Dans son film et son livre « Notre poison quotidien », Marie-Monique Robin interroge Philippe
Grandjean, professeur de santé environnementale à l’université de Harvard, et
son collègue Philippe Ladrigant, de l’école de médecine Mont-Sinaï de New York,
qui parlent d’une « épidémie silencieuse »
due à la pollution de l’environnement (donc aussi la pollution de la nourriture
par les additifs posant problème à la santé et à l’environnement) : Si leur constat concerne les nombreux
troubles neurologiques qui touchent les enfants – autisme, troubles de
l’attention, hyperactivité, retard mental -, il peut s’appliquer à toutes les
autres maladies dont souffrent des centaines de milliers d’enfants nés dans les
pays dits « développés », en raison de leur exposition aux poisons chimiques
qui peuplent leur environnement, y compris le ventre de leur mère.
Et de rappeler que les enfants ne sont pas de « petits adultes ». C’est tellement
vrai, continue-t-elle, que le prix payé
à la pollution de l’air, de l’eau et à la contamination par le plomb des enfants
et les jeunes de moins de 20 ans s’élève,
chaque année en Europe à 100 000 morts (soit 34% des décès de cette tranche
d’âge).
Les enfants mangent et ingèrent proportionnellement plus d’additifs que les adultes
C’est ce que semblent ignorer les industriels qui ne font pas
de différence entre enfants et adultes, proposant la même nourriture
ultratransformée à tout le monde, à partir du moment où l’enfant est capable de
tout manger. Malheureusement pour lui,
ses voies de détoxification sont moins développées, l’organisme de l’enfant est
moins capable de métaboliser et d’éliminer les polluants. (…) En outre, le
processus de transformation des aliments préparés pour les enfants tend aussi à
augmenter la concentration de résidus de pesticides[1].
Le plus inquiétant, explique Anne-Corinne Zimmer, tient à ce
que les substances chimiques ne se contentent pas de passer dans l’organisme
(ce qui peut prendre de quelques heures à quelques années), mais qu’elles y
sont actives. Elles exercent une activité
chimique sur l’organisme humain, en fonction de leurs caractéristiques propres
et selon leurs affinités avec des cibles variées en créant des désordres,
notamment, pour plusieurs substances les plus préoccupantes, au niveau du système
endocrinien ou en endommageant des processus cellulaires vitaux[2].
Et le pire, poursuit-elle, c’est
que leur impact donne toute sa mesure au cours du processus de développement et
de croissance de l’organisme, du stade fœtal à la puberté. Les effets du développement
du fœtus in utero et jusqu’à l’après puberté suivent un schéma précis
d’évolution et de maturation que l’action de ces substances toxiques est
susceptible d’altérer, de modifier, de déséquilibrer.
Enfin, les enfants sont proportionnellement plus lourdement
exposés par unité de poids corporel. LA teneur en additifs dans les aliments
ultratransformés est calculée sur l’exposition sensée être admise au cours
d’une vie d’adulte. Les organismes de 3 à
15 kilos sont, de fait, soumis à une charge de polluants à ceux d’un adulte de
60 kilos (ils se nourrissent d’aliments identiques). Le métabolisme des petits enfants est immature et n’a pas la capacité qu’ont les adultes
d’éliminer les agents chimiques. L’absence de flore intestinale chez les
nouveaux-nés qui boivent le lait maternel de leur maman nourrie en partie avec
des aliments ultratransformés, amplifie la distribution de ces éléments
chimiques à travers le corps du bébé au travers de la paroi gastro-intestinale.
Certains éléments peuvent atteindre le système nerveux car la barrière
hémato-encéphalique, qui contrôle le
passage et la diffusion dans le système nerveux central des substances
circulant dans le sang ne parvient à maturité que dans la troisième année[3].
Les adolescents sont aussi particulièrement concernés. L’adolescence est en effet la dernière
période de croissance rapide et le moment de la complète différenciation de
l’appareil reproducteur. Les expositions aux pesticides, neurotoxiques,
perturbateurs endocriniens, allergènes, à cette période de maturation peuvent
alors s’avérer critiques[4].
Hyperactivité et
troubles de l’attention
L’hyperactivité chez les enfants se développe de manière
inquiétante. Selon certaines études, l’adjonction, dans la nourriture
ultratransformée, aurait un lien notamment avec le syndrome de troubles
déficitaires de l’attention/hyperactivité (TDA/H)[5].
Malheureusement, leur poids scientifique
n’est pas suffisant pour convaincre qu’un tel risque menace l’ensemble de la
population, enfantine en particulier.
En 2007, une étude randomisée, contrôlée par placebo, en double-aveugle a été effectuée, à la requête de la Food Standards Agency britannique, chez quelque 300 enfants de 3 ou 8/9 ans par un groupe de chercheurs de l’Hôpital universitaire de Southampton. Plus de 150 enfants de 3 ans et 144 enfants de 8 à 9 ans ont participé à l’étude. Ils ont consommé des boissons contenant soit du benzoate de sodium[6] et un additif/colorant alimentaire, soit un placebo[7]. Le comportement « hyperactif » a ensuite été évalué d’après les observations d’enseignants et des parents, ainsi que par un test d’attention.
Pour 85% des enfants ayant consommé des boissons avec
colorants, les scores d’hyperactivité étaient significativement plus élevés que
pour les enfants ayant bu le placebo.
Les auteurs
concluent que l’administration orale de mélanges de colorants alimentaires (6
au total) et de benzoates induit des manifestations d’hyperactivité, des effets
statistiquement significatifs mais relativement faibles et marqués par une
forte variabilité interindividuelle[8].Les résultats présents
(…) apportent des éléments solides pour montrer que les additifs alimentaires
exacerbent les comportements hyperactifs (inattention, impulsivité, suractivité)
chez les enfants au moins jusqu’à la mi-enfance[9] ».
Ces résultats montrent que les effets délétères ne sont pas
uniquement observés chez les enfants présentant une hyperactivité extrême (le
TDAH) et qu’ils peuvent aussi être observés dans la population générale et à
travers la gamme de sévérité de l’hyperactivité », ajoutent-ils.
Les aliments
transformés ont un impact environnemental très important
Selon le magazine 60 millions de consommateurs de
juin/juillet 2020[10],
une étude australienne parue en janvier 2019 montrait que la consommation d’aliments ultratransformés contribuait à
plus d’un tiers des effets environnementaux liés à l’alimentation. En France,
l’empreinte carbone des produits alimentaires industriels est d’environ 9,1
millions de tonnes de CO2, hors transport. Les produits qui ont des facteurs de
consommation d’énergie et d’émissions les plus élevés sont les pommes de terre
transformées (purée, chips, frites, …), les boissons alcoolisées distillées,
les plats préparés et le sucre.
Les
contrôles sont inefficaces, ne protègent pas les consommateurs et encore moins
les enfants
L’organisme français de défense
des consommateurs UFC-Que Choisir estime que l’évaluation au niveau de
l’EFSA « consiste généralement en une simple relecture d’études fournies par les
fabricants d’additifs eux-mêmes » et laisse planer « un doute sur la transparence et
l’exhaustivité des recherches menées par des industriels, qui ont tout intérêt
à ne présenter que des travaux permettant à leurs molécules d’être acceptées ».
En juin 2019, la Commission
européenne a jeté la balle dans le camp de l’AFSCA en l’accusant de ne pas suffisamment
contrôler les additifs alimentaires. L’Afsca à son tour s’est défendue devant la
Commission en mettant en avant une réglementation européenne trop complexe,
donnant lieu à des divergences d’interprétation avec les entreprises et demande
à « la Commission européenne de clarifier ses règles » .
Bref, des organismes de contrôle
qui se renvoient la balle face à leur laxisme n’augure rien de bon pour les
consommateurs que nous sommes.
Un quart des additifs alimentaires
autorisés dans les produits alimentaires en Europe sont à bannir, compte tenu
des « risques » qu’ils présentent pour la santé, selon une
compilation de résultats d’études publiée en octobre 2018 par l’organisme de
défense des consommateurs UFC-Que Choisir (France) .
