Juin 1, 2011 | Ecole - Education - Inclusion
L’Institution scolaire, en Communauté française, est, on le sait, une véritable catastrophe. Nous ne répéterons jamais assez qu’elle casse chaque année cent mille élèves. L’échec scolaire n’est jamais une fatalité. C’est un choix politique des établissements scolaires, destiné essentiellement à les positionner par rapport aux établissements environnants dans le cadre d’un marché scolaire concurrentiel. Nous affirmons, sans crainte de nous tromper, que l’échec n’est jamais la faute d’un élève, mais toujours celle du système. Mettre un élève en échec, c’est lui refuser un droit élémentaire (celui de l’éducation), c’est hypothéquer son avenir et l’avenir de ses enfants, c’est le faire volontairement souffrir (les psychologues connaissent bien les dégâts qu’un échec scolaire produisent sur un être humain) ; en un mot, c’est le maltraiter. Au terme de leur scolarité – pour peu qu’ils y arrivent – c’est plus de 70 % des élèves qui connaîtront l’échec scolaire et qui en souffriront, parfois toute leur vie.
Le Décret Mission est clair. Il ordonne aux établissements scolaires subsidiés par la Communauté française – et donc à tous les enseignants – de mettre tous les élèves en situation de réussite (relire à ce propos l’article 6 du Décret). Ce Décret – donc cette Loi – qui s’applique à tous les enseignants et toutes les écoles sans la moindre distinction, n’est pas respecté par ceux-là même qui doivent éduquer les jeunes à la citoyenneté et donc, au respect des Lois. Certaines écoles se complaisent dans l’illégalité la plus totale. Comment pourrait-il en être autrement, puisque ceux-là mêmes qui ont voté de Décret Mission ne font rien pour le faire appliquer.
Notre 21e siècle n’a rien à envier au siècle précédent. Le système scolaire est toujours archaïque et maltraitant. Nos élèves ont, malheureusement, hérité de l’Ecole du 2Oe siècle avec tout ce qu’elle comporte de dysfonctionnements et de certitudes d’un autre âge. Il est plus que temps de la repenser et de la reconstruire de la cave au grenier, pour le bien de tous : élèves, parents et enseignants. Rappelons tout de même que si le système détruit des centaines de milliers d’enfants et de familles, il n’est pas plus tendre avec une partie non négligeable du corps professoral, qui est, lui aussi, en grande souffrance.
Il est temps, donc, de changer le système scolaire et de passer à une Ecole respectueuse du Droit. Cette Ecole devra permettre à TOUS les élèves d’avoir accès aux mêmes acquis, aux mêmes connaissances et à la même formation citoyenne. Cela ne sera possible que dans un système qui bannit définitivement l’échec, qui permet aux jeunes de se retrouver et de progresser ensemble dans une véritable mixité sociale et culturelle, ainsi qu’en mélangeant toutes les différences, qu’elles soient physiques ou mentales. L’Ecole du 21e siècle devra être réellement inclusive. Cette école intégrera donc toutes les différences. Seule une véritable hétérogénéité permet à tous les élèves de réussir sans passer par la case échec.
Cette Ecole est en chantier. Un peu partout, en Communauté française, des groupes de citoyens, d’enseignants, portent des projets qui visent l’Ecole sans échec. La création de 10 000 nouvelles places et, donc, de nouvelles écoles en Communauté française était, pour nous, l’occasion de lancer un nouveau projet. Il nous semble inacceptable que le Gouvernement ne conditionne pas les moyens financiers qu’il injecte dans ces nouvelles places, à un projet pédagogique fort, qui vise la réussite de tous. Aussi, et avec d’autres, nous avons décidé de montrer l’exemple.
