Introduction

Ce premier dossier sur les troubles spécifiques des apprentissages n’a pas pour objectif de détailler les troubles DYS ni de pouvoir les diagnostiquer. De prochains dossiers thématiques seront proposés en complément de ce dossier. Ceux-ci donneront des pistes de réflexion, des éléments sur lesquels il y a lieu d’être attentif, mais nullement la possibilité de faire quelque diagnostic que ce soit. Seuls les professionnels dont la liste termine ce dossier sont habilités à poser ce diagnostic.

Notre premier objectif, ici, est de permettre aux professionnels de terrain (directions d’écoles, enseignants, éducateurs, assistants sociaux, travailleurs en écoles de devoirs, maisons de jeunes, SAS, AMO, etc.) d’expliquer aux familles ce qu’est un trouble DYS et ce qu’il y a lieu faire pour obtenir un diagnostic. Il s’agit surtout de dédramatiser l’annonce de la suspicion d’un trouble spécifique de l’apprentissage (voir le chapitre sur les effets positifs des DYS, page 6) afin d’encourager les familles à s’adresser à un spécialiste. L’objectif d’un diagnostic est de permettre aux enseignants de mettre en place des aménagements raisonnables et des pratiques pédagogiques adaptées, afin de diminuer le plus possible les « situations » de handicap auxquelles l’enfant atteint d’un trouble spécifique des apprentissages est confronté dans sa scolarité.

Nombre de parents sont dans le déni à l’annonce de la suspicion d’un trouble spécifique de l’apprentissage. A la maison, ils n’ont parfois rien remarqué de particulier et refusent souvent de faire un bilan avec le CPMS ou un professionnel. L’enfant en est la première victime. On peut parler de double situation de handicap : la première étant le trouble spécifique qui le met en difficulté en classe, la seconde étant de n’être pas reconnu et se trouvant dans l’impossibilité de recevoir une aide adaptée.

Notons par ailleurs que le manque de diagnostic handicape également l’enseignant qui ne sait pas ce qu’il peut mettre spécifiquement en place pour aider l’enfant, ce qui l’empêche, dès lors, de faire son métier correctement. Une telle situation est très frustrante pour un professionnel de l’éducation de bonne volonté.

Combien de personnes sont-elles concernées par des troubles DYS ?

Selon la Fédération française des « dys », 6 à 8 % des enfants et des adultes seraient concernés[1]. Il est, en effet difficile de savoir précisément combien de personnes sont concernées par les « dys ». On estime que 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge sont dyslexiques, 3 % sont dyspraxiques, et 2 % sont dysphasiques. Selon la Société française de pédiatrie, les troubles DYS concerneraient au moins 5 à 6% des enfants, ce qui équivaut à environ un enfant par classe.

Selon l’APEDA[2] plus de 400 000 enfants et adultes en Belgique francophone présentent un ou plusieurs troubles d’apprentissage.

Mais ces nombres sont sujets à caution. On ne sait pas exactement combien de personnes vivent avec un DYS. L’illettrisme dans certaines régions et le manque de diagnostic dans d’autres font qu’on ne peut avoir qu’un pourcentage assez vague. Il n’en demeure pas moins vrai que cela concerne un nombre important d’enfants dans nos écoles, ainsi que sur le marché de l’emploi.

Qu’est-ce qu’un « DYS » ?

Le préfixe « DYS » signifie trouble, difficulté. Il serait plus adéquat de s’harmoniser avec les dénominations internationales en parlant de « troubles spécifiques du langage, des praxies[3], de l’attention et des apprentissages ».

On utilise généralement le terme « DYS » pour désigner les troubles spécifiques que peuvent rencontrer les élèves. Cependant, ces termes désignent des réalités profondément différentes les unes des autres. Le terme « DYS » est parfois utilisé pour désigner des élèves « c’est un dys », ce qui est stigmatisant et complètement faux, l’élève étant une personne AVEC un trouble dysfonctionnel.