L’association, qui estime que
l’évaluation des additifs au niveau européen « s’enlise faute de moyens
humains, financiers et analytiques », a décidé de passer en revue des
études publiées par l’Agence européenne de sécurité des aliments (AESA),
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC). Nitrates et nitrites présents dans le jambon
(E249, E250, E251, E252) présentant un risque accru de cancer du côlon,
caramels au sulfite d’ammonium (E150c, E150d) suspectés d’être cancérigènes, ou
encore colorants azoïques présents dans les confiseries (E102, E104, E110, E122,
E124, E129) risquant de rendre les enfants hyperactifs, sont ainsi pointés du
doigt .
Que pouvons-nous faire ?
Nos habitudes
alimentaires ont considérablement évolué ces 50 dernières années, écrit 60 millions de consommateurs[11].
De plus en plus de repas sont pris en
dehors du domicile (3/4 en moyenne par semaine en 2018) et nous passons moins
de temps dans la préparation des repas.
Le risque est grand pour les enfants qui ingèrent souvent la
viande et le poisson sous forme de plats surgelés. Et, continue la revue, la consommation de sandwiches, pizzas,
quiches et autres pâtisseries salées est aussi en hausse. Il ressort également
que les produits agroalimentaires industriels représentent la majorité de ces
aliments transformés (les deux tiers chez les enfants et la moitié chez les
adultes)[12].
De même, nous consommons des aliments de plus en plus
diversifiés qui peuvent provoquer des réactions allergiques : fruits
exotiques, comme le sésame ou les noix de pécan. Les fruits et légumes cultivés
intensivement produisent des protéines de stress (« des profilines »)
très allergisantes[13].
Dans le doute, il serait raisonnable de manger beaucoup moins
d’aliments ultratransformés, voir même les supprimer totalement. Même si elles
ne permettent pas de conclure à un lien de cause à effet, les recherches ont
démontré une relation significative entre une alimentation riche en aliments
ultratransformés et des risques importants pour la santé.
La parade commence à être connue. Elle se fait en 3 étapes :
Lire les étiquettes et bannir tout ce qui est dangereux. Il existe des applications gratuites pour téléphones portables qui permettent de savoir ce qu’il y a dans un produit (exemple : Yuka, Open Food Facts, scan Eat, Is my Food Good, ou Kwalito). Ces applications ont leurs avantages et leurs défauts mais permettent de se faire une idée sur la quantité d’additifs présents dans les produits, et ce avant de les acheter. Mais, même sans ces applications, il s’agit d’avoir du bon sens :
Les aliments sont classés par ordre décroissant de présence (poids) dans l’aliment ;
Plus la liste est longue, plus il y a de chances que le produit soir ultratransformé ;
Les produits sont-ils des produits naturels ou industriels (type cracking)[14] : Protéines de lait, hydrolysat, peptides, amidon modifié, sirop de glucose, arômes… ? Autant de composants dont on ne connaît ni la couleur ni les effets sur la santé ;
Repérez les additifs, soit sous leur appellation officielle E… ou sous leur nom scientifique, grâce aux applications gratuites ;
Manger et boire le moins d’aliments ultratransformés possibles et consommer le plus d’aliments bios possible (le bio cuisiné soi-même coûte moins cher que les aliments ultratransformés. C’est tout bénéfice pour le portefeuille et… la santé des enfants) ;
Cuisiner soi-même ! Malheureusement, le temps consacré à la préparation des repas ne cesse de diminuer. Pourtant, préparer un repas n’est jamais une perte de temps et est même un plaisir, si on pense au nombre d’émissions culinaires suivies massivement à la télé ou sur Internet. Cuisinons ; la télé et les réseaux sociaux peuvent attendre. Ils sont moins importants que nos enfants.
Cuisiner soi-même permet d’offrir à nos enfants une nourriture de meilleure qualité que la nourriture industrielle, c’est également plus savoureux et plus économique.
La nourriture industrielle est un piège. On nous la vend au détail, mais il suffit de regarder son prix au kilo pour en être convaincu. Cependant, les aliments qu’elle contient sont de très basse qualité et ne coûtent pas cher du tout aux industriels.
Enfin, c’est un exemple à montrer à nos enfants qui leur permettra probablement d’éviter un cancer quand ils auront 50 ans. Encore mieux, le WE proposer aux enfants de participer à l’élaboration des repas. De même, en semaine, habituons-les à faire leurs tartines (si, si… le pain et les croûtes bios c’est bon). Apprenons-leur à éviter les sucres ajoutés pour les repas et collations.
Petit déjeuner en danger
Le petit déjeuner des enfants est en danger. Pains au lait,
brioches et autres biscottes industrielles, corn flakes, granola et céréales
fourrées… D’après une enquête du site lanutrition.fr, le rayon petit déjeuner
renferme plus de 90% d’aliments ultratransformés. Or ce repas est l’un des plus
importants pour l’organisme après le jeûne de la nuit. Il y a donc une vraie
urgence à revenir à des produits traditionnels, bruts et peu transformés comme
le pain, le beurre, le miel ou la confiture bio. Ni plus chers, ni plus
chronophages à préparer, mais les bénéfices pour la santé, eux, sont bien réels[15]
.
Interpelons
les partis politiques démocratiques : il s’agit d’une situation inadmissible !
La démission des
partis politiques : une réglementation au service de l’industrie
Dans son livre Notre
poison quotidien, Marie-Monique Robin dénonce le principe de « Dose
journalière acceptable » (DJA) : « Le système réglementaire qui
est censé protéger la santé publique contre les effets des produits
cancérigènes ne fonctionne pas. (…) Le principe de la dose journalière
acceptable, qui présente l’outil principal de la réglementation des produits toxiques
contaminant la chaîne alimentaire, protège davantage l’industrie que la santé
des consommateurs[16]. »
La DJA ne repose sur aucune étude scientifique, mais cela n’empêche pas les
toxicologues et gestionnaire du risque chimique d’y faire constamment référence.
Il s’agit, poursuit-elle, d’une « décision
arbitraireérigée en concept
pseudo-scientifique pour couvrir les industriels et protéger les politiciens
qui ont besoin de se cacher derrière des experts pour justifier leur action. La
dose journalière acceptable est un artefact[17]
indispensable pour ceux qui ont décidé qu’on a le droit d’utiliser des produits
chimiques toxiques, y compris dans le processus de la production
alimentaire ».
Actuellement, la loi permet plus d’additifs qu’il n’est
nécessaire. La liste d’additifs existante et autorisée devrait donc pouvoir
être fortement revue à la baisse autant concernant le nombre d’additifs que les
doses autorisées[18].
Interpelons nos élus : un
petit mail, une lettre, …
Chaque parent – et donc tout citoyen
– a le devoir d’interpeler les partis
politiques démocratiques afin de leur demander d’agir pour protéger les
enfants. Votre vote est important pour eux. Il est donc nécessaire de réclamer
une législation nationale ET européenne plus rigoureuse. Celles-ci doivent se
conformer aux principes généraux suivants :
Les additifs doivent être exempts de risques pour la santé, compte tenu de
l’état actuel des connaissances scientifiques.
Ils ne peuvent être utilisés que s’ils sont techniquement indispensables,
c’est-à-dire s’il n’y a pas d’autre solution efficace.
Ils ne peuvent masquer des défauts de qualité et leurrer le consommateur
sur la nature et la composition réelles du produit[19].
Comme le préconise l’Union Française des Consommateurs, c’est à cette autorité de contrôle « de mettre en œuvre une évaluation réellement indépendante de la dangerosité des additifs, à partir d’études financées par un fonds abondé par les fabricants »[20] afin de mieux nous protéger, nous et nos enfants, de tous les additifs alimentaires reconnus à risques ou plutôt de tous les polluants alimentaires !
[5] Manuel Diezi, Thierry Buclin, Jacques Diezi, 2011, Additifs
alimentaires et troubles de l’attention/hyperactivité chez l’enfant,
Paediatrica, vol. 22 N°5.
[6] E211, d’origine chimique, rarement végétale. Utilisé dans les boissons
sucrées et les confitures. Risques important d’allergies, excitation,
irritation des yeux, insomnies, troubles de la croissance, hyperactivité,
aurait des liens avec la leucémie (Hélène Barbier du Vimont, Additifs alimentaires, ce que cachent les
étiquettes).
[7] Hélène Barbier du Vimont, Additifs alimentaires, ce que cachent les
étiquettes
[8] Manuel Diezi, Thierry Buclin, Jacques Diezi, 2011, ibid.
