Introduction
La Ligue des Droits de l’Enfant a à cœur de porter le combat pour l’égalité absolue entre les filles et les garçons, mais également de porter la lutte contre le sexisme, l’homophobie et la transphobie. Il est donc indispensable, pour nous, que l’Ecole éduque les élèves dès le plus jeune âge au respect de toutes les différences de genres.
Il y a quelques mois, des groupuscules identitaires, religieux intégristes islamistes et catholicistes, et des influenceurs complotistes anti-féministes, anti-IVG, antisémites et homophobes ont lancé nombre de Fake news sur l’EVRAS (l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle), visant à discréditer ces quatre malheureuses petites heures d’animation données sur l’ensemble des treize années d’enseignement obligatoire. Celles-ci ne seront obligatoires seulement qu’en sixième primaire et en quatrième secondaire ce qui, disons-le tout de suite, est beaucoup trop peu.
Faire peur aux autres parents, parce qu’on a peur soi-même, tel est le combat que portent ces détracteurs. Mentir à tout crin pour tenter de faire adhérer d’autres citoyens à leur cause. Prétendre indûment défendre les Droits de l’Enfant quand, précisément, l’EVRAS EST un Droit de l’Enfant.
Qui sont ces opposants ? Le journal de RésistanceS[1] nous explique que « Plus de 90 % portaient un dress code islamique. Avec eux, quelques « gilets jaunes » et des antivax. Mais également deux dirigeants d’extrême droite et d’autres militants nationalistes. ». D’une part, des islamistes d’extrême droite (salafistes, frères musulmans, Diyanet, …) qui veulent installer la Charia en Europe et, donc, imposer la soumission aux femmes européennes (et le voile par la même occasion). D’autre part, des européens d’extrême droite qui sont prêts à s’allier à tout et n’importe qui, même à leurs pires ennemis, pour garantir que l’éducation sexuelle de leurs enfants soit la même que celle qu’ils ont reçue – pour peu qu’ils en aient reçu une – c’est à dire machiste, sexiste et homophobe. Pour eux, les femmes ne sont pas et ne peuvent pas devenir les égales des hommes ! Le culte de la « famille traditionnelle » est tenace dans les milieux d’extrême droite.
Quel est ce Droit à l’EVRAS ? Comprendre les enjeux pour porter le combat.
Le 18 décembre 1979 les Nations Unies ont adopté la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes[2]. Cette Convention impose aux Etats de « modifier les schémas et modèles de comportement socio-culturel de l’homme et de la femme en vue de parvenir à l’élimination des préjugés et des pratiques coutumières, ou de tout autre type, qui sont fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou d’un rôle stéréotypé des hommes et des femmes ».
Les « préjugés » et les « pratiques coutumières » sont précisément celles que soutiennent, consciemment ou non, les adversaires de l’EVRAS en manifestant contre celle-ci. L’éducation des jeunes à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle a pour objectif de modifier ces schémas. Malheureusement, il est illusoire de croire que quatre heures d’EVRAS sur treize années éliminera toutes les formes de discriminations basées sur le genre et/ou les préférences sexuelles.
Le Droit des enfants à recevoir une éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est donc un devoir pour les états signataires de cette Convention.
Le Comité des Droits de l’Enfant, quant à lui, s’est penché sur la question et a précisé en 2016 que L’adolescence peut être synonyme d’exposition à tout un ensemble de risques, que l’environnement
numérique renforce ou accentue, parmi lesquels (…), les violences et la maltraitance, l’exploitation sexuelle ou économique (…)[3] . Le Comité des Droits de l’Enfant a émis des recommandations aux gouvernements au sujets des jeunes à risques, à commencer par les filles qui sont victimes de discriminations, d’inégalités et de stéréotypes qui aboutissent à des violations de leurs droits, parmi lesquelles les mariages d’enfants, les mariages forcés, les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines, les violences physiques, psychologiques et sexuelles (…).
Certains garçons doivent également être protégés. Les conceptions traditionnelles de la virilité et les
normes relatives au genre qui sont associées à la violence et à la domination peuvent mettre en péril
les droits des garçons. Les adolescents handicapés sont exposés de manière disproportionnée au risque de subir des violences physiques et sexuelles et d’être victimes de mariages d’enfants ou de mariages forcés. Enfin, les adolescents homosexuels, bisexuels, transgenres et intersexués sont, dans des cas extrêmes, victimes d’agressions sexuelles ou de viols, voire d’homicides.