Dans notre combat pour une Ecole de la réussite pour tous et pour l’intégration des élèves porteurs de différences, nous lançons le projet « Ecole pour tous ». En collaboration avec Bernard De Vos, Délégué général aux Droits de l’Enfant, nous avons rassemblé des spécialistes (chercheurs, enseignants, spécialistes de l’intégration scolaire, de la culture, de l’accueil en milieu ouvert, …) afin de créer l’Ecole du 21e siècle. Cette Ecole, nous vous la présentons dans le présent bulletin. Vous pourrez en suivre l’évolution dans nos prochains numéros. Elle a pour vocation de faire « boule de neige » et d’attirer d’autres opérateurs scolaires, des Pouvoirs Organisateurs, à lancer, eux aussi, des « Ecoles pour tous », sans échec, sans redoublement et en créant une véritable hétérogénéité. Vous pouvez, à votre tour, nous aider à la porter vers d’autres acteurs.
Oct 12, 2010 | Ecole - Education - Inclusion
De nouvelles écoles en Région bruxelloise. Une occasion inespérée de créer des écoles de la réussite.
Nous nous réjouissons de la décision de la Communauté française de créer 10 000 nouvelles places dans l’enseignement, dont 5 643 en Région bruxelloise.
Nous appelons le Gouvernement à profiter de cette opportunité pour mettre en oeuvre une école plus efficace et plus équitable, qui pousse tous les élèves à réaliser les efforts nécessaires pour atteindre le maximum de leurs capacités[1].
Aujourd’hui, le système scolaire de notre Communauté est parmi les plus inéquitables de l’OCDE. Il broie chaque année 100 000[2] jeunes.
Il est temps de mettre en place des écoles de la réussite pour tous. Ce projet correspondrait aux engagements pris par le présent gouvernement dans sa déclaration de politique communautaire. La création de ces 5 643 places bruxelloises[3] est, selon nous, l’occasion à ne pas manquer.
Ces écoles devront pratiquer des pédagogies actives dont les objectifs seront d’amener tous les élèves à acquérir les compétences définies dans les socles. Ce devront être également des écoles inclusives, càd accueillant toutes les différences, conformément à nos engagements internationaux. On sait qu’une école qui intègre des enfants ayant des difficultés d’apprentissages doit mettre en place des pédagogies de la réussite qui bénéficient à tous les enfants et permet à TOUS les enfants de progresser « vers le haut ».
[1] Déclaration de politique communautaire 2009-2014 page 24
[2] Chaque année : 60 000 redoublements, 17 000 orientations précoces, 20 000 abandons scolaires et 1 700 renvois. Ce chiffre ne tient pas compte des 12 000 enfants déscolarisés.
[3] Le récent rapport sur la pauvreté à Bruxelles nous rappelle que la moitié des enfants bruxellois ont déjà un an de retard à l’entrée du secondaire.
Oct 12, 2010 | Ecole - Education - Inclusion
Communiqué de presse 12 octobre 2010
Nous nous réjouissons de la décision de la Communauté française de créer 10 000 nouvelles places dans l’enseignement, dont 5 643 en Région bruxelloise.
Nous appelons le Gouvernement à profiter de cette opportunité pour mettre en oeuvre une école plus efficace et plus équitable, qui pousse tous les élèves à réaliser les efforts nécessaires pour atteindre le maximum de leurs capacités[1].
Aujourd’hui, le système scolaire de notre Communauté est parmi les plus inéquitables de l’OCDE. Il broie chaque année 100 000[2] jeunes.
Il est temps de mettre en place des écoles de la réussite pour tous. Ce projet correspondrait aux engagements pris par le présent gouvernement dans sa déclaration de politique communautaire. La création de ces 5 643 places bruxelloises[3] est, selon nous, l’occasion à ne pas manquer.
Ces écoles devront pratiquer des pédagogies actives dont les objectifs seront d’amener tous les élèves à acquérir les compétences définies dans les socles. Ce devront être également des écoles inclusives, càd accueillant toutes les différences, conformément à nos engagements internationaux. On sait qu’une école qui intègre des enfants ayant des difficultés d’apprentissages doit mettre en place des pédagogies de la réussite qui bénéficient à tous les enfants et permet à TOUS les enfants de progresser « vers le haut ».
