14 mai 2024 Colloque sur l’Ecole inclusive

14 mai 2024 Colloque sur l’Ecole inclusive

Le concept d’école inclusive est encore trop mal compris. Que ce soit dans les écoles, mais également dans la société et, surtout, au niveau politique. Le Pacte pour un enseignement d’excellence confond encore et toujours intégration et inclusion. Celui-ci définit l’école inclusive comme « permettant à un élève à besoins spécifiques de poursuivre sa scolarité dans l’enseignement ordinaire moyennant la mise en place d’aménagements raisonnables d’ordre matériel, pédagogique et/ou organisationnel ». La définition de l’inclusion scolaire ne date pourtant pas d’hier. C’est l’Unesco qui l’a définie en 2005 ainsi : « L’inclusion est considérée comme un processus visant à tenir compte de la diversité des besoins de tous les apprenants et à y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à réduire l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation.Elle suppose la transformation et la modification des contenus, des approches, des structures et des stratégies, avec une vision commune qui englobe tous les enfants de la tranche d’âge concernée, et la conviction qu’il est de la responsabilité du système éducatif général d’éduquer tous les enfants (…) » (Principes directeurs pour l’inclusion : Assurer l’accès à « l’Education Pour Tous  », Unesco 2005)

Nous, militants des Droits de l’Enfant – de TOUS les enfants – reprenons la position de l’Unesco et précisons notre point de vue sur l’école inclusive dans un mémorandum affirmant que « L’École inclusive concerne tous les élèves avec leurs diversités, qu’elles soient intellectuelles, physiques, culturelles, sociales, de genre, de langue, d’orientation sexuelle, … tout au long de leur scolarité et non uniquement les élèves en situation de handicap, qualifiés actuellement « à besoins spécifiques ». Cette diversité fait la richesse de nos classes, de nos écoles et de notre société. Elle accueille tous les enfants quelles que soient la multiplicité des besoins et/ou la sévérité d’un handicap ou d’une maladie. C’est aussi l’école de la proximité, des communautés d’apprentissage où les familles participent activement à la vie de l’institution scolaire. C’est une école où chacun a sa place, avec ses pairs, sans redoubler, du préscolaire à la fin du secondaire, sans être freiné ou orienté, relégué, abandonné, oublié, exclu, détruit. Chaque enfant est unique, qu’il soit ou non en situation de handicap. »

Malheureusement, la FWB ne permet pas aux professionnels de l’école, aux associations et familles concernées de donner leur avis sur la manière de construire une Ecole inclusive.  L’objectif du colloque de mai 2024 L’objectif du colloque est donc de formuler des recommandations à l’attention des décideurs politiques pour améliorer l’école inclusive, en s’appuyant sur les idées générées par les participants dans des ateliers, guidées par les préoccupations soulevées dans le « Mémorandum pour une école inclusive » et les réponses fournies par nos partenaires du projet « Ecole de Tous » (https://ecoledetous.be/) :

– Interpeller les pouvoirs politiques : L’objectif est d’attirer l’attention des décideurs politiques, c’est-à-dire des personnes ou des institutions qui ont le pouvoir de prendre des décisions législatives ou politiques. L’idée est de les amener à considérer et, espérons-le, à agir sur les suggestions qui seront présentées.

– Sur base des propositions qui seront faites par les participants lors des ateliers. Ceux-ci permettront aux participants (éducateurs, experts en éducation inclusive, personnes concernées par l’éducation inclusive, etc.) de discuter et de proposer des idées ou des solutions pour améliorer l’école inclusive. Ces propositions serviront de base pour interpeller les pouvoirs politiques.

– La réflexion sera basée sur des questions issues du mémorandum : La discussion et l’élaboration des propositions seront guidées par des questions ou des points soulevés dans le mémorandum.

8h15 – 9h00: Accueil

Introduction

Présentation du mémorandum
Rappel des grandes lignes (y compris la pédagogie de l’inclusion et comment le
mémorandum la définit) + enjeux (Présentation de l’inclusion dans le projet « Ecole de Tous »)

Présentation de la journée
Explication du déroulement des ateliers (voir ci-dessous).

