’enseignement ordinaire et spécialisé de niveau maternel,
primaire et secondaire, de plein exercice et à horaire réduit (enseignement en
alternance).
Lors d’une demande d’intervention
du Centre PMS par les parents, le psychologue fera une première évaluation de
l’enfant et de ses difficultés d’apprentissage. Il intégrera dans son
diagnostic les informations qu’il aura reçu d’autres intervenants (assistant
social ou infirmier du CPMS) et demandera éventuellement des compléments de
bilans (par exemple chez un médecin du Service de Promotion de la Santé à
l’Ecole (SPSE), en cas de suspicion de problèmes auditifs ou visuels, par
exemple.
Tous ces services sont gratuits.
Enfin, si le diagnostic suspecte
un DYS, le Centre PMS suggèrera aux parents de prendre contact avec un
spécialiste (voir ci-dessous). Dans ce cas-ci, la gratuité ne sera plus de
mise, les parents pouvant alors se tourner vers leur mutuelle pour être
remboursés en tout ou en partie des frais de consultation et de tests.
Le rôle des Centres PMS est donc
de conseiller les parents, sur base ou non de tests, afin de les orienter vers
le spécialiste le plus adéquat par rapport aux difficultés supposées de
l’enfant. Ensuite, si les parents le souhaitent – ces derniers restant seuls à
décider – il peut accompagner l’équipe pédagogique ou l’enseignant dans la
recherche des aides les plus adéquates aux difficultés de l’enfant, notamment
pour la mise en place d’aménagements raisonnables.
Le
logopède
Le logopède est un thérapeute qui
a pour objectif d’assurer la prévention, l’évaluation et le traitement des
troubles de la communication humaine et des troubles associés. Concrètement, le
logopède intervient dans le traitement des pathologies suivantes :
troubles de l’articulation (déformation des
sons, « zozotement » ou sigmatisme) ;
troubles de la voix (lésion des cordes vocales,
extinction de voix) ;
troubles de la fluence (bégaiement) ;
troubles du langage écrit (dyslexie,
dysorthographie, dysgraphie) ;
troubles de la parole et du langage d’origine
neurologique (aphasie) ou développementale (dysphasie) ;
troubles du raisonnement logique et mathématique
(dyscalculie) ;
troubles de l’audition (apprentissage de la
lecture labiale chez les personnes devenues sourdes, rééducation du langage dans les surdités
acquises) ;
troubles de la communication dans un contexte de
handicap avec mise en place d’un moyen
de communication alternative et améliorée (gestes, symboles, pictogrammes,
synthèse vocale, etc.) ;
troubles de la déglutition (dysphagie, troubles
alimentaires).
Le logopède établit un bilan logopédique
afin d’évaluer avec précision les troubles de l’enfant[14].
Il a une série de tests à sa disposition et peut utiliser des appareils électroniques
délicats (audiomètre, appareil d’amplification des sons, indicateur
d’intonation…). Il rédige ensuite un rapport qui décrit les symptômes dont
souffre l’enfant, qui analyse les facteurs à l’origine des difficultés.
Sur base de ce rapport, il
propose aux parents une prise en charge ou les oriente vers d’autres
professionnels. Si une rééducation logopédique est mise en place, il élabore un
programme spécifique aux difficultés de l’enfant. Il utilise des méthodes de
rééducation faisant appel aux techniques de la psychologie relationnelle
(phonétique, linguistique, psycholinguistique) et à différents jeux éducatifs.
En cours de rééducation, le
logopède rédige un rapport technique intermédiaire concernant l’évolution du
patient, adressé aux parents ou au médecin prescripteur.
Le neuropédiatre
La neuropédiatrie est une branche
de la médecine spécialisée dans le diagnostic et le traitement de maladie
d’enfants présentant une maladie du système neurologique central (cerveau et
moëlle épinière) et périphérique (nerfs et muscle), ou un trouble du
développement comme: épilepsie, méningite, spina bifida, infirmité motrice
cérébrale, maux de tête, retard du développement moteur ou du langage, …[15]
Le neuropédiatre est donc un
médecin spécialiste du développement psycho-moteur et des comportements de
l’enfant. Il participe au diagnostic des
maladies neurologiques et propose les thérapies et les prises en charge les
plus adaptées aux troubles de l’enfant.
Pour établir son diagnostic, il
travaille en multidisciplinarité : par exemple avec d’autres corps médicaux
comme les médecins radiologue, généticien, pédo-psychiatre, ORL, ophtalmologue,
mais aussi avec des psychologues, neuropsychologues, logopèdes, psychomotriciennes,
orthoptistes ou ergothérapeutes…
Le neuropédiatre détermine le
suivi médical ou réadaptatif et coordonne l’équipe de rééducation qui prend
l’enfant en charge.
Le neuropsychologue
La neuropsychologie est une
discipline scientifique qui étudie les fonctions cognitives dans leurs rapports
avec les structures cérébrales. C’est une spécialité de la psychologie qui
fournit une compréhension scientifique des relations qu’entretiennent le
cerveau et les fonctions cognitives[16].