[9] The Lancet, publication en ligne du 6 septembre 2007
[10] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, Alimentation
industrielle, comment elle nuit à notre santé. Manger sans s’empoisonner.
[11] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, ibid.
[12] 60 millions de consommateurs juin/juillet 2020, ibid.
[14] Envoyé Spécial, France 2, 13 septembre 2018 « Alerte aux faux aliments
», C’est l’une des techniques les plus
secrètes des géants de l’agroalimentaire. Elle consiste à fractionner les
aliments non transformés (lait, fruits, céréales, etc.) en dizaines de poudres
et de sirops pour refabriquer d’autres aliments. « On fabrique des viandes qui
ressemblent à du poulet mais qui ne contiennent absolument pas de viande de
poulet.
[15] Cité dans 60 millions de consommateurs, juin/juillet 2020
[17] Larousse : Structure ou phénomène d’origine artificielle ou
accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène
naturel. Altération du résultat d’un examen due au procédé technique utilisé.
[18] Test-Achats, Les additifs ajoutés aux denrées alimentaires:
réglementation plus restrictive.
La plupart des aliments préparés
ou préemballés que nous achetons contiennent des additifs alimentaires, parfois
en grand nombre. Ils peuvent avoir des effets extrêmement néfastes pour notre
santé. Certains sont cancérigènes, d’autres sont des perturbateurs
endocriniens, d’autres enfin sont susceptibles de provoquer des troubles
neurologiques.
Pour se rendre compte de la quantité d’additifs qui sont mélangés aux aliments que nous achetons, il suffit de jeter un œil sur la liste des ingrédients imprimée, souvent en tout petit et qui se trouve sur l’emballage. Dans cette liste on trouve généralement une série de numéros commençant par un E (Par exemple, le E102 est la Tartazine qui est suspectée de provoquer des troubles du comportement et de l’attention chez les enfants[1]. Ou le E150c, le Caramel ammoniacal, caramel issu de sucres chauffés en présence d’ammoniaque, qui est un colorant brun et est suspecté d’être cancérigène[2]). Les consommateurs, commençant à se méfier de la liste des E, ont parfois poussé les fabricants à éviter d’inscrire les additifs par leur classification européenne.
Leur imagination n’ayant pas de limites et pour ne pas dégoûter les consommateurs de leurs produits les a conduits à inscrire le nom scientifique de l’additif qui, la plupart du temps, ne dit rien aux consommateurs. Comme, par exemple, le Carboxyméthylcellulose qui ne vous dira sans doute rien et c’est bien ce qu’ils espèrent. Dans la liste des E, il occupe le rang 466 et est suspecté d’être cancérigène, inflammatoire et de perturber le macrobiote intestinal[3]. Et, pour mieux noyer le poisson, il sera référencé différemment selon les fabricants, sous diverses appellations : Gomme cellulosique, CMC sodique, CMC, Carboxyméthylcellulose sodique, Carboxyméthylcellulose de sodium Carboxyméthylcellulose, ou encore Carboxyméthyl-cellulose sodique. Juste de quoi se foutre « un peu » de la santé des consommateurs et des plus petits en particulier. Nous verrons, dans un prochain article, que les enfants sont plus à risques que les adultes.
Quand
la substance est naturelle, le fabricant utilise simplement le nom (ex : «
rouge de betterave ») mais quand il s’agit d’un produit chimique au nom
rébarbatif et peu engageant, comme le diméthylpolysiloxane, un dérivé du
silicone qui sert d’agent moussant dans les jus de fruits, les confitures, les
vins ou le lait en poudre, il préfère indiquer le numéro, en l’occurrence E
900. La plupart des additifs alimentaires disposent d’une dose journalière
acceptable, preuve s’il en était besoin qu’ils ne sont pas inoffensifs[4]
.
Tous les additifs alimentaires qui
sont intégrés à la nourriture ultratransformée qui nous est vendue sont
autorisés par l’Union européenne et ce, qu’ils soient inoffensifs ou considérés
comme dangereux pour la santé. La lettre E qui précède les numéros d’additifs
en est la preuve. Il peut, cependant arriver qu’un additif ne soit pas approuvé
par l’Union européenne mais soit utilisé dans un pays de l’Union. Dans ce cas,
son numéro n’est pas précédé d’un E. L’objectif de la certification européenne
n’est nullement de (tenter) de préserver la santé des consommateurs, mais
uniquement de permettre aux industriels de vendre une nourriture de piètre
qualité à un prix compétitif, et donc de maximiser leurs bénéfices. En effet,
un plat ultratransformé fabriqué en Espagne doit pouvoir voyager au travers de
toute l’Europe durant plusieurs jours et être encore vendable durant plusieurs
semaines dans le nord de la Finlande.
Le nombre de cancers en explosion
en Europe n’a aucune importance pour la Commission européenne, ses membres ont
les moyens financiers pour nourrir leur famille d’aliments bios de qualité.
Aujourd’hui, il existe plus de 300 additifs autorisés en alimentation. Une centaine parmi eux sont pourtant décriés pour leurs effets sur la santé, surtout sur un organisme en pleine structuration comme celui d’un enfant, plus sensible à son environnement et à sa nourriture. Si les additifs alimentaires sont interdits dans les produits pour les bébés, ils restent autorisés et souvent utilisés dans les produits pour enfants et adolescents[5].
Origine des additifs alimentaires
Cette origine n’est pas
récente. Depuis toujours l’Humain a cherché à conserver le fruit de ses
récoltes. Il a commencé par utiliser le sel ou la fumée pour conserver la
viande et le poisson. Ce furent les premières introductions de substances
étrangères à la nourriture. Les Egyptiens eurent l’idée d’introduire des arômes
et des colorants pour en augmenter l’appétence et les romains ajoutèrent du
Salpètre et des épices afin d’améliorer l’apparence de leurs plats[6].
Les colorants et
arômes naturels, tel le safran, la cochenille ou le curcuma ont été utilisés
depuis des siècles afin d’améliorer l’aspect et varier la flaveur des
préparations culinaires[7].
Les premiers colorants synthétiques ne sont apparus qu’à
la fin du 19ème siècle avec le jaune de
quinoléine (1882)[8],
aujourd’hui interdit aux
Etats-Unis, en Australie et en Norvège dans les produits alimentaires pour les
risques d’allergie qu’il présente mais autorisé en Europe sous le label E104.
C’est après la Deuxième Guerre
mondiale qu’a commencé l’utilisation à grande échelle des additifs alimentaires
dans toute l’industrie agro-alimentaire. Pour répondre à l’accroissement accéléré de la population, au développement de
l’urbanisation, du niveau de vie, cette industrie s’appuie sur des savoir-faire
et des technologies de plus en plus pointus où les additifs alimentaires jouent
un rôle important[9].
Qu’est-ce qu’un additif alimentaire et quelle est son utilité?
Selon la définition adoptée par
l’Union Européenne, « on entend par
additif alimentaire toute substance habituellement non consommée comme aliment
en soi et habituellement non utilisée comme ingrédient caractéristique dans
l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l’adjonction
intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique au stade de
leur fabrication, transformation, traitement conditionnement, transport ou
entreposage, a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour
effet qu’elle devient elle-même ou que ses dérivés deviennent, directement ou
indirectement, un composant de ces denrées alimentaires »[10]
Pour faire plus concis et plus clair, un
additif alimentaire est une
substance naturelle ou chimique qu’on ajoute dans une alimentation,
généralement pour augmenter sa durée de conservation ou
son « aspect » appétissant[11].