Premier atelier
Travail en petit groupe

Pause

Feedback : Présentations en plénière

Lunch

Deuxième atelier
Travail en petit groupe

Feedback : Présentations en plénière

bilan de la journée


Déroulement des ateliers
Principes généraux :

Division des participants en 5 ateliers (30 personnes max/atelier), mêmes groupes le matin et l’après-midi.

Les ateliers sont organisés autour de 5 questions, directement liées aux volets du Mémorandum pour ancrer et nourrir les réflexions. Les mêmes 5 questions sont abordées le matin et l’après-midi, par différents groupes, ce qui permet de focaliser et d’approfondir le dialogue :

Chaque participant choisira une question/groupe le matin et une question/groupe différente l’après -midi. Les participants seront encouragés à se diviser dans les groupes plus ou moins équitables au niveau du nombre de personnes, avec 30 personnes max/atelier.

Les ateliers dureront 1 heure 30 (discussion, échange de pratique, construction collective d’une proposition « Si j’étais Ministre, je… »), suivi par un rassemblement des 5 ateliers pour partager les propositions et les questions / réponses à l’issue de chaque présentation.

L’objectif est d’arriver en fin de journée, avec 10 propositions d’interpellation pour les Politiques.

Chaque atelier va traiter une des questions basée sur les thèmes du Mémorandum et les
idées générées en réunions :

  • L’évaluation et la certification externes :
    Comment faire en sorte que les épreuves externes certificatives ne soient plus des leviers de ségrégation?
  • La disparition d’un système scolaire ségrégatif : Comment fusionner enseignement ordinaire et spécialisé au sein d’une structure administrative commune ?
    ➔ Comment éviter que les professeur.e.s n’orientent plus vers le spécialisé ? Et comment ramener les élèves en ES au sein de l’EO ?
  • Le soutien à l’élève :
    Comment s’assurer que tous les élèves aient le sentiment d’appartenir à la classe ?
  • La formation des enseignants :
    Comment faire en sorte que l’enseignant de l’ordinaire se sente « compétent » face à des élèves ayant des troubles importants ? L’école inclusive est un changement de paradigme
    ➔ Comment changer la doxa qui mine les représentations des professeur.e.s ?
  • Partenariat avec les parents et la communauté locale :
    Comment assurer / mettre en place un réel partenariat avec les parents et les associations (école parents-admis) et sensibiliser les parents à l’inclusion scolaire ?

Le mardi 14 mai 2024

Campus du Ceria – Av. Emile Gryson 1, 1070 Anderlecht, bâtiment 4C, locaux 606 et 607

Envoyer un mail à l’adresse suivante (remplacer le ‘at’ par @, sans espaces) :

formations ‘at’ liguedroitsenfant.be

Pour toute question complémentaire : téléphoner au 0477 545 907 (de 9h30 à 18h)

20 €/personne

15 € pour les étudiant.e.s, pour les institutions de la Cocof et les parents d’enfants à besoins spécifiques

Pause, repas et documents compris

A verser sur le compte BE76 9795 8553 0195 de la Ligue des Droits de l’Enfant

avec la mention « colloque 14 mai 2024 + Nom.s et prénom.s du/des participant.e.s »

La/les inscriptions seront confirmées par mail une fois la participation aux frais perçue.

Les institutions peuvent nous demander une facture et payer après le colloque

Ecole inclusive et fréquentation scolaire

Ecole inclusive et fréquentation scolaire

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Programme du colloque

08h00 : Accueil

9h00 : Présentation de la journée

Jean-Pierre Coenen, Président de la Ligue des Droits de l’Enfant

9h15 : Introduction – En quoi le cadre de l’obligation scolaire est-il trop contraignant pour certains élèves ?

Thérèse Lucas, Psychologue et formatrice, et Yves Robaye, Psychopédagogue

9h30 : Rappel du cadre légal

Abdel Kassid, Assistant social au Service Droit des Jeunes de Bruxelles

09h50 : Les rôle des facilitateurs « aide à la jeunesse-enseignement »

Pascal Rigot, Facilitateur Aide à la Jeunesse-enseignement

10h05 Témoignages

1. Une professionnelle de l’Ecole :

Pauline Van Lierop ou Maïté Singelyn, éducatrices à l’Institut Saint-Luc secondaire de Liège?