Les troubles DYS correspondent à des fonctionnements cérébraux différents qui peuvent générer à l’école ou dans le monde du travail, des situations de handicap et donc nécessiter la mise en place d’aménagements raisonnables. La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique, définit les personnes handicapées comme étant « des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres[4] ».

Ce sont ces obstacles qui font que l’on est ou non en situation de handicap. Dans le cas des enfants avec « dys », ils ne sont en situation de handicap à l’école que lorsque les apprentissages ne sont pas adaptés à leurs difficultés. Le reste du temps, ils sont et vivent comme tous les autres enfants.

Dans près de 40 % des cas, un enfant présente plusieurs troubles ; un enfant avec une dyslexie a souvent une dysorthographie associée et parfois présenter, en plus, une dyscalculie. Un élève avec une dyspraxie peut très bien avoir aussi un trouble déficitaire de l’attention ou être porteur d’une dysgraphie. De même, un problème de langage oral (dysphasie) est associé à un risque de dyslexie dans 50 % des cas.

On parle bien de troubles spécifiques des apprentissages. Pourquoi « spécifiques » ? Parce que ces troubles surviennent dans un cadre précis, après avoir écarté le déficit intellectuel, les affections neurologiques et les troubles résultat d’un désordre psychologique ou psychiatrique.

Quels sont ces troubles spécifiques des apprentissages ?

On ne devrait pas parler de LA DYSlexie, mais DES DYSlexies. Deux élèves avec une dyslexie dans une classe auront deux niveaux parfaitement différents. C’est évidemment valable pour tous les troubles DYS. Cependant, pour faciliter la compréhension, nous garderons le singulier pour parler des différents DYS.

La DYSlexie s’applique à la lecture ;

La DYSorthographie s’applique à l’apprentissage de l’orthographe ;

La DYScalculie s’applique à l’apprentissage du calcul ;

La DYSpraxie s’applique aux gestes ;

La DYSphasie s’applique au langage ;

La DYSgraphie s’applique à l’écriture et au dessin ;

Auxquels il faut ajouter les Déficit attentionnel avec ou sans hyperactivité.

Seul un diagnostic posé par des professionnels spécialisés est apte à détecter un ou des troubles DYS.

Quelles conséquences les DYS ont-ils sur la vie des élèves ?

Les enfants avec DYS sont aussi performants et motivés que ceux qui n’ont pas de difficultés spécifiques d’apprentissages. Ils ont envie de réussir, ils ne sont en rien fainéants… ils font incontestablement plus d’efforts que les autres pour essayer de suivre, ils ont seulement de mauvais outils… pour la vie !

Les enfants avec un DYS sont en situation de handicap à chaque fois qu’elles sont confrontées aux domaines où se situent leurs difficultés.

Il n’est pas facile d’avoir un DYS dans le monde de l’école. En effet, celle-ci ne s’est jamais pensée pour les élèves avec des troubles d’apprentissages. Historiquement, elle les a toujours rejetés par l’entremise de l’échec scolaire : redoublements, orientations précoces vers l’enseignement technique ou professionnel, ou abusives vers l’enseignement spécialisé, décrochage scolaire, voire exclusions.  

La plupart des troubles spécifiques d’apprentissage, mal pris en charge au sein de l’école peuvent provoquer un retard scolaire important voire un décrochage scolaire alors que l’enfant, le jeune, dispose de toutes les capacités à se construire et à réussir.

Un enfant avec un DYS est souvent victime d’incompréhension et d’énervement de la part des professeurs. Les rejets sont facteurs d’isolement, de stress, voire même de dépression. Les troubles DYS handicapent au quotidien, entraînant un vrai cortège de difficultés : culpabilité, scolarité difficile, vies familiales et professionnelles perturbées.

Quels sont les effets positifs des DYS sur les enfants[5] ?

Tout n’est pas négatif dans les troubles spécifiques des difficultés d’apprentissage. Ceux-ci sont parfois des atouts pour les enfants qui en sont porteurs. Il est important de s’en rendre compte et de valoriser ces aspects chez ces enfants. Les enfants avec DYS ont de multiples atouts que les enfants ordinaires possèdent moins. Malheureusement, dans le système scolaire que nous connaissons, ces talents peuvent être détruits par l’école mais aussi par les parents cherchant à (mal) faire le bien de leur enfant en cherchant à le rendre « normal ». Il est donc important de développer ces atouts tout au long de l’enfance, sans chercher à privilégier le « tu dois être comme les autres ».