Il existe 3 catégories principales
d’additifs alimentaires : ils peuvent être naturels,
artificiels ou de synthèse. Chacune de ces catégories se divisent en plusieurs
familles répondant à une fonction précise :
– Les
colorants, qui comme leur nom l’indique, modifient
la couleur des aliments (comme l’extrait naturel de betterave ou la
Tartrazine déjà citée plus haut qui est un colorant jaune obtenu par synthèse
chimique). Les arômes artificiels peuvent remplacer pratiquement tous les
arômes naturels ;
– les
rehausseurs (ou exhausteurs) de goûts qui ne changent pas le goût, mais en
rehausse la saveur (le sel, le poivre ou le citron, ou le E621, le glutamate
de sodium qui est le plus utilisé et est
une neurotoxine qui peut créer des lésions dans une région du cerveau très
importante pour le contrôle des fonctions endocriniennes, entraînant des
troubles du comportement, des dysfonctionnements du système sexuel et
l’obésité. Le glutamate ne présente que des risques et, malheureusement, il est
ingéré massivement par des millions d’enfants et de femmes enceintes.[12])
;
– Les
édulcorants à fort pouvoir sucrant, appelés aussi «
faux sucres » ;
– Les conservateurs qui empêchent le développement de micro-organismes pathogènes (bactéries, virus) ou réduisent la quantité d’eau disponible à leur développement. Ils permettent aux aliments de rester comestibles et beaux plus longtemps[13] ;
– Les antioxydants (ou antioxygènes) qui freinent les réactions d’oxydation (le « brunissement ») ;
– Les agents de texture qui transforment les aliments, comme des épaississants, de la gélatine, des émulsifiants, des stabilisants.
On retrouve parfois des mentions type « arômes » sur les étiquettes de nos aliments. Il s’agit aussi d’additifs alimentaires.
Les additifs alimentaires n’ont pour seul objectif que de faire du
bénéfice. Peu d’aliments ultratransformés resteraient sur le marché si on n’y
ajoutait pas des conservateurs et autres perturbateurs endocriniens.
L’important est bien de faire du chiffre d’affaire tout en se « foutant »
complètement de la santé des consommateurs et – nous le verrons plus loin – des
enfants en particulier.
L’offre d’aliments ultratransformés réduit la diversité culinaire des
consommateurs, les incitant à manger des plats pauvres en qualité et peu variés,
alors que l’art culinaire est riche de millions de recettes différentes, qui ne
sont bonnes que si elles ont été préparées avec des ingrédients de qualité et
sur la cuisinière familiale. Loin de réduire le choix des aliments, la
disparition des aliments ultratransformés l’augmenterait. En effet, c’est
l’offre d’aliments ultratransformés qui est réduite. Il suffit de parcourir les
rayons des grandes surfaces. Même si elle peut paraître importante, elle ne
représente qu’une variété limitée de plats ou d’aliments.
Ces
additifs sont loin d’être tous indispensables et inoffensifs : nombre
d’entre eux sont uniquement utilisés pour tromper le consommateur tant sur la
quantité que sur la qualité réelle des ingrédients utilisés. Les colorants par
exemple ne sont même pas nécessaires sur le plan technique[14].
Quels effets les additifs alimentaires peuvent-ils
avoir sur notre santé ?
Les cocktails d’additifs alimentaires se retrouvent essentiellement dans la nourriture ultratransformée.Celle-ci, selon une étude scientifique française[15] présenterait un sur-risque de développer un cancer. L’étude a porté sur 104 980 participants qui ont été suivis durant 8 ans. Au cours de ces années, 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués. L’étude a permis de constater qu’une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultratransformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Le fait que la nourriture ultratransformée soit généralement de très mauvaise qualité n’explique pas à elle seule une telle augmentation. Les additifs ajoutés au cours du process industriel, les substances qui se forment durant celui-ci et les emballages en contact avec la nourriture sont suspectés d’être impliqués dans cette relation de cause à effet, même si cette dernière reste à démontrer, d’autres études étant nécessaires pour mieux comprendre l’impact qu’ont les différents facteurs (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, contaminants néoformés et matériaux de contact).
Dans son numéro de novembre 2018, la revue Que Choisir[16]
affirmait que sur les plus de 300 additifs autorisés, 25% étaient suspects et
donc à éviter ou peu recommandables (en réalité, la liste reprend les 87 additifs les plus problématiques). De
son côté, la revue 60 millions de consommateurs[17]
dressait une liste de 50 additifs à proscrire car pouvant poser de graves
risques à la santé. Leurs effets sont classés en 10 catégories (mais certains
additifs cumulent plusieurs risques) : allergisant, cancérogène,
diabétogène, perturbateur endocrinien, inflammatoire, perturbateur du macrobiote
intestinal, soupçonné de provoquer des troubles neurologiques, des troubles du
comportement ou de l’attention chez les enfants, pouvant contenir des
nanoparticules ou provoquer des maux de tête, des rougeurs ou une prise de
poids.
Une étude espagnole, réalisée par Maira
Bes-Rastrollo (Université de Navarre, Pampelune, Espagne) et publiée dans le British Medical Journal en mai 2019 s’intéressait
à la relation entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque
de décès en général[18] : Les chercheurs ont découvert que ces aliments, lorsqu’ils étaient
consommés plus de 4 fois par jour) provoquaient un risque accru de mortalité
(toutes causes confondues) de 62 % comparativement à un groupe qui en mangeait
moins de 2 fois par jour. Plus largement, l’étude a observé que chaque nouvelle
portion journalière supplémentaire d’aliments ultra-transformés, augmentait le
risque de mortalité de 18 %.
Toujours dans le même British Medical Journal, une autre étude menée par des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra, de l’Université Paris 13 et du Cnam souligne une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire. L’étude relevait ainsi 1.409 cas sur les 105.159 participants – et en particulier de maladies coronariennes (665 cas) et de maladies cérébro-vasculaires (829 cas). Plus largement, l’étude établit qu’une augmentation absolue de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans le régime était associée à une augmentation de 12% de risque de maladies cardiovasculaires au global (13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les maladies cérébro-vasculaires)[19].
Les allergies sont en forte augmentation depuis 10 ans. En Australie, par exemple, 10% des enfants seraient touchés. Une nouvelle étude présentée le 8 juin 2019 lors du 52e Congrès annuel de la Société européenne de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques (ESPGHAN) vient peut-être de trouver un coupable : les produits terminaux de la glycation (AGE en anglais pour Advanced Glycation End products), des composés issus de la réaction entre un sucre et une protéine qui se forment lors de la cuisson des aliments (réaction de Maillard). C’est cette dernière qui donne leur belle couleur dorée au pain, aux biscuits et aux produits de pâtisserie. Mais on trouve aussi des AGE dans tous les aliments frits comme les chips, les frites, les gratins, les viandes rôties, le café ou le cacao (qui sont torréfiés). Les AGE sont naturellement fabriqués par notre corps, mais ceux issus de l’alimentation viennent s’y rajouter. Or, plusieurs études ont montré le rôle de ces AGE dans le développement du diabète, de l’athérosclérose ou des maladies neurodégénératives[20].
Mais les scientifiques sont divisés sur la
question. Cependant, les aliments utratransformés peuvent contenir plus d’une
quinzaine d’ingrédients qui sont autant à risques de déclencher une réaction
allergique. Les traitements industriels
provoquent des mutations de molécules « naturelles » inoffensives en
protéines allergisantes. Enfin,
l’association de différents produits peut aussi faire apparaître de nouveaux
allergènes ou des réactions croisées. Ainsi, une étude réalisée en 2003 par des
chercheurs anglais a prouvé que mélanger du lait de soja avec de la cacahuète
multiplie par 2,6 le risque d’allergie à la cacahuète[21].
Une prise de conscience lente à démarrer
Une prise de conscience timide émerge dans la
société. Elle ne concerne encore que les citoyens qui ont les capacités de
s’informer et d’agir, mais c’est un début. Un bon exemple de la mobilisation
citoyenne et associative est la suspension « par précaution », à
partir du 1er janvier 2020, de la mise sur le marché de denrées
alimentaires contenant du dioxyde de Titane en France. Cependant ce dernier
reste autorisé dans les dentifrices et les médicaments[22].
Ce
colorant (E171 ou Ti02) qui cache sans doute la forêt des additifs
dangereux a
été interdit le 1er janvier 2020 : faisant partie des
nanoparticules, le dioxyde de titane qui donne un aspect brillant aux bonbons
ou au glaçage de certains gâteaux, serait
capable de franchir les
barrières physiologiques, d’accéder à certains organes comme le foie, de s’y
accumuler, puis d’atteindre le sang. Cette exposition provoquerait des micro-inflammations, à
l’origine de perturbations au niveau de la flore intestinale. Il jouerait aussi
un rôle dans la formation de lésions précoces de
cancer colorectal[23]!
