Les vaccins ont-ils été conçus trop rapidement ?

C’est une des craintes les plus fréquentes. La médecine moderne nous a habitués à ce qu’il faille des années pour mettre au point les vaccins comme les médicaments, au cours de nombreuses étapes successives. Hors, les vaccins contre le Coronavirus auront été conçus en moins d’un an. Vu l’urgence de la lutte contre la pandémie, plusieurs étapes ont été effectuées en même temps, ce qui permet de développer un vaccin plus rapidement. (…) Le développement de vaccins contre la COVID-19 est également accéléré par les connaissances acquises dans le domaine du développement des vaccins. Certaines entreprises ou instituts de recherche se basent sur des constructions existantes pour fabriquer leur vaccin[1].

L’immunité contre les coronavirus avait beaucoup été étudiée à l’occasion des alertes précédentes (l’émergence du SARS-CoV en Asie en 2003, et l’émergence du MERS-CoV en Arabie Saoudite en 2012). On savait donc qu’il était généralement suffisant de déclencher une réponse contre la protéine S pour obtenir une protection. Pour le SARS-CoV-2, la séquence de la protéine S a été rendue publique par les scientifiques chinois dès janvier 2020. La production d’ARN correspondant à cette séquence a pu se faire quasiment immédiatement, et beaucoup plus rapidement que la production de protéines ou la culture de virus[2].

Dans le cas d’espèce qui nous préoccupe, ce n’est pas une firme pharmaceutique qui a fait, seule, des recherches d’un vaccin. Des milliers de scientifiques dans le monde ont tout laissé tomber pour se concentrer sur celui-ci. Toutes les étapes ont été respectées, « en laboratoire, sur des animaux dans le cadre d’essais précliniques et cliniques (phases 1, 2 et 3). Les exigences strictes habituelles s’appliquent évidemment à chaque étape du développement[3]. »  Par exemple, « pour tester l’efficacité lors de la phase 3, ce ne sont pas 3000 personnes qui ont reçu le vaccin (comme c’est habituellement le cas), mais 35.000 ou 43.000 personnes. Ce qui veut dire que les précautions ont été plus importantes avec les vaccins contre le Covid-19 de Moderna et Pfizer-Bio-NTech qu’avec d’autres vaccins pour d’autres maladies que nous connaissons.  Ces sociétés ont donc réduit les risques en augmentant le nombre de volontaires pour les tests. [4]»

Mais contrairement à l’élaboration d’autres vaccins, certaines étapes ont pu être menées en même temps. De même, les autorités compétentes n’attendaient pas la fin de toutes les étapes pour s’assurer qu’elles ont été bien menées et qu’elles ont répondu aux critères de sécurité : « pour les dossiers COVID-19, toutes les données ne doivent pas être fournies dès le début de la demande d’autorisation. Les entreprises pharmaceutiques peuvent fournir les résultats dès qu’ils sont disponibles, en cours d’évaluation de la demande d’autorisation par les autorités compétentes. Il n’est donc pas nécessaire d’attendre que tous les résultats de chaque phase soient connus[5] . »

En conclusion, « le processus de développement et d’approbation des vaccins contre la COVID-19 est donc plus performant. Aucune étape importante n’est négligée lors de l’évaluation et ces vaccins doivent répondre aux mêmes exigences que tous les autres vaccins. Ce n’est que lorsqu’il existe des preuves suffisantes de la qualité, l’efficacité et la sécurité d’un vaccin qu’un avis positif est donné pour son autorisation de mise sur le marché.[6] »

Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.


[1] AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé) : Comment les vaccins contre la COVID-19 ont pu être développés si rapidement ? https://www.afmps.be/fr/humain/medicaments/medicaments/covid_19  

[2] Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française, Suisse, 29 décembre 2020 – Vaccins contre la Covid-19 : questions et réponses.

[3] AFMPS, ibid.

[4] Muriel Moser, spécialiste de l’immunobiologie à l’Université Libre de Bruxelles, citée par la RTBF, https://www.rtbf.be/info/societe/detail_trop-rapide-fiable-comment-sera-t-on-convoque-tout-savoir-sur-la-campagne-de-vaccination-covid-19-en-belgique?id=10665479

[5] AFMPS, ibid.

[6] AFMPS, ibid.

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