L’école et l’université sont deux systèmes qui sont dominés par l’écrit. Malheureusement pour eux, les enfants et jeunes avec des DYS possèdent des atouts qui ne sont pas valorisés par ces deux systèmes. En les plaçant en situations de handicap, ils rendent ainsi un bien mauvais service à ces enfants en cherchant à gommer – voire en imposant de gommer – les différences.

Par exemple, la dyslexie est étudiée depuis plus d’un siècle. En 1896, W Pringle Morgan évoquait le cas d’un élève dyslexique de 14 ans en ces termes : Il serait l’élève le plus intelligent de l’école si l’instruction était entièrement orale[6]. Depuis qu’on a pris conscience de l’existence de ce trouble, la dyslexie est associée à une intelligence d’exception.

En 1997[7], Thomas G West répertorie une liste d’illustres « dyslexiques » comme Albert Einstein, Michael Faraday, James Clerk Maxwel, Leonardo da Vinci, Richard Branson, Clay McCaw, etc. Il met ainsi en lumière les atouts des personnes avec DYS à partir de leur contribution aux domaines artistique et scientifique et leurs parcours scolaires chaotique. Enfin, il montre à partir d’études en neurologie sur le développement précoce du cerveau, que celui-ci se caractérise chez les DYS par une tendance à développer des difficultés d’apprentissage ainsi que des talents visuels et spatiaux.

Tous les « DYS » sont autant de dons pour les enfants, notamment :

La pensée en images

La pensée en image est la plus rapide. Les images défilent à la vitesse de 32 images par seconde. La pensée analytique, quant à elle est linéaire et se déroule à la même vitesse que les mots que nous entendons ou émettons, soit 150 mots par minutes en général.

Les personnes avec un DYS gèrent généralement les données qu’elles reçoivent dans l’hémisphère droit. Celui-ci les traite visuellement et globalement. La pensée visuelle permet de rendre tangible et de simplifier des notions complexes afin de les transformer en informations assimilables facilement. Elle permet également d’avoir une réflexion plus complète et plus immédiate pour stimuler la collaboration et l’innovation.

Grâce à cette approche globale, l’hémisphère droit peut gérer la nouveauté et tous les apprentissages[8]. Si l’hémisphère gauche sert au stockage et à l’organisation plus précise et systématique des savoirs, l’hémisphère droit reçoit toutes les informations nouvelles. Ce mode de pensée est plus rapide, plus complet, plus détaillé et plus profond que la pensée verbale.

Il semblerait donc que les personnes avec un DYS sont des personnes perspicaces[9] et font preuve d’aptitudes dans la résolution de problèmes[10].

L’intuition

La vitesse de la pensée en images est trop rapide pour que la personne soit consciente des images isolées au fur et à mesure qu’elles se produisent. En effet, pour qu’une image soit enregistrée dans la conscience d’un individu, il faut qu’elle soit présentée pendant 1/25e de seconde, donc pendant un laps de temps plus long qu’1/32e de seconde. Une personne avec un DYS saisit la pensée, mais de manière inconsciente. C’est ce qu’on appelle l’intuition. « La personne connait la solution sans savoir pourquoi c’est la solution.[11]»

La créativité et l’imagination

La pensée en images des personnes avec DYS augmente leur créativité, la pensée intuitive, la pensée multidimensionnelle et la curiosité. En général, ils possèdent une imagination très vive[12].

La communication orale

Les enfants avec un DYS sont souvent doués pour les arts de la parole (théâtre, diction, éloquence, déclamation, arts dramatiques, …).

L’empathie

Les personnes avec un DYS ont une conscience sociale développée, ainsi qu’une capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.

Que faire en cas de suspicion d’un trouble DYS ?