[1] Déclaration de politique communautaire 2009-2014 page 24
[2] Chaque année : 60 000 redoublements, 17 000 orientations précoces, 20 000 abandons scolaires et 1 700 renvois. Ce chiffre ne tient pas compte des 12 000 enfants déscolarisés.
[3] Le récent rapport sur la pauvreté à Bruxelles nous rappelle que la moitié des enfants bruxellois ont déjà un an de retard à l’entrée du secondaire.
Juin 13, 2010 | Ecole - Education - Inclusion
En 2004 la Ligue des Droits de l’enfant a commencé à se préoccuper de la problématique du transport scolaire qui concerne des milliers d’enfants porteurs de handicaps en Région wallonne. En effet, contrairement à d’autres pays européens, nos enfants ne sont pas scolarisés au sein d’écoles dites « ordinaires » mais au sein d’établissements « spécialisés ». Ces établissements, que ce soit au niveau primaire ou secondaire, sont rares et le plus souvent regroupés dans les villes, loin des zones rurales. Ces enfants, déjà discriminés par la vie, doivent souvent faire des dizaines de kilomètres pour intégrer l’école la plus proche de leur domicile.
Pour répondre à leurs responsabilités en matière d’obligation scolaire, les Régions organisent un système de bus gratuits. Ainsi, la Région wallonne met en place, quotidiennement, entre 800 et 900 circuits de bus destinés exclusivement au transport scolaire.
Pour la majorité de ces enfants ces trajets se déroulent dans de bonnes conditions. Malheureusement, pour 29 % d’entre eux, la durée des déplacements peut aller jusque six heures par jour. Certains enfants passent quotidiennement plus de temps dans le bus qu’ils n’en ont pour eux, à la maison, hors période de sommeil. Ils quittent leur domicile avant 6h30 pour le retrouver 12 heures plus tard. Il leur reste deux bonnes heures pour faire leurs devoirs, souper, se détendre, … Tôt levés, tôt couchés. Peu de vie de famille.
Il s’agit d’une situation inhumaine et dégradante. Nous parlons de maltraitance institutionnelle car cette situation génère une véritable souffrance, tant au niveau psychologique que physique.
Leurs nuits sont trop courtes ce qui engendre une fatigue excessive. Il faut savoir que certains enfants doivent se lever avant 6 heures du matin pour être chargés avant 6h30. Les choses simples prennent du temps : déjeuner, se laver, s’habiller, être appareillés, … Comment être en situation d’apprentissage lorsqu’on est fatigué ?
Durant des heures de trajet, ces enfants n’ont pas la possibilité de soulager leurs besoins naturels. Des « accidents » dans le bus arrivent régulièrement avec, pour conséquence l’énervement des chauffeurs et comme corollaire un puissant sentiment de honte, de culpabilité, l’obligation de passer sa journée dans des vêtements salis et une profonde angoisse d’avoir à prendre encore le bus le lendemain.
Passer deux heures par trajet (donc 4 heures par jour), voire plus (nous rappelons qu’il y a des enfants qui font jusqu’à trois heures par trajet) génère des crises diverses : crises de nerfs, insomnies, peurs de devoir reprendre le bus, refus de monter à bord, crises de larmes, aggravation de leurs handicaps (principalement chez les enfants handicapés mentaux), apparition de troubles neuropsychologiques. Il arrive que certains enfants ne dorment pas durant leurs vacances (Toussaint, Noël, …) à la simple idée de devoir reprendre le bus à la rentrée. Toute leur vie familiale est perturbée par la souffrance que provoquent ces heures passées dans une ‘boîte à conserve’.