2. Un parent :

Virginie Schwanen, maman d’enfants à besoins spécifiques

10h45 : Les équipes mobiles de la FWB

Laurence Gobeaux et Hermine Bokhorst, membres de deux équipes mobiles

11h05 : Pause

11h35 Le certificat médical

Sensibilisation des médecins généralistes à la problématique de la fréquentation scolaire et du certificat médical :  projet mené par les plateformes de concertation de Liège Verviers Huy-Waremme et R.E.A.L.I .S.M. réseau santé mentale de Liège .

Viviane Jacquet, ancienne médiatrice scolaire, membre de la Plateforme de Liège

11h50 : Débat

Questions – réponses entre la salle et les intervenant.e.s du matin,

Animation Thérèse Lucas

12h30 : Dîner

13h30 : Donnons la parole à des Associations ou structures (écoles) qui tentent de refaire le lien avec l’école

L’objectif n’est pas de dire que les pédagogies sont mauvaises, mais simplement qu’elles ne sont pas adaptées aux spécificités de ces enfants-là. On ne peut pas tout traiter, mais il y a cette dimension pédagogico-sociale, il y a une dimension architecturale et il y a des projets d’écoles où on essaie de faire des choses mieux qu’avant. Nous présenterons des projets de centres d’accrochage et d’écoles maternelles, primaires et/ou secondaires, qui nous présenteront leurs projets et nous feront, en autres, part de leurs constats concernant les effets sur ces jeunes, de la législation sur l’obligation scolaire.

13h35 : SAS de Bruxelles, PARENTHESE

Maurice Cornil, directeur

Parmi les dispositifs de lutte contre le décrochage et la violence en milieu scolaire, la FWB a institué les S.A.S. (services d’accrochage scolaire). Ceux-ci accueillent et aident temporairement des élèves mineurs, exclus d’une établissement d’enseignement, ou qui sont en situation de d’absentéisme ou de décrochage, ou encore qui ne sont inscrit dans aucun établissement, ni instruits çà domicile.

13h55 : LA PETITE ECOLE

Julie Dock-Gadisseur et Marie Pierrard

La Petite École, un dispositif de RED laboratoire pédagogique, est une petite structure de préscolarisation pour enfants primo-arrivants de 5 ans à 15 ans. Les enfants qui y passent ont un parcours de vie particulièrement chaotique ainsi qu’une scolarité inexistante ou hors-normes. Ce dispositif leur offre un temps pour se poser, s’apaiser, se familiariser avec le système scolaire et ses nombreux codes avant de rejoindre la « grande école ». La Petite École ne cherche pas à se substituer à l’École mais bien à la rendre possible.

14h15 : L’ECOLE ESCALE (Type 5)

Charles Thibaut

Il existe en FWB des structures scolaires d’aide à la socialisation (SSAS) ou à la resocialisation. L’objectif de ces structures est d’accompagner le jeune dans une reconstruction de sa personne préalablement à toute approche des matières scolaires. L’approche thérapeutique y est donc essentielle et prime dans un premier temps sur les apprentissages scolaires. Ces semi dispositifs… de secours visent à réintégrer les élèves dans leurs écoles.

14h35 : l’ECOLE LEOPOLD MOTTET (T5) (sass),

Geneviève Schouteden

L’école Léopold Mottet, subventionnée par la Communauté française et organisée par la Ville de Liège, est implantée dans plusieurs centres hospitaliers et centres de jour. Elle prend en charge les enfants de 2,5 ans à 21 ans inscrits dans une école. Elle organise donc les niveaux maternel, primaire et secondaire. La prise en charge des élèves malades peut se faire à l’hôpital (hospitalisation ou hôpital de jour), à la maison (convalescence) et/ou au siège de l’école (SSAS – Structure Scolaire Aide à la Socialisation).

14h55 : ClassContact

Marie-France Deligne

Lorsqu’un enfant manque l’école pendant une longue période pour cause de maladie ou d’accident grave, toute sa vie sociale et sa scolarité s’en trouvent perturbés. Une pathologie lourde (cancer, handicap, maladie de longue durée, accident…) qui perturbe le quotidien d’un enfant ou d’un jeune est éprouvante pour lui et sa famille. Qui plus est lorsque cela dure ou que cela devient régulier. À cette réalité, s’ajoutent l’isolement et les absences scolaires, voire une véritable déscolarisation. ClassContact aide les enfants malades déscolarisés à continuer leur scolarité le plus normalement possible en favorisant le contact quotidien avec leur classe.