Le boycott de certains additifs se met en place progressivement chez les consommateurs avertis. Il en va ainsi pour cet additif qui est sous le feu des projecteurs depuis des années : l’aspartame (E951). Celui-ci remplace le sucre dans de nombreux aliments ultratransformés. Il s’agit d’un édulcorant de synthèse (donc non naturel) dont le pouvoir sucrant est 200 fois supérieur à celui du sucre de canne. Il est composé de 3 molécules : l’acide aspartique (40 %), la phénylalanine (50%) et le méthanol (10%). Si les deux premiers sont des acides aminés que l’on trouve de manière naturelle dans certains aliments, la consommation accidentelle de méthanol (un alcool très toxique) peut entraîner la cécité et même la mort. Il est métabolisé par le foie en formaldéhyde (cancérigène pour les êtres humains). Une étude publiée en 2006, portant sur 1800 rats a démontré l’augmentation des lymphomes, leucémies et tumeurs rénales chez les femelle, ainsi que des tumeurs des nerfs crâniens chez les mâles. Il s’agit d’un agent cancérigène multisite puissant, même à une dose journalière inférieure à la DJA (dose journalière autorisée)[24].
Nombreux sont
celles et ceux qui rejettent les produits contenant de l’aspartame, préférant
des alternatives plus respectueuses de la santé, telles la stevia, au point que
de nombreux fabricants ont largement communiqué sur le fait qu’ils bannissaient
l’aspartame de certaines de leurs boissons. Si une part d’entre eux utilisent
de la stevia, d’autres ont plus d’un tour dans leur sac. Certaines marques se
sont tournées vers le sucralose (E955), un édulcorant chimique comme
l’aspartame, mais qui ne subit pas à ce jour de controverse médiatisée. Ce
dernier est 600 fois plus sucrant que le sucre dont il emprunte une partie de
son nom pour tromper le consommateur. C’est un produit de synthèse dérivé du
saccharose et traité au chlore. Il est loin d’être innocent, puisqu’il peut
atteindre le système immunitaire[25].
En mai 2018, le magazine 60 Millions de Consommateurs qui a répertorié les 50 additifs à proscrire, a sévèrement critiqué de nombreux additifs couramment consommés qui favorisent, entre autres, les allergies, le diabète, les troubles endocriniens, du comportement, de l’attention et même le cancer chez les enfants[26]. « Sur les plus de 300 additifs autorisés, nos travaux montrent que 87 d’entre eux sont à éviter ou peu recommandables, soit plus du quart », indique l’association, qui dénonce leur « présence massive, y compris dans les produits de grandes marques ».
En effet, il s’avère que nous mangeons malgré nous tellement d’additifs chaque jour que la DJA[27] est souvent dépassée : les additifs étant présents dans quasiment tous les aliments transformés ou préparés industriellement, il est difficile d’y échapper. Il ne faut pas perdre de vue non plus l’effet cocktail, c’est-à-dire les réactions liées à l’ingestion de plusieurs additifs en même temps ou sur une courte période, dont les résultats sont encore plus mal maîtrisés[28].
[20] Futura santé, 16 06 2019, La malbouffe est-elle responsable du boom
des allergies ?
[21] Science&Vie, 16 mai 1914, Pourquoi les allergies alimentaires
sont-elles en hausse ?
[22] Le Monde, 15 avril 2019, Le dioxyde de titane interdit dans les
confiseries à partir de 2020, pas dans les dentifrices ni les médicaments
[23] AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail relatif aux risques liés à l’ingestion de
l’additif alimentaire E171, Maisons-Alfort, le 12 avril 2019, page 25.
[27] La DJA ou dose journalière acceptable
est une mesure de la quantité d’une substance, tel un additif alimentaire, qui
peut être consommée au cours de la vie sans aucun risque notable pour la santé.
Les DJA sont exprimées en milligrammes (de substance) par kilogramme de poids
corporel par jour.
[28] Du poison dans votre assiette ? Utilité et risque des additifs
alimentaires. Guides pratiques du consommateur. Cécile Voss. Association des
consommateurs Test-achats, 2000.
En 2012 déjà, on estimait que les enfants belges consommaient près d’un demi-litre de sodas par jour. Actuellement, plus de la moitié des 4-18 ans ont un apport quotidien excessif en sucre. Et il ne s’agit pas de n’importe quel sucre. Celui qu’on retrouve dans les sodas étant liquide, il est plus facilement assimilé par l’organisme et par conséquent bien plus dangereux.
Il y a une augmentation constante du nombre de malades de diabète et d’obésité chez nos enfants. Pire encore, on a découvert qu’une ingestion quotidienne de soda peut mener à une maladie propre à la consommation de ces boissons qu’on nomme NASH (acronyme anglais désignant une stéato-hépatite non alcoolique) ou « maladie du soda ». Une maladie qui peut évoluer jusqu’au cancer du foie !
L’urgence de protéger les
enfants et jeunes de ces bombes à calories a conduit à une première interdiction
de leur vente dans les écoles en 2004. Interdiction jamais totalement suivie et
qui a même été levée par la suite.
Mais interdire ces boissons suffit-il à enrayer le problème d’obésité des enfants ? Le problème des sodas et de leurs conséquences sur la santé des mineurs n’est-il pas le symptôme d’un problème plus profond et plus global de notre société de consommation ?
Qu’est-ce qu’un soda ?
Un soda est une boisson gazeuse, sucrée aromatisée. Ce type de boisson est très populaires dans tous les pays. Il n’existe pas une mais plusieurs sortes de sodas : les plus connus sont les colas, les limonades, les sodas fruités, les sodas classiques, les boissons énergisantes, etc.
C’est au 18 siècle et depuis « l’invention » de l’eau gazeuse que les sodas sont apparus. Cette boisson est principalement composée d’eau, d’une grande quantité de sucre ou d’édulcorants comme l’aspartame utilisés dans les sodas « lights », d’antioxydants, d’acidifiants (acide phosphorique et citrique), de différents types d’extraits de plantes et de bien d’autres additifs chimiques. Elle est sursaturée en dioxyde de carbone pour être effervescente quand la bouteille ou la cannette est ouverte (d’où la provenance des bulles). On peut remarquer qu’une fois les bulles parties, le sucre devient trop fort au goût, au point d’être quasi-imbuvable.
Ces boissons sont préparées à l’aide de différents procédés chimiques. A aucun moment les fabricants n’utilisent de produits naturels, à part l’eau.
Les recettes de certains sodas demeurent un mystère, comme celles de Coca-Cola qui refuse strictement de la dévoiler au public… C’est à se demander pourquoi. Qu’est-ce qu’il pourrait bien avoir d’autres à cacher dans ces boissons ?
Les sodas et les enfants
Si les plus grands consommateurs des sodas sont les jeunes ados, c’est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur chez les enfants, alertent les spécialistes.[1]
En 2019 des recherches sur les dangers des sodas ont été menées par
l’Inserm en France. Les résultats de ces recherches sont sans appel : il
faut protéger la population de ces boissons et en particulier les enfants. Les résultats de ces
recherches ont révélé que boire plus de 33 cl de soda, soit une cannette par
jour comporte de nombreux dangers pour l’organisme et abîme en premier lieu le
foie. Une
cannette de coca contient l’équivalent de 8 morceaux de sucre. C’est beaucoup trop,
surtout quand ce dernier se trouve à l’état liquide car facilement assimilé par
l’intestin qui le transforme en graisse dans le foie. « La maladie du foie
gras » est justement l’autre surnom de la maladie du soda (ou NASH).
Cette maladie se caractérise par une accumulation trop importante de graisses dans les
cellules du foie avec des complications hépatiques pouvant mener à une inflammation. D’abord diagnostiquée aux États-Unis où ils sont bien moins chers
qu’ailleurs, la maladie du soda est de plus en plus fréquente dans notre pays
et touche 5% des belges, sachant que les gros consommateurs de ces boissons
sont les adolescents. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que les
cirrhoses, les cancers et les transplantations du foie sont en nette
augmentation ces dernières années, en lien direct avec l’augmentation du nombre
de personnes atteintes du NASH.[2]
Ces apports excessifs en sucre sont d’autant plus préoccupants pour nos enfants que c’est dans l’enfance et l’adolescence que s’acquièrent les bonnes ou les mauvaises habitudes alimentaires qui risquent d’être conservées à l’âge adulte et de favoriser d’autres maladies comme le diabète. Avec une augmentation de 3,7% par an du nombre de nouveaux cas de diabète chez les enfants belges, il y a urgence de sensibiliser sur les dangers de cette boisson et des aliments sucrés en général chez nos enfants. Une maladie qui se présente de plus en plus à un âge plus jeune chez ceux en dessous de 15 ans.[3]
L’autre problème est celui du
surpoids et de l’obésité. Comme le diabète, ils n’ont fait qu’augmenter ces
vingt dernières années. Un enfant belge sur cinq présente du surpoids et
près de 6% [1]
d’entre eux sont obèses (contre 33% de la population dans l’ensemble, c’est-à-dire
avec un Indice de Masse Corporelle supérieur ou égal à 30, soit le tiers de la
population !)[2]
Les effets du sucre sur les enfants sont encore plus graves que sur les adultes, la prise de poids s’installant plus profondément. Le sucre étant un perturbateur métabolique, il devient bien plus difficile pour eux de perdre du poids et de brûler les graisses.
