Communiqué de presse 23 septembre 2013

Chaque année, l’institution scolaire maltraite plus de 100 000 élèves

60 000 enfants sont poussés au redoublement ;

17 000 élèves subissent une orientation contrainte ;

20 000 jeunes décrochent et quittent l’école sans diplômes ;

2 600 à 3000 élèves sont exclus ou subissent un refus d’inscription ;

Un millier d’enfants socialement défavorisés sont orientés vers l’enseignement spécialisé.

L’éducation est un Droit pour tous les enfants et doit s’exercer sur base de l’égalité des chances[1]. A ce titre, chaque enfant a le droit d’accéder aux mêmes savoirs que les autres élèves et à recevoir une formation citoyenne de la même qualité sans échec, redoublement ou orientation précoce (au moins avant 16 ans). L’Ecole a pour mission d’assurer l’accès à ce droit fondamental pour TOUS les enfants, quelles que soient leurs origines sociales ou économique, leurs difficultés d’apprentissage, leurs qualités scolaires, etc.

L’échec scolaire doit être considéré comme un mauvais traitement. Il engendre des effets psychologiques graves qui relèvent de la brutalité mentale[2]. En reproduisant, voire amplifiant les inégalités sociales, il est une entrave importante à l’épanouissement personnel[3] des jeunes et, en ne mettant pas en place les pratiques pédagogiques indispensables à la réussite de tous, les écoles sont responsables de négligence.

Il a été largement démontré que TOUS les élèves sont capables d’apprendre[4]. Mais toutes les écoles ne sont pas capables d’enseigner à tous les élèves. Choisir d’enseigner de manière frontale, en mettant les élèves en compétition et pratiquant la sélection, est un choix politique et idéologique que font ces « fabriques d’échecs ». Il s’agit de maintenir un système social qui ne profite qu’aux classes sociales les plus nanties.

Il est tout-à-fait possible d’atteinte la « réussite » de tous[5] les élèves. Il faut, pour cela, changer de paradigme et passer aux pédagogies actives qui favorisent la coopération plutôt que la compétition. Dans un système scolaire efficace, càd à pédagogie active, l’échec scolaire est rare.

[1] Article 28 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant traitant de l’éducation.

[2] Est maltraitance « Toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale, d’abandon, de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle. » Article 19 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant

[3] Est maltraitant tout comportement et/ou attitude qui ne tient pas compte de la satisfaction des besoins d’un enfant et constitue par le fait même une entrave importante à son épanouissement L’aide aux enfants victimes de maltraitance – guide à l’usage des intervenants auprès des enfants et des adolescents – Communauté française 2002. http://www.yapaka.be/files/ta_guide.pdf

[4] Piaget, Bloom, les systèmes à tronc commun ont démontré que tous les élèves étaient capables d’apprendre.

[5] Par le terme de « réussite », il ne faut pas entendre « avoir les points », mais « avoir acquis tous les savoirs ».

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