Le Comité des droits de l’enfant conclut en disant « Il conviendrait d’inclure dans les programmes
scolaires obligatoires et de rendre accessible aux adolescents non scolarisés une éducation à la
santé sexuelle et procréative qui soit inclusive, complète et adaptée à l’âge des adolescents, fondée sur des faits scientifiquement établis et sur les normes relatives aux droits de l’homme et qui ait été élaborée avec le concours d’adolescents (…) ». En cela, la Fédération Wallonie-Bruxelles en respecte pleinement les directives.
L’EVRAS est une obligation pour toutes les écoles depuis 2012. Il a alors été introduit dans l’article 8 du Décret Missions qui depuis précise que « pour remplir les missions prioritaires (…), les PO doivent veiller à ce que chaque établissement éduque (…) au respect de la personnalité et des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique, à la vie relationnelle, affective et sexuelle et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école[4] ». Les écoles doivent d’ailleurs rendre des comptes et expliquer ce qu’elles ont fait en matière d’EVRAS. Il ne s’agit donc pas pour elles de se contenter de faire venir des spécialistes de l’EVRAS pour faire cette éducation, mais que chaque Pouvoir Organisateur doit mettre en place ces recommandations au quotidien, dans toutes les classes. Dès lors, tous les professionnels de l’Ecole sont concernés, d’autant que des discriminations basées sur le genre peuvent se produire à chaque instant de l’année. A commencer par l’école et son règlement des études concernant l’accoutrement des élèves.
L’EVRAS est trop peu donné. Quels en sont les conséquences ?
Pourquoi cette haine subite de l’EVRAS ?Il y a probablement autant de raisons qu’il n’y a d’adversaires de l’EVRAS. Le discours des anti-EVRAS suinte la haine, le racisme, l’IVG-isme, le sexisme et toutes les phobies qui ont trait à la sexualité. Sans compter les haines raciales qui coulent également des harangues de ces groupes. Il est évident que les cours d’EVRAS auront comme effet de déconstruire ces discours. En fait, c’est bien de cela qu’ils ont peur. Peur que leurs propres enfants rejettent leurs idées et les haines qu’elles transportent, pour choisir en toute indépendance la vie qu’ils vont mener.
Aujourd’hui, il est possible de quantifier ce que le manque d’Evras apporte, à notre société et à la vie des enfants et des futurs citoyennes et citoyens qu’ils vont devenir.
L’homophobie et la transphobie
Les membres de ces groupes d’extrême-droite sont clairement LGBTQIA+-phobes. Or, il est de notoriété publique – et ces groupes le savent parfaitement – qu’en Belgique, la discrimination basée sur l’orientation sexuelle est interdite par la loi antidiscrimination. Lors de la manifestions fasciste à Bruxelles, le 17 septembre 2023, la Rainbow House a été nommément attaquée par ces groupuscules fascistes. « Plusieurs pancartes visant les personnes transgenres (considérées comme « anormales ») des drag-queens, et défendant « un papa et une maman = des enfants » ont également été brandies parmi les manifestants. Le « Lobby LGBT » a été pointé du doigt pour avoir acquis « des droits qui n’ont ni queue ni tête »[5].
Rappelons-leur – et nous en sommes fiers – que la Ligue des Droits de l’Enfant a été la première association « généraliste » à devenir membre de la Rainbowhouse. Précisément, au nom des Droits de l’Enfant. Toute association défenderesse des Droits fondamentaux se doit de porter le combat contre l’homophobie et la transphobie. Pourquoi donc ? Parce qu’être né LGBTQIA+, ce n’est pas un choix. Personne ne choisit de naître fille, garçon ou se sentant concerné par une des lettres de l’acronyme LGBTQIA+. Par contre, c’est un Droit. Actuellement, ce droit est bafoué par trop de jeunes qui n’ont jamais été formés au respect de toutes les différences.
Unia ne constate pas d’augmentation du nombre de signalements liés à l’orientation sexuelle, mais les actes de haine contre les personnes LGBT sont devenus largement plus violents. Sur 54 dossiers clôturés en 2022, près de la moitié (44%) concernaient de la violence physique. Selon Patrick Charlier, co-directeur d’Unia, « Il y a une sorte de réaction plus viscérale qu’intellectuelle lorsque les personnes sont confrontées à l’homosexualité : lorsque des hommes se donnent la main, des femmes s’embrassent… Les agresseurs se sentent insécurisés parce que cela perturbe les représentations genrées que l’on a acquis globalement dans la société et ils réagissent par la violence parce qu’ils ne le supportent pas. ».
Selon une étude française, les agresseurs homophobes sont des hommes jeunes de 18 à 30 ans, qui agissent en bande[6]. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un homme (78%) de moins de 30 ans (75%), qui sévit sous l’influence d’un groupe (61%), même si peu de victimes rapportent avoir été agressées par plusieurs personnes en même temps (21%). Ces jeunes sortent de l’enseignement obligatoire ou supérieur et sont au début de leur vie d’adulte. Ils n’ont très probablement pas été éduqués, ou peu été éduqués durant leur cursus au respect de toutes les différences qu’apporte l’EVRAS.