15h15 : Synthèse sur l’ensemble de la journée :

Yves Robaey

15h35 : Mot de la fin :

Jean-Pierre Coenen

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La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

La Ligue des Droits de l’Enfant recrute

Nous recherchons un.e candidat.e au poste de coordinatrice.teur dans le cadre d’un contrat ACS de remplacement pour cause de maladie de longue durée.

Temps plein 38 heures/semaine

Description de la fonction :

La fonction du/de la candidat·e retenu·e sera de :

–    Coordonner les actions de la Ligue des Droits de l’Enfant avec l’aide du CA

–    Mettre en œuvre les décisions prises par le CA et les différents groupes de travail et être l’intermédiaire entre le CA et les partenaires ;

–    Tenir à jour le dossier de reconnaissance en éducation permanente ;

–    Assurer la gestion journalière et financière de l’ASBL (gérer les appels téléphoniques, gérer les courriers et donner le suivi qui s’impose et tenir à jour une comptabilité (entrées et sorties) pour le comptable, gérer la liste des membres ;

–    Mettre à jour les pages de l’ASBL sur les réseaux sociaux et diffusion d’informations utiles via divers supports média ;

–    Rédiger des analyses et études dans des domaines touchant les Droits de l’Enfant ;

–    Accueillir, conseiller, orienter les familles dans les difficultés qu’elles rencontrent ;

–    Participer à l’organisation de divers évènements (séminaires, colloques, journées de formation). A noter que certaines prestations demanderont une disponibilité pour des réunions en soirée.

Description du profil recherché :

Bénéficier d’un statut ACS (indispensable)

Avoir un bachelor en lien avec les sciences sociales ou les sciences de l’éducation, ou juridique

Avoir de l’intérêt pour l’Ecole inclusive, de même que pour la personne en situation de handicap et de son inclusion à l’école et dans la société.

Adhérer à l’intégralité des positions de la Ligue des Droits de l’Enfant et avoir la volonté de les défendre. Voir : https://www.liguedroitsenfant.be/la-ligue/nos-missions/

Compétences

–    Etre capable, si nécessaire, d’être autonome, de savoir travailler seul·e par moments, être capable de prendre des initiatives, de gérer les relations humaines et de collaborer avec divers professionnels associatifs ;

–    Etre capable de gérer des aspects administratifs (capacité de rédiger, d’utiliser divers logiciels de bureautique, …) ;

–    Etre capable d’utiliser Internet ainsi que les réseaux sociaux ou s’engager dans l’apprentissage du maniement de ceux-ci.Une expérience de bénévolat dans le domaine de la défense des Droits fondamentaux, ainsi qu’une sensibilité aux droits de l’enfant et des personnes handicapées, vulnérables et/ou marginalisées ainsi qu’une connaissance de pratiques d’éducation inclusive et de l’éducation active constitue un plus. Le·la candidat·e s’appropriera progressivement le cadre conceptuel, le cadre législatif et le contexte international en lien avec les droits de l’enfant, en particulier dans le domaine de l’éducation. Une connaissance générale de la Convention internationale des droits de l’enfant et la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées sera nécessaire.

Compétences linguistiques :

Nos activités se déroulent dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut donc avoir une excellente maîtrise de la langue française écrite et une bonne capacité de rédaction.

Envoyer sa candidature par mail à contact@liguedroitsenfant.be (en précisant son ancienneté ACS)

POUR UN REMBOURSEMENT DES FRAIS DE LOGOPEDIE EN AMBULATOIRE

POUR UN REMBOURSEMENT DES FRAIS DE LOGOPEDIE EN AMBULATOIRE

Aujourd’hui, un enfant à besoins spécifiques ayant un diagnostic d’autisme ou une déficience intellectuelle ne pourra pas demander de remboursements pour ces frais logopédiques. Pourquoi ? Parce que, soit son QI n’est pas assez élevé, soit parce que son diagnostic d’autisme lui interdit d’être dans la bonne nomenclature. Cette discrimination est inacceptable. Elle dure pourtant depuis de nombreuses années et engendre un coût important pour les familles. À cet effet, nous appelons les parents, professionnels ou toute personne intéressée à nous rejoindre le vendredi 26 mai à 10 heures, au 23, rue de la Loi (1040 Bruxelles) afin de faire entendre votre voix !