En plus de provoquer une hyperglycémie, il
cause aussi une hyperlipidémie avec des taux de cholestérol élevés alors
que le bon cholestérol est anormalement bas. Ces syndromes sont un terrain
fertile non seulement au développement du diabète mais aussi aux maladies
cardio-vasculaires.
Sa consommation affecte aussi le cerveau : le sucre est considéré comme ayant des effets addictifs aussi puissants que la cocaïne.
Par ailleurs, des chercheurs américains ont démontré que les sodas sont des leviers forts des troubles de la nervosité et qu’il y a un lien entre agressivité et violence chez des enfants consommant des boissons sucrées.[3]
Dans ces boissons, le sucre n’est pas le seul problème. Les
listes d’ingrédients renferment d’autres dangers pour nos enfants bien moins
connus et peut-être tout aussi graves.
Les sodas doivent avoir une couleur et un goût qui plaisent aux gens et être conservées longtemps, c’est pourquoi on y ajoute de nombreux conservateurs, acidifiants et autres additifs chimiques dont on découvre de plus en plus la dangerosité. L’un des ingrédients, le phosphate, est un perturbateur osseux, qui court-circuite le métabolisme du calcium. Les os sont alors affectés et la décalcification est en marche! Plus tard, c’est à l’âge adulte que les effets désastreux se feront sentir.
L’acide qui se trouve en grande quantité dans les sodas
permet notamment de décaper le métal et s’avère être un excellent nettoyant.
Les dents sont les premières victimes de cette attaque acide, dont l’émail qui
est la couche superficielle et protectrice, s’effrite.
Le schéma suivant donne une idée plus complète des risques encourus par l’ingestion des sodas.
Un mal qui cache un autre bien plus grand ?
On estime aujourd’hui à plus
de 25.000 les distributeurs de sodas installés dans les écoles, soit 14% de l’ensemble
des distributeurs présents dans le pays ![1] Si ces derniers ont été retirés des écoles
primaires, 65% des écoles secondaires en possèdent encore[2]. Pourquoi ? Parce que derrière cette offre
alimentaire, il y a des enjeux financiers et donc une logique marchande. Ces
distributeurs apportent une importante source de revenus aux écoles qui leur
permet de pallier le manque de ressources structurelles. C’est, quelque part, une manière de faire
participer les élèves aux frais de leurs études[3].
Du côté de
l’Etat, c’est la même chose. La Belgique a instauré il y a 5 ans la Taxe soda, théoriquement pour
lutter contre la consommation de ces boissons et
contre l’obésité, pour encourager aussi un modèle d’alimentation plus sain
ainsi que pour faire faire des économies à notre système de santé. Si ces
accises n’ont pas fait diminuer la consommation de sodas, cette opération a été
juteuse pour le Trésor public. En réalité, l’objectif officiel de cette
taxe un leurre !
La
Fédération belge des Eaux et Boissons rafraîchissantes reproche
justement à l’Etat de servir à financer le Tax shift et à équilibrer le budget
de l’État plutôt que de lutter contre l’obésité comme il le prétend. L’Etat
fait ainsi de gros bénéfices, au détriment du porte-monnaie
et de la santé de la population. Tout le mal est là : on fait passer
le profit au détriment de la santé, toujours en prétendant lutter pour la bonne
cause afin de mieux faire passer la pilule à la population. Cet argent gagné
grâce à la Taxe soda aurait pu être investi dans les écoles qui ne seraient alors
plus obligées de garder leurs distributeurs de sodas.
On aurait pu l’investir dans la formation des professeurs qui, après
avoir eu une formation solide, seraient mieux outillés et rempliraient mieux leur
mission d’éducation aux bonnes habitudes alimentaires envers des élèves qui en
ont bien besoin.
On aurait pu aussi l’investir dans la distribution gratuite de fruits et légumes, de soupes et d’autres boissons et aliments sains dans les cantines scolaires.
Conclusion
Mettre en garde sur les dangers des sodas comme sur la
malbouffe en général, concerne autant les enfants que leurs parents. Etant les premiers éducateurs de leurs enfants, le
comportement des parents joue un rôle primordial dans l’éducation à
l’alimentation. C’est eux aussi qui achètent les aliments sains ou moins
sains et qui préparent les repas à la maison.
S’ils veulent que leur enfant mange bien, nombreux de ces
parents s’y prennent mal. Inconscients du danger, « des parents prennent de
plus en plus l’habitude de mettre du coca ou des jus dans le biberon des bébés
! Ils carburent au soda et ne veulent plus boire de l’eau. Les plus petits sont
plus facilement addicts au sucre, une appétence innée. » ![1]
rapporte un médecin français.
Vient
ensuite l’école qui doit assurer sa mission éducative, en multipliant par
exemple des missions d’information et de prévention avec des journées sans
sodas. Organiser ensuite une semaine pour les fruits, puis pour les légumes,
puis encore une journée sportive, etc. Si des
écoles organisent de telles actions avec les moyens du bord, les systématiser
permettraient à tous les enfants d’en bénéficier.
Mais la
consommation de sodas est d’abord fortement liée à la précarité sociale et
économique : les conditions de vie, les appartenances sociales,
l’éducation, les représentations de l’alimentation, la culture familiale et les
liens sociaux sont des paramètres qui influencent fort les comportements
alimentaires. Ensuite, la publicité, le marketing et les prix généralement bas
de la malbouffe orientent les choix des consommateurs, surtout des plus
pauvres.
La lutte contre la consommation de sodas,
contre l’obésité et la mauvaise alimentation en général passe inévitablement
par la réduction des inégalités sociales. Cette lutte ne peut se faire
que via une politique alimentaire intégrée favorisant l’accès à une
alimentation de qualité pour tous et qui reste à construire.
Le gouvernement a les moyens de le faire : les Taxes soda ont triplé en 3 ans, ce qui permet à l’Etat de se sucrer sur le dos des consommateurs, au lieu d’investir les énormes sommes engrangées dans la santé et l’éducation à la santé de la population. Il a, au moins, les moyens de financer le repas de midi, le seul véritable repas de la journée qui pourraient bénéficier aux nombreux enfants et jeunes issus de familles précarisés.
Il y a aujourd’hui quatre types de causes à l’origine des cancers et contre lesquelles il est nécessaire de lutter : les rayonnements, les produits chimiques, certains microorganismes, et certains médicaments.
Dans les pays industrialisés, les cancers d’origine physico-chimique prédominent. Les cancérologues estiment que, si on excepte le tabagisme et l’alcoolisme, les causes chimiques pourraient être responsables de 80 % de l’ensemble des cancers, tandis que les causes virales et les rayonnements ne représenteraient qu’environ 20 % des cancers. Dans les pays en voie de développement, c’est le contraire (bien qu’aujourd’hui la différence tende à s’atténuer du fait de leur industrialisation progressive). Dans ces pays, ce sont en effet les causes naturelles, qui prédominent, essentiellement microbiologiques.
Aujourd’hui, les politiques de prévention du cancer portent essentiellement sur le tabagisme, la sédentarité, les facteurs diététiques, l’obésité et le surpoids, la consommation d’alcool, les infections (hépatites virales, …), la pollution environnementale (air, eau, sol, air intérieur des habitations, …), les cancérogènes professionnels, et les rayonnements (radon, UV, …) [1].