Le manque de formation EVRAS va beaucoup plus loin. Il concerne toutes les filles, les femmes, mais aussi des garçons, des hommes.
L’anti-féminisme
Trop souvent, l’éducation familiale fait une différence entre les hommes et les femmes, entre les filles et les garçons. Les stéréotypes de genres sont trop présents : réflexions en apparence banale, jouets genrés, « pour filles » ou « pour garçons », parents qui reproduisent les rôles traditionnels, demandant aux filles de coopérer, alors qu’ils encouragent les garçons à performer. Sournoisement, les stéréotypes sexuels s’immiscent au sein des familles. Hypersexualisation, banalisation de la violence, sexisme, phallocratie font leur bout de chemin dans la tête des enfants dès leur plus jeune âge.
La violence faite aux femmes est trop peu prise en compte. En septembre 2023, Stop Féminicide[7] avait déjà recensé 21 féminicides. Et c’est un chiffre a minima. Les scènes de violences sont quotidiennes ; chaque année, plus de 45 000 dossiers de violences faites aux femmes sont enregistrés par les parquets[8].
Les couples ne sont pas épargnés par la violence sexuelle. Selon Amnesty, en 2010, l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes estimait qu’une femme sur sept avait été confrontée à au moins un acte de violence commis par son (ex-) partenaire au cours des douze mois précédents. Une femme sur cinq a déjà subi un viol. Chez les jeunes, cela monte même à une personne sur quatre.
En outre, 23% des femmes ont subi des relations sexuelles forcées par leur (ex-) partenaire et 48% des victimes d’agression sexuelle l’ont été pour la première fois avant leurs 19 ans.
Une étude de l’ONG Plan International[9] révèle l’ampleur du harcèlement sexuel dans les villes. Selon celle-ci, peu importe l’âge ou l’identité de genre, le harcèlement sexuel concerne tout le monde : 91 % des filles et 28 % des garçons interrogés en ont déjà subi. Une fille sur trois a subi des attouchements non consentis. Plus de 29 % des signalements concernent la rue, 16 % les lieux de loisirs, et 14 % les transports publics. Plus alarmant : plus d’un signalement sur dix concerne le chemin de l’école.
Pire encore, le manque de formation EVRAS pendant la scolarité fait qu’un homme sur deux estime qu’une victime peut être en partie responsable de son agression. Près de 20% des jeunes pensent qu’ils ne peuvent pas être accusé de viol au sein du couple. Un jeune sur trois estime que si une personne ne dit pas explicitement « NON », cela ne peut pas être un viol.
Ces violences concernent aussi les hommes. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes estimait en 2017 que si 33,7% des femmes ont subi des violences conjugales, il en allait de même pour 14,9% des hommes.
L’éducation familiale n’est pas gage de qualité
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes de 1979 impose également aux Etats de faire en sorte que « l’éducation familiale contribue à faire bien comprendre que la maternité est une fonction sociale et à faire reconnaître la responsabilité commune de l’homme et de la femme dans le soin d’élever leurs enfants et d’assurer leur développement, étant entendu que l’intérêt des enfants est la condition primordiale dans tous les cas. »
Or, même s’il n’y a pas d’étude démontrant la qualité ou non de l’éducation sexuelle dans les familles, notre société ne peut pas se reposer uniquement sur l’éducation familiale. S’il en est de grande qualité, il arrive trop souvent qu’il n’y ait pas d’éducation familiale, ou – pire encore – elle soit erronée et n’obtienne comme résultat, tous milieux sociaux confondus, qu’à rendre les filles soumises à leur futur mari et à faire des petits garçons, de « grands machos ». Encore faut-il que les filles aient la possibilité de choisir leur futur compagnon ou leur future compagne, ce qui n’est jamais garanti.
Même s’il n’y a aucun recensement, les mariages forcés existent[10]. Le phénomène concerne probablement des cas « invisibles », c’est-à-dire cachés dans les familles qui, par définition, ne se déclarent pas, ou auxquels les services sociaux n’ont pas accès comme chez les Pakistanais, les Afghans, les Albanais ou les Roms. La réalité démographique bruxelloise explique que les cas recensés concernent essentiellement les populations issues de l’immigration turque et marocaine qui représentent les groupes les plus importants.