Lorsque celui-ci n’a pas été diagnostiqué à la naissance (dyspraxie, dysphasie,) c’est souvent l’enseignant qui est le premier à prendre conscience des difficultés des élèves. La première chose à faire est d’en informer les parents ainsi que la direction. Ceux-ci conseilleront alors aux parents de prendre contact avec le Centre PMS qui pourra faire une première évaluation de l’enfant. Si les soupçons se confirment, le Centre PMS conseillera aux parents de faire des examens complémentaires auprès d’un ou d’une logopède ou d’un autre spécialiste (neuropédiatre, neuropsychologue, centre de guidance, …).

Le résultat du diagnostic appartient exclusivement aux parents. Ce n’est qu’avec leur accord que celui-ci pourra être communiqué au Centre PMS et/ou à l’école. Le Centre PMS a pour mission de suivre l’enfant. Dès lors, il est intéressant qu’il réfléchisse avec l’enseignant, les parents et les spécialistes, aux aménagements raisonnables qu’il sera indispensable de mettre en place en classe en fonction des difficultés rencontrées par l’enfant.

Il n’est pas inutile de rappeler que ces échanges se font dans le cadre du secret professionnel partagé. Ce cadre permet aux professionnels (CPMS, enseignants, direction, logopèdes, médecins, …) de collaborer tout en préservant les droits de l’enfant et de la famille.

Les spécialistes des troubles d’apprentissage

  1. Les Centres PMS

Les missions du Centre PMS sont définies par le décret du 14 juillet 2006 relatif aux missions, programmes et rapports d’activités des Centres PMS[13] :

  • Le Centre P.M.S. développe des actions pour offrir à l’élève les meilleures chances de se développer harmonieusement, de préparer son futur rôle de citoyen autonome et responsable et de prendre une place active dans la vie sociale et économique ;
  • Il favorise la mise en place des moyens qui permettent d’amener les élèves à progresser toujours plus, et ce, dans la perspective d’assurer à tous des chances égales d’accès à l’émancipation sociale, citoyenne et personnelle ;
  • Il soutient l’élève dans la construction de son projet personnel, scolaire et professionnel.

Ces missions s’exercent au profit des élèves de l’enseignement ordinaire et spécialisé de niveau maternel, primaire et secondaire, de plein exercice et à horaire réduit (enseignement en alternance).

Lors d’une demande d’intervention du Centre PMS par les parents, le psychologue fera une première évaluation de l’enfant et de ses difficultés d’apprentissage. Il intégrera dans son diagnostic les informations qu’il aura reçu d’autres intervenants (assistant social ou infirmier du CPMS) et demandera éventuellement des compléments de bilans (par exemple chez un médecin du Service de Promotion de la Santé à l’Ecole (SPSE), en cas de suspicion de problèmes auditifs ou visuels, par exemple.

Tous ces services sont gratuits.

Enfin, si le diagnostic suspecte un DYS, le Centre PMS suggèrera aux parents de prendre contact avec un spécialiste (voir ci-dessous). Dans ce cas-ci, la gratuité ne sera plus de mise, les parents pouvant alors se tourner vers leur mutuelle pour être remboursés en tout ou en partie des frais de consultation et de tests.

Le rôle des Centres PMS est donc de conseiller les parents, sur base ou non de tests, afin de les orienter vers le spécialiste le plus adéquat par rapport aux difficultés supposées de l’enfant. Ensuite, si les parents le souhaitent – ces derniers restant seuls à décider – il peut accompagner l’équipe pédagogique ou l’enseignant dans la recherche des aides les plus adéquates aux difficultés de l’enfant, notamment pour la mise en place d’aménagements raisonnables. 

