De manière générale, l’image du redoublant est particulièrement négative auprès du corps professoral. Avant même le début de l’année chacun s’enquière de savoir combien il y a de redoublants dans chaque classe qu’il a en charge et les commentaires désabusés du genre « encore une classe qu’il va falloir tirer » sont fréquents en salle des profs.

L’idée que le redoublement d’un élève incombe surtout à leurs prédécesseurs ne leur vient jamais à l’esprit. L’image du redoublant est tellement négative dans l’esprit des professeurs qu’à niveau de connaissances comparables mesurées dans des épreuves standardisées corrigées par ces mêmes professeurs, les élèves plus âgés « obtiennent un point de moins par années d’âge[1] ». A niveau de connaissances comparables, les redoublants sont clairement confrontés au délit de sale gueule !

Rappelons que le redoublement est un choix du système et donc des professeurs eux-mêmes. En Belgique, 47,1 % des élèves ont redoublé à 15 ans, contre 1,1 % en Islande et… 0 % en Norvège. Il s’agit non d’une vérité pédagogique mais d’un choix « humain », dépendant uniquement de compétences ou d’incompétences professorales. Un professeur est-il capable de faire réussir tous ses élèves, ou est-il seulement capable de mettre ceux qui ont des difficultés en échec ? En Communauté française de Belgique, la réponse est claire pour la majorité des professeurs. Rappelons aussi que plus le redoublement est précoce, plus l’avenir des élèves est compromis.

Comment se passe la relation professeur-élève dans ce contexte ?


[1] Duru Bellat et Mingat, 1993, 131

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