Voici plus de dix ans que le secteur associatif se mobilise pour le remboursement des soins logopédiques. Bien avant les précédentes élections, de nombreuses associations avaient exigé le remboursement pour tous les enfants, en particulier ceux à besoins spécifiques, qu’ils aient une déficience intellectuelle ou de l’autisme. L’ASBL Inclusion avait proposé dès 2015 une recommandation à l’ancienne ministre de la Santé, Maggie De Block, demandant la suppression de la limite du remboursement des soins logopédiques aux enfants avec un QI inférieur à 86. La recommandation avait été signée par le Délégué Général aux Droits de l’Enfant, et le Centre Fédéral pour l’égalité des chances. Notre cahier de revendications de 2019 contenait aussi, en revendication principale, le remboursement des frais de logopédie en ambulatoire (libéral) sans discrimination sur base de l’âge, du type de handicap ou du quotient intellectuel.

Alors que nous sommes à l’aube des prochaines élections et en fin de législature, nous pouvons attester que, sur ce sujet, rien n’a changé.

Au contraire, ces dernières semaines, plusieurs interpellations parlementaires en commission ont remis le sujet de la logopédie sur la table des discussions. Or, les réponses du ministre de la santé, Frank Vandenbroucke, sont inacceptables pour de nombreux parents et professionnels du secteur. Elles ont mené à la rédaction d’un dossier complet sur la logopédie, publié par le GAMP, qui répondait aux arguments du ministre.

C’est la raison pour laquelle nous convions le secteur, les parents, ou toute personne intéressée, de se mobiliser devant le cabinet du ministre de la Santé, ce vendredi 26 mai à 10 heures, au 23 rue de la Loi.

Le temps du politique n’est pas celui des parents.

COSIGNATAIRES DU COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Autisme Liège Personne de contact :
Nicole GREVISSE
info@autismeliege.com
04/338.04.49

Droit, Handicap et Inclusion Personne de contact :
Anne KETELAER
info@dhei.be
0476/64.24.49

Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapées de grande dépendance

Personne de contact : Thibauld MENKE communication@gamp.be  0470/78.81.07

Happycurien Personne de contact :
Laurence GOURGUES
laurence@happycurien.be
0494/46.72.66

Inclusion ASBL

Personne de contact : Thomas DABEUX tda@inclusion-asbl.be  0496/84.29.78

Inforautisme Personne de contact :
Cinzia AGONI
cinzia.agoni.tolfo@gmail.com
0471/30.40.64

Ligue des Droits de l’Enfant Personne de contact :
Jean-Pierre COENEN
lde@skynet.be
0477/54.59.07

Ligue des Familles Personne de contact :
Caroline TIRMARCHE
c.tirmarche@liguedesfamilles.be
02/507.72.11

Médecine pour le Peuple Personne de contact :
Aurélie Stocq
Aurelie.stocq@mplp.be
0476/71.74.99

L’intérêt supérieur de l’Enfant : son droit à la participation – Etude

L’intérêt supérieur de l’Enfant : son droit à la participation – Etude

« C’est comme s’il existait deux vies : l’une sérieuse et respectable, l’autre mineure, tolérée avec indulgence » alors que « les enfants représentent un grand pourcentage de l’humanité, de nos concitoyens. (…) « La hiérarchie des âges n’existe pas plus que les degrés de souffrance, de joie, d’espérance et de désillusion… Lorsque je joue ou que je discute avec un enfant, ce sont deux instants de vie qui s’enchevêtrent, aussi mûrs l’un et l’autre… Si nous délaissons le présent de nos enfants en faveur du lendemain, nos craintes finiront par se concrétiser : le toit s’écroulera car nous aurons négligé les fondations. » (Janusz Korczak, 1919)

Introduction

Récemment, nous avons été confrontés à une hausse des plaintes relatives à l’administration de la justice en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les procédures judiciaires traitant de violences intra ou extra familiales dont des enfants sont victimes ou en sont témoins ne semblent pas prendre prioritairement en compte l’intérêt supérieur des enfants. Notamment, en ce qui concerne les décisions de garde ou de placement. Il semblerait, d’après les plaintes que nous recevons, que la Justice n’évalue pas prioritairement l’intérêt supérieur de chaque enfant[1].