La durée excessive du transport scolaire entraîne un rejet de l’école. En effet, comment avoir envie d’aller à l’école lorsque le simple fait d’y aller et d’en revenir entraîne une telle souffrance ? Des enfants s’inventent des maladies imaginaires, refusent d’aller à l’école ou, s’y trouvant, refusent de travailler. Des parents préfèreront – on peut les comprendre – garder leur enfant à la maison plutôt que de le voir en souffrance. Par exemple, le mercredi matin où 5 heures de trajet pour 4 heures de cours leur semblent le summum de l’injustice. L’absentéisme est fréquent. De nombreux enfants régressent dans leurs apprentissages. Alors qu’ils ont, plus que les autres enfants, besoin de stimulation, d’un cadre sécurisant, les conséquences de leur trajet du matin les empêchent d’être dans les dispositions nécessaires aux apprentissages. La plupart des cas qui nous sont signalés pointent le doigt sur d’importantes difficultés de se concentrer durant la journée. Enfin, le soir, ces enfants se retrouvent devant l’impossibilité de faire leur travail scolaire à la maison ou alors celui-ci occupe toute la soirée, ne leur laissant pas de temps pour récupérer, se distraire, avoir des occupations extrascolaires ou pour suivre un traitement thérapeutique.
Le handicap exclut ! Le transport en commun accentue cette exclusion de la vie sociale. Il est clair que, pour ces enfants, il est impossible d’avoir une vie sociale extrascolaire. Comment trouver un club de sport, une activité sociale alors qu’on n’a que deux heures pour vivre sa vie familiale, chaque jour ?
Quelles solutions ??? Pour la Ligue des Droits de l’enfant, la seule solution est l’intégration. Le droit de chaque enfant est de se construire dans son propre milieu social. Aussi, chaque fois que cela est possible, il faut intégrer l’enfant dans l’école de son quartier, en milieu ordinaire. Ou plus exactement, il faut adapter l’Ecole aux handicaps de nos enfants. D’autres pays le font depuis des années. L’Italie, par exemple, n’a pas d’enseignement spécialisé et tous les enfants sont intégrés dans l’enseignement ordinaire. Notre Communauté peut également s’engager sur cette voie. Cette inclusion concernerait, évidemment, autant les enfants porteurs de handicaps physiques que de handicaps mentaux et durerait toute la scolarité. C’est un choix de société, un choix politique. Dans une société équitable, chaque individu, quelle que soit sa différence, a droit à la même place que les autres. Si nous voulons que nos enfants soient intégrés dans notre société, qu’ils trouvent des emplois, des activités sociales, aient une vie ordinaire, c’est à l’école que cela va se construire. C’est en apprenant à vivre ensemble à l’école que l’on pourra vivre ensemble dans le monde adulte !
Juin 10, 2010 | Ecole - Education - Inclusion
Les points principaux du Plan Autisme
12. Le répit et les loisirs
Créer des structures d’accueil temporaire destinées au répit et aux activités de loisirs.
Offrir aux personnes handicapées vivant à domicile une participation financière aux services de bien-être (séances de relaxation, sophrologie, snoezelen, équitation adaptée,…
[retour]
Juin 10, 2010 | Ecole - Education - Inclusion
Les points principaux du Plan Autisme
11. Les activités de jour, le travail et le logement des adultes dépendants
Créer des structures adaptées en suffisance, garantissant l’inclusion de la personne autiste dans la société.
Former aux bonnes pratiques recommandées le personnel des entreprises de travail adapté, des centres d’accueil de jour et résidentiels subsidiés par les pouvoirs publics.
Adapter le système de subventionnement des institutions à la réalité de la grande dépendance et prévoir un différentiel plus important de subsides entre les personnes plus autonomes et les plus dépendantes.
Créer des logements communautaires inclusifs et adapter les exigences des normes d’infrastructure à la réalité des besoins.
Interdire l’exclusion des services.
Réglementer la procédure de réorientation qui ne peut être une exclusion cachée. La recherche et la proposition d’une alternative de qualité doivent incomber aux services et aux pouvoirs publics. Cette réorientation doit recueillir l’accord formel de la personne et de ses responsables légaux.
[retour]