Les facteurs alimentaires sont largement ignorés par les autorités (in)compétentes
Colorants pour boissons
On peut constater que les causes chimiques, autres que professionnelles, sont largement ignorées. Les pesticides présents dans la plupart des aliments, les additifs divers (colorants, modificateurs de goût et conservateurs alimentaires), les engrais nitratés, les dangers des plastiques, les dioxines [2], …, ne sont que peu pris en compte par les autorités sanitaires, au nom de la rentabilité économique et à l’encontre de la santé des consommateurs.
Il n’y a pas de réelle politique de prévention
Une véritable politique de prévention consisterait à éviter la maladie en supprimant les facteurs de risque qui sont à l’origine des cancers et autres maladies environnementales. Si on veut lutter contre le cancer il est indispensable d’avoir une politique de prévention beaucoup plus ambitieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Il faut permettre au citoyen de se défendre
Nous demandons, de la part des responsables de la santé et de l’environnement, la mise en place rapide d’une véritable politique de prévention efficace dans la lutte contre le cancer des enfants (et le cancer en général) qui, par l’information des parents et des citoyens, leur permettra d’agir en connaissance de cause et de prendre en main la protection de la santé de leurs familles.
Il faut permettre aux parents de prendre en main la protection de leurs enfants. Ils auront ainsi la possibilité d’influer les industriels et lobbies agroalimentaires. En exigeant du bio à 100 %, en refusant les additifs alimentaires, ils auront enfin en main les leviers du changement et de la santé de leurs enfants.
Il faut prévenir les mères Il y a lieu de leur donner une information correcte et préventive sur la dangerosité des produits phytopharmaceutique
1.Sur la dangerosité des produits phytopharmaceutique
Selon l’EPA (Agence de protection de l’environnement aux Etats-Unis), les enfants sont particulièrement sensibles aux pesticides. Elle cite les maladies que peuvent développer les enfants à la suite d’une exposition aux produits chimiques : « La leucémie est le cancer le plus courant chez les enfants de moins de 15 ans et représente 30 % de tous les cancers infantiles, suivie du cancer du cerveau. »
Une information correcte des parents, sur le rôle que jouent les pesticides, permettrait de réduire considérablement l’incidence de la leucémie infantile. Une série d’études épidémiologiques récentes ont démontré que l’usage des pesticides d’intérieur pendant la grossesse doublait au minimum la probabilité que l’enfant développe une leucémie ou un lymphome non hodgkinien. Il est démontré que l’exposition maternelle prénatale aux insecticides (d’intérieur ou agricoles) multiple par 2,7 le risque de leucémie chez l’enfant, et ce risque est multiplié par 3,7 lors d’une exposition maternelle professionnelle aux herbicides [3].
2. Sur les solutions que les parents doivent pouvoir mettre en place
Eviter les polluants intérieurs avant et durant la grossesse.
La pollution intérieure est insidieuse
De très nombreux produits, issus de la chimie, polluent l’air intérieur de nos habitations. Les dangers qu’ils représentent sont important pour la santé des habitants mais surtout des enfants in utero ainsi que des jeunes enfants. Permettre aux familles de les éliminer, leur permettra d’influer positivement sur la santé future de leurs enfants.
De nombreux produits tels que le formaldéhyde (présent dans les peintures, les meubles, les colles, …), le cadnium (rideaux, chaussures), les PFC (Composés perfluorés – anti-adhésifs, vêtements…), les retardateurs de flammes bromés (télévisions, ordinateurs, meubles), sont des cancérigènes puissants.
Eviter les cosmétiques non naturels
Des chercheurs américains ont identifié 10 500 produits chimiques industriels utilisés comme ingrédients cosmétiques. La liste est inquiétante. On y retrouve, notamment, des agents carcinogènes, des pesticides, des éléments toxiques pour la santé reproductive, des perturbateurs endocriniens, des plastifiants, des solvants de dégraissage et des agents tensioactifs.
Les cosmétiques contiennent souvent des métaux lourds dangereux pour la santé
Par exemple, les BHA et BHT qui se retrouvent notamment dans les produits hydratants et le maquillage sont suspectés d’interférer avec les fonctions hormonales et d’être cancérigène. Les parabènes, utilisés comme agents de conservation, sont considérés comme perturbateurs endocriniens et pourraient interférer avec les fonctions reproductrices mâles. Les Parfums, mixtures de produits chimiques, peuvent déclencher des allergies et de l’asthme. Certains sont associés au cancer et à l’intoxication des neurones. Les « Sodium laureth sulfate » se retrouvent dans les produits moussants tels que les shampoings et les produits pour le bain. Il peut contenir du 1,4-dioxane, potentiellement cancérigène. Le Triclosan se retrouve dans les produits anti-bactériens tels que le dentifrice, les nettoyants et les anti-transpirants. Il est suspecté d’interférer avec la fonction hormonale et de contribuer à la résistance aux antibiotiques.
S’alimenter en bio.
On a vu que les pesticides passaient directement de la mère à l’enfant via le cordon ombilical. Il est donc essentiel qu’avant et pendant la grossesse (mais également durant la période d’allaitement) la maman s’alimente exclusivement avec des aliments issus de l’agriculture biologique.
Les aliments biologiques sont une réponse intéressante à la lutte contre le cancer dû aux produits chimiques « alimentaires ». Une étude de l’université de Washington [4] a comparé la concentration de métabolites des pesticides organophosphorés (OP) (classe d’insecticides qui perturbent le système nerveux) dans l’urine de 39 enfants de 2 à 4 ans vivant en ville et en banlieue, et a constaté que les enfants mangeant des fruits et des légumes biologiques présentaient des concentrations de métabolites de pesticides six fois plus faibles que des enfants mangeant des produits conventionnels. Cette étude conclut que manger des fruits et des légumes biologiques peut réduire de manière significative les charges de pesticides auxquelles sont exposées les enfants – et constitue une information que les parents peuvent utiliser afin d’agir pour réduire le danger que subissent leurs enfants.
Une autre étude publiée 3 ans plus tard a montré qu’un changement de régime faisait très disparaître rapidement les résidus de pesticides relevés dans les urines des enfants nourris avec des aliments issus de l’agriculture chimique. Une autre étude, conduite pendant 4 saisons consécutives et au cours de laquelle des enfants de 3 à 11 ans ont changé plusieurs fois de régime alimentaire, a confirmé ces résultats deux ans plus tard par. A chaque fois, le niveau de pesticides disparaissant moins de 10 jours après leur passage à une nourriture bio [5] ».
Alimentation bio
Il y a lieu de passer le plus rapidement possible au tout bio. Pour cela, il est nécessaire de modifier la PAC au seul profit de la santé des consommateurs. En continuant à soutenir les méthodes « traditionnelles » ou « modérées », cette politique ne permet pas au « bio » de progresser suffisamment et d’être abordable par l’ensemble de la population, notamment par les familles modestes où la part de la nourriture, dans le budget du ménage, est limitée.
1 Voir le site de l’O.M.S. : http://www.who.int/cancer/prevention /fr/index.html 2 Si les dioxines sont interdites, les composés dioxiniques apparaissent en grande quantité dans le voisinage des incinérateurs et dans celui des usines fabriquant des pesticides organochlorés, les papeteries ou encore certaines usines métallurgiques. 3 Donald Wigle et alii, « A systemic review and meta-analysis of childhood leukemia and parental occupational pesticide exposure”, Environmental Health Perspectives, vol. 117, N°5, mai 2009, p. 1505-1513 – et – Claire Infante-Rivard et alii, « Risk of childhood leukemia associated with gene polymorphisms », Epidemiology, vol.10, septembre 2009, p 481-487 – Citées par Marie-Monique Robin dans “Notre poison quotidien Arte Editions 2011. 4 Cynthia Curl et alii, « Organophosphorus pesticide exposure of urban and suburban preschool children with organic and conventional diets », Environmental Health Perspectives, vol. 111, 2003 p 377-382. 5 Chensheng Lu et alii, « Dietary intake and its contribution to longitudinal organophosphorus pes!tiide exposure in urban/suburban children », Environmental Health Perspectives, Vol. 116, N°4, avril 2008, p. 537-542.
Selon l’OMS, le cancer est une cause majeure de décès dans le monde, à l’origine de 7,6 millions de décès en 2008, soit environ 13% de la mortalité mondiale.