En tant que Ligue des Droits de l’Enfant, nous nous préoccupons de l’efficacité des dispositifs administratifs et institutionnels qui ont mission de décider de l’avenir d’enfants, parfois très jeunes. Les décisions prises peuvent avoir des conséquences importantes sur l’avenir des enfants. Il est essentiel qu’avant toute décision au sujet d’une victime mineure, les conséquences des décisions judiciaires sur son avenir à court, moyen et long terme soient évaluées et, régulièrement adaptées, en fonction de son intérêt supérieur.

Les décisions sont souvent prises sans avoir entendu l’enfant ou simplement de manière informative. Cet avis semble rarement pris en compte. Ces décisions sont généralement basées sur le traitement de souffrances vécues par les enfants durant des conflits entre adultes.

Lorsque les décisions ne prennent pas en compte son intérêt supérieur, l’enfant voit sa vie bouleversée. Les personnes sensées les protéger tout en leur assurant un avenir ouvert, trop souvent n’ont pas pris le temps d’entendre son avis et son ressenti. Ces personnes ne prennent pas toujours le temps de l’informer de manière claire et compréhensible sur ce qui va lui advenir. Comment, dans ces situations, peut-il se décharger, se rassurer ?

En 2019, Amnesty international « jeunes » présentait le bilan général sur la situation des droits de l’enfant à travers le monde et notamment en Belgique. Tous les enfants ne bénéficient pas des mêmes chances dans la vie.

Depuis 2017, Save the Children établit annuellement un indice de « privation de l’enfance » en se fondant sur l’étude de plus de 170 pays dans le monde. Être privé d’enfance est très clairement une atteinte fondamentale aux Droits de l’enfant. La Belgique apparaît en 10e position. Cependant malgré cette bonne position apparente dans les classements internationaux, notre pays n’est pas exempt d’observations alarmantes. Le comité des Nations Unies insiste sur la nécessité de mettre en place des mesures urgentes au sujet de diverses thématiques, notamment dans l’administration de la justice.

La Belgique est loin d’être isolée sur ce plan. Il semble qu’il s’agisse d’une vieille tradition qui ait la peau dure. Les derniers rapports annuels de l’organisation KidsRights montre que, à travers le monde, les enfants sont témoins de discriminations diverses. Leur intérêt supérieur est négligé et ils sont rarement inclus dans la prise de décisions sur les questions qui les concernent. 

L’intérêt de l’enfant est un concept trop souvent « fourre-tout ». Il est porteur de toute une gamme de nuances. Cette nature quelque peu abstraite permet, le plus souvent à chaque adulte et intervenant d’y mettre sa propre subjectivité, que ce soit dans les discours ou dans les pratiques. L’intérêt de l’enfant est trop souvent la vision subjective et/ou l’intérêt subjectif de chaque participant à la situation, à la procédure et à la décision. Le seul à ne pas pouvoir donner son avis est l’enfant lui-même. Qui, mieux que lui, pourrait donner un avis éclairé sur la manière dont il voit son avenir dans la situation qui l’a amené devant la Justice ?

Cette étude n’a pas pour but de fournir des recettes préfabriquées. Elle se veut une invitation à la réflexion à l’aide d’outils que les sciences (du droit, des sciences humaines, en passant par la psychologie sociale) nous offrent depuis des décennies. Il est temps pour nous, adultes de tous bords et de toutes fonctions, de revoir nos relations avec l’enfance. Ceci, dans l’espoir que demain, les relations que nos enfants auront avec leurs propres enfants permettront à ces derniers de pouvoir se faire entendre, en Droit, à tous les niveaux. Que ce soit en famille, à l’école ou en justice.

La Ligue des Droits de l’Enfant a décidé de lancer une réflexion avec des citoyennes et citoyens, des familles, des professionnels de l’enfance et de la Justice pour qui ces droits sont essentiels afin de réfléchir à la manière dont nous pourrions influencer positivement cette dernière afin qu’elle veille à ce que l’intérêt supérieur de l’enfant soit la première préoccupation lors de prises de décisions le concernant. Il est important qu’il soit partie prenante de cette décision de par son droit à la participation. Il faut donc lui donner la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l’intéressant, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un représentant ou d’un organisme approprié, et que cette parole soit prise en compte dans la décision finale.


[1] Article 3.1 de la CIDE : Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.

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