  • Le logopède

Le logopède est un thérapeute qui a pour objectif d’assurer la prévention, l’évaluation et le traitement des troubles de la communication humaine et des troubles associés. Concrètement, le logopède intervient dans le traitement des pathologies suivantes :

  • troubles de l’articulation (déformation des sons, « zozotement » ou sigmatisme) ;
  • troubles de la voix (lésion des cordes vocales, extinction de voix) ;
  • troubles de la fluence (bégaiement) ;
  • troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie) ;
  • troubles de la parole et du langage d’origine neurologique (aphasie) ou développementale (dysphasie) ;
  • troubles du raisonnement logique et mathématique (dyscalculie) ;
  • troubles de l’audition (apprentissage de la lecture labiale chez les personnes devenues sourdes,  rééducation du langage dans les surdités acquises) ;
  • troubles de la communication dans un contexte de handicap  avec mise en place d’un moyen de communication alternative et améliorée (gestes, symboles, pictogrammes, synthèse vocale, etc.) ;
  • troubles de la déglutition (dysphagie, troubles alimentaires).

Le logopède établit un bilan logopédique afin d’évaluer avec précision les troubles de l’enfant[14]. Il a une série de tests à sa disposition et peut utiliser des appareils électroniques délicats (audiomètre, appareil d’amplification des sons, indicateur d’intonation…). Il rédige ensuite un rapport qui décrit les symptômes dont souffre l’enfant, qui analyse les facteurs à l’origine des difficultés.

Sur base de ce rapport, il propose aux parents une prise en charge ou les oriente vers d’autres professionnels. Si une rééducation logopédique est mise en place, il élabore un programme spécifique aux difficultés de l’enfant. Il utilise des méthodes de rééducation faisant appel aux techniques de la psychologie relationnelle (phonétique, linguistique, psycholinguistique) et à différents jeux éducatifs.

En cours de rééducation, le logopède rédige un rapport technique intermédiaire concernant l’évolution du patient, adressé aux parents ou au médecin prescripteur.

  • Le neuropédiatre

La neuropédiatrie est une branche de la médecine spécialisée dans le diagnostic et le traitement de maladie d’enfants présentant une maladie du système neurologique central (cerveau et moëlle épinière) et périphérique (nerfs et muscle), ou un trouble du développement comme: épilepsie, méningite, spina bifida, infirmité motrice cérébrale, maux de tête, retard du développement moteur ou du langage, …[15]

Le neuropédiatre est donc un médecin spécialiste du développement psycho-moteur et des comportements de l’enfant.  Il participe au diagnostic des maladies neurologiques et propose les thérapies et les prises en charge les plus adaptées aux troubles de l’enfant.

Pour établir son diagnostic, il travaille en multidisciplinarité : par exemple avec d’autres corps médicaux comme les médecins radiologue, généticien, pédo-psychiatre, ORL, ophtalmologue, mais aussi avec des psychologues, neuropsychologues, logopèdes, psychomotriciennes, orthoptistes ou ergothérapeutes…

Le neuropédiatre détermine le suivi médical ou réadaptatif et coordonne l’équipe de rééducation qui prend l’enfant en charge.

  • Le neuropsychologue

La neuropsychologie est une discipline scientifique qui étudie les fonctions cognitives dans leurs rapports avec les structures cérébrales. C’est une spécialité de la psychologie qui fournit une compréhension scientifique des relations qu’entretiennent le cerveau et les fonctions cognitives[16].

La neuropsychologie pédiatrique est une discipline récente qui étudie le lien existant entre le cerveau et l’apprentissage chez l’enfant. Elle a pour objectif d’étudier et détecter d’éventuels troubles cognitifs chez les enfants présentant des signes de trouble d’apprentissage.

Le neuropsychologue a à sa disposition une batterie de tests, afin d’établir le bilan neuropsychologique qui est une évaluation approfondie du fonctionnement cognitif. Ce bilan sert à évaluer le développement à la fois social, affectif et intellectuel de l’enfant, pouvant expliquer des difficultés dans le milieu scolaire voire des échecs dans ce domaine. Dans le domaine scolaire, le neuropsychologue est souvent consulté pour les troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie, trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité…), la déficience intellectuelle, les troubles cognitifs et comportementaux /trouble envahissant du développement (pas de diagnostic / Evaluation et Prise en charge uniquement), la précocité (diagnostic uniquement).