On sait trop que l’homophobie, la transphobie, les discriminations vécues par les femmes viennent trop souvent d’une éducation parentale déficiente. Dans certaines familles où les différences de genres sont exacerbées, les haines sont transmises aux enfants, qui les intègrent, puis les reproduisent par mimétisme. Selon La Ligue des Droits de l’Enfant, c’est à la société d’éduquer ! Son outil principal est l’Ecole, mais aussi toutes les institutions et associations subsidiées, comme l’Accueil Temps Libre, les écoles de devoirs, les plaines de vacances, etc. Or, ces lieux qui accueillent les enfants et les jeunes n’éduquent que trop peu au respect des différences de genres.
Comment agir ? Outiller les enfants pour se défendre de situations incestueuses
L’inceste, ce mot banni au sein de trop de familles, est malheureusement une réalité dans notre société. Les chiffres sont effrayants et font froid dans le dos. La Belgique n’ayant pas de recensement, il faut se tourner vers la France ou le mouvement anti-inceste est plus avancé. L’association Face à l’Inceste[11] dénombre 6,7 millions de personnes qui en ont été ou en sont victimes, soit 10% de la population française.
En Belgique, SOS Inceste a reçu en 2019 plus de 1.200 appels[12], soit trois à quatre par jour en moyenne. Avec le confinement, ce nombre a explosé. On estime aujourd’hui que deux à quatre élèves par classe sont concernés. Seulement 10% des victimes portent plainte. Malheureusement, en Belgique, 70% de ces plaintes sont classées sans suite.
C’est très difficile de dénoncer un parent ou un ami de la famille incestueux. Les enfants n’ont pas les clefs en main pour dénoncer, pour se défendre et se libérer de l’emprise de leur.s abuseur.s. Comme, simplement, savoir que ce qui se passe est interdit, que ce n’est pas simplement de la tendresse et encore moins de l’amour. Pour une victime, dénoncer un inceste c’est briser le silence au risque de bouleverser complètement sa famille ou une famille proche. Les victimes se réfugient alors dans l’amnésie. Cela leur permet de survivre, même en restant au contact de leur agresseur.
Chaque école, chaque classe est concernée
Nous l’avons vu, deux à quatre élèves sont concernés dans CHAQUE classe. Depuis la maternelle, jusqu’à la fin de l’enseignement obligatoire. Si la famille ne protège pas l’enfant, seule l’Ecole peut lui apporter les clefs pour comprendre ce qui se passe, pour réaliser qu’il est victime et non complice et, enfin, pour lui donner les outils et la force pour dénoncer, le cas échéant, la situation qu’il vit. L’Ecole, c’est le lieu où se donne l’EVRAS. Les Centres de planning familiaux, les CPMS, mais surtout les instituteurs et les professeurs toutes branches confondues, ont l’obligation décrétale[13], mais surtout morale, de former leurs élèves à une vie relationnelle de qualité. Mais également à une vie affective et, quand cela se présente, sexuelle.
Tous les Pouvoirs Organisateurs, de toutes les écoles, se doivent de mettre en place un plan EVRAS, si possible avec l’aide des Plannings familiaux et des CPMS. Il ne s’agit pas de créer un cours spécifique teljour et telle heure par semaine, mais de former, tout au long des cursus, chaque future citoyenne et futur citoyen, afin qu’elle ou il soit capable d’avoir des relations sociales de qualité, des relations affectives respectueuses de l’autre et qui respectent toutes les différences de genres. Tout en l’outillant pour pouvoir se défendre, et en la ou le formant à lutter contre l’anti-féminisme, l’homophobie et la transphobie, ainsi que toutes les phobies raciales.
[1] https://resistances-infos.blogspot.com/2023/09/salafistes-musulmans-et-cathos-dextreme.html
[2] https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-elimination-all-forms-discrimination-against-women, consultée le 26 septembre 2023.
[3] https://digitallibrary.un.org/record/855544/files/CRC_C_GC_20-FR.pdf
[4] Décret Missions, Article 8, 9°, http://www.enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=401
[5] LE SOIR, Publié le 18/09/2023 à 00:00, par Fanny Declercq
[6] https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/13/homophobie-les-agressions-sont-le-plus-souvent-le-fait-d-hommes-en-groupe_5461217_3224.html
[7] http://stopfeminicide.blogspot.com/
[8] https://www.amnesty.be/campagne/droits-femmes/les-violences-conjugales/article/chiffres-violence-conjugale
[9] https://www.planinternational.be/sites/default/files/booklet_safercities_fr_2021.pdf
[10] https://igvm-iefh.belgium.be/sites/default/files/downloads/Mariages%20forces.pdf
[11] https://facealinceste.fr/
[12] https://moustique.lalibre.be/actu/2021/02/15/linceste-une-si-discrete-horreur-187993
[13] Cf Décret Missions