Si les cancers de l’enfant sont rares (2 % de l’ensemble des cancers, soit 1 enfant de moins de 15 ans sur 10 000/an), ils sont en constante augmentation depuis les années 1970. Le nombre d’enfants de 0 à 14 ans, atteints de cancers, augmente en moyenne d’1% par an et les adolescents de 15 à 19 ans, d’1,5 % par an.
Pire, le phénomène s’aggrave d’une décennie à l’autre : pour les enfants, le taux augmentait de 0,9% entre les années 1970 et 1980, tandis qu’il a augmenté de 1,3% entre les années 1980 et 1990. Pour les adolescents, la hausse était de 1,3% entre 1970 et 1980 et de 1,8% entre 1980 et 1990. Selon une étude publiée par le Centre International de Recherche sur le Cancer, en Europe, le taux d’incidence du cancer infantile a augmenté de 1 à 3 % par an au cours des trois dernières décennies. Cela concerne principalement les leucémies et les tumeurs du cerveau[1].
Dans les pays industrialisés, environ 1 enfant sur 500 déclare un cancer avant l’âge de 15 ans. Le taux moyen de l’incidence du cancer par classe d’âge dans les années 1990, s’établissait à 140 cancers par million d’enfants, contre 124 dans les années 1980 et 118 dans les années 1970. Chez les adolescents, ce taux est de 193 par million au cours des années 1990, contre 165 dans les années 1980 et 147 dans les années 1970. Dans l’ensemble, le taux est de 157 cancers par million. La conclusion de l’étude est sans appel : « Nos résultats apportent une preuve évidente d’une augmenta! on de l’incidence du cancer de l’enfant et de l’adolescent durant les décennies passées et une accéléra! on de cette tendance [2]» .
La croissance du nombre de cancers chez l’enfant vient renforcer les hypothèses de cancers d’origine environnementale.
[1] Steliarova-Foucher E et al ; Geographical patterns and ! me trends of cancer incidence and survival among children and adolescents in Europe since the 1970s (the ACCISproject): an epidemiological study.Lancet. 2004 [2] Ibid.
L’Homme a entamé l’épisode le plus massif d’extinction depuis la disparition des dinosaures. Si nous ne faisons rien, plus de 40 % des espèces en déclin vont disparaître d’ici 2100, et 31 % sont menacées de déclin.
Les responsables sont connus :
L’agriculture intensive, l’utilisation de produits chimiques, mais aussi
l’urbanisation. Il y a de moins en moins d’espace naturel disponible. L’introduction
d’espèces exotiques et le changement climatique aggravent encore la menace.
Notre environnement ne peut se passer des insectes. Ils jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes, tant pour la dégradation de la matière organique que pour la pollinisation des plantes. Ils sont indispensables à la production de notre nourriture : en agriculture, 75 à 80 % des plantes cultivées dépendent de ces indispensables auxiliaires. Ils sont la nourriture de nombreux animaux (oiseaux, chauve-souris, batraciens, reptiles, … et autres insectes tels la libellule ou la guêpe). Sans eux, c’est tout l’écosystème qui est menacé et par là-même, la survie de nos enfants et petits-enfants !
Que
pouvons-nous faire individuellement ?
Il faut absolument changer de modèle agricole, dans l’intérêt de nos enfants. Si nous ne sommes pas agriculteurs[1], nous sommes néanmoins consommateurs. Nous pouvons donc forcer les distributeurs et par là-même les producteurs, à fournir à nos enfants des aliments sans le moindre biocide[2]. Simplement, en n’achetant plus de légumes, de viande ou de produits transformés non biologiques.
Sur le plan politique, faire de bons choix politiques. Il y a des partis qui priorisent la santé des citoyens et de l’environnement[3]. Il en est d’autres qui défendent les intérêts des industriels et non ceux des citoyens et encore moins des enfants (la théorie du ruissellement est une fumisterie pour gogos). Voter, c’est faire un choix pour sa santé et celle de ses enfants et petits-enfants.
Montrer
l’exemple à nos enfants
1.Consommons bio et conscientisons nos enfants à ce geste qui sauve.
Magasin bio
2.N’utilisons pas d’insecticides dans notre environnement.
Il existe des produits naturels pour
chasser les mouches :
Avoir une maison propre et non humide, poubelle fermée, ;
Ne jamais laisser traîner d’aliments ou de restes d’aliments (récipient pour compost fermé) papier tue-mouche bio ou fait maison – voir sur Internet) ;
Utiliser des répulsifs maison : clous de girofle, citronnelle, plantes répulsives , huiles essentielles (attention à ne pas en mettre sur la peau), …
Tapettes à mouches,
…
ou les moustiques :
Moustiquaires devant les portes et les fenêtres, éventuellement au-dessus des lits,
Infusion de feuilles d’eucalyptus,
Clous de girofles,
Ventilateurs (les moustiques n’aiment pas l’air pulsé)
…
3.Attirons les pollinisateurs sur la terrasse ou dans le jardin
En choisissant des plantes qui les
attirent, comme L’eupatoire le romarin, le fenouil, le thym, la primevère, le
dahlia simple, le pissenlit, la lavande, la glycine, l’hellébore, le lierre, la
bourrache, la mauve, le chèvrefeuille, le cosmos, l’agastache, le zinnia ou
encore la reine des prés, appelée aussi « herbe aux abeilles ». Et en
plantant des arbres et des arbustes indigènes (!).
4.Installons un ou plusieurs hôtels à insectes
Ils se vendent dans les jardineries à des prix prohibitifs. Rien ne vaut de les faire avec les enfants, en utilisant des matériaux récoltés dans la nature, au cours de promenades durant l’hiver : paille ou bois, bambous, pots de fleurs retournés et remplis d’herbes sèches, planchettes, blocs de bois percés de trous de largeurs différentes, fagots de tiges à moelle, briques creuses, …
Maison à insectes « maison »
[1]
Pour les agriculteurs,
la chose est plus facile. Ils peuvent faire le choix du bio et, éventuellement,
changer leurs pratiques : changer de modes de culture et d’élevage. Il
existe des associations qui peuvent les accompagner dans cette transition. Penser
que c’est impossible est, ni plus, ni moins que de la déficience
intellectuelle.
[2]
Selon la Commission
européenne, les produits biocides incluent
les désinfectants, les raticides, les insectifuges, les aérosols et peintures anti-moisissures,
les comprimés de purification de l’eau et de nombreux autres produits.
[3] L’extrême-droite n’est pas
fréquentable ni dans ce dossier, ni dans un autre, quoi qu’ils essaient de nous
faire croire. Ils sont les porte-lance des gros industriels et, sous prétexte
de défendre les citoyens, votent dans l’intérêt… des entreprises.
Ce site internet peut utiliser des cookies pour votre confort de navigation. AccepterLire plusRejeter
Confidentialité & Cookies
Privacy Overview
This website uses cookies to improve your experience while you navigate through the website. Out of these, the cookies that are categorized as necessary are stored on your browser as they are essential for the working of basic functionalities of the website. We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. These cookies will be stored in your browser only with your consent. You also have the option to opt-out of these cookies. But opting out of some of these cookies may affect your browsing experience.
Necessary cookies are absolutely essential for the website to function properly. These cookies ensure basic functionalities and security features of the website, anonymously.
Cookie
Durée
Description
cookielawinfo-checkbox-analytics
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Analytics".
cookielawinfo-checkbox-functional
11 months
The cookie is set by GDPR cookie consent to record the user consent for the cookies in the category "Functional".
cookielawinfo-checkbox-necessary
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookies is used to store the user consent for the cookies in the category "Necessary".
cookielawinfo-checkbox-others
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Other.
cookielawinfo-checkbox-performance
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Performance".
viewed_cookie_policy
11 months
The cookie is set by the GDPR Cookie Consent plugin and is used to store whether or not user has consented to the use of cookies. It does not store any personal data.
Functional cookies help to perform certain functionalities like sharing the content of the website on social media platforms, collect feedbacks, and other third-party features.
Performance cookies are used to understand and analyze the key performance indexes of the website which helps in delivering a better user experience for the visitors.
Analytical cookies are used to understand how visitors interact with the website. These cookies help provide information on metrics the number of visitors, bounce rate, traffic source, etc.
Advertisement cookies are used to provide visitors with relevant ads and marketing campaigns. These cookies track visitors across websites and collect information to provide customized ads.