  • Les centres de guidance et services de santé mentale

Le service de santé mentale est un service ambulatoire qui, par une approche multidisciplinaire, et en collaboration avec d’autres institutions et personnes concernées par la santé, contribue au diagnostic et au traitement psychiatrique, psychologique, psychothérapeutique et psychosocial du bénéficiaire dans ses milieux habituels de vie, et à la prévention en santé mentale. C’est un service ambulatoire qui réalise ses missions, principalement, au bénéfice de la population et des partenaires du territoire d’intervention[17].

« Un Service de santé mentale (SSM) est une structure ambulatoire qui, par une approche pluridisciplinaire, répond aux difficultés psychiques ou psychologiques de la population du territoire qu’il dessert [18]»

Il s’adresse aux enfants, adolescents et adultes qui vivent des difficultés psychologiques, relationnelles ou psychiatriques.

Un service de santé mentale est composé d’une équipe disciplinaire qui assure les fonctions psychiatrique, psychologique, sociale, d’accueil et de secrétariat. La pluridisciplinarité garantit des approches différentes et complémentaires tant dans la prise en charge que dans la réflexion globale sur la santé mentale.

Un SSM propose un diagnostic, une évaluation et une prise en charge dans une perspective médicale, psychologique et sociale. De plus, en fonction des possibilités, ils assument une mission d’information et de prévention au niveau de la population et contribuent à la formation de personnes exerçant une activité dans le domaine de la santé mentale. Selon le projet défini par le service, d’autres disciplines peuvent également compléter l’équipe de base, par exemple : la médecine, les soins infirmiers, la pédagogie, la sociologie, la criminologie, la psychomotricité, la logopédie ou l’ergothérapie.

Aménagements raisonnables

Quel que soit le trouble des apprentissages, il n’y a pas de remédiation « miracle ». On ne guérit pas d’un trouble DYS, mais on peut apprendre à développer des techniques de compensation qui deviendront parfois une seconde nature.

Au plus les aides sont adaptées, au mieux elles vont aider à compenser les fonctions déficientes et à améliorer les apprentissages. C’est ainsi que le jeune pourra développer tout son potentiel et ne plus (trop) se trouver en situation de handicap en classe.

Nous vous proposons diverses pistes (non exhaustives) dans nos analyses qui abordent chaque trouble spécifique des apprentissages.


[1] Combien de personnes souffrent de troubles « dys » en France ? https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/combien-de-personnes-souffrent-de-troubles-dys_104323

[2] L’Association belge de Parents et Professionnels pour les Enfants en Difficulté d’Apprentissage

[3] Larousse : « Ensemble de mouvements coordonnés en fonction d’un but. ».3

[4] A l’école de ton choix avec un handicap – UNIA

[5] Lire le remarquable dossier de Marine Goethals – Troubles DYS Entre difficultés scolaires et véritables atouts, CPCP, 2019, téléchargeable sur Internet.

[6] P. Morgan, « A case of congenital word blindness », British Medical Journal, II, 1896, p. 1368.

[7] 1997, In the Mind’s Ey : Visual Thinkers, Gifted People With Dyslexia and Other Learning Difficulties, Computer Images and the Ironies of Creativity,

[8] Elkhonon Goldberg – Prodiges du cerveau – Robert Laffont, 2007

[9] R. Davis, Le don de dyslexie, Paris : Desclée de Brouwer, 1995, p. 30.

[10] G. Reid, Enfants en difficultés d’apprentissage : intégration et style d’apprentissage, Bruxelles : De Boeck, 2010

[11] R. Davis, Le don de dyslexie, Paris : Desclée de Brouwer, 1995, p. 30.

[12] R. Davis, ibid.

[13] http://www.enseignement.be/index.php?page=24634&navi=2010

[14] Le logopède suit une majorité d’enfants, mais il s’occupe également d’adolescents, d’adultes et de personnes âgées.

[15] http://www.lamanivelle.be/disciplines/neuropediatrie/

[16] Les fonctions cognitives sont les capacités de notre cerveau qui nous permettent notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous concentrer, de nous souvenir d’un événement ou d’accumuler des connaissances.

[17] Décret de la Communauté française, relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé, article 3

[18] art. 540 du Code wallon de l’action sociale et de la santé

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