La
neuropsychologie pédiatrique est une discipline récente qui
étudie le lien existant entre le cerveau et l’apprentissage chez l’enfant. Elle
a pour objectif d’étudier et détecter d’éventuels troubles cognitifs chez les
enfants présentant des signes de trouble d’apprentissage.
Le neuropsychologue a à sa
disposition une batterie de tests, afin d’établir le bilan neuropsychologique
qui est une évaluation approfondie du fonctionnement cognitif. Ce bilan sert à
évaluer le développement à la fois social, affectif et intellectuel de
l’enfant, pouvant expliquer des difficultés dans le milieu scolaire voire des
échecs dans ce domaine. Dans le domaine scolaire, le neuropsychologue est
souvent consulté pour les troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie,
dysphasie, dyspraxie, dyscalculie, trouble de l’attention avec ou sans
hyperactivité…), la déficience intellectuelle, les troubles cognitifs et
comportementaux /trouble envahissant du développement (pas de diagnostic /
Evaluation et Prise en charge uniquement), la précocité (diagnostic uniquement).
Les centres de guidance et services de santé
mentale
Le service de santé mentale est
un service ambulatoire qui, par une approche multidisciplinaire, et en
collaboration avec d’autres institutions et personnes concernées par la santé,
contribue au diagnostic et au traitement psychiatrique, psychologique, psychothérapeutique
et psychosocial du bénéficiaire dans ses milieux habituels de vie, et à la
prévention en santé mentale. C’est un service ambulatoire qui réalise ses
missions, principalement, au bénéfice de la population et des partenaires du
territoire d’intervention[17].
« Un Service de santé mentale
(SSM) est une structure ambulatoire qui, par une approche pluridisciplinaire,
répond aux difficultés psychiques ou psychologiques de la population du
territoire qu’il dessert [18]»
Il s’adresse aux enfants, adolescents
et adultes qui vivent des difficultés psychologiques, relationnelles ou
psychiatriques.
Un service de santé mentale est
composé d’une équipe disciplinaire qui assure les fonctions psychiatrique,
psychologique, sociale, d’accueil et de secrétariat. La pluridisciplinarité
garantit des approches différentes et complémentaires tant dans la prise en
charge que dans la réflexion globale sur la santé mentale.
Un SSM propose un diagnostic, une
évaluation et une prise en charge dans une perspective médicale, psychologique
et sociale. De plus, en fonction des possibilités, ils assument une mission
d’information et de prévention au niveau de la population et contribuent à la
formation de personnes exerçant une activité dans le domaine de la santé
mentale. Selon le projet défini par le service, d’autres disciplines peuvent
également compléter l’équipe de base, par exemple : la médecine, les soins
infirmiers, la pédagogie, la sociologie, la criminologie, la psychomotricité,
la logopédie ou l’ergothérapie.
Aménagements raisonnables
Quel que soit le trouble des
apprentissages, il n’y a pas de remédiation « miracle ». On ne guérit
pas d’un trouble DYS, mais on peut apprendre à développer des techniques de
compensation qui deviendront parfois une seconde nature.
Au plus les aides sont adaptées,
au mieux elles vont aider à compenser les fonctions déficientes et à améliorer
les apprentissages. C’est ainsi que le jeune pourra développer tout son
potentiel et ne plus (trop) se trouver en situation de handicap en classe.
Nous vous proposons diverses
pistes (non exhaustives) dans nos analyses qui abordent chaque trouble
spécifique des apprentissages.
[2] L’Association
belge de Parents et Professionnels pour les Enfants en Difficulté
d’Apprentissage
[3]
Larousse : « Ensemble de mouvements coordonnés en fonction d’un but. ».3
[4] A
l’école de ton choix avec un handicap – UNIA
[5] Lire le
remarquable dossier de Marine Goethals – Troubles DYS Entre difficultés
scolaires et véritables atouts, CPCP, 2019, téléchargeable sur Internet.
[6]
P. Morgan, « A case of congenital word blindness », British Medical Journal,
II, 1896, p. 1368.
[7]
1997, In the Mind’s Ey : Visual Thinkers, Gifted People With Dyslexia and Other
Learning Difficulties, Computer Images and the Ironies of Creativity,
[8]
Elkhonon Goldberg – Prodiges du cerveau – Robert Laffont, 2007
[9] R.
Davis, Le don de dyslexie, Paris : Desclée de Brouwer, 1995, p. 30.
[10]
G. Reid, Enfants en difficultés d’apprentissage : intégration et style
d’apprentissage, Bruxelles : De Boeck, 2010
[11] R.
Davis, Le don de dyslexie, Paris : Desclée de Brouwer, 1995, p. 30.
[16]
Les fonctions cognitives sont les capacités de notre cerveau qui nous
permettent notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous
concentrer, de nous souvenir d’un événement ou d’accumuler des connaissances.
[17]
Décret de la Communauté française, relatif à l’offre de services ambulatoires
dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé, article 3
[18] art.
540 du Code wallon de l’action sociale et de la santé
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