Il y a aujourd’hui un solide consensus scientifique sur les bienfaits de la vaccination. Croire que tous ces scientifiques sont des comploteurs relève de la bêtise. Cette croyance met en danger les plus faibles : les enfants et principalement ceux des « antivax », ainsi que les personnes âgées ou à comorbidité[1]

Selon ces mouvements issus des réseaux sociaux, la vaccination serait inutile ou nuisible. On vient de le lire, certains antivax prétendent même qu’ils pourraient déclencher certaines maladies comme la sclérose en plaques ou certains troubles comme l’autisme. Cela a amené à des diminutions de vaccinations et à des augmentations de cas de maladies qui auraient pu être évitées, voire une augmentation des décès, principalement d’enfants. Au Royaume-Uni, par exemple la baisse de la couverture vaccinale suite à la croyance erronée que la vaccination occasionnait de l’autisme, a eu pour conséquence une augmentation des troubles sérieux de la santé et plusieurs décès[2].  « Trois théories ont incriminé les vaccins. La première, énoncée par le fraudeur Andrew Wakefield, met en cause le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (vaccin ROR), qui endommagerait les intestins et provoquerait le passage de neurotoxines dans le sang. La seconde implique l’adjuvant thiomersal, toxique à hautes doses pour le système nerveux central, qui provoquerait des troubles neuro-développementaux. Enfin, l’injection combinée de plusieurs vaccins a été suspectée d’affaiblir le système immunitaire et, par-là, de causer l’autisme [3]».

En 2019, l’Organisation mondiale de la Santé a classé l’hésitation vaccinale parmi l’une des 10 principales menaces pour la santé dans le monde[4]. Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) réuni par l’OMS définit cette hésitation de la manière suivante :  »  Par hésitation à l’égard des vaccins, on entend le retard dans l’acceptation ou le refus des vaccins malgré la disponibilité de services de vaccination. C’est un phénomène complexe, spécifique au contexte et variant selon le moment, le lieu et les vaccins. Il inclut certains facteurs comme la sous-estimation du danger, la commodité et la confiance[5] « .

Pourtant, la vaccination a sauvé tellement plus de vies qu’elle n’en a coûtées, qu’il serait peu raisonnable de jeter le bébé avec l’eau du bain et de la condamner entièrement, au risque de voir revenir des pandémies aujourd’hui éradiquées ou très largement restreintes. Chaque année, la vaccination sauve 2,5 millions de vies et évite autant de complications, toutes maladies confondues. Malheureusement, 1,5 millions d’enfants meurent encore chaque année, de maladies qui peuvent être évitées par la vaccination[6].

L’éradication de la seule variole sauve déjà 5 millions de vies par an. D’autres maladies sont candidates à l’éradication, comme la rougeole. Malheureusement, celle-ci est repartie à la hausse. Pour combattre la rougeole et prévenir les flambées épidémiques et les décès, il faut que les taux de couverture de la première et de la deuxième dose du vaccin atteignent 95 % et soient maintenus aux niveaux national et infranational. Le taux de couverture de la première dose stagne à l’échelle mondiale depuis plus d’une décennie, se maintenant entre 84 % et 85 %. Le taux de couverture de la deuxième dose augmente progressivement mais n’est aujourd’hui que de 71 %[7].

Au total, les vaccins ont permis de maîtriser à des degrés divers sept graves maladies humaines — la variole, la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la coqueluche, la poliomyélite et la rougeole[8].

Depuis le début de cette étude, nous avons cherché les réponses à vos questions les plus fréquentes sur des sites fiables : sites d’informations sur les vaccinations, médias reconnus pour leur analyse impartiale des faits, … Les liens, en-dessous de toutes les pages, vous permettent de les consulter. En effet, ils sont plus détaillés que les réponses que nous avons voulues succinctes – et qui sont donc forcément incomplètes – afin d’en faciliter la lecture.


[1] Larousse 2021 : Association de deux maladies, psychiques ou physiques, fréquemment observée dans la population (sans causalité établie, contrairement aux complications) ; état qui en résulte : L’obésité et l’arthrose de la hanche présentent une comorbidité.

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_la_vaccination

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_le_r%C3%B4le_de_la_vaccination_dans_l%27autisme

[4] RTBF ibid.

[5] Résumé des conclusions et recommandations du SAGE de l’OMS sur la réticence à la vaccination, OMS février 2015.

[6] Unicef, 13 avril 2015, La vaccination sauve 2 à 3 millions de vies par an.

[7] OMS 12 novembre 2020, Les décès dus à la rougeole ont augmenté de 50% dans le monde entre 2016 et 2019 pour atteindre 207 500 morts en 2019.

[8] Unicef, février 1996, Sept maladies maîtrisées par le vaccin.

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